UE1 : Atome - Biomolécules – Génome - Bioénergétique – Métabolisme EC1 : Chimie organique Description des principales fonctions PACES 2016-2017 Professeur Pascal Marchand IICiMed, Laboratoire de Chimie Thérapeutique Faculté de Pharmacie de Nantes Les dérivés halogénés I- Définition et nomenclature • Remplacement d’un ou de plusieurs H par un ou plusieurs X sur un carbone • Formule générale : R ≡ X C X 1. Dérivés halogénés non aromatiques Nomenclature systématique : halogène considéré comme un substituant de l’alcane = halogénoalcanes Nomenclature plus ancienne : halogénures d’alkyle Exemples : •Acycliques : CH3Cl CHCl3 CH3 H3C C CH2 Br CBrCl3 CH3 1-bromo-2,2-diméthylpropane Chlorométhane (chlorure de méthyle) Trichlorométhane (trichlorure de méthyle) Chloroforme Bromotrichlorométhane (bromure de trichlorométhyle) H3C CH CH3 I 2-iodopropane • Dérivés aromatiques « à halogènes séparés » : halogénures benzyliques Exemple : CH2Br (bromométhyl)benzène (bromure de benzyle) II- Structure C X -I C + δ δ X Polarisation de la liaison Electronégativité : les halogènes sont plus électronégatifs que le C ELCF > ELCCl > ELCBr > ELCI Taille de l’halogène croissante Electronégativité décroissante Existence de 3 classes de monohalogénoalcanes : R R R CH2 CH X X R' R' Primaire R" Secondaire Taille de la liaison : Tertiaire 1,76 Å Exemple : C C Cl X III- Propriétés chimiques 1. Réactivité générale δ CH2 1.1 Polarisabilité de la liaison C + δ H2C δ X CH δ Cl δ δ CH2 Cl Exemples : C Cl δ δ Les dérivés chlorés, bromés et iodés représentent une source potentielle de carbocations = ce sont des composés électrophiles (sites pauvres en électrons) La polarisabilité augmente en fonction : De la diminution de l’énergie de liaison De l’augmentation de la taille de X F << Cl < Br < I Réactivité croissante Dérivés R-F sont presque inertes chimiquement La liaison C-F est très stable Pas de SN ni de β-élimination 1.2 Réactivité des RX saturés H R3 C H Bβ-E1 ou β-E2 obtention d’alcènes R1 δ C X δ R2 EFFET -I Nu- ou B- SN1 ou SN2 Les composés organométalliques I- Structure générale et définition Exemples : C M Et-Zn-Et M : métal Me-Mg-Me Liaison Carbone -Métal Diéthylzinc Diméthylmagnésium PbEt4 Tétraéthylplomb C6H5Li Phényllithium CH3CO2Li et EtONa ne sont pas des organométalliques Sel d’acide Polarisation de la liaison : δ C .. δ M Effet +I Alcoolate Inversion de la polarisation / dérivé halogéné . C. δ C Alcane : pas d’effet C . δX . Dérivés halogénés effet -I Liaison polaire-covalente avec un caractère ionique Polarisation parfois décrite sous forme de % de caractère ionique Exemple : C-Li : ≈ 40 % de caractère ionique C-Mg : ≈ 30 % de caractère ionique II- Les différents organométalliques 1. Issus de métaux monovalents Na K Li RLi Organolithiens : très réactifs Non isolables 2. Issus de métaux bivalents Mg Cd Il en existe 2 sortes : Zn Hg (Ba Ca) • organométalliques symétriques R-M-R • organométalliques mixtes R-M-X Les plus utiles en synthèse : R-Cd-R Organocadmiens R-Mg-X Organomagnésiens R-Zn-X Organozinciques Les organomagnésiens mixtes (réactifs de Grignard) I- Définition et nomenclature R R = Mg X • Chaîne alkyle (saturée ou insaturée) • Chaîne cycloalkyle • Chaîne aryle ou hétéroaryle X = Halogène : Cl, Br, I Le plus fréquent Nomenclature : Halogénure d’alkylmagnésium d’aryl H3C CH Mg Br H3C Mg Cl HC C Mg I Iodure d’éthynylmagnésium Bromure de prop-2-ylmagnésium Chlorure de phénylmagnésium II- Structure . Mg . + R .. .. X .. X R Mg Dans les solvants oxygénés : solvatation En solution diluée : Et O Et R Mg Et O Et Et Mg R X Organomagnésien MONOMERE O Et Et O Et Et O Et R Mg X X Mg En solution concentrée : 2 R R DIMERE Et O