Traitements immuno- suppresseurs chez les patients à risque

17
••••••••
d’untraitementparazathioprine,ou
thotrexate,chezunmalade cortico-
dépendant,(b)l’initiation d’untrai-
tementparinfliximab,et(c)letraite-
mentparlaciclosporine d’une colite
réfractaireaux corticoïdes.
Lesprincipaux risques
destraitements
immunosuppresseurs
LesrisquesdesImSclassiques[2-5]et
desanti-TNF [6,7]sontd’une part,les
infectionsopportunistes,d’autrepart,
leslymphomesetlescancers.Ces
risquessontrésusen fonction des
ImSutilisésdansle tableauI.
Cesdonnéesdoiventêtrerelativiséesen
tenantcomptedeladurée dutraite-
ment,le risquedecancerinduitétant
faible siletraitementest de moinsde
3mois(ciclosporine,anti-TNF en
induction). Ilest aussiimportantde
noter2points :a)lacorticotrapie
Traitements immuno-
suppresseurs
chezlespatients àrisque
au-delàde 20 mg/jaune action
immunosuppressivenotammentdans
ladéfensevisàvisdesbactériesetde
certainsvirus etàcetitre,doitêtre
considérée comme unImS;b)cesont
lestraitements combinés,associant
plusieurs ImSquisontlesplus dan-
gereux pour cequiconcerne le risque
d’infectionsopportunistes.Cefait,bien
connudestransplanteurs,aaussté
démontréchezlespatients MICI.Par
exemple,l’association corticoïdes+
azathioprine multiplie parunfacteur
16le risqued’infection opportuniste,
alors quechaquedroguepriseisolé-
mentmultiplie cerisqueparunfac-
teur 2[8].L’exriencedeLouvain sur
l’utilisation de laciclosporine dans
lescolitesréfractairesrapporte3cès
parinfection opportunistesur 86pa-
tients [9].
Lessujets àrisque:
lesvirus
Lesvirus deshépatitesviralesrepré-
sententlesprincipaux virus posant
problème àcourt terme lors de l’indi-
cation d’untraitementImSchezun
patientMICI.Lespapillomavirus (HPV)
etle virus Epstein Barr (EBV)consti-
tuentundangerpotentiel àlong terme.
La proportion de patients MICI infec-
tésparle virus de l’hépatiteB(VHB)
varie selon lessériesde 1à12%[10].
Introduction
Lesimmunosuppresseurs (ImS)sont
utilisésde plus en plus souventetde
plus en plus précocementaucours
desmaladiesinflammatoireschro-
niquesde l’intestin (MICI). Ainsi,
danslacohorteCESAME quiregroupe
20 919patients recrutésen France,le
pourcentage de sujets recevantou
ayantreçudesImSest de 56%[1].
Cetteutilisation large posedune part,
unproblème de toléranceàlong terme
etd’autrepart,celuidel’indication
chezdespatients «àrisqu,soit
chezlesquelsle traitementImSparaît
aprioriplus dangereux oususceptible
d’entraînerdescomplicationsparti-
culières.L’exemple typiqueest celui
dupatientVIH ayantaussiune MICI
pour lequel untraitementactif de la
maladie intestinale est envisagé.
Nous nous limiteronsdanscetexposé
aux situationstrapeutiqueslesplus
fréquenteslors de lapriseencharge
d’une MICI, soit:a)lamiseeuvre
J.COSNES
(Paris)
Tirésàpart :JacquesCosnes,HôpitalSaint-Antoine,ServicedesMaladiesde l’Appareil
Digestif,184,rueduFaubourgSaint-Antoine,75571ParisCedex12.
InfectionsAffectionsmalignes
azathioprine EBV, CMV Kspino-,baso-cellulaires
HPV,herpeslymphome
thotrexateEBVlymphome
ciclosporine pneumocystis,aspergillus Kspino-cellulaires
lymphome,Kaposi
anti-TNF BK, mycobactérieslymphome
legionella, pneumocystis,listeriaKspino-,baso-cellulaires
bactéries
T ABLEAUI
réplicants.Chezle transplanté,les
chargesviralesCaugmententrapide-
mentavecle traitementImSde la
greffe,etlaprogression vers lacir-
rhoseest plus rapide. Notertoutefois
quelazathioprine,etsurtout laciclo-
sporine,auraientin vitrodesactivités
anti-virus C.Lescorticoïdessontsur-
tout dangereux parle risquederebond
cytolytique(parallèle àune diminu-
tion de lavirémie) aprèsleur arrêt.Au
cours desMICI, l’évolution de l’hépa-
titeCparaîtrelativementpeusensible
aux ImSprescrits aux doseshabi-
tuelles.Lazathioprine semble être
sansdanger[11,13].L’infliximab seul
paraîtégalementbien toléré[18,19].
