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Editorial
RMC-2009-2 EDITORIAL
Chers consœurs, confrères et membres du personnel,
C
’est avec un grand plaisir que nous vous invitons à la lecture de la
deuxième parution de la revue électronique médico-chirurgicale de notre
institution, « RMC ». La première mouture a été saluée par beaucoup
d’entre vous et nous invite à continuer ce projet, encore plus motivés que jamais !
Et d’abord nous remercions les premiers auteurs qui nous ont fait confiance en
s’adonnant l’écriture alors que le projet n’était pas encore élaboré…
Nous vous rappelons que la revue est destinée au plus grand nombre qui s’intéresse à la chose médicale ou paramédicale et nous vous invitons à diffuser le
lien au-delà du cadre du CHU.
Nous vous proposons également de ne pas hésiter à nous soumettre vos projets
d’écriture. Le résumé d’un séminaire, d’une journée scientifique sont toujours les
bienvenus. La rigueur scientifique couplée à un esprit synthétique nous permettra
de diffuser l’information en touchant un large publique, les articles courts sont
donc attractifs.
Bonne lecture !
Dr Olivier GILBERT, rédacteur Adjoint RMC
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Editorial 2009-2
RMC numéro 2009-2
Au sommaire
L’Omalizumab (Xolair®) , un nouveau traitement
pour les patients asthmatiques sévères
Rudi Peché
Service de Pneumologie, CHU de Charleroi - site Vésale
Depuis le 01/09/06 est remboursé en Belgique un nouveau traitement
pour les patients asthmatiques sévères non contrôlés : l’Omalizumab (Xolair®).
QUIZZ
Viviane Créteur
Service d’Imagerie Médicale , CHU de Charleroi
Dialyse péritonéale et décompensation cardiaque
Serge Treille
Service de Néphrologie - Dialyse - CHU de Charleroi
La dialyse péritonéale constitue une technique de choix dans le cadre de la prise en charge symptomatique des patients atteints d’insuffisance cardiaque.
Le pharmacien clinicien: un nouvel acteur dans la prise en charge
du patient
Martine Generet et Christine Danguy
Service de Pharmacie CHU-Charleroi
Depuis 2007, la pharmacie clinique connaît un essor important en Belgique sous l’impulsion du financement de 28 projets pilotes par le S.P.F Santé Publique. Deux expériences pilotes sont menées au CHU
de Charleroi et au CHU de Vésale.
Echographie des nerfs périphériques
Viviane Créteur
Service d’Imagerie Médicale CHU-Charleroi
Il est possible à l’heure actuelle de visualiser à l’échographie la plupart des nerfs périphériques des
membres supérieurs et inférieurs. Il est possible aussi de les infiltrer et/ou de guider le neurologue dans
des EMG difficiles
Complications de la chirurgie du rachis
Responsabilité médicale
Sabri El Banna
Service d’Orthopédie Rhumatologie - CHU de Charleroi
La chirurgie du rachis a fait d’énormes progrès notamment dans l'analyse, la compréhension et la réalisation d’une ostéosynthèse vertébrale. En outre, de multiples approches mini invasives ont vu le jour
permettant d'apporter des réponses à de nombreux problèmes rachidiens, orthopédiques et
neurochirurgicaux.
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Editorial 2009-2
RMC numéro 2009-2
Au sommaire
Hommage au Docteur Etienne CLAUX
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Comité de rédaction
Revue Médico
édico--Chirurgicale du CHU de Charleroi :
COMITE DE REDACTION
Rédacteur en Chef
Docteur Philippe RONDEAUX
Rédacteurs Adjoints
Docteur Olivier GILBERT ( graphisme )
Docteur Guy BRUNINX
Responsable Informatique
Docteur André VANDENBERGHE
R
Secrétariat
Béatrice POL
Comité de la Revue
Docteur Sofiane BOULARES
Docteur Dany BROHEE
Docteur Eric CARLIER
Docteur Nabil DAOUDI
Docteur Didier DEQUANTER
Docteur Badih EL NAKADI
M
Docteur Eric GUERIN
Docteur Benoit GUILLAUME
Docteur Alain JUVENOIS
Monsieur Lambert LESOIL
Docteur Joëlle PHILIPP
Docteur Thibaut RICHARD
Monsieur Serge STENUIT
Président d ’ Honneur
Docteur Philippe GILBERT
C
Comité de Lecture:
Conseillers scientifiques : les Docteurs Jean BOOGAERTS, Patricia CORNUT, Eric CAVATORTA, Antonio CATANO, Michel DAUNE, Olivier
DELAHAUT, Jean DEVUYST, François DEHOUT, Christian DELCOUR, Eric DELCOURT, Jean-Pierre DUCHATEAU, Sabri EL BANNA, Philippe
GILBERT, Danielle GOVAERTS, Jean-Pol HENRY, Anne-Rose HENRY, Charles HENUZET, Marc JORIS, Bernard KENNES, Philippe LOTHAIRE,
Jean-Marie MAES, Marc MARECHAL, Monsieur Jean-Claude MEUNIER, Pierrette SEELDRAYERS, Baudouin VANDERKELEN, Pol VANEUKEM,
Michel VANHAEVERBEEK, Alain VAN MEERHAEGHE, Lucie VAUTHIER, Guy VERHELST, Eric WESPES et Elisabeth ZIELONKA.
Conseiller infographiste et concepteur du site: Eric BARA.
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Article d’avancée thérapeutique
L’Omalizumab (Xolair®)
Un nouveau traitement
pour les patients asthmatiques sévères
Peché Rudi
Service de Pneumologie, CHU de Charleroi - site Vésale
M
algré la prescription d’un traitement selon les recommandations GINA
(Global initiative for Asthma)1, un petit groupe de patients asthmatiques souffre d’une forme sévère inadéquatement contrôlée par des corticostéroïdes inhalés à haute dose et un
béta2-agoniste de longue durée d’action. Ce groupe de patients représente environ 5%
des patients asthmatiques.
C
es patients sont à haut risque d’exacerbations sévères qui, en plus d’affecter leur qualité de vie, peuvent aussi provoquer le décès. Ces exacerbations ont un
coût direct (hospitalisations et soins de santé) et indirects (jours d’inactivité)².
D
epuis le 01/09/06 est remboursé en Belgique un nouveau traitement
pour ces patients asthmatiques sévères non contrôlés : l’Omalizumab (Xolair®).
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Article d’avancée thérapeutique
Inflammation liée aux IgE dans l’asthme
Dans l’asthme se produisent de complexes cascades inflammatoires. La sécrétion
de différentes interleukines par les lymphocytes de type 2 auront un rôle dans la survie
des éosinophiles qui sont à la base de l’inflammation asthmatique et les IL-4 stimulent la
sécrétion d’IgE par les cellules plasmatiques.
Les IgE sont des immunoglobulines interagissant avec les récepteurs de haute affinité situés à la surface des mastocytes et basophiles. Un contact entre l’allergène et son
IgE à la surface de ces cellules inflammatoires génère une activation du mastocyte et sa
dégranulation. Pendant ce processus, d’énormes quantités de médiateurs inflammatoires sont libérés comme l’histamine, des protéases, l’héparine ainsi que des prostaglandines et leucotriènes sans oublier les différentes interleukines.
Tous ces médiateurs sont libérés dans les minutes et heures qui suivent la présentation de l’allergène. Ces médiateurs régulent l’activation des éosinophiles, lymphocytes
Th2 et IgE : le cercle vicieux est enclenché, plus il y a de stimulation, plus il y aura de sécrétion.
Ces réactions génèrent des symptômes cliniques : la toux, la bronchoconstriction, la
sécrétion de mucus..
Les IgE jouent donc un rôle fondamental
dans la cascade asthmatique.
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Article d’avancée thérapeutique
Omalizumab (Xolair®)
L’omalizumab (Xolair®) est un anticorps monoclonal humanisé anti-IgE qui se lie à
la partie de l’IgE qui lie le récepteur. Il empêche donc la liaison de l’IgE à son récepteur
ce qui évitera la dégranulation des mastocytes et basophiles.
L’omalizumab (Xolair®) est le seul anti-IgE
approuvé pour le traitement adjuvant de l’asthme
sévère allergique non contrôlé.
Données scientifiques
Différentes études ont montré que l’Omalizumab (Xolair®) réduit le taux d’IgE circulants de 96%; cette diminution aura un effet autant sur la phase précoce que sur la phase
tardive de la réaction asthmatique..
L’efficacité clinique a principalement été démontrée dans l’étude INNOVATE chez
des patients asthmatiques sévères allergiques et non contrôlés.
L’Omalizumab (Xolair®) a permis de diminuer de 50% les exacerbations sévères de
l’asthme (p<0,05), de réduire significativement les hospitalisations et visites aux urgences
de 44% et de diminuer de 26% les exacerbations cliniquement significatives (p<0,05).
Dans des études observationnelles réalisées en France et en Angleterre, l’Omalizumab (Xolair®) a permis de diminuer les exacerbations de 62%.
