1. Degré d’une extension
(a) Soit Lune extension de K. Montrer que Lest un espace vectoriel sur K. Si Lest de dimension finie sur K,
on note [L:K]sa dimension, appelée degré de l’extension Lsur K.
(b) Soit Lune extension de Kde degré fini [L:K], et Mune extension de Lde degré fini [M:L]. En
considérant la famille (aibj), où (ai)est une base de Lsur Ket (bj)une base de Msur L, montrer que M
est une extension de Kde degré fini, et qu’on a la relation :
[M:K] = [M:L][L:K].
2. Adjonction d’un élément à un corps
(a) Soit α∈L. On note K(α)le plus petit sous-corps de Lcontenant Ket α. Justifier l’existence de K(α), et
justifier que c’est une algèbre sur K.
(b) On suppose dans cette question que αest algébrique.
i. Justifier l’existence d’un polynôme unitaire de degré minimal Pαtel que Pα(α) = 0, et justifier que Pα
est irréductible dans K[X].
ii. Soit ϕαl’unique application K-linéaire de K[X]dans K[α]telle que pour tout k∈N,ϕ(Xk) = αk.
Justifier que ϕest un morphisme d’algèbre (c’est-à-dire qu’en plus d’être une application linéaire, c’est
aussi un morphisme d’anneau), et déterminer son noyau.
iii. En déduire que K(α)est isomorphe à K[X]/(Pα), où (Pa)désigne l’idéal engendré par Pα
iv. Soit p:K[X]7→ K[X]/(Pα)la projection canonique associant à un polynôme Psa classe dans le quotient.
Montrer que (p(1),··· , p(Xd−1)) est une base du K-espace vectoriel K[X]/(Pα), où d= deg(Pα).
3. Caractérisation des éléments algébriques
Montrer que α∈Lest algébrique sur Ksi et seulement si l’extension K(α)sur Kest de degré fini, ce qu’on
note [K(α) : K]<+∞.
4. Produit d’éléments algébriques.
On dit que l’extension Lsur Kest algébrique si et seulement si tout élément α∈Lest algébrique sur K.
(a) Montrer que si [L:K]est fini, alors Lest algébrique sur K.
(b) Soit Lune extension du corps Ket Mune extension du corps L. Montrer que si α∈Mest algébrique sur
K, alors il est algébrique sur L.
(c) En déduire que si Lest une extension de K, et si deux éléments αet βde Lsont algébriques, alors K(α)(β)
(corps obtenu en ajoignant βau corps obtenu en adjoignant αàK) est algébrique sur K.
(d) En déduire que le produit de deux nombres algébriques est algébrique.
Partie II – Transcendance de π
Dans cette partie, on dira simplement que α∈Cest « transcendant » ou « algébrique », à la place de « transcendant
sur Q» ou « algébrique sur Q».
On démontre la transcendance de πpar l’absurde. Pour cela, on suppose que πest algébrique. On admettra que πn’est
pas rationnel, propriété qu’on prouvera en exercice au courant de l’année.
1. Montrer que sous la supposition faite iπest algébrique.
2. Soit Pun polynôme minimal unitaire annulant iπ, et soit nson degré.
(a) Soit Kun corps et Lune extension de K. Soit Qet Rdeux polynômes de K[X]. Montrer que Qet Rsont
premier entre eux dans K[X]si et seulement si ils sont premiers entre eux dans L[X].
(b) Justifier que Pest irréductible dans Q[X], et que toutes ses racines dans Csont simples. On les note
α1,...,αn, en adoptant une numérotation de ces racines de sorte que α1= i π. Pourquoi peut-on affirmer
que n > 1?
3. On définit le polynôme Q0∈Z[X, X1,...,Xn] = Z[X][X1,...,Xn]par
Q0=X
n
Y
k=1
Y
16i1<···<ik6n
(X−Xi1− · · · − Xik)
=Y
I⊂[[1,n]] X−X
i∈I
Xi!.
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