Attention toutefoisausevrage corti-
coïde [13]etaux traitements combi-
svisantunniveaud’immuno-
suppression plus élevé.
La maladie VIH est peufréquenteau
cours desMICI (12casconnus sur
5600 patients de lasérie de Saint-
Antoine). Son pronostics’est considé-
rablementaméliorédepuisl’arrivée des
anti-rétroviraux.La position desinfec-
tiologuesest de ne paspriverun
patientVIH despossibilitéstrapeu-
tiquesdisponiblesen casde MICI, à
condition quelamaladie virale soit
contrôlée. Ainsi,en l’absencedelym-
phopénie CD4etde charge virale VIH
significative,il est possible d’utiliser
lesImS, ycomprisl’infliximab [20].
Lesanti-TNF pourraientmême avoir
uneffetbénéfiquesur lacharge virale
etlesmanifestationssystémiquesde
lamaladie VIH [21,22].
Lesvirus HPV posentunproblème
majeur àlong terme dufaitde leur
potentiel carcinogène auniveauducol
de l’utérus,de lavulveetde l’anus.Il
faut noterquelacontamination indi-
viduelle est quasi-constantedèsles
premiers rapports sexuelsetqueseules
certainesclassesde virus,en parti-
culierlesHPV16etHPV18,ontun
risqueoncogène élevé. Cerisqueest
trèsaugmentéchezlesfumeuses,le
tabac ayantuneffetoncogène syner-
gique. La vaccination n’est efficace
quàtitrepréventif chezdesjeunesnon
encorecontaminés.Lutilisation large
etsurtout trèsprolongée desImSpose
le problème de leur effetpotentialisa-
teur duveloppementde néoplasies
utérines.Cepointaétéscifiquement
étudié par2étudespréliminaires
récentesparuessous forme d’abstract.
Une étude de 534femmesayantune
MICI amontrédesfrottiscervicaux
anormaux chez25;parmi elles,68%
étaientfumeuseset80%recevaientou
avaientreçudesImS[23].La 2 eétude
rapportaituntaux trèsélevé,36 %,de
frottisanormaux,atteignant45 %en
casde traitementImS(vs 15 %chez
lescontrôlesnon-MICI),maisles
sionscervicalesobservéesétaient
considéréescomme àfaible risque
d’évolution vers le cancerinvasif [24].
Lesdonnéeschezle transplantésont
plutôtrassurantes,avecunrisquede
cancerducol quiest peuaugmenté.
Lecancerducol représentaitcepen-
dantdanslesannées70l’èrede
l’azathioprine,le 3ecancerparordre
de fréquencechezlafemme trans-
plantée [25].Ilest clairquelapres-
cription précocedelazathioprine chez
lafemme jeune,souventfumeuse
quand elle aune maladie de Crohn,
constitueunrisquepotentiel etjustifie
desprogrammesscifiquesd’infor-
mation etde surveillance.
Parmi lesautresagents viraux,lasur-
venuerécentedune mononucléose
infectieuseoud’une infection àCMV
doitfaireretarderl’introduction d’un
traitementImS.LEBVposeaussile
problème dulong terme dufaitde sa
trèsforteimplication dansle déve-
loppementdeslymphomesobservés
sous ImS.Lavenirest àlasurveillance
longitudinale de lacharge virale EBV
afin de dépisteràtempslessujets à
risquedeprolifération lymphocytaire
etd’arrêteroudiminuerl’immuno-
suppression. Une sérologie CMV posi-
tiveest aussiunfacteur de risquede
lymphome [26].Enfin,lespatients
ayantdesinfectionsmuqueusesou
cutanéesrécidivantesàvirus hers
doiventêtretraitéesparvalaciclovir
parallèlementàlamisesous ImS, l’aza-
thioprine notammentfavorisantle déve-
loppementd’infectionshertiques.
Lessujets àrisque:
lescancers
Le2edangerpotentiel destraitements
ImSest le développementd’uncan-
cer.Cerisqueaétébien évaluédans
Dansuntravail multicentriqueitalien
récent,11 %despatients atteints de
maladie de Crohn et12%desRCH
avaientdesanticorpsanti-HBc, vs 5%
de lapopulation contrôle [11].La pré-
valencedel’infection parle VHB dans
lapopulation MICI en Franceest
probablementinférieureà1% (don-
néespersonnelles)maison ne dispose
pasde sériespubliées.Lesdonnées
obtenueschezle sujettransplantéont
clairementdémontréquelesImSaug-
mententlaréplication virale etle
nombred’hépatocytesinfectés[12].
