La chimiothérapie des cancers bronchiques Chemotherapy in advanced non-small-cell lung cancers M

publicité
M
I
S
E
A
U
P
O
I
N
T
La chimiothérapie des cancers bronchiques
non à petites cellules de stade IV
Chemotherapy in advanced non-small-cell lung cancers
● B. Mennecier*, M. Perol**, E. Quoix*
Points forts
L’intérêt du traitement systémique par rapport au traitement symptomatique seul n’est actuellement plus discuté pour les
patients ayant un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) de stade IV.
● Le cisplatine reste à ce jour la drogue de référence, mais doit certainement être réservé en pratique aux patients de moins de
70 ans ayant un index de performance conservé.
● La meilleure combinaison reste à déterminer, car les essais de phase III ayant comparé les différents doublets cisplatine +
“drogue de nouvelle génération” n’ont pas permis de dégager une supériorité significative d’un doublet par rapport aux autres.
Seuls les profils de toxicité paraissaient quelque peu différents. Les triples associations n’apportent pas de gain d’efficacité
par rapport aux doublets.
● Les associations sans cisplatine sont faisables, mais leur véritable intérêt reste à préciser.
● La chimiothérapie de deuxième ligne est souvent rendue nécessaire. Elle a démontré son intérêt dans deux grands essais de
phase III, lorsqu’elle repose sur une monothérapie par docétaxel.
● IressaTM (ZD 1839), inhibiteur intracellulaire du récepteur de l’EGF, a démontré son intérêt chez les patients lourdement prétraités par chimiothérapie.
● Les chimiothérapies orales mériteraient certainement d’être plus largement étudiées, notamment en ce qui concerne l’amélioration de la qualité de vie que l’on pourrait en attendre.
Mots-clés : Cancer bronchique non à petites cellules - Stade IV - Chimiothérapie.
●
Main points
● Based on the results of two meta-analysis of all the randomized clinical trials comparing chemotherapy versus best supportive care, chemotherapy is now well accepted for stage IV non-small-cell lung cancer (NSCLC) patients.
● Cisplatinum-based chemotherapy is currently considered to be the standard first line but is probably appropriate only for
patients aged less than 70 and with a good performance status.
● The “best” platinum-based regimen is not well defined.
● Combinations without platinum are feasible and showed a considerable activity but their interest still has to be better defined.
● Second-line chemotherapy is currently also accepted in selected stage IV NSCLC patients and, at this time, single-agent docetaxel
should remain the gold standard.
● IressaTM (ZD 1839) demonstrated encouraging results in heavily pretreated patients.
● Oral chemotherapy should be investigated further in an attempt to improve the quality of life for stage IV NSCLC patients.
Keywords: Non-small-cell lung cancer - Stage IV - Chemotherapy.
L
es cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC)
de stade IV, c’est-à-dire métastatiques au moment du diagnostic (1), sont très fréquents, puisqu’ils représentent en
* Service de pneumologie Lyautey, CHU de Strasbourg.
** Service de pneumologie, hôpital de la Croix-Rousse, Lyon.
La Lettre du Pneumologue - VII - no 1 - janvier-février 2004
France environ 43 % des CBNPC pris en charge dans les hôpitaux
généraux (2).
Le traitement de choix consiste en général en une chimiothérapie.
Son intérêt a en effet été clairement démontré en termes de survie
dans deux grandes méta-analyses (3, 4), des essais comparant une
7
M
I
S
E
A
chimiothérapie au traitement symptomatique seul. Lorsqu’elle
contient du platine, la chimiothérapie permet d’augmenter le taux
de survie à un an de 10 % (4) par rapport au traitement symptomatique seul. Par ailleurs, elle permet d’améliorer significativement la qualité de vie des patients répondeurs, notamment du fait
de la disparition de certains symptômes liés à la maladie (5, 6).
Toutefois, le choix des drogues et la meilleure façon de les administrer doivent prendre en compte différents paramètres. D’une part,
parce que, très souvent, en pratique clinique courante, les patients
ayant un stade IV présentent par ailleurs des comorbidités importantes ou un index de performance altéré, qui peuvent contreindiquer certaines drogues, voire orienter les objectifs thérapeutiques uniquement dans le sens d’une meilleure qualité de vie. D’autre
part, parce que, à l’inverse, certains patients, en dépit de l’extension de la maladie, gardent un excellent état général (sans perte de
poids majeure ou autre facteur de mauvais pronostic) et peuvent
très certainement tirer un bénéfice de traitements plus agressifs.
Enfin, certaines situations plus rares requièrent une réflexion pluridisciplinaire. C’est le cas, par exemple, des métastases uniques,
cérébrales ou surrénaliennes, d’un CBNPC résécable par ailleurs.
Le développement récent des thérapeutiques ciblées ou modulatrices
de la réponse cellulaire permettra peut-être d’améliorer notre prise
en charge de ces patients, dont le pronostic reste très péjoratif.
LES AGENTS ACTIFS
Parmi ce qu’il est convenu d’appeler les “anciennes drogues”, peu
ont permis d’obtenir des taux de réponses supérieurs ou égaux à
15 % en monothérapie, taux retenu comme étant le témoin d’une
efficacité dans le CBNPC. Il s’agit du cisplatine, de la vindésine,
de la vinblastine, de l’étoposide, de l’ifosfamide et de la mitomycine (7). Dans les études de phase II concernant les “nouvelles
drogues”, en revanche, les taux de réponses semblent plus intéressants, puisqu’ils avoisinent les 30 % pour la vinorelbine, la
gemcitabine et les taxanes. Ces drogues permettent également
d’obtenir un bénéfice en termes de survie (parfois également en
termes de qualité de vie) dans des études de phase III comparant
une monothérapie aux soins palliatifs, cela pour le paclitaxel, le
docétaxel (6), et la vinorelbine (8) chez les sujets âgés. En
revanche, la gemcitabine (9) n’a pas démontré l’obtention d’un
bénéfice de survie dans le seul essai où elle a été comparée aux
soins palliatifs (probablement en raison d’un cross over significatif entre les deux bras), mais elle a amélioré la qualité de vie des
patients traités.
