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Correspondances en médecine - n° 3-4, vol. II - 3eet 4etrimestres 2001
O
STÉOPOROSE ET RALOXIFÈNE EN PRATIQUE
Le raloxifène n’est pas le traitement de choix
des femmes récemment ménopausées (du fait
de son inefficacité sur les manifestations vaso-
motrices de la ménopause) et des patientes à
haut risque fracturaire fémoral (du fait de son
absence d’efficacité démontrée dans la préven-
tion des fractures du col du fémur).
Ce modulateur sélectif du récepteur des estro-
gènes (SERM) trouve en revanche des indica-
tions de choix dans la prévention de l’ostéopo-
rose vertébrale chez les femmes qui refusent
l’hormonothérapie, dont la mauvaise tolérance
endométriale (ou mammaire) rend difficile l’uti-
lisation de doses d’estrogènes suffisantes pour
un plein effet osseux, ou chez celles qui sont à
haut risque de cancer mammaire (mastopathies
complexes avec atypies, antécédents familiaux
de cancer du sein...).
Son efficacité sur le plan osseux (tant dans la
prévention que dans le traitement de l’ostéopo-
rose vertébrale), sa facilité d’utilisation et sa
très bonne tolérance générale et gynécolo-
gique, représentent en outre des arguments en
faveur de sa prescription chez les femmes plus
âgées, à distance de la ménopause (lorsque le
contrôle des manifestations climatériques n’est
plus au premier plan) ou en relais d’un traite-
ment hormonal substitutif, lorsqu’il est néces-
saire de maintenir la protection osseuse, mais
qu’il existe une crainte d’augmentation du
risque mammaire.
F. T rémollières et C. Ribot. Place du raloxifène dans la
prévention de l’ostéoporose postménopausique. La Lettre
du Gynécologue, 258 : 23-4.
C
ANCERS APRÈS CANCER DU SEIN
Globalement, environ 10 % des femmes
atteintes d’un cancer du sein développeront un
second cancer primitif au cours de leur vie.
Dans la moitié des cas, ces derniers survien-
nent sur le sein controlatéral ; ce qui revient à
dire que le risque de survenue d’un cancer du
sein controlatéral chez les patientes atteintes
d’un cancer du sein est 2 à 5 fois plus élevé que
celui chez les femmes, dans la population géné-
rale, d’avoir un premier cancer du sein !
Chez les patientes atteintes d’un cancer du
sein, le risque de survenue d’un cancer endo-
métrial, colorectal ou ovarien (cancers dits “épi-
démiologiquement liés”) est en outre plus
élevé... et d’autres localisations sont rappor-
tées, comme la thyroïde, le mélanome, voire les
glandes salivaires.
À noter enfin, pour clore ce chapitre “noir”, que
certains seconds cancers peuvent être d’origine
iatrogène : des cas de cancers de l’endomètre,
de leucémies, de LMNH, de cancers du pou-
mon, des tissus conjonctifs et du rein peuvent
être attribués au traitement du cancer initial...
C. Noguès. Les seconds cancers après cancer du sein. La
Lettre du Sénologue, 11 : 36-37.
Quelques brèves...
Gynécologie - Obstétrique
!Fausses couches spontanées à
répétition
En dépit d’un bilan complet, aucune étiologie
n’est retrouvée dans environ 50 % des
fausses couches spontanées à répétition ;
la simple malchance (le “hasard”) expliquerait
la moitié de ces cas ; pour les autres,
des facteurs psychologiques ont été
incriminés, ou des étiologies encore
inconnues à ce jour...
S. Fridmann. Le premier trimestre de la grossesse.
La Lettre du Gynécologue, 257 : 6-13.
!Indications du conseil génétique
Un conseil génétique doit être proposé : aux
couples parentaux consanguins (unions entre
cousins germains) ; en cas d’antécédents
d’enfant porteur d’une maladie grave, de
mort fœtale inexpliquée ou d’interruption
médicale de grossesse ; ou s’il existe une
pathologie génétique grave chez les
ascendants ou les collatéraux. En théorie, ce
dernier devrait se dérouler avant la
conception ; dans la pratique, c’est loin
d’être toujours le cas !
