avril 2013
ONCOLOR : INFORMATIONS POUR LES PATIENTES
Document validé par le comité des usagers de la santé et mis à jour le 16/04/2013
HORMONOTHERAPIE PAR INHIBITEUR DE L’AROMATASE :
ARIMIDEX® (anastrozole), FEMARA® (letrozole), AROMASINE® (exemestane)
Madame,
Vous allez recevoir un traitement par inhibiteur de l’aromatase ou anti-aromatase. Il s’agit
d’un médicament antihormonal (hormonothérapie). L’hormonothérapie est un traitement du
cancer du sein qui s’oppose à l’action des hormones féminines au niveau d’une cellule
tumorale. Elle s’adresse uniquement aux tumeurs hormono-sensibles, c'est-à-dire porteuses de
récepteurs hormonaux : récepteur aux œstrogènes (RE) et/ou récepteur à la progestérone (RP).
Les modalités de cette hormonothérapie ont été validées en Réunion de Concertation
Pluridisciplinaire (RCP). L’autorisation de mise sur le marché des anti-aromatases ne
concerne que les femmes ménopausées au moment du diagnostic du cancer.
L’hormonothérapie est utile pour diminuer les risques de récidive locale dans le sein opéré et
dans l’autre sein, et le risque d’avoir une évolution à distance. Dans d’autres cas,
l’hormonothérapie peut être aussi administrée en traitement d’une rechute locale ou générale
du cancer du sein. Les anti-aromatases sont des traitements qui suppriment la production
d’œstrogènes à partir des glandes surrénales et des cellules de la graisse, présentes au niveau
des seins. Ce document d’information a pour but de vous aider dans le déroulement pratique
de votre traitement. Il ne remplace pas les informations détaillées que vous pouvez
trouver dans la notice de la boîte du médicament.
1) Avant de commencer le traitement,
Votre médecin s’assurera de votre état ostéo-articulaire (maladies rhumatismales, antécédents
d’ostéoporose…). Il s’assurera également de votre état de ménopause avant le début de la
maladie, si nécessaire par une prise de sang. L’arrêt des règles n’est pas synonyme de
ménopause, surtout après une éventuelle chimiothérapie.
2) Comment se déroule le traitement :
Il s’agit d’un traitement par voie orale (sous la forme d’un comprimé par jour à avaler au
moment où vous le souhaitez), qui se prend au long cours, en général prescrit pour une durée
de 5 ans. En cas d’oubli, il ne faut pas prendre double dose le lendemain.
La prescription d’une hormonothérapie nécessite une surveillance régulière (en général tous
les 6 mois) organisée en alternance avec votre oncologue ou chirurgien et votre gynécologue.
3) Principaux effets secondaires :
Comme pour tout médicament des effets indésirables sont possibles. Vous en trouverez une
liste ci-dessous. Evidemment, vous ne ressentirez pas chacun des effets et, s’ils surviennent,
leur intensité peut être tout à fait modérée. Merci d’en informer vos médecins : ainsi les doses
de votre traitement pourront être modifiées si nécessaire la prochaine fois.
Fréquemment :
Les principaux effets secondaires rencontrés sont des douleurs musculaires, osseuses et/ou
articulaires au niveau des mains, des genoux, des hanches ou des épaules (souvent sous forme
de dérouillage matinal). Ces effets, lorsqu’ils surviennent, apparaissent après quelques
semaines de traitement, puis leur évolution peut se faire vers une disparition progressive, une
stabilisation ou une aggravation qui peut nécessiter l’arrêt du traitement. Si ces douleurs sont
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trop pénibles, un changement de médicament dans la même famille (« rotation des anti-
aromatases ») ou par une autre molécule peut améliorer les troubles. Ce changement sera
effectué sur avis de votre oncologue.
Parfois
Il existe également un risque de fatigabilité, de bouffées de chaleur (surtout en début de
traitement), de troubles du sommeil, de sécheresse vaginale. On décrit aussi une possibilité de
perte osseuse avec une augmentation du risque d’ostéoporose et de fractures osseuses. Une
densitométrie osseuse de référence est le plus souvent prescrite et un traitement spécifique
(supplémentation en calcium et vitamine D/ou médicament anti-ostéoporotique) peut être
associée à l’hormonothérapie.
Rarement
Dans certains cas, il peut y avoir une augmentation du taux de cholestérol, une légère
augmentation du risque de phlébites superficielles. Ce traitement peut provoquer une légère
chute de cheveux, mais ni nausées, ni vomissements. D’autres effets secondaires encore plus
rares sont possibles ; signalez à votre médecin tout ce que vous avez remarqué.
4) Les interactions avec d’autres médicaments :
Les anti-aromatases peuvent entrainer théoriquement des interactions médicamenteuses avec
un antibiotique comme la rifampicine, et les anticonvulsivants. Les préparations de plantes
à base de millepertuis (hypericum perforatum) sont contre-indiquées. Il est en de même
des médicaments contenant des œstrogènes ou du tamoxifène, qui pourraient annuler
l’action des inhibiteurs de l’aromatase. D’une manière générale, le charbon et les antiacides
(sels d’aluminium, de calcium et de magnésium) peuvent diminuer la résorption digestive de
certains autres médicaments pris par la bouche. Merci de nous signaler tout médicament ou
traitement en cours.
5) Pouvez vous recevoir des vaccins ?
Il n’y a aucune contre-indication aux vaccins pendant un traitement antihormonal, en
particulier la vaccination antigrippale est autorisée.
6) Que faire en cas d’urgence ?
Veuillez consulter votre médecin traitant sans tarder pour tous les problèmes qui peuvent
survenir à domicile et évidemment en cas d’urgence. Il contactera si besoin votre oncologue.
D’une façon générale, n’hésitez pas à poser vos questions à l’équipe lors de vos venues à
l'hôpital.
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