La Lettre du Cardiologue - n° 289 - février 1998
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CAS CLINIQUE
Patiente de 91 ans.
Insuffisance cardiaque globale décompensée.
Tracé ECG enregistré aux urgences (figure 1).
Quel est votre diagnostic ?
Quel est votre diagnostic ?
Figure 1.
Réponse : voir page 14
Cas clinique - Cl. S. 6/05/04 17:35 Page 13
La Lettre du Cardiologue - n° 289 - février 1998
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CAS CLINIQUE
Il s’agit d’une tachycardie régulière à 115/min à complexes larges
(retard gauche, axe environ + 10°) sans onde P nettement visibles ;
il existe un discret crochetage de la partie terminale du QRS
visible sur les dérivations aVR et C5, dont l’origine ventriculaire
ou auriculaire n’est pas évidente.
On peut donc discuter une tachycardie sinusale ou supra-ventri-
culaire avec bloc de branche gauche ou une tachycardie ventri-
culaire. La morphologie des QRS dans les dérivations précor-
diales et l’axe de QRS ne permettent pas d’orienter formellement
vers le diagnostic de tachycardie ventriculaire.
Le massage du sinus carotidien n’est pas contributif, n’entraînant
aucune modification du tracé.
L’enregistrement de l’activité auriculaire par voie transœsopha-
gienne (figure 2) confirme la relation auriculo-ventriculaire 1/1
avec un auriculogramme synchrone de la partie terminale du ven-
triculogramme.
Trois diagnostics restent possibles :
une tachycardie sinusale ou une tachycardie atriale avec conduc-
tion auriculo-ventriculaire 1/1, BAV du premier degré, et bloc de
branche gauche ;
une tachycardie jonctionnelle avec bloc de branche gauche ;
une tachycardie ventriculaire avec conduction rétrograde 1/1.
La stimulation auriculaire rapide par voie transœsophagienne
(figure 3) montre une capture ventriculaire sans changement
de la morphologie des ventriculogrammes, avec un point de
Wenckebach ( ) à 130/min. Les modifications observées,
surtout de V3 à V6, sont liées aux artefacts de stimulation.
À l’arrêt de la stimulation, on retrouve le rythme de base à la
même fréquence (115/min).
La relation auriculo-ventriculaire 1/1 et surtout la persistance d’un
ventriculogramme de même morphologie pour une fréquence
auriculaire supérieure à celle de la tachycardie clinique éliminent
une tachycardie ventriculaire. La stimulation auriculaire rapide
jusqu’au point de Wenckebach, ne modifiant pas le rythme spon-
tané, permet d’éliminer une tachycardie jonctionnelle.
Il s’agit donc d’une simple tachycardie sinusale, avec BAV du
premier degré et bloc de branche gauche. L’activité auriculaire
en raison du BAV est confondue avec la repolarisation du ven-
triculogramme précédent. Le diagnostic de tachycardie atriale est
peu probable, car on peut penser que l’activité auriculaire aurait
dû normalement être modifiée par la stimulation auriculaire
rapide.
Dr C. Sebag,
service cardiologie, Hôp. Antoine-Béclère,
157, av. de la Porte-de-Trivaux,
92141 Clamart Cedex
Réponse
Figure 3.
Figure 2.
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