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Article d’avancée thérapeutique
La prise d’Omalizumab (Xolair®) a aussi un autre effet non négligeable, l’effet cortico-épargnant. Dans l’étude réalisée en France, 48% des patients ont pu arrêter ou diminuer la dose de leur traitement continu par corticostéroïdes systémiques, dans l’étude
anglaise, ce chiffre est passé à 78%.
Les données belges reprenant l’efficacité du
Xolair® au quotidien seront bientôt disponibles via
les résultats de l’étude PERSIST.
Indications
En Belgique, l’Omalizumab (Xolair®) est indiqué en traitement adjuvant pour améliorer le contrôle de l’asthme des patients adultes et adolescents à partir de 12 ans souffrant d’asthme sévère allergique, recevant une haute dose de corticostéroïdes inhalés et
un béta2-agoniste de longue durée d’action et qui par ailleurs ont encore une fonction
pulmonaire réduite, des symptômes diurnes ou des réveils nocturnes fréquents et des
exacerbations sévères, multiples et documentées de leur asthme. Leur taux d’IgE doit se
situer entre 76 et 700 IU/mL.
Modalités pratiques
L’omalizumab (Xolair®) s’administre par injection sous-cutanée.
Le patient reçoit de 1 à 3 injections
toutes les 2 ou 4 semaines en
fonction de son poids et de son
taux d’IgE.
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Article d’avancée thérapeutique
D
ans notre centre, 12 patients ont déjà pu bénéficier de ce traite-
ment et le contrôle de leur asthme s’est amélioré de façon significative. La sélection rigoureuse des patients est indispensable et nous permet de constater un
taux d’observance exceptionnel. Nous sommes ainsi parmi les centres les plus actifs de la région francophone.
1
GINA reports: www.ginaorg.com
2
Antonicelli L et al Asthma severity and medical resource utilization Eur respi journal
2004; 23: 723-9
3
Mac Glashan DW et al: Down regulation of Fcepsilon RIon human basophils during in
vivo treatment of atopic pts with anti IgE antibody J Immunol 1997; 158:1438-45
4
Humbert M et al: Benefit of omalizumab as add-on therapy in patient swith severe
asthma who are inadequately controlled despite available therapy: INNOVATE Allergy
2005; 60: 309-16
5 Molimard M et al, Effectiveness of omalizumab (Xolair) in the first patients treated in
real-life practice in France Respiratory Medicine (2008) 102, 71–76
6 Niven R el Al, poster presented during BTS 2007
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QUIZZ
QUIZZ
Proposé par V. CRETEUR
Service d’Imagerie Médicale , CHU de Charleroi
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QUIZZ
L
e carpe bossu est une entité clinique fréquente et consiste en une protubérance osseuse du dos du poignet. Cette déformation, qui peut être confondue avec un kyste simple, peut être consécutive à des lésions dégénératives et/ou à un
centre d’ossification accessoire, appelé l’os Styloïdum.
L
’os Styloïdum est dans 94% des cas fusionné à la face dorsale de la base
du 2ème ou du 3ème métacarpien (Fig1). Dans 3,5% des cas, cet os accessoire est fusionné au Capitate, comme dans notre cas. Dans 2% des cas, il est isolé (Fig2)
et dans 0,5% seulement il est fusionné au Trapézoïde.
E
n général, le carpe bossu est asymptomatique. S’il y a douleur, il faut rechercher des lésions dégénératives du 3ème rayon, un kyste, une bourse de
friction sur la protubérance osseuse, ou encore un conflit avec les tendons extenseurs du
carpe, surtout avec les radiaux et l’extenseur du pouce (Schéma). L’échographie, couplée à la radiographie simple, est particulièrement adaptée à démontrer cette anomalie et
ses conséquences tendineuses dynamiques (Fig3).
Références
The carpal boss: an overview of radiographic evaluation Conway W et all Rad 1985; 156:29-31
Légendes des figures
Fig 1
Reconstruction CT 3D rendu de volume,
démontrant l’os Styloïdum fusionné à la base du 3ème métacarpien .
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QUIZZ
Fig 2
Un conflit (cercle rouge)
peut se développer entre
l’os Styloïdum (jaune), le
court extenseur radial du
carpe (CERC), anciennement appelé premier radial,
et le long extenseur du pouce (LE).
Radiographie de profil du
poignet, démontrant un os
Styloïdum tout à fait isolé.
Fig 3
Coupe échographique longitudinale démontrant la
friction des tendons extenseurs avec la « bosse »
carpienne.
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Actualité thérapeutique
Dialyse péritonéale et décompensation cardiaque
Serge Treille
Service de Néphrologie - Dialyse - CHU de Charleroi
L
a population présentant une insuffisance rénale
terminale (IRT) a changé lors de cette dernière décennie. Les changements thérapeutiques induits
par l’étude CIBIS – II pour les patients en insuffisance cardiaque augmentent la survie par diminution nette de la
mortalité par mort subite. Ils aboutissent parfois à des situations critiques de surcharge hydro-sodée ne réagissant
plus aux diurétiques par modification de la circulation intra
-rénale. Les causes d’IRT secondaires à un bas débit cardiaque ont plus que triplé depuis le début du 21ème siècle.
La dialyse péritonéale constitue une technique de choix
dans le cadre de la prise en charge symptomatique de ces
patients. Nous bénéficions d’atouts et d’améliorations récentes en dialyse péritonéale automatisée et/ou manuelle.
Elle permet d’éviter de nombreuses complications rencontrées classiquement en hémodialyse mais n’améliore
toutefois pas significativement la survie.
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Actualité thérapeutique
L’insuffisance cardiaque est définie comme l’impossibilité pour le cœur d’assurer un débit sanguin suffisant aux besoins de l’organisme. Le débit sanguin dépend à la
fois du rythme cardiaque et du volume systolique éjecté, lui-même fonction de la contraction mais aussi du remplissage ventriculaire.
Depuis sa parution en 1999 dans le Lancet, l’étude CIBIS II ( Cardiac Insufficiency BIsoprolol Study) a révolutionné le traitement de l’insuffisance cardiaque en démontrant une diminution de 34 % de mortalité totale dans le groupe Bisoprolol (1).
La prévalence de l’insuffisance rénale terminale (IRT) en Belgique a atteint en
2006 le chiffre de 1000 patients par million d’habitants en Belgique francophone (2). Il
existe par ailleurs un effet centre qui nous gratifie à Charleroi d’une incidence de nouveaux cas annuels d’IRT supérieure au reste de la Belgique. La cause de cette atteinte
plus élevée dans le Hainaut reste sujette à conjoncture. Il semblerait en effet que les facteurs socio-économiques de la population du grand Charleroi influencent la survenue de
nouveaux cas via l’alimentation et les facteurs de risque cardio-vasculaires.
La population en suppléance rénale évolue depuis 2000. Non seulement vieillitelle mais il existe aussi un changement causal de l’IRT. Les patients en dialyse pour
cause de bas débit cardiaque en sont l’exemple le plus flagrant : le taux de prise en dialyse pour décompensation cardiaque est passé de 4 à 10% entre 2000 et 2006 (3).
Le traitement médicamenteux a permis de maintenir ces patients en vie malgré
des stades avancés d’insuffisance cardiaque mais il existe un frein à l’efficacité des diurétiques par diminution du flux sanguin péritubulaire et diminution du débit tubulaire de
Na+ (4). La situation peut donc se compliquer du point de vue volumique sans véritable
problème primitif de fonction rénale. Le patient typique pour lequel nous sommes consultés en tant que néphrologues est en anasarque avec une biologie démontrant une nette
dissociation en l’urée et la créatinine sanguines. Il présente en outre souvent des troubles
ioniques divers associés à un tableau clinique désastreux de dyspnée sévère.
La dialyse péritonéale est une technique bien rôdée qui est pratiquée dans notre
centre d’autodialyse depuis 14 ans et pour laquelle nous avons une expérience dépas-
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Actualité thérapeutique
sant les 100 années-patient (5). Elle est actuellement proposée systématiquement aux
patients en IRT mais était positionnée historiquement en Belgique comme le parent pauvre des techniques de suppléance rénale car non remboursée jusqu’à la fin des années
80. C’est une technique efficace, simple, permettant une grande autonomie et présentant
de nombreux avantages par rapport à l’hémodialyse. En effet, la préservation prolongée
de la fonction rénale résiduelle après mise en dialyse, la possibilité d’administration intrapéritonéale de médications (insuline, Antibiotiques, etc…) et l’absence de besoin d’anticoagulation en font parfois un must en cas de valeurs insuffisantes de clearance de
créatinine.
Un écueil à la dialyse péritonéale chez les patients âgés et débilités a été évité
grâce à la mise en route d’un programme de dialyse péritonéale assistée à domicile. Une
équipe d’infirmières indépendantes bénéficie d’une formation ainsi que de nombreux recyclages pour prendre en charge à domicile des patients incapables de se débrouiller
seuls. Il y a 66 % de bas débit dans le groupe pris en charge par une équipe d’infirmières à domicile.