LES ASSOCIATIONS À BASE DE CISPLATINE
Le cisplatine (CDDP) reste à ce jour la drogue de référence dans
le CBNPC. Dans la plupart des études qui ont comparé une monothérapie à une association à base de platine, les taux de réponses
se révélaient supérieurs dans le bras contenant le platine (10-19)
(tableau I), sans toutefois que cela soit forcément associé à une
meilleure survie (10, 17, 19).
D’autres études se sont attachées à tester l’adjonction d’un agent au
cisplatine. Là encore, les taux de réponses obtenus avec la bithérapie sont constamment supérieurs à ceux obtenus avec une mono8
U
P
O
I
N
T
thérapie par platine (20-26) (tableau II), mais la survie n’est pas
forcément améliorée (23-25).
Il paraît clair actuellement que ces associations doivent être réservées aux patients en bon état général, car les patients de PS ≥ 2
ne semblent pas tirer de bénéfice de l’administration du cisplatine (27, 28).
La dose de CDDP à utiliser chez les patients en PS 0-1 reste également sujette à caution. Il n’y a pas d’argument à l’heure actuelle
pour préconiser l’administration de fortes doses dans les stades IV
(29), mais, à l’inverse, des doses trop faibles, de l’ordre de 5060 mg/m2/cycle, sont certainement insuffisantes (30). Aujourd’hui,
il est recommandé, dans les Standards, Options, Recommandations (31), d’utiliser des posologies supérieures ou égales à
70 mg/m2/cycle.
Enfin, la drogue à associer au platine pour obtenir les meilleurs résultats reste à déterminer. Les études de phase III publiées récemment
ont du mal à démontrer une supériorité nette d’une association par
rapport à une autre. Une étude a comparé trois schémas, CDDPdocétaxel, CDDP-vinorelbine et carboplatine-docétaxel (32), avec
plus de 400 patients par bras. L’efficacité paraît meilleure dans le bras
CDDP-docétaxel que dans le bras CDDP-vinorelbine, avec des
taux de réponses respectivement à 31,6 % et 24,5 % (p = 0,029)
et une survie à 2 ans à 21 % et 14 % (p = 0,044). Un gain significatif sur certains items des échelles de qualité de vie ou de symptomatologie est également obtenu dans le bras CDDP-docétaxel.
Il faut noter qu’il s’agit de l’étude conduite sur le plus grand effectif, donc la plus susceptible de mettre en évidence une faible différence de survie, et qu’un tiers des patients étaient atteints de CBNPC
de stade IIIB, population pour laquelle il est probablement plus
facile de démontrer un écart de taux de réponses ou de survie que
pour les stades métastatiques. Néanmoins, dans cette étude, le
bras de référence était l’association cisplatine-vinorelbine et, du
fait de ce schéma statistique, la différence en termes de survie
n’est pas significative.
Une autre étude de phase III, elle aussi publiée très récemment,
a comparé trois schémas de traitement (CDDP-gemcitabine,
CDDP-paclitaxel et carboplatine-paclitaxel) à CDDP-docétaxel
(bras de référence), chez 1 207 patients de stades IIIB/IV (28).
Aucune de ces associations n’a démontré de supériorité par rapport aux autres, tant en ce qui concerne les taux de réponses qu’en
ce qui concerne la survie globale. La seule différence concernait
le temps jusqu’à progression, qui paraissait meilleur dans le bras
CDDP-gemcitabine (4,2 mois ; p = 0,001). L’absence de prise en
compte des traitements de seconde ligne a pu contribuer à masquer un éventuel bénéfice en termes de survie. Enfin, deux autres
études de phase III ont récemment comparé CDDP-vinorelbine
versus carboplatine-paclitaxel (33) et CDDP-vinorelbine versus
CDDP-gemcitabine versus carboplatine-paclitaxel (34). Là encore,
aucun doublet n’a démontré de supériorité. L’absence de modification sensible quant à la survie impose de disposer d’autres
critères de jugement, comme la survie sans progression ou l’étude
de la qualité de vie des patients sous traitement.
Globalement, ces études montrent, avec les cytostatiques de “nouvelle génération”, un progrès de faible amplitude pour la survie
des patients atteints de CBNPC au stade métastatique conservant
un bon état général, avec une médiane de survie de l’ordre de 8 mois
La Lettre du Pneumologue - Volume VII - no 1 - janvier-février 2004
et une survie à un an de 35 %, soit environ 10 % de plus que la survie enregistrée dans la méta-analyse (4), celle-ci ayant porté sur
des essais plus anciens, probablement moins sélectifs dans les
critères d’inclusion, mais comportant une proportion importante
de stades IIIB. Ces derniers peuvent aujourd’hui bénéficier de
traitements comportant une association chimio-radiothérapie et
ne sont donc, en règle générale, plus inclus dans les essais thé-
rapeutiques actuels, qui ne concernent que les patients de stade
IIIB avec pleurésie et/ou péricardite, ou les stades IV.
Le meilleur schéma reste donc à déterminer, même si l’ECOG a
retenu l’association carboplatine-paclitaxel comme “bras standard”
pour ses prochaines études (28), compte tenu du plus faible taux
d’effets indésirables observé avec cette association qu’avec les
autres doublets.
Tableau I. Comparaison des cytostatiques versus cytotoxiques + sel de platine (études de phase III).
Auteur
Nombre
de patients
Traitement
Taux
de réponses
Médiane
de survie
Depierre (10)
250
Vinorelbine
Vinorelbine + cisplatine
16 %
43 %*
32 sem.
33 sem.
Le Chevalier (11)
612
Vinorelbine
Vinorelbine + cisplatine
14 %
30 %*
31 sem.