Plusieurs observationsde réactivation
de l’hépatiteBchezdessujets séro-
convertisporteurs d’anti-HBsetanti-
HBc ontétérapportées.Inversement,
l’arrêtdescorticoïdespeut entraîner
unrebond de cytolyseetune réduction
de lavirémie [12].Lesobservationsde
MICI avecVHB traitéesparImSsont
plus limitées,etlesdonnéesrappor-
téeschezlestransplantésne peuvent
pasêtretransposéescarle niveau
d’immunosuppression recherché dans
lesMICI est moinsélevé. Lazathio-
prine seule paraîtdépourvued’effet
notable [11,13].Parcontre,l’infliximab,
seulouassocàunautreImS, peut
êtresuividaggravation franche de
l’hépatite,etplusieurs casd’hépatite
fulminanteontétéobservésaucours
de maladiesrhumatologiques[14,15]
etaucours desMICI [10,16].Cesdon-
néesjustifientl’établissementdusta-
tut viralHB lors dudiagnosticde MICI,
lavaccination VHB systématiquedes
sujets non vaccinésetle contrôle du
titredesanticorpsanti-HBsdessujets
vaccinés.Chezle sujetinfectémême
séro-converti,il est indispensable de
surveillerlestransaminasesetlesmar-
queurs viraux sous etaprèscortico-
trapie etsous azathioprine. Encas
de nécessitédetraitementparinflixi-
mab,il faut prévenirl’acutisation de
l’hépatiteparuntraitementanti-
viral[10].La lamivudine est efficace
danscetteindication [7].Maisaujour-
d’hui,l’adéfovirdoitprobablementêtre
préféréenraison durisquemoindre
de résistancesecondaire.
La prévalencedel’infection parle VHC
chezlespatients MICI est de l’ordrede
7%[10,11].Dans2sériesfrançaises
elle est de 6%[17].Parmi eux,lamoi-
tié environ est constituée de patients
18
••••••••
malade acceptelescontraintes,etde
l’absencedalternativetrapeutique.
Labsencedereculinciteparcontreà
laprudencepour cequiconcerne les
traitements combinésetlesanti-TNF.
Danslapolyarthriterhumatoïde,l’an-
técédentde cancercutané (mélanome
exclu)est unfacteur indépendantde
sur-risquedesurvenueduncancer
cuta,aumême titrequuntraitement
parinfliximab seulouassocau
thotrexate[31].
Enpratique,lespatients ayantunanté-
cédentnéoplasiquepeuventrecevoir
untraitementImS.Sicetantécédentest
relativementproche (moinsde 5ans),
il est licitederéaliserunbilanbiolo-
giqueetmorphologiquecomplet,etde
proscrirelesImSen casde douteoude
cancerévolutif. Dansle cascontraire,
ousilantécédentest lointain,le trai-
tementImSpeut êtreenvisa,sous
surveillance.
Lerisquedecancercutané (épithélioma
baso- etspino-cellulaire) est élevésous
azathioprine,carnon seulementl’aza-
thioprine est photosensibilisantemais
aussilaprésencede6-thioguanine dans
l’ADN descellulesépithélialesest muta-
gène sous l’effetdesUVA[32].Cescan-
cers,souventagressifsetrécidivants,
sontobservésde fon exclusivechez
le sujetblanc, le plus souventen peau
exposée [33].Lespeaux trèsblanches
et«solaires»(ayantdéjàprisdescoups
de soleil) sontlesplus àrisque. Ces
sujets justifientdoncune surveillance
particulièreetdesconseilsde protec-
tion ( cf. infra).
Lessujets àrisque:
le sujetâ
La prescription d’ImSest plus discutée
chezle sujetâgé en raison dudouble
risqueinfectieux etnéoplasique. Sur
le planinfectieux,l’azathioprine ne
paraîtpasentraînerunrisquemajeur.
