144 | La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XVI - n° 4 - juillet-août 2013
ÉDITORIAL
“
Controverses dans les MICI :
que faire pour nos patients en 2013 ?
IBD: what to do for our patients in 2013?
Pr Laurent
Peyrin-Biroulet
Service d’hépato-
gastroentérologie,
CHU de Nancy.
En 2013, la prise en charge des patients atteints d’une maladie
infl ammatoire chronique de l’intestin (MICI) reste débattue
et controversée, malgré l’arrivée des molécules anti-TNF
(infl iximab et adalimumab) qui ont révolutionné le traitement de ces
maladies fréquentes, complexes et invalidantes. Alors que l’obtention
d’une cicatrisation muqueuse endoscopique est devenue un objectif
thérapeutique majeur, de mieux en mieux codifi é et recommandé par le
consensus européen ECCO (European Crohn’s and Colitis Organization)
dans la rectocolite hémorragique, le fait de traiter les patients avec une
maladie de Crohn au-delà des symptômes est un concept nouveau, en
plein essor.
Les Prs Laharie et Lerebours nous éclairent ici sur les données
actuellement disponibles et sur leurs pratiques cliniques qui, on le voit,
peuvent encore diff érer d’un centre expert à un autre. La jeunesse
etledynamisme face à l’expérience, à vous de juger !
Les bonnes et mauvaises indications de la chirurgie dans les MICI
font également l’objet d’un débat quotidien lorsqu’il s’agit de discuter
dela meilleure option pour nos patients (traitement médical maximal
comprenant un anti-TNF versus chirurgie) lors des réunions
de concertation pluridisciplinaire.
Les 2équipes de Clichy et Nancy, dirigées respectivement par les
Prs Panis et Bresler, qui ont une grande expérience dans le domaine,
nous donnent ici une version objective de ce qu’il faut faire en pratique
clinique et nous rappellent que la chirurgie reste une arme thérapeu-
tique à ne pas négliger dans les MICI. En eff et, il existe de bonnes
indications, comme une sténose iléale courte symptomatique
compliquant une maladie de Crohn.
La prise en charge médicale ou chirurgicale d’un abcès ou d’une
sténose compliquant une maladie de Crohn doit quant à elle être
débattue au cas par cas. Le méthotrexate reste sous-utilisé
en pratique clinique, tandis que l’azathioprine est
très utilisée depuis près de 20ans (plus de la
moitié des patients atteints de MICI sont
ou ont été exposés àcette molécule en
France). Son effi cacité a depuis été
revue à la baisse, etsa tolérance
est malheureusement
médiocre, avec notamment
lesrisques de lymphomes et
de cancers cutanés
démontrés parl’étude
CESAME. Le métho-
trexate a fait le chemin
inverse. Il s’agit d’un
AVIS AUX LECTEURS
Les revues Edimark sont publiées en toute indépendance et sous l’unique et
entière responsabilité du directeur de la publication et du rédacteur en chef.
Le comité de rédaction est composé d’une dizaine de praticiens (chercheurs, hospitaliers,
universitaires et libéraux), installés partout en France, qui représentent, dans leur diversité (lieu et
mode d’exercice, domaine de prédilection, âge, etc.), la pluralité de la discipline. L’équipe se réunit 2 ou
3fois par an pour débattre des sujets et des auteurs à publier.
La qualité des textes est garantie par la sollicitation systématique d’une relecture scientifi que en double aveugle,
l’implication d’un service de rédaction/révision in situ et la validation des épreuves par les auteurs et les rédacteurs
en chef.
Toutes nos publications répondent aux critères d’exigence de la presse :
· accréditation par la CPPAP (Commission paritaire des publications et agences de presse),
· adhésion au SPEPS (Syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé),
· indexation dans la base de données INIST-CNRS,
· déclaration publique de liens d’intérêts demandée à nos auteurs,
· identifi cation claire et transparente des espaces publicitaires et des publi-rédactionnels en marge des articles scientifi ques.