Figure 1
Expérience et vécu : aAPD
 Pathologie Sexe Age à la Durée du Type de Prise en Péritonite
prise en traitement
dialyse
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
M
GN
Bas débit
NAS
Bas débit
NAS
NAS
Bas débit
Bas débit
Bas débit
Bas débit
Bas débit
NAS
Bas débit
Bas débit
Bas débit
F
H
F
F
M
F
M
M
M
F
F
M
M
M
M
80
77
76
86
89
76
59
85
87
85
73
71
78
75
83
66 % bas débit 60% H 74.5 ans
DP
Charge
(n)
29
19
40
13
0.5
18
07
05
03
12
14
> 16
> 10
> 06
> 05
DPA
DPA
DPA
DPA
DPCA
DPA
DPA
DPA diurne
DPA
DPA
DPA diurne
DPA diurne
DPA
DPA
DPA diurne
Equipe(Home)
Infirmier
Infirmier
Infirmier
Equipe(Home)
Equipe(Home)
Equipe(CPAS)
Equipe
Equipe
Equipe
Equipe
Equipe
Equipe
Equipe
Equipe
13 mois
97% DPA
80% Equipe 1 /23 mois
0
1
2
3
0
2
1
0
2
0
2
0
0
0
0
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Actualité thérapeutique
N
otre centre pratique depuis plus de dix ans la DP assistée. Une étude
comparative DPA assistée versus DPA réalisée en interne a permis d’isoler en analyse multivariée quatre variables indépendantes significati-
vement plus élevées dans le groupe de la DPA assistée dont le facteur étiologique.
Figure 2
Etude comparative aAPD vs APD
L
a dialyse péritonéale représente ici une technique de choix car l’hémodialyse (HD)
est très mal supportée par les insuffisants cardiaques. Toute diminution du volume
sanguin par ultrafiltration produit une activation du SNS déjà hyperactivé dans l’insuffisance cardiaque. Il n’existe pas de possibilité d’accroître le débit cardiaque et le risque
de déconnection de la pompe cardiaque et de choc hypotensif majeur est élevé en HD.
Par ailleurs la mauvaise tolérance à la surcharge hydrique augmente le risque d’œdème
pulmonaire interdialytique et l’HVG fréquente s’accompagne de perte de compliance.
Pour terminer tout shunt A-V et surcharge veineuse accroît le besoin en O2 cardiaque.
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Actualité thérapeutique
Les complications de la mise en place d’un cathéter intra-péritonéal
sont principalement :
- Fuites (leakage) post-opératoires
- Perte de protéines - Dénutrition
- Altération de la perméabilité de la membrane péritonéale (ascite chronique) : perte
d’UF
- -° Pression IP → ↓° volume diastolique du VG (Vol IP > 3L)
- Risque d’infection élevé (maladie chronique)
Sommes- nous des précurseurs ?
En mars 1967 ( ! ), l’équipe de Lionel Mailloux décrit une série de 15 patients pris en
charge par DP avec une amélioration clinique subjective ainsi qu’une stabilisation chez 5
patients et une amélioration quantifiée du débit cardiaque et de la dyspnée dans un cas.
(6)
Les auteurs suggèrent l’établissement de protocoles de prise en charge plus rapide des
symptômes et des complications de l’insuffisance cardiaque par dialyse péritonéale.
Une revue exhaustive de la littérature comparant HD et DP est reprise
ci-dessous:
Figure 3
HD ou DP pour patients avec IC ?
DP > HD
Fenton SSA et al.
Churchill DA et al.
DP = HD
Nelson CB et al.
Held PJ et al.
Tzamaloukas AH et al.
O’Donoghue D et al.
Nissensen AR et al.
Maiorca R et al.
Gentil MA et al.
Serkes KD et al.
Wolfe RA et al.
DP < HD
Bloembergen WE et al.
Locatelli F et al.
Dysney APS et al.
Foley RN et al.
Stack GA et al.
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Actualité thérapeutique
Nouvelles solutions de dialysat
Nous disposons aussi de nouvelles solutions de dialysat permettant une ultrafiltration majorée pour des échanges prolongés par de longues chaînes aliphatiques de maltose
(Icodextrine).Le traitement par Icodextrine convient tout particulièrement aux patients en
insuffisance cardiaque car il permet l’obtention de volumes d’ultrafiltration conséquents
par infusion intra-péritonéale de 2 litres toutes les douze heures.
Figure 4
Diverses études reprises ci-dessous permettent de distinguer de grandes tendances
- Diminution significative du poids
- Restauration de la sensibilité aux diurétiques
- Amélioration symptomatique (NYHA)
Stade IV de 85% avant traitement versus 10%
- Augmentation de la Tension Artérielle
- Réduction de la FC
- Diminution des jours d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque
4.4 versus 1.2 jours/patient/mois
- Amélioration significative de la fonction rénale
- Réduction des taux d’ANF, de Rénine et d’aldostérone
- Amélioration modérée du débit et de la FE (50 %)
- Pas de réduction de la mortalité (figure 4)
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Actualité thérapeutique
Figure 5
E
n conclusion, cette procédure pour traiter les insuffisants cardiaques n’est pas neuve, nous avons 42 ans d’expérience ! Il
s’agit d’un traitement hémodynamique de choix qui offre une
amélioration symptomatique significative mais pas de différence formelle
de mortalité et d’efficacité par rapport à l’hémodialyse.
Les complications rencontrées sont pour la plupart liées à la maladie
chronique et le bien-être du patient est par ailleurs nettement amélioré.
Notre expérience en centre nous pousse à proposer une prise en charge
par DP assistée à domicile via l’intervention d’une équipe indépendante
d’infirmières formées par notre staff local.
Bibliographie
1.
CIBIS II Investigators and Committees, Lancet 1999, 353: 9–13
2.
Frédéric Collart et a , données du registre francophone de dialyse , 2007
3.
Frédéric Collart et a , données du registre francophone de dialyse , 2008
4.
Oxford Textbook of Nephrology and Dialysis.
5.
Serge Treille-Françoise Lerot- Fresenius PD Conference – Méhaignoul 12.2008
6.
Lionel U. Mailloux et al ,Peritoneal Dialysis for Refractory Congestive Heart Failure. JAMA VOL
199, NO 12, March 20, 1967
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Article de synthèse
Le pharmacien clinicien: un nouvel acteur dans
la prise en charge du patient
M.Generet, C.Danguy
Service de Pharmacie, CHU de Charleroi
D
epuis 2007, la pharmacie clinique connaît un essor important
en Belgique sous l’impulsion du financement de 28 projets pilotes par le S.P.F Santé Publique. Deux expériences pilotes
sont menées au CHU de Charleroi et au CHU de Vésale.
Iatrogénie médicamenteuse
Les événements iatrogènes médicamenteux (effet inattendu du médicament,
échec thérapeutique, erreurs médicamenteuses, effets indésirables) constituent un problème important en termes de morbidité, de mortalité et de
coûts. Les résultats d’une étude publiée en 1998 suggèrent qu’aux EtatsUnis, environ 100.000 décès sont dus chaque année à une erreur de médication. Suite à la publication en 2000 par l’Institute of Medecine américain
du document « To Err is Human » une plus grande attention est accordée à
ce problème. Une étude similaire en Grande Bretagne estime que 6,5% des
hospitalisations sont dues à des événements iatrogènes dont 5000 décès/
an.
Figure . Iatrogénie médicamenteuse
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Article de synthèse
Pharmacie clinique en Belgique
Le concept de pharmacie clinique et son développement tant en milieu ambulatoire qu’en milieu hospitalier sont principalement d’origine AngloSaxonne. La plupart des études évaluant l’impact clinique et économique de
la pharmacie clinique vont dans le même sens et tendent à démontrer que
l’intégration d’un pharmacien même à temps partiel dans une équipe de soin
améliore la qualité des soins. Depuis la fin des années 90, les pharmaciens
hospitaliers belges portent un intérêt accru pour une plus grande implication
dans les activités cliniques. En 2004, les premiers postes impliquant un
pharmacien dans les unités de soins ont été crées. En 2007, 28 projets pilotes de pharmacie clinique sélectionnés dans les hôpitaux ont été financés
par le SPF Santé Publique dont le projet pilote du CHU Vésale.
L
a pharmacie clinique se définit comme l’ensemble des activités par lesquelles un pharmacien travaille en collaboration avec les autres intervenants de la santé (infirmier,
médecin, …) pour établir un plan de traitement, le mettre en œuvre,
en assurer le suivi auprès du patient. Elle a pour objectif d’optimaliser la qualité et la rationalité de la thérapie médicamenteuse selon
les principes de la médecine factuelle, d’assurer la sécurité et l’efficacité des médicaments par la promotion des bonnes pratiques
pharmaceutiques (interactions, dosages, effets indésirables), et de
maîtriser les coûts.
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Article de synthèse
Pharmacie clinique au C.H.U. de Charleroi
Deux expériences pilotes sont actuellement menées au C.H.U. Charleroi :
l’une au Centre de Pneumologie du C.H.U. Charleroi (18 mois) et l’autre
dans le service de Médecine Interne (12 mois) et aux Soins intensifs (6
mois) du C.H.U. Vésale.
Les activités de pharmacie clinique ont été développées selon 4 axes en
fonction des besoins spécifiques de l’unité.