Lescorticoïdesetlestraitements combi-
ssontparcontreàhaut risque,
moinsdufaitd’unplus fort risquede
contamination quedumauvaispro-
nosticd’une infection gravetype légio-
nelloseoupneumocystose. La tolé-
ranceparticulièredel’infliximab aété
testée chezdespatients de plus de
lesgrandessériesde sujets transplantés
rénaux.Lesdifférentessériesreprises
parKauffmanetal. ontmontréun
sur-risquedecancerchezleshommes,
lessujets âsde plus de 45 ans,les
fumeurs,lesnon diabétiques,etles
patients ayantunantécédentperson-
nel de cancer[25].Enpratique,lasur-
veillancedoitêtreplus étroitechezle
sujetmasculin fumeur dépassantla
cinquantaine,quipourraitnotamment
bénéficierd’unscannerthoraciqueet
d’unbilanendoscopiquedesvoies
aéro-digestivessurieuresavantla
misesous azathioprine. Parailleurs,il
aétésuggéréquelerisquedecancer
sous azathioprine étaitplus élevéchez
lespatients veloppantune neutro-
pénie prolongée [27].
Unproblème trèsparticulierest celui
dupatientayantunantécédentde
canceroud’hémopathie maligne. Ce
problème aétésurtout étudié chezles
candidats àlatransplantation etles
transplantés.Aprèstransplantation
hépatiquepour carcinome hépato-
cellulaire(CHC),le risquederécidive
duCHC paraîtlié àladosecumulée
de ciclosporine etnon d’azathioprine
oude corticoïdes,d’aprèsune étude
rétrospectiveitalienne [28].Après
transplantation rénale,dansune série
irlandaiseregroupant1000 trans-
plantations,troispatients sur les11
ayanteuuncancerontrécidivéouont
euunnouveaucancer,versus 83sur
les857sansantécédentnéoplasique.
encore,l’incidencedescancers (sou-
ventdescancers spino-cellulaires
agressifstaitplus élevée chezles
transplantéstraitésparciclosporine
quechezceux ayantreçude l’aza-
thioprine [29].Ilfaut noterd’autrepart
queleslymphomesetsarcomesde
Kaposidéveloppésaucours d’untrai-
tementImSsontàhaut risquederéci-
divelors de lareprisedutraitement
ImS[30].
Aucours desMICI, il n’yapasde don-
néespermettantde contre-indiquer
l’azathioprine oule méthotrexateen
casd’antécédentde cancer.Ilfaut éva-
luerle rapport bénéfice/risqueaucas
parcas:parexemple unantécédent
de carcinome baso-cellulairen’est pas
une contre-indication àladouble
condition d’une surveillancederma-
tologiquetrèsrapprochée,dontle
70 ansayantune polyarthriteouune
spondylarthropathie. Dansl’ensemble,
cettetoléranctaitidentiqueàcelle
observée chezlespatients plus jeunes,
maisl’âge étaitunfacteur de risque
de complicationsinfectieusesnotam-
mentbactériennes[34,35].Pour le
risquedecancer,le problème est sur-
tout celuiducancerlatentdontl’évo-
lution pourraitêtreaccélérée parle
traitementImS.La recherche exten-
siveduncancerinfra-cliniqueavant
transplantation aétéproposée pour
mieux sélectionnerlescandidats àla
transplantation cardiaque. Cetterecher-
che,incluantle dosage desmarqueurs
tumoraux (PSA, ACE),le scannerabdo-
mino-thoracique,lamammographie,
le frottiscervicaletl’hémoccult,a
permisde diagnostiquer10cancers
infracliniqueschez67candidats àla
greffe [36].Ilparaîtlicitedesuivreune
stratégie sinon identiqueaumoins
proche,avantde débuteruntraitement
ImSchezunsujetayantdépasséla
soixantaine.
Lessujets àrisque:
anti-TNF ettuberculose
latente
La tuberculoserestelaprincipale
complication desanti-TNF etl’identi-
fication précisedessujets àrisqueest
obligatoire. Onnepeut passelimiter
àunrésultatnormalderadiographie
de thoraxetune intra-dermo-réaction
àlatuberculine (Tubertest)inférieure
à5mmpour buterunanti-TNF.Le
Quantiféron-TB test,test réalisésur du
sang hépariné,approuvéaux Etats-
Unis,devraitremplacerl’IDR dansles
annéesàvenir; il paraîtfiable aucours
desMICI (LukasM, communication à
l’IOIBD 2006). Outrelesmesureshabi-
tuelles,il faut sassurerparuninter-
rogatoireorientéquelesujetn’apas
ététraitéantérieurementpour tuber-
culosesurtout avantlesannées70,n’a
pasétéencontactavecunpatient
tuberculeux,n’apasséjourné de fon
prolongée en zone d’endémie. Encas
de doute,untraitementantituber-
culeux parRifampicine-Isoniazide est
cessaireaumoins3semainesavant
la1 reperfusion d’anti-TNF.
19
••••••••
plasmose. Lesconseilsde prévention
deslisteria(fromages)etde lalégio-
nellose(douches)sontparcontreassez
illusoiressur le planindividuel.
