Théorème de Borel. Référence : F. Rouvière, Petit guide de calcul différentiel, p359. Théorème. Soit (an )n≥0 une suite de réels. Il existe une fonction f ∈ C ∞ (R, R) telle que pour tout n ≥ 0, f (n) (0) = an . Démonstration. Lemme. Existence de fonctions plateaux. 1 si |x| ≤ 12 ∞ Il existe ϕ ∈ C (R, R), ϕ(x) = , 0 ≤ ϕ ≤ 1. 0 si |x| ≥ 1 Démonstration. e−1/x 0 si x > 0 . ϕ1 est C ∞ sur R \ {0}. si x ≤ 0 (k) Montrons que ϕ1 (x) = Pk x1 e−1/x avec Pk polynôme. Pour k = 0, le résultat est vrai. −1/x −Pk0 x1 + Pk x1 −1/x (k+1) (k) 1 alors ϕ1 e . D’où le résultat avec Si ϕ1 (x) = Pk x e (x) = x2 2 0 Pk+1 (X) = X (Pk (X) − Pk (X)). (k) Montrons que ϕ1 est C ∞ avec ϕ1 (0) = 0 pour tout k. On procède par récurrence. Pour k = 0, le résultat est vrai. 1 −1/x (k) (k) 1 ϕ (x) − ϕ1 (0) si x > 0 (k) x Pk x e Si ϕ1 (0) = 0 alors 1 = −→ 0. 0 si x < 0 x→0 x ∞ • Soit ϕ2 (x) = ϕ1 (x)ϕ support [0, 1]. R x 1 (1 − x). ϕ2 est C à ϕ (t)dt 1 si |x| ≤ 12 2 On pose ϕ3 (x) = R01 et ϕ3 est C ∞ sur R. . On a ϕ3 (x) = 0 si |x| ≤ 0 ϕ2 (t)dt • Soit ϕ1 (x) = 0 Enfin, on pose ϕ(x) = ϕ3 (2x + 2)ϕ3 (2 − 2x). ϕ convient. ak xk . Montrons que l’on peut choisir λk > 0 de façon à avoir convergence Soit ϕk (x) = ϕ(λk x) X k! uniforme sur R de ϕk et de chaque série dérivée. k • Pour k ≥ m, par la formule de Leibniz, m X m (m−p) xk−p (m) ϕk (x) = ak . ϕ (λk x)λm−p k p (k − p)! p=0 Soit Mm = sup ϕ(i) ∞ (existe car ϕ est C ∞ à support compact). i≤m Comme ϕ(x) = 0 pour |x| > 1, il suffit de majorer pour |x| < λ1k . Pour tout x ∈ R et 0 ≤ m ≤ k, on a m X λp−k p Mm |ak |2m (m) k |ϕk (x)| ≤ Mm |ak | λm−p ≤ . m k (k − p)! λk−m (k − m)! k p=0 Soit λk = max(1, |ak |). (m) On a λk−m ≥ λk ≥ |ak | pour k−m ≥ 1. D’où |ϕk (x)| ≤ k 2m Mm pour tout x ∈ R et k ≥ m+1. (k − m)! (m) • De plus, pour 0 ≤ k ≤ m, ϕk est continue sur R est nulle en dehors de [−1/λk ; 1/λk ] d’où l’existence d’une borne uniforme. Ainsi ∞ X k=0 (m) ϕk = ∞ X k=m+1 (m) ϕk + ∞ X (m) ϕk k=0 converge normalement sur R pour tout entier m. X xk sur Donc u = ϕk est C ∞ et on peut dériver terme à terme. Comme ϕk (x) = ak k! k n o |x| < 2λ1k , en particulier, u(m) (0) = am ce qui conclut. Remarque. – Cela signifie qu’il existe toujours une fonction C ∞ sur R admettant un développement de Taylor donné (mais le rayon de convergence peut être nul). – En conséquence, on peut prolonger toute fonction C ∞ sur un compact en une fonction C ∞ sur R.