revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles sélectionnés Gynécologie - Obstétrique FAUT-IL METTRE LE THS AUX OUBLIETTES ? Depuis quelques mois, une avalanche de données issues de travaux méthodologiquement corrects incitent à revoir à la baisse les bénéfices escomptés de l’utilisation du traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause. 8 raux sur les troubles fonctionnels et l’état cutanéo-muqueux, il concourt à améliorer la qualité de vie des patientes (préoccupation essentielle de bon nombre de femmes à la période de la ménopause) *. Enfin, son effet sur la diminution de l’incidence du cancer colorectal – deuxième cause de mortalité par cancer chez les femmes – est loin d’être négligeable ! Ces données “négatives”, concernant notamment son innocuité sur le plan cardiovasculaire, condamnent-elles pour autant le THS à ne plus jouer qu’un rôle d’appoint dans le traitement des pathologies postménopausiques ? Ribot C. Le THS garde-t-il une place privilégiée dans la prévention des pathologies postménopausiques. La Lettre du rhumatologue, 289 : 3-4. Certainement pas ! Celui-ci garde en effet des cartes maîtresses dans son jeu. D’une part, son efficacité antiostéoporotique n’est plus à démontrer. D’autre part, de par ses effets géné- (*) Pour en savoir davantage sur l’effet du traitement hormonal substitutif de la ménopause sur la qualité de vie des femmes ménopausées, nous vous invitons à consulter un article de C. Jamin consacré à ce sujet paru récemment dans La lettre du gynécologue 277 : 5-7. Correspondances en médecine - n° 2, vol. IV - avril/mai/juin 2003 Quelques brèves... ❏ Cancer du sein et psychopathologie ❏ Indispensable IRM Des rares travaux correctement réalisés en ce domaine, il ressort essentiellement que la répression émotionnelle (ou alexithymie) et le fait d’avoir vécu des événements de vie difficiles (stressants et traumatisants) sont susceptibles d’accroître le risque de survenue d’un cancer du sein chez la femme. L’IRM est l’examen de choix (en première intention) du bilan d’extension des cancers de l’endomètre. Elle supplante largement les autres techniques d’imagerie (échographie, tomodensitométrie) et permet d’apprécier les facteurs pronostiques dont dépendent les indications thérapeutiques. Bacon E. Cancer du sein et psychopathologie : cause ou conséquence ? La lettre du gynécologue, 278 : 4-8. Taïeb S et al. IRM des cancers de l’endomètre : apports et limites. La lettre du gynécologue, 278 : 19-23. ❏ Cancer du col de l’utérus et papillomavirus (HPV) Les cancers du col utérin HPV négatif dont on estimait la fréquence il y a quelques années à environ 15 % n’existent probablement pas. On considère, en effet, actuellement cet agent comme une condition nécessaire au développement de cette affection. Fort heureusement (la fréquence du portage de ce virus dans une population tout-venant soumise au dépistage est de l’ordre de 15 %), il ne s’agit pas d’une condition suffisante ! Les travaux comparant la prévalence de l’HPV et l’incidence du cancer du col de l’utérus (le risque qu’une femme développe un cancer du col utérin au cours de sa vie est estimé à 1,2 %) révèlent qu’au maximum 3% des patientes HPV positif développeront un cancer du col de l’utérus. Boulanger JC. Intérêt et indications du typage viral dans les dysplasies cervicales. La lettre du gynécologue, 278 : 10-2. ❏ Cancer de l’endomètre : quelle surveillance ? ❏ Cancer du sein : nouvelle classification TNM Depuis le début de l’année, une nouvelle classification TNM des cancers du sein est employée. Parmi les modifications apportées, il est à noter que les patientes porteuses de ganglions sus-claviculaires ne sont plus aujourd’hui considérées comme “métastatiques”... et donc incurables. Ce qui n’est pas sans conséquence thérapeutique ! de Lafontan B, Mery E. Nouvelle classification TNM pour le cancer du sein applicable au 1er janvier 2003. La lettre du sénologue, 18 : 21-4. ❏ Grossesse et cancer du sein La surveillance des patientes ayant été traitées pour un cancer de l’endomètre repose avant tout sur l’examen clinique. La réalisation à titre systématique d’examens complémentaires (frottis vaginaux, radiographie thoracique) ne semblent pas avoir d’intérêt dans le dépistage des récidives. Quel doit être le rythme des consultations ? Chez les patientes n’ayant que des facteurs de bon pronostic (stade I, grade 1, cytologie péritonéale négative, atteinte myométriale absente ou minime, etc.), une surveillance tous les 6 mois pendant un an, puis tous les ans paraît suffisante. En revanche, chez les femmes présentant au moins un facteur pronostique péjoratif, des consultations plus fréquentes (tous les 4 mois pendant un an, puis tous les 6 mois pendant 3 ans, puis tous les ans) sont recommandées. Cette triste combinaison est certes rare (environ 200 cas par an en France) mais hélas possible, d’autant que l’âge au moment de la première grossesse tend à s’élever ! Voilà en outre l’occasion de rappeler qu’environ 10 % des cancers du sein surviennent chez des femmes de moins de 40 ans... Morice P et al. Surveillance des cancers de l’endomètre traités. La lettre du gynécologue, 278 : 24-5. Arnold-Richez F. Les fumeuses ont une fertilité moindre. Le Courrier des addictions, 4, 3 : 127. Bouteille C. De l’intérêt de l’examen clinique mammaire chez les femmes enceintes... La lettre du sénologue, 18 : 25-6. ❏ Tabac et fertilité Les femmes qui fument mettent en moyenne deux mois de plus que les non-fumeuses pour devenir enceintes... mais se retrouvent à égalité avec les abstinentes de tabac de toujours lorsqu’elles ont abandonné la cigarette un an avant la décision de concevoir un enfant. À tous nos lecteurs, à tous nos abonnés Correspondances en médecine vous souhaite un bel été et vous remercie de la fidélité de votre engagement. Bonnes lectures ensoleillées et rendez-vous dès la rentrée Le prochain numéro paraîtra en septembre Correspondances en médecine - n° 2, vol. IV - avril/mai/juin 2003 9