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Résultats de l’essai GETUG-AFU 15
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Monsieur,
Nous tenons par la présente à vous informer des résultats de l’étude GETUG-AFU 15, étude à
laquelle vous avez participé.
Cette étude a pour but d’évaluer le bénéfice en termes de durée de vie et de qualité de vie, de
l’ajout de la chimiothérapie : docétaxel (taxotere) à l’hormonothérapie (par castration
biologique ou chirurgicale) comparé au traitement standard qui est l’hormonothérapie seule.
Grâce à votre participation, cette étude a pu être menée à son terme. Les résultats définitifs
sont actuellement disponibles et présentés au Congrès Européen d’Oncologie : ESMO
(European Society Of Medical Oncology).
Cette étude a été réalisée dans 29 centres en France et 1 centre en Belgique. Trois cent quatre-
vingt-cinq patients ont pu être traités entre octobre 2004 et décembre 2008.
Tous les patients avaient une maladie d’origine prostatique avec des métastases,
principalement des métastases osseuses (81%). L’âge médian* était de 63 ans (43 ans-84 ans).
Les patients ont reçu en médiane 8 cycles de traitement (sur les 9 prévus), l’hormonothérapie
a été, comme prévu, toujours associée.
Le suivi médian est de 50 mois au moment de l’analyse.
Aucune différence en termes de durée de vie n’a été observée entre les deux groupes de
traitement, que les patients aient reçu un traitement hormonal seul ou un traitement hormonal
associé au docétaxel (taxotere).
Cependant, on a pu observer une augmentation dans le délai de progression des PSA dans la
population de patients qui avait eu l’association du docétaxel (taxotere) et de
l’hormonothérapie. Les métastases ont également progressé plus lentement dans le bras qui
avait eu l’hormonothérapie avec le docétaxel (taxotere).
De même, le recours à un nouveau traitement hormonal ou à une nouvelle chimiothérapie a
été retardé chez les patients qui avaient reçu le docétaxel (taxotere).
Cependant, le retard à la progression du PSA, la progression des métastases, ou le recours à
un nouveau traitement, n’a pas été synonyme d’un prolongement de la durée de vie.
Parmi la population traitée dans le bras comportant la chimiothérapie, la toxicité portait
essentiellement sur la diminution des globules blancs et en particulier sur la population des
polynucléaires neutrophiles (cela a représenté 32% des cas de toxicités observées) associée
pour certains patients, à un risque d’infection majoré durant cette période de neutrophiles bas
(7% des cas de toxicités). Suite à ces constations faites au début de l’étude, un facteur de
croissance granulocytaire a été rajouté systématiquement en prévention après chaque cure de
docétaxel (taxotere), afin de diminuer cette toxicité hématologique du docétaxel (taxotere).
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Malheureusement, la toxicité du traitement a été à l’origine de deux décès : l’un par infection
suite à une neutropénie, l’autre par embolie pulmonaire.
Les autres toxicités étaient celles que l’on peut rencontrer lorsque l’on administre le docétaxel
(taxotere) chez des patients qui ont une maladie qui résiste à la castration, comme cela est
habituellement le cas, et il était observé en majorité de la fatigue (74%), une toxicité unguéale
(39%), des troubles digestifs (31%) et des nausées (21%).
Chez les patients ne recevant que l’hormonothérapie, sans chimiothérapie, les effets
indésirables les plus fréquents étaient les bouffées de chaleur (63%), la diminution de la libido
(15%) et les dysfonctions érectiles (12%).
La qualité de vie évaluée par des auto-questionnaires a montré une altération significative des
scores pendant la chimiothérapie. Cependant, l’évaluation à 1 an ne montrait pas de différence
significative entre les deux groupes concernant les principaux scores de qualité de vie.
En conclusion :
Cette étude a permis de démontrer que le docétaxel (taxotere) administré précocement dans la
maladie métastatique du cancer de la prostate, c’est-à-dire au moment de la mise en route de
l’hormonothérapie, n’apporte pas de bénéfice en termes de durée de vie par rapport à
l’hormonothérapie seule. Il n’y a pas, avec ces résultats, d’indication à faire la chimiothérapie
par docétaxel (taxotere) plus tôt que ce qui est actuellement proposé (au moment où le patient
devient résistant à la castration, c’est-dire au moment où l’hormonothérapie seule n’est plus
suffisante).
La qualité de vie des patients a été altérée pendant la chimiothérapie mais les scores
principaux sont équivalents à ceux du bras hormonothérapie lors de l’évaluation à 1 an.
La toxicité rapportée de l’administration conjointe de l’hormonothérapie et du docétaxel
(taxotere) n’est pas fondamentalement différente (en dehors des neutropénies fébriles : 7%) de
celle qui a été observée chez les patients qui reçoivent le docétaxel (taxotere) au moment de la
résistance à la castration.
Bien évidement ce traitement est plus difficile à supporter que l’hormonothérapie seule.
Nous vous remercions de votre collaboration et restons à votre entière disposition pour vous
donner des informations complémentaires plus précises.
*Médiane : La médiane est la valeur située au milieu d'une série de nombres lorsque ces nombres
sont placés en ordre croissant.
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