40 sem.*
Georgoulias (12)
308
Docétaxel
Docétaxel + cisplatine
20 %
36 %*
8 mois
10 mois
Lilenbaum (13)
561
Paclitaxel
Paclitaxel + carboplatine
17 %
29 %*
6,7 mois
8,8 mois*
Sederholm (14)
334
Gemcitabine
Gemcitabine + carboplatine
11,5 %
29,6 %*
9 mois
10 mois*
Masuda (15)
265
Irinotécan
Irinotécan + cisplatine
20,5 %
43,3 %*
47,1 sem.
51,7 sem.
Elliot (16)
105
Vindésine
Vindésine + cisplatine
7%
33 %
4 sem.
11 sem.*
Rosso (17)
193
VP16
VP16 + cisplatine
7%
26 %
24 sem.
32 sem.
Splinter (18)
225
Téniposide
Téniposide + cisplatine
6%
22 %
5,8 mois
7,2 mois*
Einhorn (19)
124
Vindésine
Vindésine + cisplatine
Vindésine + cisplatine + mitomycine
14 %
27 %
20 %
18 sem.
26 sem.
17 sem.
* p < 0,05.
Tableau II. Comparaison cisplatine + cytostatique versus cisplatine (études de phase III).
Auteur
Étude
Taux de réponses
Survie à un an
ou médiane de survie
Wozniak (20)
Cisplatine + vinorelbine
Cisplatine
26 %*
12 %
36 %*
20 %
Sandler (21)
Cisplatine + gemcitabine
Cisplatine
30 %*
11 %
39 %*
28 %
Von Pawel (22)
Cisplatine + tirapazamine
Cisplatine
27,5 %*
13,7 %
33 %*
22 %
Gatzemeier (23)
Cisplatine (80 mg/m2) + paclitaxel
Cisplatine (100 mg/m2)
26 %*
17 %
30 %
36 %
Kawahara (24)
Cisplatine
Cisplatine + vindésine
12 %
29 %
9 mois
10 mois
Klastersky (25)
Cisplatine
Cisplatine + étoposide
13 %
26 %
6 mois
5,1 mois
Crino (26)
Cisplatine
Cisplatine + étoposide
4%
30 %
4,2 mois
8,1 mois*
* p < 0,05.
La Lettre du Pneumologue - Volume VII - no 1 - janvier-février 2004
9
M
I
S
E
A
LES ASSOCIATIONS SANS CISPLATINE
Compte tenu de ses contre-indications et de ses effets secondaires,
le cisplatine n’est pas utilisable chez tous les patients. Il est possible de le remplacer par du carboplatine en association avec certaines “nouvelles drogues”, ce qui permet d’obtenir, à considérer
les études récentes, de très bons taux de réponses (28, 32, 35),
qui sont même comparables aux schémas à base de cisplatine,
avec, dans les études de Schiller et de Fossella (28, 32), une meilleure tolérance. L’équivalence d’activité entre le carboplatine et le
cisplatine dans les CBNPC n’est toutefois probablement pas exacte,
comme semble le démontrer l’étude publiée par Rosell et al., qui
a comparé carboplatine-paclitaxel et cisplatine-paclitaxel (36).
Cependant, au vu des résultats discordants de la littérature, l’éventualité d’une infériorité du carboplatine paraît ne pas compromettre
significativement les chances de survie pour les patients atteints
au stade métastatique. À ce titre, l’association carboplatine-paclitaxel, la plus largement validée dans cette indication, bénéficie
d’un index thérapeutique favorable, hormis pour la neurotoxicité
périphérique liée à la dose cumulative du paclitaxel.
Des associations sans dérivés du platine ont également été évaluées. Une étude publiée très récemment par Gridelli et al. (37)
a comparé gemcitabine + vinorelbine versus CDDP + gemcitabine versus CDDP + vinorelbine chez 501 patients de stade
IIIB/IV âgés de moins de 70 ans. La survie paraît meilleure dans
les bras contenant du platine, sans toutefois atteindre le seuil de
significativité. Le bras sans platine est pourvoyeur de moindres
toxicités, mais il n’améliore pas la qualité de vie globale de façon
significative.
L’association gemcitabine-paclitaxel semble donner des résultats équivalents, en termes de taux de réponses et de survie, à ceux
du schéma “classique” de carboplatine-paclitaxel (38). Néanmoins,
lorsque cette association est comparée à paclitaxel-CDDP et à
gemcitabine-CDDP (39), les taux de réponses paraissent effectivement similaires, mais les survies sans progression et globale ont
une tendance statistique à être moins bonnes dans le bras sans platine. L’association gemcitabine-docétaxel a également fait l’objet
d’une étude de phase III en première ligne, avec couverture par
facteurs de croissance hématopoïétique (40). Cette étude n’a pas
montré de différence entre cette association et le bras de référence (CDDP-docétaxel) en termes de taux de réponses, de survie
sans progression et de survie globale.
En pratique, les associations sans platine sont faisables, mais leur
véritable intérêt reste à démontrer, et il est nécessaire de disposer d’études confirmatives pour pouvoir affirmer que ces combinaisons sont équivalentes, en termes de survie, aux associations
de référence à base de platine.
PLACE DES ASSOCIATIONS TRIPLES
Malgré certaines études préliminaires encourageantes, mais
conduites sur des effectifs assez limités (41), l’association à un sel
de platine de deux autres cytostatiques actifs, souvent un taxane
et la gemcitabine, ou bien la gemcitabine et la vinorelbine, ne semble
pas accroître significativement l’activité de la chimiothérapie,
mais elle augmente singulièrement la toxicité (42). Les bithérapies
10
U
P
O
I
N
T
fondées sur un sel de platine associé à une drogue active demeurent
donc, à l’heure actuelle, le traitement de référence des CBNPC
de stade avancé ou métastatique.