PUB PAGE 12
EVISTA
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Correspondances en médecine - n° 3-4, vol. II - 3eet 4etrimestres 2001
S. Fridmann. Le premier trimestre de la grossesse.
La Lettre du Gynécologue, 257 : 6-13.
!Infection et prématurité
Environ la moitié des accouchements
prématurés (40 à 60 %... voire 80 %
si l’on ne considère que les accouchements
survenus avant 30 SA) seraient directement
ou indirectement liées à une infection. Parmi
les germes incriminés, certains le sont
de manière formelle (streptocoque B,
gonocoque, tréponème mâle, Bacteroïdes,
Gardnerella vaginalis), d’autres “suspectés”
(Escherichia coli, Trichomonas vaginalis,
Ureaplasma urealyticum, Mycoplasma
hominis, Chlamydia trachomatis).
F. Goffinet. Nouveaux marqueurs infectieux
du risque d’accouchement prématuré :
la vaginose bactérienne et les cytokines.
La Lettre du Gynécologue, 257 : 20-3.
!Pas d’épisiotomie... systématique !
Plusieurs travaux remettent en cause
la légitimité des larges indications
de l’épisiotomie : celle-ci ne serait justifiée
que dans 30 % des accouchements.
C. d’Ercole. L’épisiotomie protège-t-elle le périnée ?
La Lettre du Gynécologue, 257 : 31-4.
!THS et cancer du sein
Aucune étude concernant la relation
entre traitement hormonal substitutif (THS)
de la ménopause et cancer du sein n’atteint
un risque relatif significatif. Toutes ces études,
qui ne sont quasiment jamais randomisées
et comportent de nombreux biais,
sont à reléguer au rang de spéculations.
Voilà qui a au moins le mérite d’être clair !
D’après la communication de C. Jamin.
14es Journées pyrénéennes de gynécologie.
La Lettre du Gynécologue, 257 (suppl.).
!Remuez-vous !
Chez les femmes ménopausées, la pratique
régulière (3 à 4 séances hebdomadaires de
30 minutes chacune) d’une activité physique
impliquant une “mise en charge” (marche
rapide, course à pied, exercices de
musculation...) permet de prévenir, voire
d’inverser d’au moins 1 % par an, la perte
osseuse liée au vieillissement, et ce à la fois
au niveau vertébral et du col fémoral.
M. Duclos. Activité physique et ménopause.
La Lettre du Gynécologue, 258 : 25-6.
!DHEA : parlons-en !
La très (trop) médiatique DHEA
(déhydroépiandrostérone) est considérée aux
États-Unis (où elle est en vente libre) comme
un “supplément diététique”... et non comme
une “hormone de jouvence” ! Il est en outre
important de savoir (afin d’en informer
nos malades) que, faute d’un recul suffisant,
les effets à long terme d’une prise prolongée
de DHEA restent inconnus, et que
les échantillons provenant d’outre-Atlantique
échappent à tout contrôle et n’offrent
par conséquent aucune garantie de qualité ;
certains ne contiennent même pas de DHEA !
H. Rozenbaum. Les alternatives au THS.
La Lettre du Gynécologue, 258 : 38-41.
!Aspirine et prééclampsie
Une récente méta-analyse portant sur plus
de 30 000 patientes vient clore le débat
qui s’était fait jour ces dernières années
sur l’utilité de l’aspirine dans la prévention
de la prééclampsie. À la question “l’aspirine
est-elle efficace dans cette indication” ? :
la réponse est “oui... sous réserve d’être
prescrite suffisamment tôt et à une dose
suffisante (au moins 100 mg/j)”.
P. Merviel et al. Les indications actuelles
de l’aspirine en obstétrique.
La Lettre du Gynécologue, 259 : 32-5.
!Ribavirine : mise en garde
Les femmes enceintes, dont les partenaires
atteints d’hépatite C sont traités par
ribavirine, doivent utiliser un préservatif afin
de minimiser la dissémination de cette
thérapeutique – tératogène – dans le vagin.
Y. Bacq. Hépatite C et grossesse : quoi de neuf en
l’an 2000 ? Gastroentérologie, 15, 2 : 42-4.
SR. Teleperformance Média Santé
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