Appliquons donc notre lemme à notre expression. On obtient ainsi l'inégalité intermédiaire
1¡x
n(n+ 1)¡1 + x
nn+1
>1 + (n+ 1)¡x
n(n+ 1)¡1 + x
ndonc, en simplifiant du côté droit,
1¡x
n(n+ 1)¡1 + x
nn+1
>1 + ¡x
n¡1 + x
n, or 1 + ¡x
n¡1 + x
n= 1 ¡x
n+x=n
n+x, ce qui nous donne
1¡x
n(n+ 1)¡1 + x
nn+1
>n
n+x. Or un+1(x) = ¡1 + x
nn+11¡x
n(n+ 1)¡1 + x
nn+1
d'après le
résultat surprécédent, donc un+1(x)>¡1 + x
nn+1n
n+x; or ¡1 + x
nn+1n
n+xs'écrit aussi
¡n+x
nn+1n
n+x=¡n+x
nn+1 ÷¡n+x
n=¡n+x
nn=¡1 + x
nn=un(x), ce qui nous permet d'éta-
blir que pour tout x2R,un+1(x)>un(x), donc la suite est croissante sur N.
Corollaire. Pour tout xréel, la suite v(x)est décroissante.
Démonstration. Quel que soit le réel x, la suite un(x)ne s'annule pas, car¡1+ x
nn=0 ,1+ x
n=0,
ce qui entraîne n=¡x, ce qui est impossible, car n>n0. Si l'on remarque que vn(x) = 1
un(¡x)
pour tout xréel et pour tout n2N(en effet un(x) = ¡1 + x
nn, donc un(¡x) = ¡1¡x
nn;donc
1
un(¡x)=¡1¡x
n¡n=vn(x)), il suffit d'utiliser la croissance de (un(x)) démontrée pour tout x2R,
donc en particulier pour ¡x2R. On a ainsi pour tout xréel un+1(¡x)>un(x), donc en inversant
1
un+1(¡x)61
un(x), c'est-à-dire que pour tout n2N, pour tout x2Rvn+1(x)6vn(x), donc la
deuxième suite est décroissante.
Théorème. Pour tout réel x, (un(x)) et (vn(x)) sont adjacentes.
Démonstration. Pour n2N,vn(x) = 1
un(¡x)n'est pas nul en tant qu'inverse, ce qui nous permet
d'écrire un(x)
vn(x)=¡1 + x
nn
¡1¡x
n¡n=¡1 + x
nn¡1¡x
nn=¡¡1 + x
n¡1¡x
nn=12¡x2
n2n=1¡x2
n2n.
De plus, la condition que n>djxje + 2 induit que jxj
n<1(n=/ 0) d'où x2
n2<1et ¡x2
n2>¡1, donc
en appliquant l'inégalité de Bernoulli, on obtient 1¡x2
n2n
>1¡x2
n. Par ailleurs, comme n > jxj,
alors de même 1¡x2
n261, donc 1¡x2
n2n
61.
Avec les deux derniers résultats, on peut encadrer de cette manière 1¡x2
n6un(x)
vn(x)61donc 06
1¡un(x)
vn(x)6x2
n; d'autre part vn(x)¡un(x) = vn(x)1¡un(x)
vn(x), quel que soit x2R, donc 06
vn(x)¡un(x)6x2
nvn(x)ou 0>vn(x)¡un(x)>x2
nvn(x).
En outre, on a montré que la suite (vn(x)) était décroissante, ce qui implique qu'elle est majorée.
Soit Ml'un de ses majorants. On a 06vn(x)¡un(x)6x2
nMou 0>vn(x)¡un(x)>x2
nM, or la
quantité x2Mest une constante, donc lim
n!+1
x2
nM= 0, car lim
n!+1
1
n= 0.
Dans les deux cas, le théorème des gendarmes permet de conclure lim
n!+1vn(x)¡un(x) = 0, ou ce
qui revient au même lim
n!+1un(x)¡vn(x) = 0. Comme les suites (un(x))n>n0et (vn(x))n>n0sont
respectivement croissante et décroissante, et que leur différence tend vers 0, elles sont adjacentes.
L'adjacence des deux suites impliquant leur convergence, il nous est permis de définir la fonction
comme suit :
Définition. Soit f : R!Rdéfinie par f(x) = lim
n!+1un(x).
Proposition. f(0) = 1.
Démonstration. f(0) = lim
n!+1un(0). Or, pour tout entier naturel supérieur à n0, on définit
la suite (un(0)) par un(0) = ¡1 + 0
n
n
= 1n= 1, c'est-à-dire que c'est une suite constante, donc
convergente en la seule valeur qu'elle prenne, donc lim
n!+1un(0) = 1.
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