DURÉE OPTIMALE DE LA CHIMIOTHÉRAPIE
DE PREMIÈRE LIGNE
Deux essais récents (43, 44) ont comparé l’administration d’un
nombre fixe de cycles de chimiothérapie (3 ou 4 cycles, avec possibilité de reprise d’une chimiothérapie de seconde ligne en cas
de réévolution) avec la poursuite de la même chimiothérapie
jusqu’à l’apparition d’une progression de la maladie. Dans les
deux cas, la poursuite systématique de la chimiothérapie est associée à une plus grande toxicité et à une altération de certains paramètres de qualité de vie (44), sans bénéfice en termes de taux de
réponses ou de survie. Ainsi, il peut être recommandé de ne pas
dépasser quatre cycles de chimiothérapie en première ligne dès
lors que la réponse maximale au traitement semble être obtenue.
CAS PARTICULIERS DES SUJETS AYANT UN INDEX
DE PERFORMANCE ALTÉRÉ ET DES SUJETS ÂGÉS
Le traitement optimal des patients atteints de CBNPC métastatique avec un état général altéré n’est pas standardisé. Il n’est pas
certain que le bénéfice en termes de survie mis en évidence par la
méta-analyse (4) puisse s’appliquer à cette population particulière
de patients, et l’analyse de phases III récentes (27, 28) confirme que
les patients dont le performance status (PS) est supérieur à 1 ne
tirent aucun bénéfice des traitements à base de cisplatine. Les
données concernant ces patients inclus dans l’essai de Le Chevalier et al. (45), qui a comparé le schéma cisplatine-vinorelbine
(avec une dose élevée de cisplatine) et la monothérapie par vinorelbine, montrent une survie identique dans les deux bras, avec une
toxicité moindre pour les patients traités par monothérapie. Ces
données justifient le traitement des patients de PS 2 par une monothérapie active ; néanmoins, les résultats récents de l’étude
CALGB 9730 (13) montrent que le bénéfice en termes de survie
obtenu avec la bithérapie carboplatine-paclitaxel par rapport à la
monothérapie par paclitaxel se maintient dans le sous-groupe des
patients de PS 2. De même, les associations paclitaxel-gemcitabine
et paclitaxel-carboplatine semblent bien tolérées chez les patients
de PS 2 dans l’étude de Kosmidis et al. (38). Il est donc possible, chez
certains patients, d’utiliser une bithérapie adaptée ; la place des associations sans sels de platine mérite notamment d’être précisée chez
ce type de patients, qui sont progressivement exclus des essais
thérapeutiques de première ligne comportant du cisplatine.
L’allongement de l’espérance de vie dans les pays occidentaux,
associée à l’évolution de l’épidémiologie du cancer bronchique,
est responsable d’une importante augmentation de ce cancer chez
les sujets âgés. L’utilisation d’une chimiothérapie à base de cisplatine chez le sujet de plus de 70 ans paraît possible au vu des données de la littérature, mais celles-ci doivent être interprétées avec
précaution dans la mesure où les patients âgés inclus dans les essais
thérapeutiques sont manifestement sélectionnés et non représentatifs de la population générale. Chez des patients en excellent état
général et sans un nombre excessif de comorbidités, l’efficacité
La Lettre du Pneumologue - Volume VII - no 1 - janvier-février 2004
en termes de réponse et de gain de survie d’une chimiothérapie à
base de cisplatine est identique à celle obtenue chez des patients
plus jeunes, au prix cependant d’une toxicité hématologique accrue
(46). L’analyse rétrospective de deux essais coopératifs du SWOG
(47) montre cependant que les arrêts thérapeutiques pour toxicité
sont significativement plus fréquents avec le schéma cisplatinevinorelbine qu’en employant l’association carboplatine-paclitaxel.
Il semble donc plus raisonnable d’utiliser, chez des patients âgés
de plus de 70 ans ayant un état général conservé, une association
comportant du carboplatine plutôt que du cisplatine, en tenant compte
de la majoration prévisible de la toxicité hématologique. Le doublet gemcitabine-vinorelbine, évalué chez le sujet âgé, apporte
des résultats discordants selon les études (48, 49), mais il semble
que cette association majore la toxicité sans améliorer les résultats
observés lorsque les drogues sont utilisées en monothérapie (49).
Le standard thérapeutique demeure la monothérapie par la vinorelbine, qui a montré sa supériorité par rapport aux soins palliatifs seuls (8), sans bénéfice évident d’une association avec la gemcitabine (49).
carboplatine + paclitaxel (57) ou CDDP + gemcitabine (58) à ces
mêmes combinaisons associées à du gefitinib se sont montrés
décevants.
LES CHIMIOTHÉRAPIES ORALES
Plusieurs drogues administrées per os ont été évaluées dans le
CBNPC. Certaines, comme l’UFT® (tégafur-uracile), sont très utilisées dans d’autres pays, notamment au Japon, où les résultats
des études sur son utilisation en postopératoire sont très séduisants (59), mais toutes ces drogues n’ont pas l’autorisation de mise
sur le marché en France. D’autres, comme le satraplatine (analogue
oral du platine), sont encore en cours de développement, mais
semblent prometteuses (60). En pratique, en France et à l’heure
actuelle, seuls l’étoposide et la vinorelbine sont utilisables. L’efficacité de cette dernière en monothérapie semble comparable à celle
de la forme intraveineuse (61). Le principal intérêt de l’étoposide
et de la vinorelbine est d’éviter les hospitalisations prolongées ou
itératives, dans des schémas d’association avec le platine.
LA CHIMIOTHÉRAPIE DE DEUXIÈME LIGNE
CONCLUSION
La majorité des patients traités en première ligne sera confrontée
à une progression de la maladie, que ce soit au cours du traitement
de première ligne (réfractaires) ou après une période sans traitement
(sensibles). Il n’est pas démontré que la réponse à une première
ligne influence les résultats d’une seconde ligne. Deux essais de
phase III (50, 51) ont permis de démontrer l’intérêt du docétaxel
administré en monothérapie à la posologie de 75 mg/m2 toutes
les trois semaines, comparativement aux soins palliatifs (50) ou
à une monothérapie par vinorelbine ou ifosfamide (51). L’intérêt
en termes de qualité de vie, malgré un taux de réponses objectives
faible, est important, probablement en raison des stabilisations
tumorales induites par le docétaxel. Le docétaxel administré à
75 mg/m2 est alors devenu la drogue de référence en deuxième
ligne. Néanmoins, l’analyse rétrospective des patients inclus dans
ces deux études a montré que les patients ayant une perte de poids
supérieure à 10 %, un taux de LDH augmenté, des métastases
hépatiques ou une extension métastatique dans plusieurs organes
ne tiraient aucun bénéfice de la chimiothérapie de deuxième ligne.
