Rachis, 1995, vol. 7, n° 3pp 167-168
MUSCLES ET INSTABILITÉ
MUSCLES AND INSTABILITY
IAN A.F. STOKES
Department of Orthopaedics and Rehabilitation, University of Vermont, Burlington, VT 05405, U.S.A.
BIOMÉCANIQUE
En général, dans le cadre des problèmes orthopédiques du
rachis, le terme instabilité a été utilisé d'une manière
imprécise, ou imprécisable. Dans une revue du concept de
l'instabilité rachidienne, Ashton-Miller et Schultz ont pro-
posé cinq significations principales pour ce terme:
1 - Symptômes variables, et non prévisibles.
2 - Hypermobilité d'une unité fonctionnelle.
3 - Déplacements anormaux ou couplage anormal des mou-
vements en 3-D.
4 - Tendance à des déplacements importants suite à de
faibles variations d'efforts (flambage).
5 - Déformation évolutive (scoliose).
Dans la biomécanique il est important de considérer les
mouvements et aussi les efforts associés. C'est-à-dire
qu'une hypermobilité rachidienne peut être la conséquence
soit d'une diminution de rigidité d'une unité fonctionnelle,
soit d'une anomalie des efforts appliqués. C'est pourquoi je
suggère que la compréhension des instabilités dépend d'une
compréhension des actions musculaires.
On peut imaginer le rachis comme un ensemble de ver-
tèbres avec des rotules entre elles. Il paraît donc que suite à
chaque perturbation le système de contrôle des muscles
serait obligé de commander un effort de ré-équilibrage.
La rigidité de la colonne même peut offrir très peu d'assis-
tance. Lucas et Bressler ont démontré qu'un chargement de
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quelques kilogrammes provoque un flambage de la colonne.
Il semble que les éléments actifs - les muscles - sont res-
ponsables pour la stabilisation de la colonne, d'une manière
similaire à l'action des supports du mât d'un navire.
Mais la vitesse de réponse des muscles est lente, comment
peuvent-ils fournir cette stabilisation? Cela pourrait prove-
nir de la rigidité intrinsèque des muscles actifs. Des expé-
riences physiologiques indiquent que la rigidité musculaire
k est proportionnelle à l'effort actif musculaire T :
k = qT/I
(1=longeur musculaire).
Cependant, le paramètre q de proportion alité n'est pas bien
précisé. Cependant, avec suffisamment de rigidité muscu-
laire, un déplacement par rapport à une position d'équilibre
serait accompagné d'un incrément de l'énergie potentielle -
c'est à dire que notre système serait stable!
Comment peut-on analyser cette hypothèse d'une manière
quantitative? Pour chacun des degrés de liberté du système,
on peut examiner si l'incrément de l'énergie potentielle est
positif en termes de l'énergie dûe aux déplacements provo-
qués par les efforts externes et les efforts musculaires, et
l'energie élastique des unités fonctionelles, et des muscles.
Pour un système de plusieurs degrés de liberté, ça devient
compliqué. Heureusement on peut formuler ce problème
sous forme d'une équation:
[K]v= À[G]v