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Article de synthèse
Interventions réalisées et acceptation.
Médecine Soins InCentre de
% AcceptaInterne
tensifs Pneumologie
tion
Arrêt d'un traitement/ Sevrage
6%
0%
4%
92%
Initiation/ Reprise d'un traitement
5%
0%
7%
67%
Substitution/ Alternative thérapeutique
6%
5%
2%
100%
Modification voie d'administration/ Forme galénique
7%
6%
4%
Changement de dose
Modification technique/ Heure d'administration
95%
3%
6%
8%
24%
23%
22%
84%
96%
Optimisation du suivi
3%
9%
0%
61%
Conseil/ Education / Sortie patient
1%
0%
29%
97%
Information équipe soignante
27%
22%
3%
95%
Clarification du dossier
15%
8%
4%
96%
Autres
5%
20%
11%
97%
n
399
225
100
12 mois
6 mois
12 mois
Durée
Conclusion
Le pari de l’intégration d’un nouvel acteur dans la décision thérapeutique a
été un élément innovant permettant à chacun des services concernés d’y
voir un nouveau potentiel de développement et d’amélioration de la qualité
des soins. Le rôle du pharmacien clinicien n’est pas uniquement limité à l’évaluation du traitement, mais ce dernier est intégré dans la gestion de l’interface entre la pharmacologie et la clinique ceci favorisant le contact avec le
corps médical et évitant que la perception du pharmacien clinicien ne se limite à celui d’un auditeur de la prescription médicamenteuse.
« Le pharmacien clinicien : un théoricien au pays de l’empirisme »
Dr. Richard T.
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RMC-2009-2-p 23
Article de synthèse
BIBLIOGRAPHIE:
1. Lazarou et al. Incidence of adverse drug reactions in hospitalized patients : a metaanalysis of prospective studies. JAMA 279 :1200-1205.
2.To Err is Human. Building a Safer Health System Linda T. Kohn, Janet M. Corrigan,
and
Molla S. Donaldson, Editors Committee on Quality of Health Care in America Institute of Medecin National Academy Press Washinton DC.
3. Pirmohame et al. Adverse drug réactions as cause of admission to hospital : prospective analysis of 18820 patients. BMJ 2004 329 : 15-19
4. Nebeker J. et al. Clarifying Adverse Drug Events : A Clinican’s Guide to Terminology,
Documentation, and Reporting. Ann Intern Med 2004 ;140 :795-801
5. Bond et al. Clinical Pharmacy Services, Pharmacy Staffing, and Adverse Drug Reactons in United States Hospitals. Pharmacotherapy. 2006 ;26(6)735-747
6. Schumock GT et al. Evidence of the economic benefit of clinical pharmacy services :1996-2000. Pharmacotherapy 2003 ;23(1) :113-32
7. AFPHB. La pharmacie clinique.
8. Barber N. Towards a philosophy of clinical pharmacy. Pharm J 1996; 257:289-91.
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RMC-2009-2-p 24
Article d’avancée thérapeutique
Echographie des nerfs périphériques
Viviane Créteur
Service d’Imagerie Médicale CHU-Charleroi
I
l est possible à l’heure actuelle de visualiser à l’échographie la plupart des nerfs
périphériques des membres supérieurs et inférieurs. Il est possible aussi de les infiltrer et/ou de guider le neurologue dans des EMG difficiles.
Mots-clefs Nerfs périphériques Echographie
Description
L’utilité de l’échographie est connue dans la mise au point du syndrome du canal
carpien depuis de nombreuses années [1, 2].
Toutefois, grâce à la performance des appareils échographiques haut de gamme, il
est possible à l’heure actuelle de visualiser la plupart des nerfs périphériques des membres, tant supérieurs qu’inférieurs, comme le nerf tibial au tunnel tarsien (Figure 1A), mais
aussi les petites branches cutanées, comme la branche cutanée palmaire du nerf médian
par exemple (Figure 1B).
Figure 1A
Coupe échographique transversale démontrant le
nerf tibial à la cheville. L’architecture fasciculaire
normale du nerf est bien nette.
Figure 1B
Coupe échographique transversale à proximité du
poignet démontrant le nerf médian et son rameau
cutané palmaire. Ce dernier peut être responsable
d’un pseudo-syndrome du canal carpien.
RMC-2009-2 1
RMC-2009-2-p 25
Article d’avancée thérapeutique
Cet examen indolore permet non seulement d’analyser la topographie et la morphologie du nerf mais aussi de déterminer la cause de l’anomalie nerveuse, de rechercher des variantes anatomiques du nerf ou des tissus environnants et de mettre en évidence des contraintes transitoires lors de manœuvres dynamiques [3,4, 5].
Pour les nerfs mixtes ou moteurs, il est non seulement un complément à l’EMG,
mais il permet également de démontrer une atrophie musculaire neurogène (Figure 2).
Figure 2
Deux coupes échographiques
comparant les loges supraépineuses gauche et droite. Il
existe une atrophie hyperéchogène du supra-épineux
gauche, d’origine neurogène.
Dans ce cas, le patient présentait une atteinte compressive du nerf suprascapulaire
dans la gouttière spinoglénoïdienne par un kyste (flèche).
L’échographie peut aussi être un outil intéressant dans la réalisation d’EMG
difficiles (obésité, œdème sous-cutané, muscles plus difficiles à atteindre, comme
l’extenseur de l’index, l’extenseur de l’auriculaire, les scalènes, le psoas-iliaque, le
dentelé, le pyramidal, l’extenseur long de l’hallux et des orteils, les fibulaires, le
tibial postérieur). Le binôme ainsi formé par l’échographiste et le neurologue rend
l’EMG possible dans la quasi-totalité des localisations musculaires [6]
RMC-2009-2 2
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Article d’avancée thérapeutique
L’examen échographique peut être également réalisé pour le repérage des moignons de nerfs sectionnés (Figure 3A) ou dans l’étude de nerfs susceptibles d’être utilisés
comme greffon, comme le nerf sural ou le nerf saphène par exemple (Figure B).
Figure 3A
Coupe échographique
longitudinale du creux poplité chez un patient amputé qui se plaint de douleurs incoercibles du moignon d’amputation. En
fait, le nerf tibial est dilacéré dans le sens de la longueur en deux contingents. Le contingent superficiel est le siège d’un
névrome (flèches) et le
contingent profond est
interrompu (flèches pointillées).
Figure 3B
Coupe échographique longitudinale démontrant le
nerf saphène (flèches) à la
jambe, satellite de la veine.
L’échographie permet enfin de réaliser des infiltrations ou une anesthésie locorégionale en toute sécurité, puisque le positionnement exact de l’aiguille et la dispersion du
médicament peuvent être ciblés directement en temps réel (Figures 4A et B).
Figure 4A
Coupe échographique oblique pendant
l’insertion de l’aiguille en vue de l’infiltration du nerf cutané fémoral
Figure 4B
Coupe échographique montrant la dispersion progressive du produit anesthésique dans l’espace périneural.
RMC-2009-2 3
RMC-2009-2-p 27
Article d’avancée thérapeutique
Références
1. Peripheral nerves of the extremities : imaging with US Fornage B. Rad
1988;167:179-182
2. Echotexture of peripheral nerves: correlation between US and Histologic Findings
and Criteria to differentiate Tendons Silvestri E, Martinoli C, Derchi LE et all Rad
1995;197:291-296
3. Sonography of peripheral nerves Part I Upper Limbs Créteur V, Bacq C, Widelec J
J.Radiol 2004;85:1887-1899
4. Sonography of peripheral nerves Part II Lower Limbs Créteur V, Bacq C, Fumière E
et all 2007;88:349-360
5. Musculoskeletal Sonography: a dynamic tool for usual and unusual disorders AJR
2007;188:W63-W73
6. Une indication peu connue de l’échographie interventionnelle: l’électromyographie
sous contrôle échographique Peetrons P, Bauherz G Dans Actualités en échographie
de l’appareil locomoteur Vol3 Sauramps 2006
7. Ultrasonographic guidance improves the success rate of interscalene brachial
plexus blockade Kapral S, Greher M, Huber G et all Reg Anest Pain Mec
2008 ;33 :195-198
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Article de synthèse
Complications de la chirurgie du rachis
Responsabilité médicale
Sabri El Banna
Service d’Orthopédie Rhumatologie - CHU de Charleroi
L
a chirurgie du rachis a fait d’énormes progrès notamment dans l'analyse, la
compréhension et la réalisation d’une ostéosynthèse vertébrale (22, 38, 47) .
En outre, de multiples approches mini invasives ont vu le jour permettant d'apporter
des réponses à de nombreux problèmes rachidiens, orthopédiques et
neurochirurgicaux.
En Belgique, on a réalisé un nombre important d’interventions sur le rachis : ce tableau (1) se rapporte à 2006 :
Code
281046
281083
281105
281120
281525
281540
281562
281584
281606
281621
281643
281665
281680
281702
281724
281746
281761
281783
281805
Libellé
ostéosynth.cerv. + greffe
arthrod.occip.-cerv. + gref.
arthrod.intercorp.cerv. + gref.
cure chir.hernie discale cerv
réd.sangl.luxat.
ostéosynth. vertébr.
arthrod. lombaire post. +gref. apposé
arthrod. lombaire post. +gref. encast.
résect. part./tot. greffon
vissage simple interartic.post.
arthrod.interart.post.
arthrod./ viss.intercorp.v.ant.
arthrod. intercorp.v.post.
