Le théorème d’Erdös-Ginzburg-Ziv
Agrégation externe
2015-2016
Le but de cette note est de présenter une application du théorème de Chevalley-Warning, en
démontrant le résultat suivant :
Soit n > 1un entier et considérons 2n1entiers a1, . . . , a2n1. Il existe alors un sous-
ensemble Ide {1,...,2n1}de cardinal ntel que l’entier PiIaisoit divisible par
n.
Théorème 1 (Erdös-Ginzburg-Ziv)
Démonstration. On commence par traiter le cas où l’entier n=pest un nombre premier. Consi-
dérons les polynômes f, g Fp[X1, . . . , X2p1]définis par
(f=Xp1
1+· · · +Xp1
2p1,
g=a1Xp1
1+· · · +a2p1Xp1
2p1.
Les relations
deg(f) + deg(g) = 2p2<2p1
permettent d’appliquer le théorème de Chevalley-Warning : le nombre de solutions dans F2p1
pdu
système d’équations f(x1, . . . , x2p1) = g(x1, . . . , x2p1)=0est divisible par p. L’existence de la
solution triviale x1=· · · =x2p1= 0 permet alors d’affirmer qu’il existe une solution (x1, . . . , xn)
pour laquelle au moins une des variables est non nulle. Posons
I={i|xi6= 0}.
L’identité
xp1=(0si x= 0,
1sinon,
valable pour tout xFpamène aux relations
f(x1, . . . , x2p1) = card(I),
g(x1, . . . , x2p1) = X
iI
ai.
On en déduit donc que pdivise le cardinal de Iet l’entier PiIai. Finalement, les inégalités
0<card(I)<2pimpliquent que card(I) = p.
Passons maintenant au cas général, en procédant par récurrence sur l’entier n. Le cas n= 2 est
un cas particulier ce ce qui précède. Supposons donc que la propriété est vérifiée pour tout entier
strictiement inférieur à n > 2et montrons qu’il en est de même pour n. Soient donc a1, . . . , a2n1
1
des entiers. Le cas npremier est démontré. Si nest composé, on obtient une factorisation du type
n=mp, avec met pentiers tels que 1< m p<n. L’inégalité 2p12n1implique qu’il
existe un sous-ensemble J1I1={1,...,2n1}de cardinal ptel que l’entier b1=PiJ1aisoit
divisible par p. En posant I2=I1J1, on obtient l’inégalité
2p1card(I2) = 2n1p= (2m1)p1.
Il existe donc J2I2de cardinal ptel que l’entier b2=PiI2aisoit divisible par p. En itérant ce
procédé, on obtient 2m1sous-ensembles J1, . . . , J2m1I1deux à deux disjoints et de cardinal
pet 2m1entiers b1, . . . , b2m1correspondants, tous divisibles par p. En posant ci=p1bi, on
obtient 2m1entiers c1, . . . , c2m1et, par hypothèse de récurrence, il existe un sous-ensemble
K⊂ {1,...,2m1}de cardinal mtel que l’entier c=PiKcisoit divisible par m. On en
déduit alors que l’entier PiKbiest divisible par n. Il suffit maintenant de remarquer que l’union
I=SiKJiest de cardinal net que l’on a l’identité
X
iK
bi=X
iI
ai.
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