Courbes paramétrées 1 le 17 Mai 2010 UTBM MT21 Arthur LANNUZEL http ://mathutbmal.free.fr Courbes et surfaces paramétrées 1 1.1 Fonctions vectorielles. Définition-Exemples. Nous nous limiterons au cas E = R2 ou R3 (on pourrait travailler avec un espace vectoriel de dimension finie quelconque). Définition 1.1 i) On appelle fonction vectorielle une fonction de R dans E. −→ ii) Etant choisie une base de E, l’ensemble des points M dans E tels que OM = f (t), représentation graphique de la fonction vectorielle f (t), est appelé courbe paramétrée. t Exemples 1.2 i) f (t) = . 2.t + 1 cos(t) ii) g(t) = . sin(t) cos(t) sin(t) . iii) h(t) = t 2t + 5 iv) f (t) = . 4t + 11 1.2 Limite, continuité, dérivation. Nous travillerons avec la norme euclidienne k(x1 , ..., xn )k = p x21 + ... + x2n . Définition 1.3 Soit f une fonction vectorielle de R dans E de domaine de définition Df . 1) On dit que f converge vers v ∈ E quand t tend vers t0 et on note limt→t0 f (t) = v ssi ∀ > 0, ∃α > 0/∀t ∈ Df (|t − t0 | < α =⇒ kf (t) − vk < . La limite de f equivaut à la limite des coordonnées de f . 2) On dit que f est continue en t0 ∈ Df ssi lim f (t) = f (t0 ). t→t0 La continuité de f équivaut à la continuité des coordonnées de f . Courbes paramétrées 2 3) On dit que f est dérivable en t0 ∈ Df ssi ∃f 0 (t0 ) := lim t→t0 f (t) − f (t0 ) . t − t0 La dérivabilité de de f équivaut à la dérivabilité des coordonnées de f . Proposition 1.4 Soit f et g deux fonctions vectorielles de R dans E. 1) La dérivée est une application linéaire sur l’ensemble des fonctions vectoriel de R dans E qui est un R espace vectoriel. 2) Soit φ(t) : R −→ R. (φ(t).f (t))0 = φ0 (t).f (t) + φ(t).f 0 (t). 3) (f (t).g(t))0 = f 0 (t).g(t) + f (t).g 0 (t). 4) (f (t) ∧ g(t))0 = f 0 (t) ∧ g(t) + f (t) ∧ g 0 (t). Exercice 1.5 Déterminer la dérivée d’un produit mixte de 3 fonctions vectorielles : [u(t), v(t), w(t)] := (u(t) ∧ v(t)).w(t). 1.2.1 Formule de Taylor-Young. Dans le cas d’une fonction vectorielle f n fois dérivable en t0 ∈ Df , la formule de Taylor-Young appliquée à chacune des composantes donne immédiatement : f n (t0 ) + o((t − t0 )n ). f (t) = f (t0 ) + (t − t0 )f (t0 ) + ... + (t − t0 ) . n! 0 2 2.1 n Courbes paramétrées planes. Etude locale. Soit f une fonction vectorielle de R dans R2 d’ensemble de définition D. Supposons la fonction f dérivable aussi loin que nécessaire. Notons M (t) le point de R2 de coordonnées f (t) (M0 := M (t0 ) et Mh := M (t0 + h)). Pour n ∈ N, on a vu que −→ M0 Mh = f (t0 + h) − f (t0 ) = k=n k X h k=1 k! f (k) (t0 ) + o(hn ). Cette formule va nous permettre de déterminer la tangente à la courbe en t0 et la position de la courbe par rapport à cette tangente. Courbes paramétrées 0 1) Si f (t0 ) 6= 0 0 3 00 et f (t0 ) 6= 0 0 non colinéaires : −→ M0 Mh = h.f 0 (t0 ) + h2 00 .f (t0 ) + o(h2 ). 2 Dans ce cas, localement en M0 , la courbe présente un point de concavité et est du même côté de la tangente que le vecteur f 00 (t0 ). 0 2) Si f (t0 ) 6= 0 0 00 000 colinéaire à f (t0 ) et f (t0 ) 6= −→ M0 Mh = h.f 0 (t0 ) + 0 0 non-colinéaire à f 0 (t0 ) : h2 00 h3 .f (t0 ) + .f 000 (t0 ) + o(h3 ). 2 6 Dans ce cas, localement en M0 , la courbe présente un point d’inflexion et la courbe traverse la tangente (étant de l’autre coté de la tangente que le vecteur f 000 (t0 ) pour h < 0). 