épiphysiod./ agraf. vertéb.
laminect.sans ouv.dure-mère
laminect. + arthrod.
flovaligamentect.
cure chir.hern.disc.>< cerv.
cure chir.hern.disc. + arthrod.
Total
Cas 2006
984
143
5 347
2 913
202
878
73
645
10
9
561
2 855
3 121
3 431 .
390
274
108
16 817
2 317
41 078
Tableau 1 : intervention de chirurgie rachidienne en 2005 et
2006.
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RMC-2009-2-p 29
Article de synthèse
Comme pour tout progrès, ces avancées techniques se sont malheureusement accompagnées de complications parfois nouvelles ou, en plus grand nombre, parfois mineures, parfois graves (47). Ces complications « irrattrapables » et les séquelles qui en
résultent, sont susceptibles d’aboutir à des situations fonctionnelles pires que celles
ayant initialement justifiées le recours (8).
Même, si le rapport avantages-inconvénients ne se discute pas, il nous a semblé
opportun de faire le point sur la genèse de ces complications et leurs suites et les conséquences médico-juridiques possibles, au vue d’une augmentation substantielle de procès
intentés à l’égard des praticiens concernés par cette discipline (49).
Complications de la chirurgie du rachis liées à l’installation du patient
Tout acte chirurgical peut entrainer des complications
liées à l’installation du patient qui peuvent être parfois
vitales ou laisser de lourdes séquelles fonctionnelles. La
chirurgie du rachis est particulièrement exposée à ce risque en raison de la durée souvent longue des interventions et à la fréquence du décubitus ventral.
En fait, tous les types d’installation, qu’ils concernent
n’importe quel segment rachidien de l’atlas au sacrum,
peuvent être sources de complications (14). Celles-ci
sont liées aux effets de l’anesthésie générale entrainant
une suppression de la douleur et du tonus musculaire
dans une posture maintenue de façon prolongée. Ces
complications mettent souvent en jeu la responsabilité
conjointe du chirurgien et de l’anesthésiste. Elles sont
cependant rares et seules des études multicentriques (7,
15) permettent d’en citer une certaine fréquence.
Parmi ces complications, citons :
Les complications cutanées observées plus particulièrement chez des patients atteints de troubles neurologiques graves tels que para ou tétraplégie. Les localisations décrites sont les suivantes :
crête iliaque
tubérosité tibiale antérieure
talons
sacrum
Les complications nerveuses qui surviennent par hyperpression et se traduire par
des paralysies cubitales, des méralgies fémoro-cutanées ou des paralysies du
plexus brachial.
Les complications par compression ou étirement musculaire, surtout au niveau du
quadriceps ou des triceps suraux (rhabdomyolyse par compression musculaire allant jusqu’au syndrome des loges).
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RMC-2009-2-p 30
Article de synthèse
Les complications vasculaires, telles que thrombose artérielle carotidienne, embolie
gazeuse et pulmonaire (39), thrombophlébite, saignements veineux massifs per opératoire ou la survenue d’une hémiplégie (36, 40).
des complications oculaires, cécité en rapport avec une thrombose de l’artère centrale
de la rétine ou par compression prolongée et mauvaise protection des yeux.
Toutes ces complications sont prévenues par des renforts matelassés et géloses aux points d’appui, par des positions évitant
les amplitudes extrêmes et les compressions, par l’utilisation de
têtière adaptée et par une prévention thromboembolique adéquate.
Complications de la chirurgie du rachis en rapport avec la voie d’abord chirurgicale
Toutes les voies d’abord chirurgicales, qu’elles soient pour le rachis cervical, dorsal
ou lombaire, présentent leurs propres particularités en matière de complication.
Voie d’abord antérieure du rachis cervical :
Règle Générale
Cet abord est souvent source de peu de complications. En effet l’abord antérieur
pré sterno-cléido-mastoïdien inférieur est peu délabrant ; mais le passage entre des
structures fragiles explique les complications potentielles. Ainsi, la dissection se fait par
décollement du plan pré vasculaire et de l’axe aérodigestif ; seule, une branche artérielle
thyroïdienne moyenne inconstante visible dans le champ opératoire est parfois sectionnée.
Cependant des complications vasculaires, nerveuses ou œsophagiennes sont parfois observées et s’expliquent par un mauvais placement d’écarteurs notamment auto
statiques (20).
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RMC-2009-2-p 31
Article de synthèse
La compression du nerf récurrent plus superficiel à droite qu’à gauche doit faire préférer un abord par la gauche. Une lésion de ce nerf entraine une voie bitonale classique
et peut s’accompagner d’une paralysie de l’hémi voile du palais. Elle est habituellement
régressive.
La compression du sympathique cervical peut être à l’origine d’un syndrome de
Claude Bernard Horner.
L’atteinte œsophagienne est rarement diagnostiquée en per opératoire. C’est l’écoulement de salive par le drain qui doit en suspecter l’existence.
Des troubles de la déglutition sont habituels mais également régressifs. Ils sont aussi en
rapport avec l’écartement prolongé de l’axe aérodigestif (35).
Rachis dorsal
Voie d’abord postérieure et postéro latérale
La chirurgie tumorale, impliquant le sacrifice d’une racine envahie risque de léser l’artère
d’Adamkievitz en regard de la 9° ou 10° intercostale gauche.
La chirurgie de la scoliose et de la cyphose par voie postérieure comporte des complications neurologiques propres qui sont évitées par le monitoring per opératoire par potentiels évoqués.
Voie d’abord antérieure
Elle partage les risques de toute thoracotomie (17).
Rachis lombaire
Il peut être abordé :
⇒ par voir postérieure lors des arthrodèses lombosacrées ;
⇒ par voie antérieure transpéritonéale (risque
pour les vaisseaux, le plexus hypogastrique
avec possibilité en cas de lésion de troubles
sexuels, ainsi que les complications habituelles de la chirurgie abdominale, iléus paralytique ou autre ;
⇒ par voie antérieure ou par lombotomie rétropéritonéale (risque pour l’uretère ou le sympathique) ;
⇒ par thoracophrénolaparotomique.
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Article de synthèse
Les complications infectieuses de la chirurgie du rachis (6, 34, 41, 45)
L’infection postopératoire de la chirurgie du rachis est une complication largement documentée dans la littérature. Il s’agit essentiellement du staphylocoque doré seul ou en association.
Elle implique une réaction thérapeutique énergique en raison de la présence de matériel de synthèse et des conséquences anatomiques des larges voies d’abords du rachis.
Les complications neurologiques de la chirurgie du rachis (11, 12, 20, 25, 46)
Elles sont la hantise de tout chirurgien, même parfaitement bien expérimenté.
Selon le mécanisme de survenue on peut distinguer :
les complications en rapport avec un geste insuffisant ou inadéquat
compression osseuse laissée en place, par ex. un recul de mur postérieur persistant ou un fragment d’articulaire dans le trou de conjugaison,
compression d’origine discale par fragment discal laissé en place,
insuffisance de réduction ou une réduction forcée,
mauvaise position des vis pédiculaires avec conflit radiculaire,
démontage précoce ou dislocation secondaire par montage insuffisant,
persistance d’une instabilité source de déstabilisation secondaire (52),
migration de greffon ou de cage inter somatique (44),
migration ou fuite de ciment utilisé dans la chirurgie tumorale ou en renfort de
vertèbres ostéoporotiques (13, 51).
les complications en rapport avec un traumatisme per opératoire (42)
traumatisme direct d’une racine ou de la moelle,
impaction secondaire d’une cage ou d’un greffon inter somatique
distraction vertébrale et manipulation radiculomedullaire (37),
syndrome de queue de cheval lors de la réduction d’un spondylolisthesis par
étirement radiculaire ou après laminarthrectomie (10, 24),
une plaie de l’artère spinale avec ramollissement médullaire secondaire.
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RMC-2009-2-p 33
Article de synthèse
Les complications de la cure chirurgicale de la hernie discale
La chirurgie de la hernie discale a fait ses preuves ; cependant, on lui reconnaît quelques
ennuis :
Une brèche dure mérienne
exceptionnelle dans la chirurgie de première intention, possible dans les reprises. Elle
peut se produire lors de et sa
réparation par un fin fil est impérative pour éviter fistule et
pseudoméningocèle (1, 16).
Une complication rare mais possible en
cas de curetage excessif du disque est
d’entraîner une plaie de la bifurcation
aortique. Le diagnostic se fait au retournement du patient, devant une brutale accélération du pouls. Une laparotomie en urgence est impérative dans
ce cas en s’aidant d’un chirurgien vas-
le plus fréquent est le doute ou
l’erreur sur l’étage. Il faut insister
sur l’importance du repérage
préopératoire radiologique préalable, l’utilité parfois de s’agrandir pour repérer le sacrum en
cas de doute.
