Topologie d`un espace métrique - Université Virtuelle de Tunis

Ministère de l’Enseignement Supérieur et des recherches scientifiques
Université Virtuelle de Tunis
Intitulé du chapitre :
Chapitre II :
Topologie d’un espace métrique
Nom de l’auteur :
Houcine Chebli
Lotfi Lassoued
Chapitre II
Topologie d’un espace métrique
1 Suites
Définition 1.1. Soit (E, d) un espace métrique. On dit qu’une suite (xn)n
d’éléments de Econverge dans Es’il existe Etelle que
lim
n+d(xn, ℓ) = 0
On écrit alors
xnou lim
n+xn=
Une suite (xn)diverge si elle ne converge pas.
Proposition 1.2. La limite d’une suite, si elle existe, est unique
Démonstration. Si xnet xn, on a
d(ℓ, ℓ)d(xn, ℓ) + d(xn, ℓ)
En faisant tendre nvers l’infini, on en déduit que d(ℓ, ℓ) = 0, c’est-à-dire
=.
Remarque 1.3.
Soit E=C([a, b],R)l’espace des fonctions continues sur [a, b]à valeurs
réelles muni de la norme k k. Si l’on désigne par dla distance associée à
cette norme, la convergence dans (E, d)est la convergence uniforme.
Exemple 1.4.
Dans l’espace E=C([0,1],R), on considère la suite définie par :
fn(x) = xn
Cette suite ne converge pas uniformément sur [0,1], donc (fn)diverge dans
(E, d).
1
En revanche, si l’on munit Ede la distance d1associée à la norme k k1
définie par :
kfnk1=Z1
0|f(x)|dx
On peut voir que
kfnk1=1
n+ 1
donc (fn)converge vers 0dans (E, d1).
Définition 1.5. Soit (xn)une suite de E. On dit qu’une suite (yn)est une
sous-suite de (xn)s’il existe une application strictement croissante φ:NN
telle que
yn=xφ(n),nN
On notera que φ(n)npour tout nN.
Proposition 1.6. Si (xn)converge vers , alors toute sous-suite de (xn)
converge aussi vers .
Démonstration. Soit ǫ > 0. Puisque (xn)converge vers , il existe n0Ntel
que
nn0=d(xn, ℓ)< ǫ
Soit (xφ(n))une sous-suite de (xn). Puisque φest stirctement croissante, ce
qui précède montre que
nn0=φ(n)φ(n0)n0=d(xφ(n), ℓ)< ǫ
Cela traduit la convergence de (xφ(n))vers .
Définition 1.7. Soit (xn)une suite d’un espace métrique E. On dit que
est valeur d’adhérence de (xn)s’il existe une sous-suite de (xn)qui converge
vers .
Exemple 1.8.
La suite réelle définie par xn= (1)nadmet deux valeurs d’adhérence qui
sont 1et 1.
Proposition 1.9. Soit (xn)une suite d’un espace métrique E. Un élément
Eest une valeur d’adhérence de (xn)si et seulement si pour tout ǫ > 0,
l’ensemble {nN|xnB(ℓ, ǫ)}est infini.
Démonstration. Supposons une valeur d’adhérence de la suite (xn). Il existe
une sous-suite (xφ(n))qui converge vers . Soit ǫ > 0, il existe un entier n0
tel que
nn0=xφ(n)B(ℓ, ǫ)
2
On a donc l’inclusion
{φ(n)|nn0} ⊂ {nN|xnB(ℓ, ǫ)}
Comme l’application φest strictement croissante, on en déduit que l’en-
semble {φ(n)|nn0}est infini.
Inversement, supposons que pour tout ǫ > 0, l’ensemble {nN|xn
B(ℓ, ǫ)}est infini. Pour ǫ= 1, il existe p0Ntel que xp0B(ℓ, 1). Pour
ǫ= 1/2, il existe p1> p0tel que xp1B(ℓ, 1/2). Par récurrence, pour
ǫ= 1/(k+ 1), il existe pk> pk1tel que xpkB(ℓ, 1/(k+ 1)). L’applica-
tion φ:kN7→ φ(k) = pkest strictement croissante et pour tout kN,
xφ(k)B(ℓ, 1/(k+ 1). La suite (xφ(k))ainsi construite est une sous-suite de
(xn)qui converge vers .
2 Ensemble fermé
Définition 2.1. Soit (E, d) un espace métrique et Fune partie de E. On
dit que Fest un fermé de Esi toute suite d’éléments de Fqui converge dans
E, a sa limite dans F.
Exemple 2.2.
1. L’intervalle [a, b]est un fermé de R. En effet, soit (xn)une suite dans
[a, b]qui converge dans Rvers un élément R. On a axnb
pour tout n. Par passage à la limite, on obtient ab.
2. L’ensemble [a, +[est un fermé de R.
3. L’ensemble F={(x, y)R2|x+y1}est un fermé de R2. En effet,
soit (un)une suite d’éléments de Fqui converge vers = (a, b)R2.
Cela veut dire, en posant un= (xn, yn), que (xn)converge vers aet
(yn)converge vers b. Comme xn+yn1pour tout n, par passage à
la limite, on aura aussi a+b1. Ce qui prouve que appartient à F.
Proposition 2.3. Soit (E, d) un espace métrique.
(1) L’ensemble Eet l’ensemble vide sont deux fermés de E.
(2) Une intersection finie ou infinie de fermés de Eest un fermé de E.
(3) Une réunion finie de fermé de Eest un fermé de E.
Démonstration. Seule la troisième assertion nécessite une démonstration.
Pour cela, il suffit de montrer que la réunion de deux fermés de Eest un
fermé de E. Soient F1et F2deux fermés de Eet soit (xn)une suite de
F1F2qui converge vers E. Il s’agit de montrer que appartient à
F1F2. Posons, pour i= 1,2,
Pi={nN|xnFi}
3
Il est clair que l’un au moins des ensembles P1et P2est infini. On suppose
par exemple que P1est infini. Il existe donc une application φ:NP1
strictement croissante. La suite (xφ(n))est une sous-suite de (xn)et converge
donc aussi vers . La suite (xφ(n))est dans F1qui est fermé, donc sa limite
appartient à F1. Cela prouve que F1F2.
Remarque 2.4.
Une réunion infinie de fermés peut ne pas être fermée. Par exemple, dans R
[
n11
n,1=]0,1]
n’est pas un fermé de R.
3 Ensemble ouvert
Définition 3.1. Soit Oune partie de E. On dit que Oest un ouvert de E
si son complémentaire dans E, noté E\Oou O, est un fermé de E.
Ainsi
Oest un ouvert de EE\Oest un fermé de E
Exemple 3.2.
L’ensemble ]a, b[est un ouvert de R, puisque
R\]a, b[=] − ∞, a][a, +[
est un fermé comme réunion de deux fermés.
Exemple 3.3.
L’ensemble O = {(x, y)R2|x+y > 1}est un ouvert de R2, puisque son
complémentaire R2\O = {(x, y)R2|x+y1}est un fermé de R2.
Proposition 3.4. Soit (E, d) un espace métrique
(1) L’ensemble vide et Esont deux ouverts de E.
(2) Une réunion finie ou infinie d’ouverts de Eest un ouvert de E.
(3) Une intersection finie d’ouverts de Eest un ouvert de E.
C’est une conséquence de la proposition 2.3.
Remarque 3.5.
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