Topologie
2014-2015
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Chapitre 5
Espaces fonctionnels
On note YXl’ensemble des applications de Xdans Y.
5.1 La convergence simple et la convergence uniforme
Définition 1. Soit Xun ensemble muni ou non d’une topologie, et Yun espace
topologique. On dit qu’une suite d’applications (fn)nNde Xdans Yconverge
simplement vers une application f:XYsi pour tout xX,(fn(x))nN
converge vers f(x)dans Y
Définition 2. Soit Xun ensemble et (Y, d)un espace métrique. On dit qu’une suite
(fn)n0d’applications de Xdans Yconverge uniformément vers une application
f:XYsi :
 > 0,N, /n > N d(fn(x), f(x)) < xX.
5.2 Topologie de la convergence uniforme
Lemme 1. Soit Xun ensemble, (Y, d)un espace métrique, fYXet fnune
suite dans YX. Soit d0une distance sur Yuniformément équivalente à d. Alors la
suite fnconverge uniformément vers fpour la distance dsi et seulement si elle
converge uniformément vers fpour la distance d0.
Démonstration. Supposons que (fn)nNconverge uniformément vers fpour la
distance d, et montrons que (fn)nNconverge uniformément vers fpour la dis-
tance d0. Soit  > 0. On sait qu’il existe µ > 0tel que d(fn(x), f(x)) < µ
d0(fn(x), f(x)) < . Mais d’après la continuité uniforme de fpour d, il existe
NNtel que n>Nd(fn(x), f(x)) < µxX. D’où le résultat.
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4CHAPITRE 5. ESPACES FONCTIONNELS
Définition 3. Soient Xun ensemble et (Y, d)un espace métrique. On pose d0=
min(1, d)et pour f, g YX, on pose D0(f, g) = supxXd0(f(x), g(x)). On
appelle topologie de la convergence uniforme et on note Tcu la topologie sur YX
associée à la distance D0. La topologie ne dépend que de la classe d’équivalence
de d.
Définition 4. On note C(X, Y )l’ensemble des applications continues de Xdans
Yet B(X, Y )l’ensemble des applications bornées de Xdans Y.
Proposition 1. Soient Xun ensemble quelconque et (Y, d)un espace métrique.
Une suite d’applications (fn)nNde Xdans Yconverge uniformément vers une
application fde Xdans Ysi et seulement si la suite (fn)nNconverge vers fdans
(YX,Tcu).
Démonstration. Il suffit d’écrire les définitions.
Théorème 1. Soient Xun ensemble quelconque, (Y, d)un espace métrique et
(fn)nNde Xdans Yqui converge uniformément vers une application fde X
dans Y. Alors si toutes les fonctions fnsont continues en aX, alors fest
continue en a. C’est à dire que l’ensemble des fonctions continues en aest un
ensemble fermé de (YX,Tcu). De même, C(X, Y )est un sous-ensemble fermé de
(YX,Tcu).
Démonstration. Soit  > 0. On écrit :
d(f(x), f(a)) d(f(x), fn(x)) + d(fn(x), fn(a)) + d(fn(a), f(a)).
Or, il existe NNtel que n>Nimplique (d(fn(x), f (x)) <
3pour tout xX.
Soit donc n > N. Puisque fnest continue en a, il existe un voisinage Vade atel
que pour tout xVad(fn(x), fn(a)) <
3. D’où le résultat.
Proposition 2. Soit (X, d1),(Y, d)des espaces métriques et (fn)n0une suite
d’applications uniformément continues de Xdans Y. Si la suite (fn)n0converge
uniformément vers une application f, alors fest uniformément continue.
Démonstration. Puisque (fn)converge uniformément ves f, il existe Ntel que
pour tout n>N,supxXd(fn(x), f(x))
3. Soit n>Nfixé. Puisque fnest
uniformément continue, il existe µtel que d1(x, y)< µ implique d(f(x), f (y)) <
3. Alors,
d(f(x), f(y)) d(f(x), fn(x)) + d(fn(x), fn(y)) + d(fn(y), f(y))
3+
3+
3.
Ce qui montre que fest uniformément continue.
5.2. TOPOLOGIE DE LA CONVERGENCE UNIFORME 5
Théorème 2 (Dini).Soit Xun espace compact et (fn)nNune suite d’applications
continues de Xdans R. On suppose que :
1. la suite fnest croissante, c’est à dire que pour tout xX, la suite fn(x)
est croissante.
2. La suite fnconverge simplement vers une application continue fde Xdans
R.
Alors la suite fnconverge uniformément vers f.
Démonstration. On pose Fn={xX;|fn(x)f(x)| ≥ }={xX;f(x)
fn(x)}. Alors comme fnfest continue, Fn= (ffn)1([, +[) est
un sous-ensemble fermé de X. Puisque fn+1(x)fn(x),Fnest une suite dé-
croissante au sens de l’inclusion. Soit x∈ ∩nNFn. Alors pour tout nN,
f(x)fn(x). Ce qui est impossible puisque fn(x)tend vers f(x). Donc
nNFn=. Donc (Fn)nNest une famille de fermés d’intersection vide. Or X
est un espace compact, donc il existe une sous-famille finie d’intersection vide.
Dans ce cas, cela signifie qu’il existe NNtel que FN=. C’est à dire que :
NN/n > N, xX, |fn(x)f(x)|< .
Donc la suite fnconverge uniformément vers f.
Lemme 2. Soient Xun ensemble, (Y, d)un espace métrique et (fn)nNune suite
de Cauchy dans (YX,Tcu). Si pour tout xXla suite (fn)(x)nNcinverge vers
f(x)Y, alors la suite (fn)nNconverge uniformément vers f.
Théorème 3. Soient Xun ensemble, (Y, d)un espace métrique complet. Alors les
espaces métriques (YX,Tcu)et (B(X, Y ),Tcu)sont complets. Si Xest un espace
topologique (Cb(X, Y ),Tcu)est complet.
Théorème 4 (Inversion des limites).Soient Xun espace topologique, Aune par-
tie de X,x0¯
A,(Y, d)un espace métrique complet et fnune suite dans YA
convergeant uniformément vers fYA. Si pour tout n,fnadmet en x0une limite
lnY, alors il existe lYtel que :
1.
lim
n+ln=l.
2.
lim
xx0
f(x) = l.
Autrement dit, on a :
lim
xx0
f(x) = lim
xx0
( lim
n+fn(x)) = lim
n+( lim
xx0
fn(x)
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