Un saignement veineux persistant peut gêner l’exploration : l’aspiration et la coagulation bipolaire permettent en
général d’en venir à bout et
l’ablation de la hernie est en
général suivie de tarissement.
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Article de synthèse
Les complications de l’arthrodèse lombaire par voie postérieure
Le choix du patient pour ce type de chirurgie est important. Les patients obèses (3)
et les personnes âgées (27, 50, 21) méritent une attention toute particulière. Les résultats
d’une enquête multi-hospitalière par P. GUIGUI et al en 2004 (23) basée sur conclusions
du congrès de la SORBCOT (tableau 2) (Namur 2000) font état de 248 complications sur un
total de 872 arthrodèses.
Celles-ci se répartissent ainsi :
Tableau 2
Complications
Patients
% et nb
%
Complications
Générales
34,3 (85)
9,7
Complications
Infectieuses
19,7 (49)
5,6
Complications
Neurologiques
30,3 (75)
8,6
Complications
Mécaniques
15,7 (39)
4,5
Les complications générales (9,7%) sont répertoriées dans le tableau 3
Tableau 3
Patients
%
Décès
3
0,34
Digestives
18
2,06
Cardiovasculaires
10
1,15
thromboemboliques
14
1,61
Psychiatriques
12
1,38
7 (1 cécité)
0,80
Installation
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RMC-2009-2-p 35
Article de synthèse
Les complications infectieuses (5,6%) se répartissaient en :
Infections précoces :
44 voies d’abord / 2 spondylodiscites
Germes : staphylocoque, BG(-)
Complications :
7 septicémies, 1 épidurite, 1 méningite, 2 spondylodiscites
Traitement :
44 réinterventions
4 interventions itératives (3 sites opératoires, 1 spondylodiscite)
Infections tardives :
3 voies d’abords
Germes : staphylocoque, BG(-)
Traitement :
2 nettoyages sans AMOS
1 nettoyage avec AMOS
Les complications neurologiques s’élevaient à 8 ,6% et comprennent :
Complications méningées :
33 brèches durales (3,8%)
3 fistules durales externes
(0,3%)
1 méningite (0,1%)
Troubles neurologiques
secondaires :
50 patients (5,73%)
Lésion centrale : 1
Lésions périphériques : 49
Délai d’apparition
<H6 : 24
>H6 : 25
Les lésions périphériques : 49 (5,62%) consistaient en :
Monoradiculaire motrice : 2 (0,23%)
Monoradiculaire sensitive : 10 (1,15%)
Pluriradiculaire sensitive : 6 (0,69%)
Pluriradiculaire motrice et sensitive : 4 (0,46%)
Syndrome queue de cheval : 3 (0,34%)
Cette étude multicentrique nous rappelle ainsi l’importance
et le type de complications associées à ce type de chirurgie.
Sachons les éviter en bonne connaissance de cause.
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RMC-2009-2-p 36
Article de synthèse
Les complications de la prothèse discale (2)
Le remplacement de tout ou d’une partie du disque intervertébrale date des années cinquante. Cleveland d’abord, Hamby et Glaser ensuite en 1950 utilisaient des boules de ciments
implantées dans l’espace intersomatique. Fernström en 1966 implanta des billes d’acier à la place du nucléus dégénéré (19, 32). Ces premières tentatives se soldèrent par de nombreux
échecs. Il faudra attendre les années 80 pour voir se développer la prothèse discale avec les
premières expériences allemandes de Karin Büttner-Janz (5) avec la prothèse SB Charité, dont
le recul de plus de 20 ans permet d’en tirer un certain nombre de conclusions et d’analyser les
complications qui lui sont liées (30).
Celles-ci sont précoces et tardives :
Les complications précoces sont liées soit à la voie d’abord chirurgicale, soit à l’implantation
de la prothèse dans l’espace intersomatique.
Les complications tardives sont liées soit au vieillissement des implants, soit à celui des patients opérés.
Les complications liées à la voie d’abord sont vasculaires (28, 29, 33) (plaie artérielle ou
veineuse, thrombose, mobilisation de plaque d’athérome), urologiques (plaie ou nécrose urétérale) et sexuelles (43, 48) (éjaculation rétrograde par lésion du plexus hypogastrique supérieure.
Ces complications sont liées à l’expérience de l’opérateur et à la participation éventuelle
d’un chirurgien vasculaire pour cette approche.
Les complications en rapport avec l’implantation de la prothèse dans l’espace interdiscale
comprennent les plaies de la dure mère, un saignement par une veine épidurale aboutissant à
un hématorachis, à un traumatisme direct d’une racine ou à une fracture d’un corps vertébral.
Des difficultés techniques peuvent être à l’origine d’une position inadéquate de la prothèse
entrainant un disfonctionnement de la prothèse et une sollicitation inadéquate des facettes articulaires.
Comme pour les prothèses de hanche, les complications tardives sont liées au vieillissement du polyéthylène et de migration secondaire des implants.
Le vieillissement des patients opérés aboutit aux risques de fractures, tassement des
corps vertébraux, une dégradation arthrosique des articulatoires postérieures, des calcifications
et des ossifications autour de la prothèse annulant la mobilité de celles-ci.
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RMC-2009-2-p 37
Article de synthèse
DE LA RESPONSABILITE MEDICALE
ETAT DE LA QUESTION
B
ien que notre situation soit encore loin de ressembler à celle de nos confrères américains en matière de responsabilité, force est de constater que les plaintes à l’encontre
du monde médical vont en augmentant, avec pour corollaire une augmentation des primes d’assurances. On estime actuellement qu’un médecin sur deux court le risque de voir sa responsabilité mise en cause au cours de sa carrière. Il importe donc non seulement de connaître nos
droits mais également d’adopter une stratégie optimale face à ce type d’inconvénients.
L
a sinistralité ou taux de sinistralité est une notion d'assurance. C'est un ratio financier
entre le montant des sinistres à dédommager et celui des primes encaissées.
En principe, ce taux doit être inférieur à 1, pour couvrir les coûts de gestion et assurer une bonne rentabilité, elle-même gage de solvabilité des compagnies d'assurance, qu'elles soient mutualistes ou cotées en bourse.
A
ucune donnée chiffrée de sinistralité n’est disponible au niveau des assurances en
Belgique. Nos décideurs (rapport du Ministre DEMOTTE) ainsi qu’une enquête récente
du KCE (KCE report, 2004), relèvent le manque de données fiables et concrètes.
Celles dont on dispose aujourd’hui ne permettent pas de chiffrer précisément :
la nature, la fréquence et l’ampleur des dommages qui seraient indemnisés, notamment
pour ce qui concerne les dommages sans faute ;
les dépenses liées à l’indemnisation des dommages causés à la suite des prestations de
soins.
U
n important travail a cependant été effectué et a permis de disposer d’un certain nombre de données (Elise Montesi Revue de la Médecine Générale N°189 janvier 2002) :
chaque année, sur 80 millions d'actes médicaux pratiqués en Belgique, on dénombre environ
4.000 accidents (DH 31/05/2001),
le nombre de recours judiciaires annuels relatifs à des dommages survenus suite à une prestation médicale est de 2021 dossiers,
700 dossiers ont été traités en 1998 par les services juridiques des mutuelles et 6000 dossiers par les associations de victimes,
une enquête réalisée par le Journal du médecin (Journal du Médecin, juin 2000) sur 1000 médecins, nous apprend que 25% d’entre eux sont impliqués dans une plainte, dont 36% sont des
hospitaliers :
L’issue de ces plaintes aboutit à un classement sans suite dans 38% des dossiers
traités, à un arrangement à l’amiable dans 25% des cas et à une procédure judiciaire
dans 37%.
Les primes d’assurance sont en augmentation croissante : de 300 millions BEF en
1993 à 788 millions en 1998 pour le secteur non hospitalier.
RMC-2009-2 10
RMC-2009-2-p 38
Article de synthèse
Les résultats connus de ces recours ne reflètent que le résultat des procédures : on ne
dispose jamais du dossier et on ne peut donc analyser pour quelles raisons les recours donnent
lieu à une suite ou pas.
Du rapport pour l‘exercice 2007 du Conseil médical du Sou Médical – Groupe MACSF, on
retrouve les statistiques suivantes concernant la chirurgie du rachis :
11 déclarations de neurochirurgiens pour les complications suivantes :
1 cure de hernie discale cervicale avec compression médullaire : quadriplégie post-opératoire
partiellement régressive.
9 cures de hernie discale lombaire compliquée de :
syndrome de la queue de cheval lors d’une réintervention pour récidive au bout de 5 ans
hématome à J5 en rapport avec une hypoplaquettose révélant une dengue ;
sepsis après réintervention à J10 pour récidive ;
amélioration puis récidive douloureuse
réintervention pour exérèse d’un volumineux fragment ayant migré ;
erreur d’étage ;
mauvais résultat allégué (3 avec, dans un cas, critique de l’indication par un autre neurochirurgien) ;
1cure de hernie discale lombaire associée à un rétrécissement foraminal : fistule entre l’artère
iliaque droite et la veine iliaque gauche.
