CÉPHALÉES INDUITES PAR LE FROID
Ce groupe réunit les céphalées entraînées par l’ingestion de
boissons ou d’aliments glacés, ou par l’exposition de la tête au
froid intense (1).
Les premières sont généralement de localisation bilatérale, se
développant petit à petit et augmentant en intensité suivant le
temps d’exposition et l’intensité du froid.
La thérapeutique consiste à porter un bonnet l’hiver et à éviter
les shampooings à l’eau froide.
La céphalée induite par l’ingestion de boissons ou d’aliments
glacés (“ice-cream headache”) est une douleur frontale provo-
quée par le passage de l’aliment froid sur la paroi postérieure
du pharynx ; en général, elle apparaît immédiatement après
l’ingestion du stimulus glacé et ne dure que quelques secondes
voire au maximum une minute (5) ; elle est beaucoup plus fré-
quente chez les migraineux que chez les non-migraineux ; son
traitement est purement préventif et consisterait à éviter
l’ingestion rapide de boissons ou d’aliments glacés.
Le mécanisme physiopathologique en serait une vasoconstric-
tion, d’autant que la sympathectomie ou l’ingestion de vaso-
pressine augmente l’intensité des douleurs.
CÉPHALÉES D’EFFORT
II s’agit d’un mal de tête pouvant apparaître lors de n’importe
quel effort physique, néanmoins il est davantage lié aux efforts
soutenus, voire excessifs, particulièrement par temps chaud,
humide, ou en haute altitude (5).
Il est bilatéral, le plus souvent de type pulsatile, au moins lors
de son déclenchement ; il dure de 5 minutes à 24 heures.
Cette variété de céphalée est liée au seul effort physique et il
convient d’éliminer toute organicité intracérébrale devant un
tel tableau, et notamment une tumeur du troisième ventricule,
souvent révélée par des céphalées d’effort (1).
Cette variété de céphalée est liée à une vasodilatation des
artères intracrâniennes, consécutive à l’augmentation de la
pression artérielle lors de l’effort.
Son traitement est le même que celui de la migraine, qu’il
s’agisse de sa prévention ou de la crise.
CÉPHALÉES LIÉES À L’ACTIVITÉ SEXUELLE
Il s’agit de céphalées liées à l’acte sexuel ; elles sont fré-
quentes mais souvent non avouées, survenant quatre fois plus
souvent chez l’homme que chez la femme, avec une moyenne
d’âge aux alentours de 40 ans (3).
Elles sont de trois types :
– la première variété s’apparente aux céphalées de tension (3) ;
il s’agit d’une douleur diffuse ou occipitale sourde, tenace, qui
croît avec l’excitation sexuelle et dure de quelques heures à
quelques jours ; elle serait due à la contraction excessive des
muscles de la tête et du cou ;
– la deuxième variété est plus fréquente, et concerne 69 % des
cas ; elle est de type vasculaire, explosive, pulsatile, très
sévère, frontale ou occipitale (3), apparaissant juste avant
l’orgasme ou en même temps que celui-ci et persistant de
quelques minutes à quelques heures ; elle est plus fréquente
chez les migraineux et serait déclenchée par les modifications
hémodynamiques, notamment l’élévation tensionnelle qui se
produit au cours de l’acte sexuel ;
– la troisième variété est beaucoup plus rare, 7 % des cas, et
s’apparente aux céphalées par hypotension de liquide céphalo-
rachidien (3) ; sous-occipitale, majorée ou apparaissant en
orthostatisme et disparaissant en décubitus, elle peut persister
pendant quelques semaines après le rapport.
Ces céphalées sont habituellement isolées et ne s’accompa-
gnent d’aucun autre symptôme tel que vomissements, troubles
de la conscience, ou signes neurologiques focaux ; elles sont
sans périodicité, ni régularité ; elles sont source d’une inquié-
tude majeure, faisant craindre une hémorragie méningée ou
cérébrale ; il convient donc de rassurer le patient.
Dans les céphalées de tension, la relaxation peut être une aide.
Dans la variété de type vasculaire, les bêtabloquants peuvent
être efficaces.
Dans la variété de type céphalées post-ponction lombaire, le
décubitus prolongé après le rapport paraît la mesure la plus
appropriée.
CÉPHALÉES DE LA TOUX
II s’agit de céphalées pouvant survenir lorsque le sujet tousse
ou se mouche, ou lors du rire, lors du pleurer, ou lorsqu’il
retient sa respiration (1).
Les douleurs sont décrites comme profondes, irradiant bilaté-
ralement dans les régions frontales et temporales, elles sont
très brutales et éclatantes, et durent au plus quelques minutes ;
il n’y a ni nausées ni signe vasomoteur.
Il existe une nette prédominance masculine, avec un début à
l’âge adulte.
L’évolution est habituellement régressive, après une durée
variable de 6 à 12 mois.
Bien évidemment, il convient devant de telles céphalées d’éli-
miner une pathologie intracrânienne ; ces céphalées seraient
dues à une transmission de l’hyperpression abdominale au
liquide céphalorachidien lombaire, puis cysternale avec une
inversion du gradient de pression.
La seule thérapeutique médicale apparemment efficace serait
l’indométacine, mais aucune explication n’est donnée à cette
action.
CÉPHALÉES PAR COMPRESSION EXTERNE
Elles proviennent d’une stimulation continue des nerfs cutanés
superficiels siégeant au niveau des tempes, par la pression soit
d’un chapeau serré, soit d’un bandeau autour de la tête, soit de
lunettes de natation, d’où leur appellation de : “swim-goggle
headache” (5).
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La Lettre du Neurologue - n° 2 - vol. III - mars-avril 1999