laminaires du fait de son caractère volatile) et son coût (3 à 6 fois
supérieur à celui des glutaraldéhydes). La sécurité principale
serait apportée par le double nettoyage.
Les décisions prises dans l’urgence ont donc abouti à une situa-
tion complexe. “Dans l’urgence du désir, il n’y a pas de bon dis-
cernement”.
STÉRILISATEURS À VAPEUR D’EAU SOUS VIDE
(P. Lerault)
La circulaire ministérielle DGS/5C/DHOS/E2 n° 138 du 14 mars
2001 rappelle que l’autoclavage devient obligatoire : “l’autocla-
vage est le seul procédé de stérilisation validé capable d’inactiver
l’infectiosité liée aux ATNC... Le matériel autoclavable ne doit
en aucun cas être traité par un autre mode de stérilisation que
l’autoclavage par vapeur d’eau saturée sous vide”. La future
norme européenne EN 13060 a pour but de permettre à tout pra-
ticien libéral isolé de choisir un petit stérilisateur à vapeur d’eau
(< 60 litres) sous vide, permettant de stériliser tout matériel sans
formation spécifique.
Ces stérilisateurs doivent répondre à certains critères :
●Trois cycles de stérilisation en fonction du type d’objet poreux
(avec cavités profondes et étroites : aspirateur) et/ou creux (cavités
peu profondes ou larges : curettes), emballés ou non emballés.
●Nécessité d’un système de vide (dit prévide fractionné) per-
mettant d’évacuer l’eau de stérilisation et de sécher parfaitement
le matériel. La valeur minimale du vide n’est pas fixée.
●Nécessité de sécurités verrouillant le système ou arrêtant le
cycle en cas de manque d’eau, de coupure d’électricité ou de sup-
pression de la vapeur. Le filtre à air de retour doit arrêter 99,5 % des
particules de plus de 0,3 µm. Le joint de porte doit être accessible,
démontable et facile à nettoyer. L’appareil doit avoir un purgeur
de cuve et deux électrovannes anti-retour air et eau.
●Nécessité d’un système de contrôle de la pression, de la tem-
pérature et du temps par des capteurs de pression et de tempéra-
ture indépendants (la pression et la température ne doivent pas
être déduits l’un de l’autre par calcul).
●Le tableau de commandes doit afficher la pression, la tempé-
rature et le type de cycle, indiquer le défaut ou l’arrêt de fonction-
nement du stérilisateur. Trois cycles sont recommandés
(134 °C/18 mn – 121 °C/30 mn – 125 °C/20 mn).
●L’inox est le matériau de construction à privilégier. Il faut
éviter le panachage (cuivre, nickel, chrome) en raison du risque
d’électrolyse aux jonctions et de dépôts galvaniques sur le matériel.
●Le contrôle quotidien du stérilisateur est indispensable par
trois tests (coût 15 €/jour) :
– test de Bowie et Dick : papier test vérifiant la capacité de l’auto-
clave à stériliser des objets poreux ;
– test de Helix : tube de téflon de 1,50 m vérifiant la capacité à
stériliser des objets creux ;
– test d’étanchéité : test de vide.
●L’imprimante (non thermique, car l’impression s’efface) sera
recommandée, voire obligatoire pour la traçabilité.
●Le matériel doit être nettoyé avant la stérilisation le plus parfai-
tement possible et à un moment le plus proche possible de l’acte
de stérilisation, puis ensaché.
Dès la parution des normes européennes, les stérilisateurs Poupinel
ne devront plus être utilisés. Le maintien en fonctionnement des
autres stérilisateurs, s’ils ne répondent pas totalement aux normes
européennes, sera “fonction des amortissements et de la sécurité
de stérilisation”. Actuellement, trois stérilisateurs sur le marché
répondent aux normes européennes (3 812 à 15 245 €). L’impri-
mante coûte 1 525 €ou est parfois intégrée dans le système. La
machine d’ensachage coûte 2 687 €et le consommable 3 000 €/an.
Une heure de main d’œuvre par jour est nécessaire. Au total, le
coût annuel de la stérilisation est d’environ 30 000 €par cabinet.
La norme européenne ne s’accompagne, bien sûr, d’aucune aide
financière.
POURQUOI UN DÉBAT SUR L’USAGE UNIQUE ?
(F. Denoyelle)
La lettre d’accompagnement de la circulaire DGS/5C/DHOS/E2
n° 138 du 14 mars 2001 de Mme Guigou et M. Kouchner “pré-
conise l’usage unique pour tout matériel en contact avec les tissus
à risque, dès lors que la qualité et la sécurité des soins sont assurés…
Un plan pluriannuel d’accompagnement financier est mis en
œuvre…”. Dans la circulaire, page 12 : “l’usage unique est prio-
ritairement recommandé pour les DM ou les parties amovibles
des DM difficiles à nettoyer, ainsi que pour les actes à risque
comportant un contact avec les tissus considérés comme infec-
tieux (en particulier amygdalectomie et adénoïdectomie)”.
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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no289-290 - janvier-février 2004
Tableau IV. Choix de la procédure d’inactivation des ATNC pour les dispositifs médicaux recyclables.
Niveau de risque patient Niveau de risque tissu Désinfection
Catégorie 1
Patient “standard” – groupe III
sans facteur de risque – à défaut (fibroscope), groupe II + double nettoyage
d’une forme classique de MCJ*
Catégorie 2
Patient avec facteur de risque Tissu lymphoïde idem catégorie 1
d’une forme classique de MCJ* SNC, œil – groupe IV
– matériel thermosensible : procédure inactivation renforcée avec soude 2M
– à défaut (fibroscope), destruction
Catégorie 3
Patient atteint ou suspect N’importe quel tissu et acte – séquestration après 2 nettoyages manuels successifs
de MCJ* – si diagnostic confirmé : destruction
– si diagnostic non confirmé : réutilisation selon catégorie 1
* MCJ : maladie de Creutzfeldt-Jakob.