12 déclarations d’orthopédistes pour les complications suivantes :
4 cures de hernie discale cervicale :
2 tétraplégies (2) (décès ; séquelles neurologiques importantes) ;
douleurs de désafférentation de l’hémicorps en dessous de la région mamelonnaire avec
troubles sphinctériens et difficultés de la marche, attribuées à des lésions limitées des
cordons postérieurs en regard de la zone opérée probablement dues à une ischémie médullaire ;
paralysie récurrentielle.
6 cures de hernies discales lombaires :
2 spondylodiscites;
4 mauvais résultats allégués (fibrose, récidive) –
dans un cas, mise en place d’un neurostimulateur transcutané à l’origine de sepsis
itératifs nécessitant le retrait du matériel.
2 autres interventions :
Cure de spondylolisthésis L5/S1 : sepsis à S.aureus survenu 10 ans après l’intervention
nécessitant une reprise chirurgicale et ultérieurement une arthrodèse.
Reprise d’une arthrodèse L4/L5 : sepsis à S.aureus.
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Article de synthèse
LA RESPONSABILITE MEDICALE (25)
Rappelons tout d’abord qu'aucune thérapeutique n'est dépourvue de danger, pour autant
qu'elle soit réellement active. Tout médicament, même le plus banal, peut susciter une idiosyncrasie. Par ailleurs, il faut rappeler que la maladie est la résultante d'un conflit entre une agression (au sens large du terme) et les capacités de résistance du malade, celles-ci dépendant de
nombreux facteurs : âge, sexe, état général, prédispositions, ... Enfin, à côté de la notion du risque implicitement contenue dans toute action thérapeutique, il faut en admettre une seconde,
celle de l'existence normale d'une certaine proportion d'échecs.
Néanmoins, les plaintes engageant la responsabilité du médecin sont là suscitées par déception
technique, un déficit de communication et parfois, un confrère «bienveillant»!
Pendant des siècles, la responsabilité du médecin a peu fait parler d’elle. La relation de
confiance qui s’instaurait traditionnellement entre le médecin et son patient était étrangère aux
revendications, et à toute remise en cause.
On attendait peu de son médecin. Pourtant, il donnait beaucoup. Faute d’être efficace, la médecine était attentive à l‘homme. La valeur ajoutée du médecin était faite d’écoute, de compréhension, de compassion et de disponibilité.
La médecine allait à petits pas. Sans que les tribunaux le lui aient dicté, le médecin se considérait comme responsable de son patient et l’assumait pleinement.
À ce propos, l'académie de Médecine fit la réponse suivante en 1929 lorsqu'un tribunal
français, pour la première fois, saisi d'une plainte d'un patient, la sollicita.
«Le médecin ne reconnaît pour juge, après Dieu, que ses pairs,
et n'accepte point d'autre responsabilité que celle, toute morale, de sa conscience»
Cependant, quelques années plus tard, en 1935, la Cour de Cassation en décidait autrement, et concluait que la responsabilité du médecin pouvait être retenue.
Déjà en 1700 av. J.‑C., le Code d'Hammourabi, composé de 300 lois, en comportait 8 relatives à l'exercice de la médecine : amendes et châtiments physiques étaient prévus contre le
médecin ayant commis une faute ou ayant aggravé un patient par un acte chirurgical.
C’est dans la seconde moitié du XX° siècle que la responsabilité médicale devient un
contentieux important de l’activité judiciaire. Au fil des décisions, la faute technique est cernée,
décrite, commentée. Quand le tribunal estime que cette faute a un lien de causalité suffisant
avec le dommage invoqué, il prononce une condamnation tendant à l’indemnisation du préjudice.
Plusieurs explications peuvent être avancées à l'augmentation récente des plaintes contre
les médecins :
les progrès de la médecine rendent presque inadmissibles les échecs;
le nombre d'interventions a considérablement augmenté, et leur champ s'est étendu à
des pathologies autrefois non chirurgicales;
enfin, les médias, souvent mal informés, exploitent les affaires médicales.
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Article de synthèse
I
l y a aussi la révolution des moyens d'information, en particulier le développement du réseau
Internet. Deux effets pourraient être attendus: d'une part la mise en relation des patients mécontents avec des associations d’aide aux victimes d’accidents médicaux; d'autre part l'extrême
facilité d'accéder à l'information, amenant le patient à s'informer de lui‑même et sans nuances
des complications éventuelles, même rares, d'une intervention qui lui est proposée.
O
utre ce contentieux de la faute technique, un autre terrain d’élection de la responsabilité
médicale s’est développé : l’obligation d’informer le patient c’est à dire d’obtenir son
consentement libre et éclairé à la thérapeutique proposée.
J
usque très récemment, cette évocation d’une obligation d’informer n’était pas débattue devant les tribunaux. Le médecin était censé entretenir avec son patient un « dialogue singulier » qui ne souffrait ni divulgation, ni discussion. Ces temps sont révolus et la notion de consentement éclairé inonde le droit de la santé. Le patient devient un véritable acteur de la relation de
soins ; il n’a plus le rôle passif et l’absence de sens critique que l’on attendait traditionnellement
de lui.
E
nfin l’acte médical devenant de plus en plus efficace, il est aussi paradoxalement plus
dangereux, voire risqué. S’ajoute à la possibilité de soigner, un véritable aléa. Malheureusement, nos sociétés se bercent de l’illusion d’une médecine omnipotente, et l’inconscient collectif refuse d’admettre que l’activité médicale destinée à guérir puisse, non seulement manquer le
but escompté, mais aussi provoquer un dommage plus grave que l’affection qu’elle cherchait à
enrayer.
B
ien que la loi sur la responsabilité médicale sans faute ait été votée dans le courant de
l’année 2007, on attend toujours ses arrêts d’application et à la date de ce jour, la preuve
d’une faute avérée reste nécessaire pour permettre l’indemnisation d’une complication considérée en tant que faute médicale. Il semblerait aussi que la Ministre Onkelinx ait décidé d’un revirement de cap en la matière en préférant à la loi du 15 mai 2007 décidée par le Ministre Demotte,
après une bonne quinzaine d’années de discussion, un système à deux voies calqué sur le système français.
Ce système qui existe depuis 2002 en France (Loi Kouchner), combine le mécanisme d’intervention d’un fonds avec la possibilité d’un recours judiciaire. La logique du système est que les assureurs financent exclusivement tout ce qui relève de la responsabilité des prestataires, tandis que
le fonds financé exclusivement par l’Etat, intervient dans le domaine de l’aléa, quand aucune faute ne peut être établie (26).
A
la date de rédaction de cet article, il faut réunir 3 conditions pour engager la responsabilité du médecin (18) :
⌦
⌦
⌦
une faute
un préjudice
un lien de causalité entre les deux
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Article de synthèse
Nature et critères de la faute médicale (31)
Pour reprendre les termes de l'arrêt Mercier, " le médecin s'engage non pas à guérir le
malade, mais à lui procurer des soins consciencieux et attentifs et, réserves faites de circonstances exceptionnelles, conformes aux données acquises de la science".
On peut remarquer que l'obligation principale incombant au médecin est une obligation de
moyens et non de résultats (18). La faute est appréciée in abstracto. Cependant, il se peut que
la jurisprudence lui impose parfois une obligation de résultat, lorsqu'il s'agit, par exemple, d'accomplir un acte technique réputé simple où l'aléa est à ce point réduit que le patient a pu légitimement penser qu'il était à l'abri de tout danger sérieux (analyses sanguines, interprétation
d'une radiographie, ...).
Très schématiquement quatre types de fautes méritent d’être envisagés (4, 9)
La faute d’indication :
Les indications opératoires abusives résultent d’une insuffisance ou d’une absence quelque peu surprenante d’examen immédiatement avant l’acte opératoire. C’est le cas des hernies
discales qui ne souffrent plus du tout la veille de l’opération et qui ne sentent plus aucun signe
de conflit disco-radiculaire clinique ou radiologique.
En expertise médicale, une autre cause d’indication opératoire abusive semble liée à une authentique « intoxication par l’image » qui résulte de la prolifération récente des techniques neuroradiologiques : la tendance est trop souvent d’opérer des images ou sur des images et le mauvais résultat ne se fait pas attendre.
La faute technique :
Une technique opératoire défectueuse engage la responsabilité de l’opérateur. Les cas
évidents sont en général indiscutables en règle générale indiscutés (section d’une racine nerveuse, plaie du sciatique, etc). En réalité, les cas difficiles sont plus nombreux : le type même
est l’erreur de niveau en matière de chirurgie de hernie discale, erreur « inexcusable » selon le
malade et son avocat, en fait beaucoup plus difficile à assimiler à une faute, en particulier chez
des sujets obèses et compte tenu de la fréquence des anomalies congénitales vertébrales.
La faute de surveillance :
Les insuffisances de suivi post opératoire résultent d’un excès de confiance, quelque fois d’une
négligence caractérisée, et souvent de l’absence pure et simple du chirurgien qui est parti en
week-end , en vacances ou en congrès, circonstances qui sont rarement pardonnées par le juge, quelque soit la qualité du remplacement.
