Àcôté des nouvelles théra-
peutiques biologiques,
on a évoqué lors de
l’ASCO l’importance d’une prise
en charge plus globale des
patients, du rôle de l’environne-
ment et des conséquences,
notamment quand il s’agit de
cancers touchant l’image corpo-
relle et autour de la libido.
Conséquences psychosociales
Une étude présentée par S. Wolff,
(Mehary Medical College)
montre
les conséquences psychosociales
chez 1 020 patients âgés de 18 à
75 ans et ayant survécu au cancer.
Cette étude a rapporté que :
70 % des sujets disent avoir
souffert de dépression liée au can-
cer ;
53 % estiment que les difficultés
psychologiques étaient plus diffi-
ciles à gérer que les problèmes
physiques liés au cancer ;
49 % se plaignent de n’avoir pas
trouvé d’aide ou d’écoute au sujet
de leurs difficultés émotionnelles,
financières ou sexuelles ;
32 % déclarent parler de cancer
plusieurs fois par mois et 10 %
tous les jours ;
40 % considèrent aujourd’hui
encore que leur vie reste modifiée
par le cancer ;
enfin, 70 % pensent que leur
médecin n’est pas capable de les
aider dans tous ces problèmes
non médicaux.
Prostate et hormonothérapie
Un ensemble de recommanda-
tions cliniques a été communiqué
lors du congrès, afin d’optimiser
l’hormonothérapie du cancer de
la prostate chez les patients en
situation de métastase, de réci-
dive ou de progression. La réfle-
xion s’est appuyée sur 16 études
randomisées.
La première recommandation for-
mulée concerne le blocage an-
drogénique par les anti-andro-
gènes non stéroïdiens. Cette
option thérapeutique peut être
discutée dans une alternative thé-
rapeutique avec l’orchidectomie
et la castration médicale par les
analogues de LH-RH. Ces anti-
androgènes ont démontré un
effet sur la survie identique à celui
de ces deux dernières méthodes,
avec des effets indésirables
réduits, en particulier un moindre
impact sur la libido.
Plus de communication
Le panel d’experts recommande
aux patients qui souhaiteraient
une approche plus agressive de
discuter avec leur praticien un
blocage complet androgénique
associant les deux niveaux de trai-
tement. Cette combinaison pour-
rait selon leur conclusion offrir un
petit avantage de survie au prix
cependant d’un risque plus élevé
d’effets indésirables.
Les patients sont encouragés à
discuter et à choisir avec leur
médecin quand commencer le
traitement. Soit tôt, dès l’élévation
des tests biologiques (hormono-
thérapie précoce) ou plus tard
lors de l’apparition de symptômes
(hormonothérapie différée). Il
n’existe pas actuellement d’étude
permettant de trancher entre ces
deux attitudes en termes d’effica-
cité. Selon A. Loblaw (Toronto) ce
pourrait même être “un mauvais
service à rendre aux hommes que
de commencer une hormonothé-
rapie trop tôt”.
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 64 • juin-juillet 2005
Pour H. Scher (New York) «l’agres-
sivité du cancer et les effets indési-
rables du traitement sont à mettre
en équation par le patient et son
praticien avant d’envisager une
thérapeutique particulière… Si
cette agressivité est évidente en
cas de symptômes, le ratio risque/
bénéfice est plus difficile à estimer
dans le cas d’un patient asympto-
matique chez qui le taux croissant
de PSA indique une progression de
la maladie ».
Afin d’éviter ou de retarder
l’échappement hormonal, un
nouveau concept pourrait être
intéressant “l’hormonothérapie
intermittente”. Il est actuellement
testé en recherche clinique.
C’est dans ce contexte qu’est
saluée la démonstration de l’effica-
cité d’une chimiothérapie chez les
patients en échappement hormo-
nal. Deux larges études présentées
mettent ainsi en évidence l’intérêt
du docétaxel qui dans cette situa-
tion permet un allongement signifi-
catif de la survie, une amélioration
symptomatique et une réduction
des taux de PSA. Plusieurs milliers
de patients pourraient en bénéfi-
cier chaque année en France.
On le voit, dans les cancers nuisant
à l’image de soi ou posant des pro-
blèmes de libido, les malades ont
besoin d’un accompagnement
adapté.
C’est ainsi que le Pr Wolff a pro-
posé que les oncologues bénéfi-
cient d’une formation spécifique
leur permettant de mieux
répondre aux attentes de leurs
patients dans leurs aspects psy-
chologiques, affectifs et sociaux.
ALP
D’après les comptes-rendus de la Lettre du
cancérologue (Edimark)
Focus ...
La détresse
psychologique
Pour mieux vivre
avec sa maladie, le
patient doit avoir
des explications et
des informations
pour comprendre.
L’équipe soignante
est à même de lui
apporter une aide
morale et d’établir
une bonne relation
avec lui, mais
également avec les
proches pour
conserver un bon
équilibre
psychologique.
Les associations
de patients sont
également
très utiles.
DOSSIER
24
>> DOSSIER
La lutte contre le cancer gagne objectivement du terrain. Depuis 1991, la mortalité par
cancer a fléchi, après avoir crue régulièrement depuis les années trente. Cette tendance
se poursuit. Les hommes ont enfin comblé leur retard sur les femmes. Mais aujourd’hui,
les patients osent réclamer davantage d’écoute et une meilleure qualité de vie.
Qualité de vie
Accompagner des patients perturbés