La maladie du greffon contre l’hôte biologie Anne Laure JOLY est jeune chercheuse en biologie au sein de l’équipe « Protéines de stress et Cancer » de l’INSERM* à l’Université de Bourgogne. Elle étudie le développement de la maladie du « greffon contre l’hôte » (GvH), qui survient fréquemment chez les patients leucémiques ayant subi une greffe de moelle osseuse comme traitement. Elle s’intéresse plus précisément à l’implication des protéines de stress (HSP) dans le développement de cette maladie. *INSERM : Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale « Pour moi la science est un travail de fourmi. Chaque chercheur apporte son savoir à l’édifice. On se sent tout petit face à ce qu’il reste à découvrir. » www.u-bourgogne.fr/experimentarium Dans chacune de nos cellules, il existe des molécules indispensables à notre organisme, appelées les protéines de stress : ces protéines sont produites en cas d’agressions (tels que celles des rayons UV ou de la chaleur) et constituent un véritable bouclier protecteur pour les cellules. Depuis quelques années, les chercheurs ont découvert que les protéines de stress étaient capables de stimuler le système immunitaire (notre mécanisme de défense naturelle) contre les agressions extérieures. En facilitant la reconnaissance des corps étrangers par notre organisme, elles vont permettre d’activer les réactions immunitaires et de mieux lutter contre les maladies. Pourtant, chez les malades atteints de leucémie, l’action des protéines de stress peut être très dangereuse. Le traitement permettant de lutter contre cette maladie grave consiste à détruire le système immunitaire malade du patient et à le remplacer par un «nouveau système» à base de cellules saines. Pour que son organisme puisse se défendre à nouveau,le patient doit donc subir une greffe de moelle osseuse provenant d’un donneur sain. Mais souvent, ce nouveau système immunitaire se «retourne» contre l’hôte, identifie le patient comme étranger et provoque de graves lésions : ce phénomène, appelé « maladie du greffon contre l’hôte » (GvH) peut être mortel pour le patient greffé. Dans son étude, Anne Laure essaie de mieux comprendre le rôle des protéines de stress dans le développement d’une GvH. Pour cela, la jeune chercheuse travaille sur des souris dont le système immunitaire à été détruit par irradiation. Elle cherchera ensuite à mettre au point des médicaments qui bloqueraient l’action des protéines de stress dans ce contexte. Les applications Trouver et tester des molécules chimiques capables d’empêcher la survenue de la GvH chez les souris est un enjeu important puisqu’à long terme on voudrait développer un médicament pour traiter les patients leucémiques irradiés et ainsi favoriser leur survie. www.u-bourgogne.fr/experimentarium