En revanche, l’âge, le PS ou la réponse à la chimiothérapie à base
de platine ne constituaient pas des facteurs pronostiques (52).
L’association de gemcitabine au docétaxel en deuxième ligne permet d’augmenter les taux de réponses, sans toutefois améliorer la
survie et au prix d’une toxicité nettement supérieure (53).
Très récemment, une étude de phase III concernant 571 patients
a comparé le pemetrexed au docétaxel en deuxième ligne (54).
L’efficacité des deux schémas paraissait comparable et la tolérance
meilleure dans le bras pemetrexed.
Enfin, le gefitinib, ou IressaTM (ZD 1839), inhibiteur intracellulaire du récepteur à l’EGF, a montré son efficacité chez les sujets
lourdement prétraités (55). Pallis et al. rapportent, à partir de leur
expérience personnelle, 3 % de réponses partielles et 29 % de stabilisation sur une population de 31 patients antérieurement traités
par CDDP, puis par taxanes (56). Cette indication reste la meilleure,
puisque les essais de phase III de première ligne ayant comparé
Le traitement systémique des formes métastatiques de CBNPC
n’est actuellement plus discuté depuis les méta-analyses des essais
ayant comparé la chimiothérapie au traitement purement symptomatique. Si le cisplatine reste, à l’heure actuelle, la molécule de
référence pour les patients de moins de 70 ans avec un index de
performance conservé, il n’existe pas, en revanche, d’association
standard. De nombreux essais de phase II ont permis d’identifier
des agents efficaces, mais les essais de phase III n’ont pas permis
de dégager une supériorité d’efficacité nette d’une association
par rapport à une autre. Seuls les profils de toxicité paraissaient
différents. Chez le sujet âgé, une monothérapie sans cisplatine
semble préférable, mais certaines associations telles que carboplatine + paclitaxel peuvent également être discutées.
Enfin, d’autres essais sont nécessaires afin de mieux préciser la
place et l’intérêt des chimiothérapies administrées par voie orale
■
et des thérapeutiques dites ciblées.
La Lettre du Pneumologue - Volume VII - no 1 - janvier-février 2004
R
É
F
É
R
E
N
C
E
S
B
I
B
L
I
O
G
R
A
P
H
I
Q
U
E
S
1. Mountain CF. Revisions in the international system for staging lung cancer.
Chest 1997 ; 111 (6) : 1710-7.
2. Blanchon F, Grivaux T, Collon T et al. Épidémiologie du cancer bron-
chique primitif pris en charge dans les CHG francais. Rev Mal Respir 2002 ;
19 : 727-34.
3. Souquet PJ, Chauvin F, Boissel JP et al. Polychemotherapy in advanced
non-small-cell lung cancer : a meta-analysis. Lancet 1993 ; 342 (8862) : 19-21.
4. Chemotherapy in non-small-cell lung cancer : a meta-analysis using updated
data on individual patients from 52 randomised clinical trials. Non-Small-Cell
Lung Cancer Collaborative Group. Br Med J 1995 ; 311 (7010) : 899-909.
5. Helsing M, Bergman B, Thaning L, Hero U. Quality of life and survival in
patients with advanced non-small-cell lung cancer receiving supportive care
plus chemotherapy with carboplatin and etoposide or supportive care only. A
multicentre randomised phase III trial. Joint Lung Cancer Study Group. Eur J
Cancer 1998 ; 34 (7) : 1036-44.
6. Roszkowski K, Pluzanska A, Krzakowski M et al. A multicenter, randomized,
phase III study of docetaxel plus best supportive care versus best supportive care
in chemotherapy-naive patients with metastatic or non-resectable localized
non-small-cell lung cancer (NSCLC). Lung Cancer 2000 ; 27 (3) : 145-57.
11
M
I
S
E
A
U
P
O
I
N
T
7. Kris M, Cohen E, Gralla R. An analysis of 134 phase II trials in non-small-
26. Crino L, Tonato M, Darwish S et al. A randomized trial of three cisplatin-
cell lung cancer. Lung Cancer 1986 ; 2 : 119.
8. Gridelli C. The ELVIS trial : a phase III study of single-agent vinorelbine as
first-line treatment in elderly patients with advanced non-small-cell lung cancer.
Elderly Lung Cancer Vinorelbine Italian Study. Oncologist 2001 ; 6
(suppl. 1) : 4-7.
9. Anderson H, Hopwood P, Stephens RJ et al. Gemcitabine plus best supportive
care (BSC) vs BSC in inoperable non-small-cell lung cancer. A randomized
trial with quality of life as the primary outcome. UK NSCLC Gemcitabine
Group. Non-Small-Cell Lung Cancer. Br J Cancer 2000 ; 83 (4) : 447-53.
10. Depierre A, Chastang C, Quoix E et al. Vinorelbine versus vinorelbine
plus cisplatin in advanced non-small-cell lung cancer : a randomized trial.
Ann Oncol 1994 ; 5(1) : 37-42.
11. Le Chevalier T, Brisgand D, Douillard J et al. Randomized study of vinorelbine and cisplatin versus vindesine and cisplatin versus vinorelbine alone in
advanced non-small-cell lung cancer : results of a European multicenter trial
including 612 patients. J Clin Oncol 1994 ; 12 : 360-7.
12. Georgoulias V, Ardavanis A, Agelidou M et al. Preliminary analysis of a
multicenter phase III trial comparing docetaxel versus docetaxel/cisplatin in
patients with inoperable advanced and metastatic non-small-cell lung cancer.
Proc ASCO 2002 ; 21 : A1163.
