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Correspondances en médecine - n° 2, vol. IV - avril/mai/juin 2003
revue de presse spécialisée
résumé et analyse d’articles sélectionnés
❏ Une fracture à haut risque
La mortalité à 30 jours et à un an des patients
âgés de plus de 60 ans opérés pour une fracture
du col fémoral est respectivement – en l’absence
de complications postopératoires – de 1,7 % et
12 % et – en présence de complications post-
opératoires (19 % des cas) – de 14 % et 34 %.
Fautrel B. Fracture du col : la fracture de tous les
dangers. La lettre du rhumatologue, 287 : 12.
❏ Gonarthrose : espoir et déception
Espoir : chez les patients souffrant de
gonarthrose, la prescription (en
remplacement ou en prolongement de la
rééducation conventionnelle) d’un
programme d’exercices de renforcement
musculaire (à faire seul à la maison, pendant
environ 20 à 30 minutes chaque jour), permet
une amélioration significative des douleurs,
de la raideur et de l’incapacité fonctionnelle*.
Déception : si l’on en croit une récente étude
randomisée en double aveugle contre
placebo, chez les malades souffrant d’une
gonarthrose rebelle au traitement médical, la
réalisation d’un lavage articulaire sous
arthroscopie serait inefficace **...
* Fautrel B. L’exercice, un “nouveau traitement”
dans la gonarthrose. La lettre du rhumatologue,
287 : 14.
** Bolona C. Inefficacité de l’arthroscopie-lavage
dans la gonarthrose. La lettre du rhumatologue,
287 : 13.
❏ Il faut y penser !
Devant des rachialgies inexpliquées... a
fortiori s’il s’agit d’un sujet de race noire
migrant d’Afrique, le diagnostic de
tuberculose vertébrale doit être évoqué ; y
compris en l’absence de signes radiologiques
évocateurs, de syndrome inflammatoire ou
lorsque l’IDR est négative. Rappelons, qu’en
l’absence de prise en charge thérapeutique
précoce, l’évolution de cette affection,
actuellement en recrudescence en France,
peut être rapidement émaillée de
complications neurologiques graves.
Baba Aissa M et al. La tuberculose vertébrale : à pro-
pos de 41 cas. La lettre du rhumatologue, 287 : 30-6.
❏ Avis aux routiers et chauffeurs de
taxis... lombalgiques
Contrairement aux idées reçues, une récente
étude canadienne révèle que la conduite
automobile prolongée n’aurait pas d’effets
délétères sur les disques intervertébraux. Les
douleurs rachidiennes, plus fréquemment
rapportées par les patients passant une
grande partie de leur temps derrière un
volant, ne seraient donc pas liées à une
dégénérescence discale, mais plus
vraisemblablement consécutives aux effets
(notamment sur le plan musculaire) de
certaines postures et/ou vibrations.
Marty M. La conduite automobile prolongée
n’expose pas à la dégénérescence discale.
La lettre du rhumatologue, 287 : 17.
❏ Vite et fort !
Deux récentes études viennent confirmer
l’intérêt d’un traitement initial à la fois
agressif et précoce de la polyarthrite
rhumatoïde.
Goupille Ph, Wendling D. Polyarthrite rhumatoïde :
traitements. La lettre du rhumatologue, 288 : 13-20.
❏ Aspirine et maladies systémiques
L’aspirine à faible dose (100 mg par jour)
aurait un effet protecteur sur les
complications neurovasculaires de la maladie
de Horton (AVC, cécité). Cette thérapeutique
plus que centenaire réduirait le risque de
survenue d’un cancer chez les malades
atteints de lupus.
Sibilia J. Maladies systémiques. La lettre
du rhumatologue, 288 : 33-40.
❏ Coxibs : nouvelles confirmations
La supériorité des coxibs, comparativement
aux AINS non sélectifs, en termes de tolé-
rance digestive, vient d’être confirmée par
une vaste étude rétrospective de cohorte
regroupant plus de 60 000 patients âgés de
plus de 65 ans. À noter que de récents tra-
vaux confirment que l’administration de
coxibs n’augmente pas le risque de survenue
d’un événement cardiovasculaire.
Goupille Ph. Coxibs. La lettre du rhumatologue,
288 : 49-52.
❏ PR multirésistante
Environ 5 % des patients atteints de polyarthrite
rhumatoïde (PR) présentent une forme multi-
résistante, à savoir ne répondant pas à l’action
d’au moins trois traitements de fond (chacun
ayant été pris pendant au moins trois mois).
Bologna C. Un tiers du patient + deux tiers
du traitement = multirésistance. La lettre
du rhumatologue, 289 : 8.
❏ Lupus et surmortalité
Le lupus systémique expose à un risque accru
de décès prématuré (en particulier par
insuffisance rénale ou accidents thrombo-
emboliques), notamment chez les malades
de sexe masculin et dont l’affection s’est
révélée tardivement (au-delà de 40 ans).
Bologna C. Sexe masculin + néphrite + âge > 40 ans
au diagnostic = “mauvaise limonade” lupique.
La lettre du rhumatologue, 289 : 8-9.
❏ Hyperparathyroïdie primitive asymp-
tomatique : nouvelles recommandations
De nouvelles recommandations (les
précédentes remontaient à 1990) concernant
la prise en charge – notamment les
indications chirurgicales et la surveillance –
des hyperparathyroïdies primitives
asymptomatiques viennent de paraître.
Guggenbuhl P. Nouvelles recommandations pour la
prise en charge des hyperparathyroïdies asympto-
matiques. La lettre du rhumatologue, 287 : 15.
Quelques brèves...
Âge <50 ans
Calcémie (dépassement de la norme supérieure du
laboratoire en mg/dl) 1
Calciurie des 24 heures (mg) >400
Clairance de la créatinine - 30 %
DMO T score <- 2,5 DS *
(*) ...à n’importe quel site
Hyperparathyroïdie asymptomatique : indications chirurgicales.
Calcémie tous les 6 mois
Créatinine sérique 1 fois par an
DMO 1 fois par an *
(*) ...à 3 sites (rachis lombaire, hanche, avant-bras)
Hyperparathyroïdie asymptomatique : surveillance.