DIABETE ET CIRRHOSE
H.Latrech, S.Abahou, H. Baizri, N. Yaagoubi, D.Ghafir*, G. Belmejdoub
Service d’Endocrinologie Diabétologie et Nutrition, Hôpital militaire d’instruction Med V,
Rabat, Maroc.
* Service de Médecine B2, Hôpital militaire d’instruction Med V, Rabat, Maroc.
Introduction :
Les troubles du métabolisme glucidique sont fréquents au cours de la cirrhose : 30 à 70 % des
cirrhotiques ont un trouble de la glycorégulation allant de l’hyperglycémie modérée à jeun
jusqu’au diabète insulino-requérant. Le diabète paraît être à la fois comme une conséquence
de la cirrhose, et surtout comme un facteur aggravant l’évolution de l’hépatopathie, ce qui
implique une prise en charge diagnostique et thérapeutique spécifique.
Patients et méthodes :
Etude rétrospective portant sur la prévalence et la prise en charge du diabète chez 17
diabétiques parmi 34 patients cirrhotiques. La cirrhose était post-hépatitique C dans 10 cas,
post-hépatitique B dans trois cas, une cirrhose biliaire primitive dans un seul cas et d’étiologie
indéterminée dans trois cas.
Les paramètres étudiés sont l’âge, le sexe, le BMI, le tour de taille, le bilan lipidique et
hépatique, l’hémoglobine glyquée et le score de Child.
Résultats :
- L’âge moyen est de 62 ans [50- 72] ; le sex ratio est 3 H /F.
- La prévalence du diabète chez les patients cirrhotiques de notre série est de 48 %.
- Le diabète était postérieur au diagnostic de la cirrhose dans 10 cas, les deux affections
sont reconnues simultanément chez 3 patients, alors que le diagnostic de la cirrhose est
postérieur à l’installation du diabète dans 4 cas.
- Sur le plan thérapeutique, une insulinothérapie était nécessaire dans 13 cas avec une dose
moyenne de 35 UI/ jour. Quatre patients étaient sous régime seul.
- L’hémoglobine glyquée moyenne était de 8.3 %.
- Le syndrome métabolique était présent dans 12 cas (70%).
- Dix patients présentaient des complications dégénératives : essentiellement
macroangiopathiques (HTA, cardiopathie ischémique), microangiopathiques dans un cas
et neurovégétatives dans un cas.
- aucun épisode de décompensation acido-cétosique ou d’hypoglycémie sévère n’a été noté.
- 88 % de nos patients avaient présenté un ou plusieurs épisodes de décompensations de
leurs cirrhoses essentiellement sur le mode œdémato-ascitique.
- Le score de Child était : A dans 5 cas, B dans 8 cas, C dans 4 cas.
Conclusion :
L’association diabète- cirrhose est très fréquente.
L’hyperinsulinémie centrale associée à une insulino- résistance périphérique est le principal
facteur responsable de cette forte prévalence.
Il semble que le diabète soit un facteur précipitant l’évolution de la maladie hépatique et aussi
un indicateur d’un pronostic péjoratif. D’où l’intérêt d’une prise en charge diagnostique et
thérapeutique précoce et spécifique afin d’améliorer le devenir de ces malades.
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