Examen d’analyse fonctionnelle M1, ENS Cachan, 2015-16 Attention: Les documents ne sont pas autorisés pour cet examen. Les exercices peuvent être traités dans l’ordre que vous souhaitez. Le signe ¶ signifie qu’une question est difficile. Exercice 1 : 1. Exhiber un espace topologique qui n’est pas métrisable (on démontrera que l’espace choisi est effectivement non métrisable). 2. Soit E un espace topologique. a) Montrer que si A ⊂ B ⊂ E, alors Ā ⊂ B̄. b) Montrer que si A ⊂ E et B ⊂ E, alors A ∪ B = Ā ∪ B̄. c) Lorsque A ⊂ E et B ⊂ E, a t-on toujours A ∩ B = Ā ∩ B̄ ? Exercice 2 : 1. Pour φ ∈ D(R), on définit Z φ(x) − φ(0) −|x| < T, φ >:= e dx. x R a) Montrer que T est une distribution d’ordre au plus 1. b) Montrer que (x 7→ x) T = Uf , où f ∈ L1loc (R) est une fonction que l’on explicitera. c) Montrer que T se prolonge en une distribution tempérée sur R. 2. a) Calculer la transformée de Fourier de x 7→ e−|x| . 1 b) Calculer la transformée de Fourier de x 7→ 1+x 2. c) Montrer que U arctan se prolonge en une distribution tempérée sur R, et calculer (ξ 7→ ξ) (FU arctan ). d) Montrer que FU arctan = d T + c δ0 , où c ∈ R, et d ∈ R est une constante que l’on calculera. e) Calculer c. Exercice 3 : On note E := {f ∈ L2 (R), ∀k ∈ N, x 7→ (1 + x2 )k/2 f (x) ∈ L2 (R)}. 1. a) Montrer que pour k ∈ N, la formule Z 2 k 2 (1 + x ) |f (x)| dx pk (f ) = R définit une semi-norme sur E. 1 1/2 b) Rappeler quelle est la définition de la topologie de E associée aux semi-normes définies à la question précédente. 2. a) Rappeler les conditions suffisantes vues en cours permettant de montrer que la topologie associée à un ensemble muni d’une famille de seminormes est métrisable. b) Montrer que ces conditions sont réunies lorsque l’on munit E des semi-normes pk , pour k ∈ N. 3. Montrer que parmi les distances qui permettent de métriser E, celle que l’on a présentée en cours (et que l’on explicitera, sans redémontrer qu’elle métrise E) fait de E un espace complet. 4. a) Montrer que L2c (R) (ensemble des éléments de L2 (R) dont le support est compact) est dense dans E (muni des semi-normes pk , pour k ∈ N). b) Montrer que D(R) est dense dans E (muni des semi-normes pk , pour k ∈ N). R 5. a) En considérant R [y 7→ (1 + y 2 )k f (y)]0 (x) f 0 (x) dx, montrer que pour k ∈ N∗ et f ∈ D(R), pk (f 0 )2 ≤ p0 (f 00 ) p2k (f ) + k (2k − 1) pk−1 (f )2 . En déduire que pk (f 0 )2 ≤ p0 (f 00 )2 + 2k 2 p2k (f )2 . b) Soit k, n ∈ N. Montrer qu’il existe Ckn > 0 telle que pour f ∈ D(R), pk (f (n) n+1 X (q) ) ≤ Ckn p2n k (f ) + p0 (f ) . q=1 ¶6. a) Soit f ∈ D(R). Montrer que ||f ||2∞ ≤ π p1 (f 0 )2 . b) Montrer que pour q ∈ N, sup |(1 + x2 )q f (x)|2 ≤ 2π [p2q+1 (f 0 )]2 + 2π (2q)2 [p2q (f )]2 . x∈R c) Montrer que E ∩ H ∞ (R) = S(R). On rappelle que H ∞ (R) := ∩n∈N H n (R). Exercice 4 : On note Ω := BR3 (0, 1) la boule unité (euclidienne) ouverte de R3 , et on considère A ∈ L∞ (Ω) vérifiant A0 ≤ A(x) ≤ A1 pour presque tout x ∈ Ω, 2 où A0 , A1 > 0. 1. a) Rappeler de manière précise le lien permettant d’identifier un espace de Hilbert H et son dual topologique H 0 . b) Pour u, v ∈ H 1 (Ω), on pose Z << u, v >>= ∇u(x) · ∇v(x) + A(x) u(x) v(x) dx. Ω Montrer que cette formule définit un produit scalaire sur H 1 (Ω) dont la norme associée est équivalente à la norme traditionnelle de H 1 (Ω). c) L’espace H 1 (Ω) muni de la norme associée au produit scalaire << u, v >> est-il complet? d) Montrer que pour f ∈ L2 (Ω), il existe un unique u ∈ H 1 (Ω) tel que pour tout v ∈ H 1 (Ω), Z Z Z ∇u(x) · ∇v(x) dx + A(x) u(x) v(x) dx = f (x) v(x) dx. Ω Ω Ω On note u = TA (f ). e) Rappeler le théorème d’injection de Sobolev de H 1 (d’un domaine N de R ) pour N ≥ 3. f) Montrer que TA est une application linéaire continue de L2 (Ω) dans L6 (Ω) dont la norme (triple) est inférieure à C A−1 0 , où C est une constante qui ne dépend pas de A. 2. Soit f ∈ L2 (Ω), et D ∈ L2 (Ω) telle que D0 ≤ D(x) pour presque tout x ∈ Ω, où D0 > 0. a) Montrer qu’il existe une suite An ∈ L∞ (Ω) telle que D0 ≤ An (x) pour presque tout x ∈ Ω, et telle que An converge vers D dans L2 (Ω) et presque partout. b) Montrer que TAn (f ) est une suite bornée de H 1 (Ω) dont une soussuite TAσ(n) (f ) vérifie les propriétés suivantes: TAσ(n) (f ) → g ∇TAσ(n) (f ) * ∇g pour presque tout x ∈ Ω, faiblement dans pour une fonction g ∈ H 1 (Ω). 3 L2 (Ω), c) Montrer que Aσ(n) TAσ(n) (f ) est une suite bornée de L3/2 (Ω) qui converge presque partout vers D g. d) Montrer que D g ∈ L6/5 (Ω) et que Aσ(n) TAσ(n) (f ) est une suite qui converge vers D g dans L6/5 (Ω) (fort). e) Montrer que pour tout v ∈ H 1 (Ω), Z Z Z ∇g(x) · ∇v(x) dx + D(x) g(x) v(x) dx = f (x) v(x) dx. Ω Ω Ω ¶ f) Quels sont les p < 2 pour lesquels on peut démontrer 2. e) lorsque D ∈ Lp (Ω) (et D0 ≤ D(x) pour presque tout x ∈ Ω où D0 > 0). 4