Et + …. III- Propriétés physiques Peu d’intérêt car les organomagnésiens sont préparés extemporanément. Analyses physiques très difficiles (trop réactifs). IV- Propriétés chimiques 1. Réactivité générale Et O Et R Mg Et O Et X Et O Et Mg R Et O Et R Peut agir comme BASE FORTE R Peut agir comme NUCLEOPHILE FORT composés nucléophiles (sites riches en électrons) SN2 et AN 2. Réactions avec les composés à hydrogène acide ou mobile 2.1. Modalités A H + 2.2. Exemples R RMgX H + A-MgX R MgX + H R OH H + [HOMgX] ½ Mg(OH)2+ ½ MgX2 + H R MgX OR' R H + R’OMgX + ArOMgX + H OAr R H + H NH2 R H + NH2MgX + H NHR' R H + R’NHMgX +H C CR' R H + R’C≡CMgX 3. Action sur les sites électrophiles 3.1. Modalités Deux possibilités : δ C R 1) R δ C Z δ SN2 2) Z δ AN Les alcools I- Définition et nomenclature C hybridé sp3 C OH Si OH est porté par un C sp2 : OH H OH O Cétone Enol Phénol 3 classes d’alcools : R CH2 OH R Alcool Iaire CH OH Alcool IIaire R1 R2 R C R1 OH Alcool IIIaire II- Propriétés chimiques 1. Réactivité générale : δ C Coupure C/OH Surtout avec les alcools IIIaires R2 R C O H R1 O δ δ H Coupure CO/H Surtout avec les alcools Iaires IIaires H R O H O H H H 3 effets +I ⇒ Permet la formation d’un C+ (compensation de l’effet –I de la liaison O–H) C R C R1 Moins d’effet +I 2. Rupture de la liaison CO/H (mobilité du H) : 2.1. Acidité : HO-H CH3 H3C CH O H CH3O-H H3C C H3C Eau Iaire IIaire Pka = 14 Pka = 16 Pka = 18 O H CH3 IIIaire Pka = 19 Acidité décroissante (mobilité de H décroissante) 3.2. Formation d’alcoolates : R-O-H + Na K Li R-O Na + 1/2H2 K R-O-H Li R-O-H + R’ MgX R-O MgX + R’H R-O-H + Na NH2 R-O Na + NH3 R-O-H + NaH R-O Na + H2 . Na + 1e- . 2H Na + 1eR-O + H H2 . Exemples : CH3O-Na+ : méthanolate de sodium, t-BuO-K+ t-butanolate de potassium Ce sont des bases fortes et des Nu forts (alcoolates Iaires et IIaires) 3. Réactions d’oxydation : R CH2 OH R2 R CH OH R R1 Oxydation par C OH R1 HNO3 CrO3 / CH3COOH KMnO4 NaIO4 Déshydrogénation catalytique : 250°C sur Cu réduit 1 aldéhyde 1 acide 1 cétone 2 acides RIEN Les dérivés carbonylés I- Définition et nomenclature Remplacement de deux H sur un C sp3 par un O O R CH2 R' R C R' O Ar CH2 Ar' Ar C Ar' Si R’ et Ar’ = H : ALDEHYDES II- Structure 120 ° c’est le groupement carbonyle C 120 ° 120 ° 1,24 Å O III- Préparation 1. Méthode générale 1.1. Oxydation des alcools OH O R CH2 OH R R C H alcool Iaire aldéhyde CH R' alcool IIaire O R C R' cétone IV- Propriétés chimiques 1. Réactivité générale 1.1. Polarisation du carbonyle O plus électronégatif que C : effet -M et effet -I δI I O Site d’attaque pour électrophiles (E ) -M Site d’attaque pour nucléophiles (Nu ) C δ+ 1.2. Influence sur la chaîne : acidité du CH2 en α O H C α C B O O C C C C 1.3. Tautomérie céto-énolique : cas particulier d’isomérie fonctionnelle par catalyse acide I I I C C O H H O C C H -H H C C énol I H I H I C H O C cétone par catalyse basique C C C C BH H C I I O I I I énol I I C O B I C H O C cétone I O I O 2. Réactivité commune des aldéhydes et des cétones 2.1. Additions nucléophiles a – Action des hydrures O OH 1) H C C 2) H H- : LiAlH4, NaBH4, KBH4 H b – Addition d’acide cyanhydrique O CN HCN C cyanhydrine C OH catalysé par KCN c – Addition d’organomagnésien O 1) R R MgX C C 2) H2O / H OH d– Addition d’alcools O OR 2 ROH C C H OR e – Addition d’amines primaires H H NH C OH I R N R I C C O I O I I I H I RNH2 H H (-H ) C N R + H2O Réaction d’addition-élimination Exemples R-NH2 C N R imine I amine C I O aldéhyde ou cétone HO-NH2 C N OH oxime C N NHR hydrazone hydroxylamine RHN-NH2 hydrazine f – Réduction de carbonyle (C=O) en carbure (CH2) Réaction de WOLF-KISHNER H H2N-NH2, NaOH, ∆ I C O C H I carbure