3) Généralisation. Soit f (p) (t0 ), le premier vecteur dérivé non-nul de f en t0 . Soit f (q) (t0 ), le premier vecteur dérivé non colinéaire à f (p) (t0 ). On obtient alors, grâce à la formule de Taylor les cas suivants : a- p impair, q pair : point de concavité b- p impair, q impair : point d’inflexion c- p pair, q impair : point de rebroussement de première espèce d- p pair, q pair : point de rebroussement de seconde espèce 2.2 Branches infinies. Définition 2.1 Soit f une fonction vectoriel de R dans R2 d’ensemble de définition D (f (t) = (x(t), y(t))). On dit que f admet une branche infinie en t0 ∈ D ssi lim kf (t)k = +∞. t→t0 Trois cas de branches infinies. a) limt→t0 x(t) = ±∞ et limt→t0 y(t) = b ∈ R : dans ce cas, la courbe admet une asymptote d’équation y = b. b) limt→t0 x(t) = a ∈ R et limt→t0 y(t) = ±∞ : dans ce cas, la courbe admet une asymptote d’équation x = a. a) limt→t0 x(t) = ±∞ et limt→t0 y(t) = ±∞ : y(t) - Si limt→t0 x(t) = 0 alors la courbe admet une branche parabolique de direction (Ox). y(t) x(t) y(t) limt→t0 x(t) - Si limt→t0 = ±∞ alors la courbe admet une branche parabolique de direction (Oy). - Si = a ∈ R alors la courbe admet une branche de direction asymptotique a. On étudie alors la limite éventuelle de y(t) − ax en t0 : dans le cas d’une limite finie b, la courbe Courbes paramétrées 4 admet une asymptote d’équation y = ax + b ; dans le cas d’une limite infinie, la courbe a une branche parabolique de coefficient directeur a. Les autres cas ne seront pas étudiés ici. Des méthodes existent pour préciser. 2.3 Points multiples. Soit f une fonction vectoriel de R dans R2 d’ensemble de définition D (f (t) = (x(t), y(t))). Les points multiples (double, triples, ...) de f sur D sont des points tels que f (t1 ) = f (t2 ) = ... = f (tn ) (∀i 6= j, ti 6= tj ). 2.4 Plan d’étude, exemple. Soit f une fonction vectorielle de R dans R2 (f (t) = (x(t), y(t))). 1) Domaine de définition, périodicité, symétries. 2) Tableau de variation. 3) Etude des points stationnaires (f 0 (t) = 0). 4) Branches infinies. 5) Points d’inflexion (f 00 (t) = 0)). 6) Autres points remarquable éventuels (x(t) = 0, y(t) = 0, points doubles ou multiples, intersections avec les asymptotes, ...). 7) Graphe. Exemples 2.2 f (t) = ( 3 3t2 3t , ). t3 + 1 t3 + 1 Courbes paramétrées dans R3. Soit f une fonction vectorielle de R dans R3 d’ensemble de définition D (f (t) = (x(t), y(t), z(t))). On suppose f suffisament dérivable au point considéré. La courbe Γ paramétrée représentant f , sous certaines conditions, admet un vecteur tangent et des vecteurs normaux, perpendiculaires a la courbe (plan normal) en M ∈ D. 3.1 Vecteur tangent. Soit M (t0 ) un point de Γ. La tangente à Γ en M (t0 ) est la droite passant pas M (t0 ) portée par le vecteur tangent f (p0 ) (t0 ) ou p0 > 0 est le plus petit entier tel que f (p0 ) (t0 ) 6= 0. 3.2 Vecteur normal, plan normal. On appelle normale à Gamma en M (t0 ) toute droite perpendiculaire à la tangente et passant pas M (t0 ). Courbes paramétrées 5 L’ensemble de toutes ces normale s’appelle le plan normal. Si la tangente est portée par f (p0 ) (t0 ), l’équation du plan tangent est : x(p0 ) (t0 ).(x − x(t0 )) + y (p0 ) (t0 ).(y − y(t0 )) + z (p0 ) (t0 ).(z − z(t0 )) = 0. 4 Surfaces paramétréees dans R3. Soit f une fonction vectorielle de deux variables de R2 dans R3 d’ensemble de définition D (f (s, t) = (x(s, t), y(s, t), z(s, t))). On suppose f suffisament dérivable au point considérée. La surface paramétrée représentant f , sous certaines conditions, admet des vecteurs tangents (plan tangent) et un vecteur normal (perpendiculaire a la courbe) en M ∈ D.