13. Lilenbaum R, Herndon J, List M et al. Single agent versus combination
chemotherapy in advanced non-small-cell lung cancer : a CALGB randomized
trial of efficacy, quality of life and cost effectiveness. Proc ASCO 2002 ; 21 : A2.
14. Sederholm C. Gemcitabine compared with gemcitabine plus carboplatine
in advanced non-small-cell lung cancer : a phase III study by the Swedish
Lung Cancer Study Group (SLUSG). Proc ASCO 2002 ; 21 : A1162.
15. Masuda N, Fukuoka M, Negoro S et al. Randomized trial comparing cisplatin (CDDP) and irinotecan (CPT-11) versus CDDP and vindesine versus
CPT-11 alone in advanced non-small-cell-lung cancer : a multicenter phase
III study. Proc ASCO 1999 ; 18 : A459.
16. Elliot J, Ahmedzei S, Hole D et al. Vindesine and cisplatin combination
chemotherapy compared with vindesine as a single agent in the management of
non-small-cell lung cancer : a randomized study. Eur J Cancer Clin Oncol 1984 ;
20 : 1025-32.
17. Rosso R, Salvati F, Ardizzoni A et al. Etoposide versus etoposide plus
high-dose cisplatin in the management of advanced non-small-cell lung cancer.
Results of a prospective randomized FONICAP trial. Italian Lung Cancer Task
Force. Cancer 1990 ; 66 (1) : 130-4.
18. Splinter TA, Sahmoud T, Festen J et al. Two schedules of teniposide with
or without cisplatin in advanced non-small-cell-lung cancer : a randomized
study of the European Organization for Research and Treatment of Cancer
Lung Cancer Cooperative Group. J Clin Oncol 1996 ; 14 (1) : 127-34.
19. Einhorn L, Loehrer P, Williams S et al. Random prospective study of vindesine versus vindesine plus high-dose cisplatin versus vindesine plus cisplatin
plus mitomycin C in advanced non-small-cell lung cancer. J Clin Oncol 1986 ;
4 : 1037-43.
20. Wozniak AJ, Crowley JJ, Balcerzak SP et al. Randomized trial comparing
cisplatin with cisplatin plus vinorelbine in the treatment of advanced nonsmall-cell lung cancer : a Southwest Oncology Group study. J Clin Oncol
1998 ; 16 (7) : 2459-65.
21. Sandler AB, Nemunaitis J, Denham C et al. Phase III trial of gemcitabine
plus cisplatin versus cisplatin alone in patients with locally advanced or
metastatic non-small-cell lung cancer. J Clin Oncol 2000 ; 18 (1) : 122-30.
22. von Pawel J, von Roemeling R, Gatzemeier U et al. Tirapazamine plus
cisplatin versus cisplatin in advanced non-small-cell lung cancer : a report of
the international CATAPULT I study group. Cisplatin and tirapazamine in
subjects with advanced previously untreated non-small-cell lung tumors. J Clin
Oncol 2000 ; 18 (6) : 1351-9.
23. Gatzemeier U, von Pawel J, Gottfried M et al. Phase III comparative study
of high-dose cisplatin versus a combination of paclitaxel and cisplatin in patients
with advanced non-small-cell lung cancer. J Clin Oncol 2000 ; 18 (19) : 3390-9.
24. Kawahara M, Furuse K, Kodama N et al. A randomized study of cisplatin
versus cisplatin plus vindesine for non-small-cell lung carcinoma. Cancer
1991 ; 68 (4) : 714-9.
25. Klastersky J, Sculier J, Bureau G et al. Cisplatin versus cisplatin plus etoposide in the treatment of advanced non-small-cell lung cancer. J Clin Oncol
1989 ; 7 : 1087-92.
containing regimens in advanced non-small-cell lung cancer (NSCLC) : a study
of the Umbrian Lung Cancer Group. Cancer Chemother Pharmacol 1990 ; 26
(1) : 52-6.
27. Sweeney CJ, Zhu J, Sandler AB et al. Outcome of patients with a performance status of 2 in Eastern Cooperative Oncology Group Study E1594 : a
phase II trial in patients with metastatic non-small-cell lung carcinoma. Cancer
2001 ; 92 (10) : 2639-47.
28. Schiller JH, Harrington D, Belani CP et al. Comparison of four chemotherapy regimens for advanced non-small-cell lung cancer. N Engl J Med 2002 ;
346 (2) : 92-8.
29. Donnadieu N, Paesmans M, Sculier JP. Chemotherapy of non-small-cell
bronchial cancers. Meta-analysis of the literature as a function of the extent of
the disease. Rev Mal Respir 1991 ; 8 (2) : 197-204.
30. Klastersky J, Sculier JP, Ravez P et al. A randomized study comparing a high
and a standard dose of cisplatin in combination with etoposide in the treatment
of advanced non-small-cell lung carcinoma. J Clin Oncol 1986 ; 4 (12) : 1780-6.
31. SPLF et FNCLCC. Cancer bronchopulmonaire non à petites cellules.
John Libbey Eurotext Editor : Montrouge, 2000.
32. Fossella F, Pereira J, Von Pawel J et al. Randomized, multinational,
phase III study of docetaxel plus cisplatinum combinations versus vinorelbine
plus cisplatin for advanced non-small-cell lung cancer : the TAX 326 Study
Group. J Clin Oncol 2003 ; 21 : 3016-24.
33. Kelly K, Crowley J, Bunn PA Jr et al. Randomized phase III trial of paclitaxel plus carboplatin versus vinorelbine plus cisplatin in the treatment of
patients with advanced non-small-cell lung cancer : a Southwest Oncology
Group trial. J Clin Oncol 2001 ; 19 (13) : 3210-8.
34. Scagliotti GV, De Marinis F, Rinaldi M et al. Phase III randomized trial
comparing three platinum-based doublets in advanced non-small-cell lung
cancer. J Clin Oncol 2002 ; 20 (21) : 4285-91.
