Une application combinatoire du th´eor`eme de
Chevalley-Warning
Richard Leroy
richard.lero[email protected]
http ://perso.univ-rennes1.fr/richard.leroy/
Pr´eparation `a l’agr´egation de Math´ematiques 2008
Universit´e de Rennes 1
On d´emontre dans cette note le r´esultat suivant :
Th´eor`eme 1 Parmi 2n1entiers (n1), il existe un sous-ensemble de
cardinal ndont la somme des ´el´ements est divisible par n.
Preuve :
Notons Pnla propri´et´e `a d´emontrer.
Il s’agit d’une propri´et´e multiplicative : si n, m 1, alors Pnet Pm
impliquent Pmn.
Soient en effet a1, . . . , a2mn1des entiers relatifs. On choisit 2n1 ´el´ements
parmi ces entiers. Il existe un ensemble I1de cardinal n, tel que
X
iI1
ai0 mod n.
On retire les nentiers et on recommence le proc´ed´e. On construit ainsi 2m1
ensembles I1, . . . I2m1de cardinal net disjoints, tels que
Sj=X
iIj
ai0 mod n.
On pose S0
j=Sj/n. Parmi les 2m1 entiers S0
1, . . . , S0
2m1, il existe un
ensemble Jde cardinal mtel que
X
jJ
S0
j= 0 mod m.
1
Finalement, X
jJX
iIj
aiest divisible par mn.
La propri´et´e ´etant multiplicative, il suffit de montrer Pppour tout nombre
premier p.
Soit (a1, . . . , a2p1)(Fp)2p1. On veut montrer que l’on peut trouver p
´el´ements dont la somme est nulle.
On va montrer que le syst`eme
(P=a1Xp1
1+· · · +a2p1Xp1
2p1= 0
Q=Xp1
1+· · · +Xp1
2p1= 0
a des solutions non triviales.
Soit V(Fp)2p1l’ensemble de ces solutions, et α= Card(V) mod p.
On pose R= (1 Pp1)(1 Qp1).
On a alors l’´equivalence xVR(x) = 1, et sinon, R(x) = 0.
Par cons´equent, α=X
xF2p1
p
R(x). On veut montrer que αest nul. En ´ecri-
vant Rsous la forme d’une somme de monˆomes, il suffit de montrer que la
somme est d´ej`a nulle si Rest un monˆome de la forme Xi1
1. . . Xi2p1
2p1, avec
i1+· · · i2p1(2p2)(p1) :
X
x(Fp)2p1
xi1
1. . . xi2p1
2p1=
2p1
Y
k=1 X
xFp
xik=
2p1
Y
k=1 X
xF
p
xik.
Il existe un ktel que ik< p 1 : sinon,
2p1
X
k=1
ik(2p1)(p1) >(2p2)(p1).
F
pest cyclique, donc il existe x0F
ptel que
X
xF
p
xik=
p2
X
k=0 xk
0ik=1(xik
0)p1
1xik
0
= 0,
puisque xik
06= 1.
Finalement, α= 0, c’est `a dire Card(V) est divisible par p.
Or, Vcontient clairement le vecteur nul, donc contient aussi un ´el´ement
non nul x. Soit I={1i2p1|xi6= 0}.
On a alors l’´equivalence iIxp1
i= 1. Sinon, xp1
i= 0.
2
Par cons´equent, 0 = Q(x)Card(I) mod p. Comme de plus 1 Card(I)
2p1, Card(I) = p.
Et P(x) = 0 fournit PiIai0 mod p, d’o`u le r´esultat.
Remarque : Le lecteur avis´e aura reconnu la d´emonstration d’un cas par-
ticulier du th´eor`eme de Chevalley-Warning, et l’utilisation r´ep´et´ee du petit
th´eor`eme de Fermat.
Remarque : Il ne lui ´echappera pas non plus la similitude de ce th´eor`eme
avec le r´esultat suivant, dˆu `a Vazsonyi et Sved ([AZ] page 162) :
Th´eor`eme 2 Soient nentiers a1, . . . , an. Il existe alors un ensemble de
nombres cons´ecutifs ak+1, ak+2, . . . , aldont la somme est divisible par n.
La preuve de ce dernier r´eulstat est plus ais´ee, et utilise le principe des tiroirs.
Preuve :
Consid´erons l’ensemble S={0, a1, a1+a2, . . . , a1+· · · +an}, ainsi que la
surjection canonique π:ZZ/nZ.
Puisque Card(S) = n+ 1 >Card(Z/nZ), il existe deux ´el´ements s1et s2de
Sayant la mˆeme image par π.
Notant s1=a1+· · · +aket s2=a1+· · · +alavec par exemple k < l, on
obtient bien l
X
i=k+1
ai=s1s20 mod n,
ce qui ´etablit le r´esultat.
R´ef´erences
[AZ] Aigner, Ziegler Raisonnements divins, Springer.
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