
Dossier thématique
Dossier thématique
5
La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. XI - n° 1 - janvier-février 2008
échec thérapeutique. Durant la dernière décennie, la prévention 
du SHR a considérablement progressé en raison du bénéfice 
démontré de l’antibioprophylaxie et de l’expansion volémique 
par perfusion d’albumine. Par ailleurs, l’utilisation de drogues 
vasoactives est responsable d’une amélioration ou d’une régres-
sion du SHR dans environ 70 % des cas. Bien que le bénéfice de 
survie lié à l’utilisation de la terlipressine ou de le noradrénaline 
ne semble pas démontré sur l’ensemble des patients atteints de 
SHR, la survie à 2 mois des patients répondeurs à la terlipressine 
ou à la noradrénaline est significativement supérieure à celle des 
patients non répondeurs. Le bénéfice de la corticothérapie pour 
la survie à court terme chez les patients atteints de formes sévères 
d’hépatite alcoolique aiguë est maintenant admis. De plus, des 
études récentes ont développé des critères précoces permettant 
de classer un patient comme répondeur à la corticothérapie. 
L’intérêt de modèles pronostiques tels que le modèle de Lille est 
l’identification dès le septième jour de traitement des malades ne 
tirant aucun bénéfice de la corticothérapie. Les futurs travaux 
devront tester de nouvelles molécules afin d’augmenter le pour-
centage de réponse au traitement et développer de nouvelles 
stratégies pour les patients restant en impasse thérapeutique. La 
prise en charge thérapeutique de l’infection du liquide d’ascite 
a été considérablement modifiée par une étude randomisée qui 
a montré une réduction du risque de SHR (10 % versus 33 %) 
et de la mortalité à 3 mois (22 % versus 41 %) chez les patients 
recevant l’association céfotaxime et expansion volémique par 
perfusion d’albumine comparativement aux patients traités par 
céfotaxime seul.
Les auteurs de ce dossier thématique, Arnaud Pauwels, Jean-Didier 
Grangé, Philippe Sogni, Philippe Mathurin et Jean-Pierre Bronowicki, 
ont analysé les travaux récents et les textes d’experts, résumé les 
principales données issues de ces travaux et souligné les questions 
non encore résolues. Je vous souhaite une bonne lecture.    n
C
hez les patients ayant développé une complication de leur 
cirrhose, l’utilisation de nouvelles molécules, les progrès 
de l’hémostase endoscopique, la meilleure compréhen-
sion de la physiopathologie de ces complications et l’identifica-
tion précoce du sous-groupe ayant un risque élevé de décès à 
court terme ont permis d’améliorer l’arsenal thérapeutique. Le 
comité de rédaction de La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue 
a considéré qu’un dossier thématique sur les complications de 
la cirrhose était utile afin de résumer les principales données 
des études récentes, mais aussi de mettre en perspective les 
enjeux thérapeutiques. Les complications abordées dans ce 
dossier sont le syndrome hépato-rénal (SHR), l’hémorragie par 
rupture de varices œsophagiennes, l’infection du liquide d’ascite, 
l’hépatite alcoolique sévère et la réactivation virale B dans la 
cirrhose décompensée. D’emblée, une observation s’impose : 
le pronostic de chaque complication a été considérablement 
amélioré pendant la dernière décennie. 
Les patients ayant une cirrhose virale B décompensée avec 
réplication virale étaient jusqu’à il y a peu en impasse théra-
peutique. L’utilisation récente des analogues nucléosidiques 
ou nucléotidiques permet le contrôle rapide de la réplication 
virale et l’amélioration de la fonction hépatocellulaire. On 
peut envisager un traitement à la carte chez les patients admis 
pour une hémorragie digestive. Par exemple, l’association d’un 
traitement vasoactif et d’un traitement endoscopique, moda-
lité considérée comme optimale, pourrait être restreinte au 
sous-groupe de patients ayant une hémorragie active ou une 
instabilité hémodynamique. En cas d’échec, la prise en charge 
de deuxième ligne, bien que moins codifiée, peut faire appel 
au TIPS, option permettant parfois de contrôler un patient en 
Traitement des complications aiguës de la cirrhose : 
les progrès thérapeutiques permettent une diminution 
de la mortalité à court terme
IP  Philippe Mathurin*
* Service d’hépato-gastroentérologie, hôpital Claude-Huriez, CHRU Lille.
Avant-propos
Question :
Qui a décrit ainsi le tableau clinique de la fissure anale aiguë ?
La dame mise en doute, ajouta seulement, qu’elle faisait à présent “des vents en allant à la selle, que c’était comme un vrai 
feu d’artifice… Qu’à cause de ses nouvelles selles, toutes très formées, très résistantes, il lui fallait redoubler de précautions…  
Parfois, elles étaient si dures les nouvelles selles merveilleuses, qu’elle en éprouvait un mal affreux au fondement…  
Des déchirements… Elle était obligée de se mettre de la vaseline alors avant d’aller aux cabinets.” C’était pas réfutable.