35. Kortsik C, Albrecht P, Elmer A. Gemcitabine and carboplatin in patients
with locally advanced or metastatic non-small-cell lung cancer : a prospective
phase II study. Lung Cancer 2003 ; 40 (1) : 85-90.
36. Rosell R, Gatzemeier U, Betticher DC et al. Phase III randomised trial
comparing paclitaxel/carboplatin with paclitaxel/cisplatin in patients with
advanced non-small-cell lung cancer : a cooperative multinational trial. Ann
Oncol 2002 ; 13 (10) : 1539-49.
37. Gridelli C, Gallo C, Shepherd F et al. Gemcitabine plus vinorelbine compared with cisplatin plus vinorelbine or cisplatin plus gemcitabine for advanced non-small cell-lung cancer : A phase III trial of the Italian GEMVIN
Investigators and the National Cancer Institute of Canada Clinical Trials
Group. J Clin Oncol 2003 ; 21 (16) : 3025-34.
38. Kosmidis P, Mylonakis N, Nicolaides C et al. Paclitaxel plus carboplatin
versus gemcitabine plus paclitaxel in advanced non-small-cell lung cancer : a
phase III randomized trial. J Clin Oncol 2002 ; 20 (17) : 3578-85.
39. Van Meerbeck J, Smitt E, Lianes P et al. A EORTC randomized phase III
trial of three chemotherapy regimens in advanced non-small-cell lung cancer.
Proc ASCO 2001 ; 20 : A 1228.
40. Georgoulias V, Papadakis E, Alexopoulos A et al. Platinium based and
non platinium based chemotherapy in advanced non-small cell lung cancer : a
randomized multicenter trial. Lancet 2001 ; 357 : 1478-84.
41. Comella P, Frasci G, Panza N et al. Randomized trial comparing cisplatin,
gemcitabine, and vinorelbine with either cisplatin and gemcitabine or cisplatin
and vinorelbine in advanced non-small-cell lung cancer : interim analysis of a
phase III trial of the Southern Italy Cooperative Oncology Group. J Clin
Oncol 2000 ; 18 : 1451-7.
42. Alberola V, Camps C, Provencia M, et al. Cisplatin/gemcitabine vs cisplatin/
gemcitabine/vinorelbine vs sequential doublets of gemcitabine/vinorelbine followed by ifosfamide/vinorelbine in advanced non-small-cell lung cancer : results of
a Spanish Lung Cancer Group phase III trial. Proc ASCO 2002 ; 21 : A 1229.
43. Socinski M, Schell M, Peterman A et al. Phase III trial comparing a defined
duration of therapy versus continuous therapy followed by second-line therapy in
advanced-stage IIIB/IV non-small-cell lung cancer. J Clin Oncol 2002 ; 20 :
1335-43.
44. Smith I, O’Brien M, Talbot D et al. Duration of chemotherapy in advanced non-small-cell lung cancer : a randomized trial of three versus six courses
of mitomycin, vinblastine and cisplatin. J Clin Oncol 2001 (19) : 1336-43.
45. Le Chevalier T, Brisgand D, Soria J et al. Prognostic analysis of survival in
the European randomized trial comparing navelbine versus navelbine-cisplatin
versus vindesine-cisplatin. Lung Cancer 2000 ; 29 (suppl. 2) : 82.
12
La Lettre du Pneumologue - Volume VII - no 1 - janvier-février 2004
46. Langer CJ, Manola J, Bernardo P et al. Cisplatin-based therapy for
54. Hanna N, Shepherd F, Rosell R et al. A phase III study of pemetrexed ver-
elderly patients with advanced non-small-cell lung cancer : implications of
Eastern Cooperative Oncology Group 5592, a randomized trial. J Nat Cancer
Inst 2002 ; 94 (3) : 173-81.
47. Kelly K, Giarrita S, Hayes S et al. Should older patients receive combination
chemotherapy for advanced stage non-small-cell lung cancer ? An analysis of
Southwest Oncology Group trials 9509 and 9308. Proc ASCO 2001 ; 20 : A1313.
48. Frasci G, Lorusso V, Panza N et al. Gemcitabine plus vinorelbine versus
vinorelbine alone in elderly patients with advanced non-small-cell lung cancer.
J Clin Oncol 2000 ; 18 (13) : 2529-36.
49. Gridelli C, Perrone F, Gallo C et al. Chemotherapy for elderly patients
with advanced non-small-cell lung cancer : the Multicenter Italian Lung Cancer
in the Elderly Study (MILES) phase III randomized trial. J Nat Cancer Inst
2003 ; 95 (5) : 362-72.
50. Shepherd FA, Dancey J, Ramlau R et al. Prospective randomized trial of
docetaxel versus best supportive care in patients with non-small-cell lung cancer
previously treated with platinum-based chemotherapy. J Clin Oncol 2000 ; 18
(10) : 2095-103.
51. Fossella FV, DeVore R, Kerr RN et al. Randomized phase III trial of
docetaxel versus vinorelbine or ifosfamide in patients with advanced nonsmall-cell lung cancer previously treated with platinum-containing chemotherapy regimens. The TAX 320 Non-Small-Cell Lung Cancer Study Group. J Clin
Oncol 2000 ; 18 (12) : 2354-62.
52. Shepherd FA, Fossella FV, Lynch T, Armand JP, Rigas JR, Kris MG.
Docetaxel (Taxotere) shows survival and quality-of-life benefits in the secondline treatment of non-small-cell lung cancer : a review of two phase III trials.
Semin Oncol 2001 ; 28 (1 suppl. 2) : 4-9.
53. Kosmas C, Tsavaris N, Vadiaka M et al. Gemcitabine and docetaxel as
second-line chemotherapy for patients with non-small-cell lung carcinoma who fail
prior paclitaxel plus platinum-based regimens. Cancer 2001 ; 92 (11) : 2902-10.
sus docetaxel in patients with recurrent non-small-cell lung cancer (NSCLC)
who were previously treated with chemotherapy. Proc ASCO 2003 : A 2503.