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Article de synthèse
Le type d’accident observé est l’hématome extradural post opératoire rachidien, responsable d’un syndrome de la queue de cheval (10, 24). Si les difficultés d’hémostase ne sont pas de
facto assimilables à une faute, en revanche, ce qui est observé dans pratiquement tous les cas,
c’est un retard indiscutable au diagnostic de compression nerveuse, retard qui peut se chiffrer en
jours voire en semaines, jusqu’à ce qu’un scanner ou une IRM post opératoire vienne rectifier le
diagnostic. Ce retard est d’autant moins compréhensible que la symptomatologie déficitaire immédiatement post opératoire et progressivement aggravée, est trop volontiers sous-estimée ou
mal interprétée d’où une série de consultations, psychiatriques par exemple, qui font perdre du
temps précieux. Pour certains magistrats, le retard de diagnostic est assimilé à une perte de
chance de récupération neurologique, et de ce fait engage la responsabilité du chirurgien.
Cette notion de diagnostic tardif, synonyme de perte de chance, est invoquée quasi systématiquement en cas de complications infectieuses. L’inoculation per opératoire fait partie de l’infection nosocomiale réparable en France, en attente d’application en Belgique. En revanche, le diagnostic tardif de spondylodiscite relève de la faute devant le refus fréquent de prendre au sérieux
les douleurs croissantes du malade, le décalage thermique, devant aussi et surtout l’absence difficile à justifier de tout examen radiologique ou neuroradiologique pendant des semaines voire
des mois.
La faute d’information :
L’information insuffisante du malade et de l’entourage, avant et après l’intervention figure
parmi les causes les plus fréquentes de recours en cas de complications postopératoires. Le
contact trop rapide et laconique de la famille par un chirurgien pressé et surmené est de plus en
plus rigoureusement sanctionné. Dans ce genre de situation, les doléances sont toujours les
mêmes « on veut savoir ce qui s’est passé ». Ce problème du consentement et de l’information
représente la porte ouverte aux abus dans lesquels s’engouffrent avocats et plaignants.
CONCLUSION
Au terme de cette revue nous dirons que :
Toute complication n’est pas synonyme de faute, d’où l’importance d’une information
claire et détaillée délivrée au patient.
En matière d’expertise, concernant un accident per ou postopératoire, la pratique de
cette discipline nous a appris en général qu’à l’origine de ces événements, on trouve rarement
une faute unique, précise et déterminante. Comme l’écrivent Chodiewicz et al., « les histoires
se terminent mal parce qu’elles ont mal commencé » et l’expertise médicale en l’occurrence
fait apparaître un enchaînement ou une succession de négligences ou de fautes, vénielles en
soi, mais dont l’accumulation aboutit au désastre vécu.
Corollairement, il n’est pas indifférent de noter que les bons chirurgiens prudents et avisés n’ont pas d’histoires. En revanche, et sans surprise, se sont souvent les mêmes équipes,
les mêmes services, les mêmes chirurgiens qui cumulent au fil des ans les plaintes et les recours.
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Article de synthèse
Suivons donc les recommandations ordinales connues :
Article 34
du code de déontologie médicale stipulant :§1. Tant pour poser un
diagnostic que pour instaurer et poursuivre un traitement, le médecin s'engage
à donner au patient des soins attentifs, consciencieux et conformes aux
données actuelles et acquises de la science.
Article 4 rappelant : Le médecin doit se tenir au courant des progrès de la
science médicale afin d'assurer à son patient les meilleurs soins.
Et enfin :
Article 34 : §2 La victime d'une faute médicale a droit à la réparation du
dommage causé par cette faute et tout médecin doit être assuré à cette fin.
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In Memoriam
Hommage au Docteur Etienne CLAUX
« Salut Etienne »
Alors que tout s’annonçait pour lui de la manière la plus sereine… en cette fin janvier 2009, la
nouvelle atterrante de l’accident cardiaque du Docteur Etienne CLAUX nous stupéfiait.
Sans prémices, sans aucune alerte, la cause la plus fréquente de mort subite le frappait. Placé dans des
mains si habiles, et doté d’un nouveau coeur, un fol espoir nous envahissait. C’était hélas, sans savoir, ce
qui sera progressivement confirmé, que le poste de commande avait été plus durement touché que pensé
initialement. Sa survie artificielle perdura une semaine après laquelle, les décisions très lourdes de responsabilité, mais nécessaires, furent prises.
Etienne CLAUX nous a quitté à l’âge de 64 ans.
Dès l’obtention de son diplôme de médecin acquis à l’ULB acquis en1969, il intégra, ce qui
s’appelait encore, l’Hôpital Civil de Charleroi pour ne plus quitter cette institution qui était le centre de sa
vie professionnelle. Très vite, sous l’impulsion de son patron, le regretté Pierre LEROY, c’est la
chirurgie orthopédique qui s’organisait en véritable spécialité qui l’attira.
Il a participé activement à l‘autonomisation de l’orthopédie traumatologie de la chirurgie générale et ce, déjà durant son acquisition du diplôme tant attendu de chirurgien.
Recherchant la manière de faire progresser une chirurgie difficile et peu sûre d’elle, il s’intégra rapidement au formidable courant de l’AO (Association Suisse pour l’Ostéosynthèse) qui montrait des
possibilités d’ostéosynthèses jusque-là inimaginables, ouvrant l’ère moderne du traitement codifié des fractures.
L’enthousiasme né d’un tel concept le fit participer activement à la branche belge de cette association. Aucun des colloques ne vit son absence et il s’y fit de solides amitiés auprès de tous les chefs de
service d’Orthopédie traumatologie de la région et plus encore…
Il a coopéré au développement des implants articulaires prothétiques délaissant progressivement les anciennes interventions d’ostéotomie. Suivant en cela son patron, il collaborait à la tâche si rude
des soins à apporter aux jeunes de l’Ecole Clinique de Montignies-Sur-Sambre ; il en allait de même au
Centre A. REGNIER de Bienne-Lez-Happart. Ce qui l’a naturellement amené à suivre les cours du Professeur R. LOUIS de Marseille, pape de la chirurgie du rachis à l’époque.
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In Memoriam
Il a donc mis sur pied, au sein de notre hôpital, la chirurgie si méconnue et lourde d’inquiétude qu’était la chirurgie du rachis soutenu par son ami et confident de toujours, le Docteur A. PIRAUX.
C’est surtout le colloque singulier et la relation de confiance qu’il réussissait à créer avec ses malades qui
s’imposaient.
Plus encore que ses qualités techniques, toujours difficiles à évaluer par le profane,
ses malades appréciaient sa chaleur humaine. Son altruisme le permettait de se tourner vers les autres et,
si possible, de les aider.
Après le décès de trois de ses amis orthopédistes, une nouvelle fonction l’attendait.
Cette fonction, qu’il remplissait sans faillir, se compliqua lorsqu’il en vint à réorganiser les services
identiques des trois entités hospitalières. S’en suivirent quelques réunions quelques peu tendues.
Son esprit de conciliation et de compromis surmonteront toutes ces difficultés avec, en fin de course, la
concrétisation d’un service unifié. Ses qualités et capacités le firent élire comme membre de la Commission
des Stages d’Orthopédie ; là aussi, il excella par sa rigueur et son honnêteté intellectuelle.
Parallèlement à son activité hospitalière, déjà bien remplie et sans empiéter sur elle, le Docteur Etienne
CLAUX poursuivait une activité de Médecin Conseil et d’Expertise. Il s’y fit de solides amitiés affirmées au
fil du temps, jamais démenties. Il était un pilier de nos réunions trimestrielles dont il ne manquât aucune
durant plus de vingt ans. Comment ne pas évoquer Etienne CLAUX sans parler du carnaval de Binche. Les
semaines le précédant, on sentait la fébrilité s’accroître pour culminer durant ces trois jours où il retrouvait toute l’ambiance et la ferveur de sa région natale. Là aussi, il demeura d’une constance inflexible.
Nous l’appelions, tous deux, le local ; cet endroit où nous nous rencontrions en fin de journée
de travail : « tu passes au local ce soir ? » était notre formulation habituelle à laquelle nous tentions de
répondre positivement en fonction de nos disponibilités. M’y trouvant dernièrement, un ami regardant la
porte d’entrée disait tranquillement : « On dirait qu’il va entrer » ; comme il le faisait habituellement, d’un
pas décidé, grand sourire aux lèvres répondant aux « Salut Etienne » qui fusaient de toute part. Commençaient alors avec ses nombreux amis, des débuts de soirée où l’humour parfois caustique sur tout et sur
rien nous réjouissait.
Jamais, il n’y eu de fréquentation morne de cet endroit surtout en sa présence.
Ce onze février 2009, en plus du vibrant hommage qu’il lui a été rendu, c’est à la profonde
et sincère tristesse d’avoir perdu un grand ami que ses parents et la foule de ses amis ont participé.
Que sa chère épouse, Marie-Paule, soit certaine que tous ses amis lui apporteront le soutien le
plus fidèle et partageront sa peine.
Que sa famille trouve ici nos condoléances les plus sincères.
Docteur J-P HOUART
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