TD n˚4 : Quelques équations différentielles linéaires Exercice 1 : sans complication Résoudre sur R les équations différentielles suivantes : 1. y 0 + 2y = x2 2. y 0 + 2xy = 2x (solution particulière évidente !) 3. (1 + exp(x))y 0 + exp(x)y = 1 + exp(x) 4. (x2 + 1)y 0 + 2xy + 1 = 0 Exercice 2 : avec recollement Résoudre sur R les équations différentielles suivantes : 1. xy 0 − y = x2 2. x2 y 0 + y = 1 (solution particulière évidente !) Attention, les théorèmes d’existence et de structure du cours ne valent que sur les intervalles où le terme devant y 0 ne s’annule pas ! Ensuite il faut "recoller" à la main les solutions obtenues de part et d’autre en s’assurant la continuité et la dérivabilité aux points problématiques. Exercice 3 : à l’envers n De quelle é. d. linéaire du premier ordre les fonctions f (x) = C+x 1+x2 , C o ∈ R sont-elles les solutions ? Exercice 4 : entracte Déterminer les fonctions f : [0, 1] → R dérivables telles que f 0 (x) + f (x) = f (0) + f (1). Exercice 5 : exponentielle de matrices et é.d. à coefficients constants On introduit l’exponentielle de matrices et on en donne quelques propriétés : P∞ k Definition. Si M ∈ Mn (R), on appelle exp(M ) = eM = k=0 Mk! l’exponentielle de la matrice M . Proposition. • La somme définissant l’exponentielle est bien définie dans Mn (R). • Si A et B sont deux matrices carrées qui commutent (c’est-à-dire AB = BA), alors exp(A + B) = exp(A) exp(B) = exp(B) exp(A). Par conséquent, pour toute matrice M , exp(M ) est inversible, d’inverse exp(−M ). • Une matrice commute avec son exponentielle : AeA = eA A. 1. Si M est une matrice carrée, on note f : R → Mn (R) l’application f (t) = exp(tM ). En admettant que f est dérivable et qu’on peut dériver la somme définissant f terme à terme, montrer que f 0 (t) = M f (t). 2. Soient a1 , · · · an n réels et b : I → R une application continue. On cherche les solutions n fois dérivables sur I de l’équation différentielle suivante, notée (E) : f (n) (t) + a1 f (n−1) (t) + · · · + an f (t) = b(t). 1 En notant X(t) = f (t) f 0 (t) .. . , déterminer la matrice A de Mn (R) et la fonction B : I → Rn f (n−1) (t) telles que : f vérifie (E) ⇐⇒ X 0 (t) + AX(t) = B(t). On note l’équation différentielle de droite (E 0 ). 3. Soit t0 ∈ R. Montrer que : X 0 (t) + AX(t) = 0 pour tout t ∈ R ⇐⇒ X(t) = e(t0 −t)A X(t0 ) pour tout t ∈ R. Pourquoi l’ensemble des solutions de l’équation homogène décrite ici est-il de dimension n ? Donner une base de cet ensemble. 4. Montrer que X : I → Rn vérifie (E 0 ) si et seulement si quelque soit t0 dans I : Z t e(u−t)A B(u)du. X(t) = e(t0 −t)A X(t0 ) + t0 5. Constater que l’ensemble des solutions de (E) est un espace affine de dimension n. Exercice 6 : équations différentielles accessibles d’ordre deux 1. Résolution de l’équation homogène y 00 + ay 0 + by = 0 sur R, où a et b sont des réels. Vérifier que si r est une racine réelle du polynôme r2 + ar + b = 0, y(t) = ert est solution de l’équation. Montrer que si r est une racine double du polynôme r2 + ar + b = 0, alors y(t) = tert est solution de l’équation. Conclure dans le cas où b2 − 4ac est positif ou nul. 2. Résolution de l’équation homogène y 00 + w2 y = 0, où w est un réel. Comme précédemment, vérifier que les applications à valeurs complexes y(t) = eiwt et ȳ(t) = e−iwt sont solutions de l’équation. En déduire l’ensemble des solutions à valeurs réelles. 3. Résoudre y 00 + 4y = 4x en remarquant l’existence d’une solution particulière simple. Exercice 7 : lemme de Gronwall 1. Soient y, φ et ψ trois fonctions continues et positives sur un intervalle I = [a, b]. Montrer que si Z t y(t) ≤ φ(t) + y(s)ψ(s)ds pour tout t ∈ I a alors : Z y(t) ≤ φ(t) + t Z φ(s)ψ(s) exp a t ψ(u)du ds pour tout t ∈ I. s Rt On pourra par exemple dériver la fonction f : t 7→ e− a ψ(s)ds intégrer le résultat, puis réutiliser l’hypothèse pour conclure. Rt a ψ(s)y(s)ds, utiliser l’hypothèse, 2. En utilisant ce qui précède avec une fonction φ bien choisie, montrer que si c est une constante positive telle que Z t y(t) ≤ c + y(s)ψ(s)ds pour tout t ∈ I, a alors : Z y(t) ≤ c exp t ψ(s)ds pour tout t ∈ I. a 3. En déduire que si y1 et y2 sont deux solutions de l’équation différentielle y 0 (t)−u(t)y(t) = v(t), où u Rt et v sont des fonctions continues sur I = [a, b], alors |y1 (t) − y2 (t)| ≤ |y1 (a) − y2 (a)| exp a |u(s)|ds pour tout t dans I. 2