aldéhyde ou cétone Réaction de CLEMMENSEN I C Zn-Hg O I HCl, ∆ H C H 3. Propriétés distinctes des aldéhydes et des cétones 3.1. Oxydation Aldéhydes : oxydants faibles (Ag2O), O2 de l’air ⇒ acide carboxylique. Cétones : difficile, oxydants forts à chaud (KMnO4) ⇒ 2 acides carboxyliques. Acides carboxyliques et dérivés I- Définition et nomenclature O Groupement fonctionnel C OH - Aliphatiques : R-COOH - Aromatiques : Ar-COOH - « Mixtes » : Ar-(CH2)n-COOH ; Ar-CH=CH-COOH Nomenclature des acides aliphatiques : - Officielle : acide alcanoïque - Commune : nom trivial Nomenclature des acides aromatiques : - Officielle : acide arénoïque ou acide arène carboxylique - Commune : nom trivial II- Structure Effet -M II O R = alkyle ou aryle C H R I O I I I I O-H O Association en dimères stables même en phase vapeur. Effet -I I R T °C de fusion ou d’ébullition R plus élevées que celles des alcools correspondants. C C I I IO H I O I H2O H3O R R C O O R R C I H C O I O ≡ C OI O I I H I I O + I C O O I R I O I I Liaisons fortement polarisées : mésomérie H O R C O I H > Exemples : Cl3C-COOH H-COOH C6H5-COOH H3C-COOH (H3C)3COOH pKa = 0,7 pKa = 3,7 pKa = 4,2 pKa = 4,8 pKa = 6 Formation de sels RCOO M (M = Na, Li…) ⇒ métalliques RCOO NHR3 ⇒ d’amines R2 > C I >C R3 O I O I R3 O I C Les substituants électroattracteurs augmentent l’acidité et les électrodonneurs diminuent l’acidité. R1 > > > I C > R2 O > R1 I I Influence des substituants sur l’acidité H 1- Mobilité du OH 1. Estérification Estérification ALCOOL + ESTER ACIDE + EAU Hydrolyse R’OH + R δ C δ O O R OH C OR' I I 2. Halogénation (SOCl2, PCl5, PBr3…) O SOCl2 C O I R O I H R + C SO2 + HCl Cl chlorure d’alcanoyle + H2O 3. Formation d’amides II b) II O O + INH3 R a) I O-H + C R H2O I I C NH2 a) amide b) Réaction peu efficace car compétition avec la formation du sel d’ammonium : RCOO NH4 ⇒ mauvaise méthode d’accès aux amides II O OI I R I C NH4 2. Esters 1. Propriétés chimiques a – Réduction RCOOR’ + LiAlH4 RCH2OH + R’OH b – Addition-élimination II C O-R' I O-R' Nu + C I R O I I + Nu C R II O O R Hydrolyse (H2O), saponification (NaOH) Nu R’-O 3. Amides 1. Préparation a – Addition-élimination sur des dérivés activés d’acide carboxylique II II O O + R’’NH2 R Y C R I C NH-R'' Y=OR’ : ester ; Y=Cl : chlorure d’acide ; Y=OCOR’ : anhydride d’acide b – Hydrolyse OH Sel de l’acide carboxylique (carboxylate) Amide H Acide carboxylique c – Dégradation d’HOFMANN II O NaOBr in situ I C R NH2 (NaOH / Br2) RNH2 + CO2 amine d – Réduction II O LiAlH4 R I C R-CH2-NH-R’ NH-R' amine Les amines I I- Définition et nomenclature Groupement fonctionnel N - Aliphatiques ou alkylamines : R-NH2 - Aromatiques ou arylamines : Ar-NH2 Amine primaire : R-NH2 ; Ar-NH2 Amine secondaire : R-NH-R’ ; Ar-NH-R ; Ar-NH-Ar’ Amine tertiaire : NRR’R’’ ; Ar-NRR’… Nomenclature usuelle : - alkylamine, di- ou tri-alkylamine - idem avec les arylamines II- Structure H R = alkyle ou aryle N R I C-N : 1,47 Å C-H : 1,01 Å Effet +M Effet -I I Cas des amines aromatiques NH2 NH2 etc… NH2 : o-, p- directeur en SEAr NH2, mésomère donneur, augmente la densité électronique au niveau du cycle aromatique ⇒ augmentation de la réactivité en SEAr III- Propriétés chimiques 1. Basicité Variable selon la nature – Exemples : I pKa du couple BH+ / B NH2 4,6 base faible CH2 NH2 9,3 NH3 9,2 CH3-NH2 10,4 (CH3)2NH 10,7 base forte I Formation de sels (ammoniums) NH2 NH3 Cl + HCl chlorhydrate d’aniline INEt3 + HBr Et3NH , Br bromhydrate de triéthylamine ou bromure de triéthylammonium 2. Réactions nucléophiles 2.1. Sur les dérivés carbonylés Aldéhydes et cétones ⇒ Imines (amine Iaire) Esters, chlorures d’acides, anhydrides d’acides ⇒ Amides.