1 Exercice (LOIS DE CAUCHY). Soit X une variable aléatoire de Cauchy, de densité donnée par f : R → R+ , x 7→ 1 π(1+x2 ) 1.1 Soir U une variable aléatoire réelle de loi uniforme sur [0,1]. Déterminer une fonction h : [0, 1] → R, telle que h(U) suive la loi de Cauchy. On note FX la fonction de répartition de X ; FX : R → [0, 1], x 7→ ∀x ∈ R, Z x FX (x) = −∞ Rx −∞ f (t)dt 1 dt π(1 + t2 ) 1 = [arctan(t)]x−∞ π arctan(x) 1 = + π 2 FX a pour dérivée f strictement positive. Ainsi, FX est de classe C 1 , strictement crois- sante, et admet d'après le théorême de la bijection monotone une fonction inverse de −1 1 FX (R) =]0, 1[ dans R, de classe C strictement croissante. On note FX l'inverse de FX . ]0, 1[→ R y 7→ tan(π(y − 1/2)) sur ]0,1[ ; comme U∈]0,1[ presque sûrement, on ne s'intéressera pas On a explicitement : FX−1 : On pose : h = FX−1 aux eets de bord en 0 et en 1 (h peut prendre une valeur quelconque en 0 & 1). Montrons que h(U) suit la loi de Cauchy : ∀x ∈ R, P (h(U ) ≤ x) = P (U ≤ FX (x)) (∗) = FU (FX (x)) = FX (x) cf FU = Id sur [0, 1] (*) L'égalité {h(U ) ≤ x} = {U ≤ FX (x)} peut se montrer par double inclusion, avec pour argument la croissance de FX dans le sens direct et la croissance de h (sur ]0,1[) dans le sens indirect. D'où h(U) suit la loi de Cauchy. 1.2 Calculer la fonction de répartition de Y :=1/X . En déduire la loi de Y. 1 Tout d'abord, la dénition de Y est légitime car X est non nul presque sûrement. ∀x ∈ R, P (Y ≤ x) = P (1/X ≤ x) P (0 ≥ X ≥ 1/x) si x ≤ 0 = P (X ≤ 0) + P (X ≥ 1/x) sinon FX (0) − FX (1/x) si x ≤ 0 = FX (0) + (1 − FX (1/x)) sinon ( − arctan(1/x) si x ≤ 0 (prolongement par continuité en 0) π = arctan(1/x) 1− sinon π = arctan(x) 1 + π 2 On manipule indiérement les inégalités larges et strictes car FX est continue arctan(x) − π/2 si x < 0 On manipule de plus : arctan(1/x) = (fonction usuelle) arctan(x) + π/2 si x > 0 Ainsi Y suit la loi de Cauchy. 1.3 Déterminer l'ensemble Λ ⊂ R tel que pour tout α ∈ Λ, la variable aléatoire |X|α est R π/2 intégrable, i.e. E[|X|α ] < +∞ ? En déduire que pour tout α ∈ Λ, −π/2 |tan(t)|α dt < +∞. Soit α un réel : Z α |t|α f (t)dt E[|X| ] = R Z = R On note u la fonction t 7→ |t|α π(1+t2 ) |t|α dt π(1 + t2 ) L'intégrale diverge grossièrement pour α > 2 cf u(t) → +∞ ±∞ Sinon v : t 7→ |t|2−α ∼ u(t) et u et v strictement de même signe, donc d'après le ±∞ theorême d'équivalence, l'intégrale de u converge en ±∞ si et seulement si l'intégrale de v converge en ±∞. Or le critère de Riemann nous donne que l'intégrale de v converge en ±∞ pour α − 2 < −1 i.e. α < 1. De même, w : t 7→ |t|α ∼ u(t) et u et w strictement de même signe, donc par le même 0 argument (theorême d'équivalence et critère de Riemann en 0), α > 1. Ainsi : Λ =] − 1, 1[ 2 Soit α ∈ Λ : |t|α dt < +∞ 2 R π(1 + t ) Z 0 Z +∞ (−t)α tα = dt + dt 2 π(1 + t2 ) −∞ π(1 + t ) 0 Z π/2 Z 0 tan(u)du(∗) (− tan(u))α du + = E[|X|α ] = Z −π/2 π/2 Z 0 | tan(u)|α du = −π/2 (*) Le changement de variable eectué est le suivant : {tan(u) = x, u = arctan(x), du = 1 dx 1+x2 Ce changement de variable est légitime car la fonctions tan est C 1 et bijective de ] − π/2, 0] et [0, π/2[ respectivement dans R− et R+ . La notation intégrale sur l'intervalle ] − π/2, π/2[ est cependant abusive pour α < 0, car en ce cas, la fonction intégrée n'est pas dénie en 0. D'où on obtient le résultat : R π/2 α −π/2 | tan(u)| du < +∞ 3