55. Fukuoka M, Yano S, Giaccone G et al. Multi-institutional randomized
phase II trial of gefitinib for previously treated patients with advanced nonsmall-cell lung cancer. J Clin Oncol 2003 ; 21 (12) : 2237-46.
56. Pallis AG, Mavroudis D, Androulakis N et al. ZD 1839, a novel, oral epidermal growth factor receptor-tyrosine kinase inhibitor, as salvage treatment in
patients with advanced non-small-cell lung cancer. Experience from a single
center participating in a compassionate use program. Lung Cancer 2003 ; 40 (3) :
301-7.
57. Johnson D, Herbst R, Giaccone G et al. ZD 1839 (IressaTM) in combination with paclitaxel and carboplatin in chemotherapy naive patients with
advanced non-small-cell lung cancer (NSCLC) : results from a phase III trial
(INTACT 2). Ann Oncol 2002 ; 13 : 127 (abstr. 4680).
58. Giaccone G, Johnson D, Manegold C et al. A phase III clinical trial of ZD
1839 (IressaTM) in combination with gemcitabine and cisplatine in chemotherapy naive patients with advanced non-small-cell lung cancer (INTACT 1).
Ann Oncol 2002 ; 13 : 2 (abstr. 40).
59. Kato H, Tsuboi M, Ohta M et al. A randomized phase III trial of adjuvant
chemotherapy with UFT for completely resected pathological stage I
(T1N0M0,T2N0M0) adenocarcinoma of the lung. Proc ASCO 2003 : 621
(abstr. 2498).
60. Fokkema E, Groen H, Bauer J, Uges D, Weil C, Smith I. Phase II study of
oral platinum drug JM216 as first-line treatment in patients with small-cell
lung cancer. J Clin Oncol 1999 ; 17 (12) : 3822-7.
61. Jassem J, Ramlau R, Karnicka-Mlodkowska H et al. A multicenter randomized phase II study of oral vs intravenous vinorelbine in advanced non-smallcell lung cancer patients. Ann Oncol 2001 ; 12 (10) : 1375-81.
NOUVELLES
DE
L’INDUSTRIE
PHARMACEUTIQUE
Communiqués des conférences de presse, symposiums, manifestations organisés par l’industrie pharmaceutique
Ciclésonide : une nouvelle génération
de corticostéroïdes inhalés
Autriche, 30 septembre 2003 – Les résultats
d’une étude multicentrique randomisée, en
double aveugle, à groupes parallèles, menée au
CHU de Homburg, en Allemagne, ont été présentés au 13e Congrès annuel de l’ERS (European
Respiratory Society), à Vienne, en Autriche.
Ces résultats ont montré que les patients traités
avec le ciclésonide, un nouveau corticostéroïde
inhalé (CSI) dans le traitement de l’asthme
bronchique, présentent une amélioration significativement supérieure de la fonction respiratoire, comparativement aux patients sous budésonide, le traitement actuel de référence. En
moyenne, les participants qui ont reçu un traitement quotidien en monoprise de ciclésonide
(320 mg) pendant les douze semaines de l’étude
ont présenté des améliorations du volume expiratoire maximum/seconde et de la capacité
vitale – deux paramètres cliniques communément utilisés pour évaluer la fonction respiratoire – significativement supérieures à celles
obtenues avec le budésonide (400 mg). L’apparition des bénéfices thérapeutiques avec le ciclé-
sonide était également plus précoce (jour 3) en
comparaison avec le budésonide (semaine 2).
“Le ciclésonide est un corticostéroïde inhalé
unique en son genre qui réunit toutes les qualités souhaitées des corticoïdes inhalés actuellement sur le marché,” explique le Dr Dieter Ukena,
du CHU de Homburg en Allemagne. Le ciclésonide produit un dépôt pulmonaire important
à son site d’activation : les bronches et les poumons. La propriété unique du ciclésonide est un
phénomène qu’on appelle “l’activation au site”.
Le ciclésonide est métabolisé en principe actif au
site où a lieu l’inflammation asthmatique.
Par conséquent, le ciclésonide a un taux d’efficacité élevé et présente moins de risques d’effets
indésirables locaux que les autres CSI. La fraction absorbée dans le courant sanguin se lie rapidement aux protéines plasmatiques et reste
inactive jusqu’à son élimination par le foie, de
sorte que les effets secondaires systémiques
seront probablement inférieurs à ceux provoqués par d’autres corticostéroïdes inhalés.
Dans le cadre d’une autre étude multicentrique
sur douze semaines dirigée par le Dr Trevor
Hansel, du Collège impérial de Londres, aucun
La Lettre du Pneumologue - Volume VII - no 1 - janvier-février 2004
changement statistiquement significatif du taux
de cortisol urinaire n’a été enregistré par rapport aux données de prétraitement chez les
patients asthmatiques recevant du ciclésonide
(320 mg). En revanche, on observait une baisse
significative du cortisol chez les patients traités avec le budésonide (400 mg). Le ciclésonide, entraînant une baisse moins importante du
cortisol, semble indiquer un progrès important
en matière d’innocuité des corticothérapies
inhalées. Le cortisol est une hormone sécrétée
par le cortex surrénal (tissu situé au-dessus des
reins), qui peut être abaissée par les corticothérapies inhalées, entraînant une insuffisance
surrénale.
Une recherche menée à l’Institut für Medizinforschung Allensbach, en Allemagne, a démontré que, même au bout de sept jours consécutifs
de prises biquotidiennes, la quantité de ciclésonide circulant dans le sérum était inférieure à celle
du budésonide. Par ailleurs, une étude complémentaire a démontré que les taux sériques de
ciclésonide sont comparables après une seule
inhalation et après sept jours consécutifs de
monoprises inhalées – pratique qui imite plus
étroitement l’administration courante. Selon le
Dr Rüdiger Nave, de Altana Pharma AG, principal investigateur de cette étude, cette biodisponibilité systémique extrêmement faible pourrait
être une explication à l’absence d’effets adverses
systémiques observée avec le ciclésonide.
13
Téléchargement