PendantuntraitementImSprolongé,
voiredéfinitif,lessurveillancesder-
matologiqueetgycologiquedoivent
êtremaintenues.Sous azathioprine,il
faut recommanderchezlessujets à
peauclaireune protection solaire
efficace:port de vêtements etde cha-
peaux,écrantotal,pasd’exposition
aux heureschaudes(entre11et
17heures);unexamen annuel parun
dermatologueest utile. Chezlafemme
jeune,sous azathioprine,thotrexate,
ouanti-TNF,une surveillancegyné-
cologiqueavecfrottiscervicaux au
moinsune foisparanest indispen-
sable. Legastroentérologuedoitaussi
surveillerl’anus.Ilnefaut pasoublier
lesrappelsdesvaccinationsusuelles,
tous lesvaccinsl’exception desvac-
cinsvivants (fièvrejaune,varicelle),
étantréalisables.La vaccination anti-
grippale est habituellementconseillée
quoiqu’il faut savoirqu’elle est moins
efficace[37].
Conclusion
La banalisation devenueextrême de
laprescription desImStelsquelaza-
thioprine etle méthotrexateaucours
desMICI ne doitpasconduireàun
relâchementdanslesmodalitésde sur-
veillancedecestraitements.Lespoints
lesplus sensiblessontle virus B(pour
lequel il faut poursuivrelesefforts de
lavaccination pour tous)etlessuivis
dermatologiqueetgycologique. De
cepointde vue,presquetous lessujets
sontàrisque. Lesphasesde double ou
triple immunosuppression,lesimmu-
nosuppressionsmajeuresdoiventêtre
danslamesuredupossible raccour-
ciesetévitées,en gardanttoujours
l’objectif de chercherle niveaud’im-
munosuppression minimalpermettant
le contrôle de laMICI sansaugmenter
lesrisquesd’infection opportunisteet
d’affection maligne. Enattendantdes
vaccinationsscifiques,l’avenirest
ausuivideschargesviralesEBVet
CMV,agents principaux deslym-
phomesquirestentlapathologie àlong
terme laplus angoissante.
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Prescrireetsurveiller
untraitementImS
chezunsujetàrisque
Aumomentdudiagnosticde MICI,
comptetenuducaractèrepeuprévi-
sible de l’évolution etde laprobable
cessitéunjour de débuteruntrai-
tementImS, il paraîtutile de réaliser
une vaccination HBs(oude sassurer
de laprésencedanticorpsanti-HBs
chezunsujetvacciné longtemps
auparavant). Lescasexceptionnels
de poussée de MICI ayantsuiviune
vaccination ne doiventpasentreren
considération. Silediagnosticest établi
avant15 ans,ouavantle premierrap-
port sexuel,lavaccination anti-HPV
nous paraîtdevoirêtrerecommandée.
Lors de lacision de miseeuvre
d’untraitementImSde 1 religne type
azathioprine,il faut fairelessérolo-
giesVIH, VHC etVHB, cettedernière
ycomprischezle sujetvacciné. Sile
sujetn’est pasprotégé contrelevirus B,
il faut buterlavaccination. Deplus,
le patientdoitbénéficierd’unexamen
cutané parundermatologueetd’un
examen gycologiqueavecfrottis,la
marge anale ayantétéexaminée parle
gastroentérologue. Chezl’homme de
plus de 50ans,il faut aussiuntou-
cherrectaletundosage de PSA.
Avantlamisesous anti-TNF,outreles
précautionsrelativesàlaprévention
de latuberculoseetle traitementpro-
phylactiqueparantituberculeux des
sujets àrisque,il faut éliminerune
infection virale latente(examen cli-
nique,NFS, transaminases)etsassu-
rerde l’absencedefoyers infectieux
dentairesousinusiens(examen sto-
matologique,panoramiquedentaire,
radiographie dessinus).
Encasde traitementImSmajeur ou
combiné (parexemple ciclosporine +
corticoïdes+azathioprine,ousevrage
descorticoïdessous azathioprine,ou
sixpremiers moisd’anti-TNF),il faut
prévenirlapneumocystoseparBactrim®
ouaérosolsde pentamidine pendantla
riode àrisque. Saufcontre-indication
ouallergie,le Bactrim (Bactrim Forte
1cp1jour sur 2)doitêtrepréférécar
il est plus efficaceetprotecteur aussi
vis-à-visde lanocardioseetde latoxo-
20
••••••••
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Traitements immuno- suppresseurs chez les patients à risque

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