T H É R A P E U T I Q U E Prise en charge à distance de l’infarctus du myocarde en 2002-2003 Résultats de l’étude PRISM ● X. Jouven*, T. Clavel**, É. Leutenegger*** es maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité en France. Elles engendreraient, selon la CNAMTS, un coût de 6,5 milliards d’euros par an (1). L’infarctus du myocarde (IDM) en est une des formes les plus graves, et son incidence annuelle est estimée, en France, à 120 000 cas (2). Le risque fatal immédiat de l’IDM est important (de 5 à 15 % de décès à la phase aiguë [3]). À court et moyen termes, ce risque fatal demeure non négligeable, avec à ce jour environ 10 % de décès pendant la première année, et 5 % chaque année qui suit (3). La prévention secondaire de l’IDM est de ce fait un enjeu médical d’importance. Elle repose à la fois sur l’évaluation du niveau de risque d’événements coronaires postinfarctus, sur la prise en charge et sur la réduction des facteurs de risque de maladie coronaire réputés modifiables : l’hypertension artérielle (HTA), le tabagisme, le diabète, la dyslipidémie, la sédentarité et le surpoids. Les effets bénéfiques de telles mesures ont été validés et mis en avant par de nombreuses études, notamment les études EUROASPIRE I et II (4). Ainsi, dans cet objectif de prévention secondaire de l’IDM, la participation active des sujets survivants paraît tout aussi importante que l’expertise et la prise en charge médicales. C’est ainsi que l’accompagnement éducatif des patients en postinfarctus, au même titre que leur prise en charge interventionnelle et médicamenteuse, fait l’objet de recommandations européennes, transposées en France par la Société française de cardiologie (SFC) (3). C’est dans ce contexte que s’est inscrit l’observatoire PRISM, conduit en France auprès de cardiologues de ville. Les objectifs de cette étude étaient de décrire, un an après la publication des recommandations de la SFC (3), les principes de prévention secondaire de l’IDM retenus par les cardiologues en fonction des profils de risque de récidive d’événements coronariens de leurs patients en postinfarctus, en termes de recommandations et de prescriptions hygiéno-diététiques et médicamenteuses. L * Hôpital européen Georges-Pompidou, Paris. ** Pierre-Fabre Cardiovasculaire, Castres. *** ABR PHARMA, Paris. 46 MATÉRIEL ET MÉTHODES Médecins participants et patients inclus Les 819 cardiologues participants ont été sélectionnés par tirage au sort selon la méthode des quotas sur des critères démographiques (répartition hommes/femmes) et géographiques à partir d’une liste de cardiologues ayant un exercice libéral en France métropolitaine (référence : indicateur statistique CNAMTS, 25e édition, décembre 2000). Chaque cardiologue participant devait inclure trois patients ayant eu un IDM moins de 6 mois auparavant, qui se présentaient successivement à sa consultation. L’inclusion des patients et le recueil des données ont eu lieu entre juin 2002 et janvier 2003. Variables analysées et critères d’évaluation Ont été analysés et évalués les caractéristiques démographiques, les antécédents cardiovasculaires familiaux et personnels, les données sur l’IDM à la phase aiguë (ancienneté, localisation, complications, chirurgie et classes thérapeutiques prescrites, classification fonctionnelle de l’insuffisance cardiaque et coronaire), la prise en charge depuis la sortie de l’hôpital (réadaptation cardiaque, examens réalisés et prescrits, événements médicaux, prise en charge médicamenteuse et hygiéno-diététique), le niveau de risque d’événements après infarctus selon la SFC (bas, intermédiaire, élevé) (3), l’examen clinique (angor résiduel, troubles du rythme ou de la conduction) et la prise en charge le jour de la consultation (réadaptation cardiaque, événements médicaux, traitements médicamenteux), ainsi que les objectifs de prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire des patients (poids, pression artérielle, cholestérolémie, glycémie). Analyse statistique Les variables quantitatives sont présentées par les moyennes plus ou moins un écart-type. Les variables qualitatives sont présentées par les effectifs et les pourcentages. L’analyse comparative des critères d’évaluation des patients a été réalisée avec un seuil de signification des tests fixé à 5 % par le test du Chi2 de Pearson pour les variables qualitatives, par le test t de Student ou par l’analyse de variance pour les variables quantitatives gaussiennes, associée à des tests de Scheffé si nécesLa Lettre du Cardiologue - n° 390 - décembre 2005 T saire, par le test non paramétrique de Mann-Whitney ou de Kruskal-Wallis pour les variables semi-quantitatives ou quantitatives non gaussiennes. RÉSULTATS Données générales et profil cardiovasculaire des patients au moment de la survenue de l’IDM Les 1 928 patients inclus dans l’étude (c’est-à-dire avec un IDM datant de moins de 3 mois pour 60 % d’entre eux, et de 3 à 6 mois pour 40 % d’entre eux) ont un âge moyen de 62 ± 13 ans. Ce sont des hommes à 80 %, et ils présentent un surpoids ou une obésité dans 61 % des cas. L’IDM est inaugural pour 71 % des patients, le reste de la cohorte faisant état d’antécédents coronariens préalables à l’IDM étudié (tableau I). La quasi-totalité des patients (93 %) présentait au moins un facteur de risque cardiovasculaire associé au moment de la survenue de l’IDM. Le détail des antécédents coronariens et des facteurs de risque associés est présenté dans le tableau I. H É R A P E U T I Q U E Prise en charge à la phase aiguë Dans 45 % des cas, l’IDM était localisé au niveau de la paroi inférieure, dans 38 % des cas sur la paroi antérieure ; dans 17 % des cas, il était latéral (autre localisation : 7 % ; ne sait pas : 1 %). Lors de cette phase aiguë, 54 % (n = 1 045) des patients ont bénéficié d’une angioplastie (avec ou sans pose de stent) et 23 % (n = 439) d’une thrombolyse en intraveineux. Les complications lors de la phase aiguë, de type œdème aigu du poumon (9 %), trouble du rythme ventriculaire (8 %), péricardite (2 %) ou encore arythmie cardiaque et fibrillation auriculaire, bloc auriculo-ventriculaire ou insuffisance ventriculaire gauche (1 %), ont concerné 23 % des patients ; 1 % des patients se sont retrouvés porteurs d’un pacemaker, et 0,3 % d’un défibrillateur implantable. L’ensemble des traitements administrés lors de la prise en charge aiguë et hospitalière sont présentés dans le tableau II. Tableau II. Prise en charge médicamenteuse à la phase aiguë, à la sortie de l’hôpital et à l’arrivée à la consultation (moins de 6 mois après l’IDM). Prise en charge Prise en charge médicamenteuse médicamenteuse à la phase aiguë/ à la sortie en cours de l’hôpital d’hospitalisation Tableau I. Profil cardiovasculaire des patients à la survenue de l’IDM : antécédents coronariens et autres facteurs de risque cardiovasculaire associés. Patients n Pourcentage ou moyenne Sexe : • Homme • Femme 1 542 382 80 % 20 % Âge : • < 55 ans • 55-64 ans • 65-69 ans • 70 ans et + 1 922 591 436 243 652 62 ans 31 % 23 % 13 % 34 % Indice de masse corporelle (IMC) : • < 25 kg/m2 • = 25 à 26,9 kg/m2 • = 27 à 29,9 kg/m2 • 30 kg/m2 1 908 737 447 435 289 26 kg/m2 38 % 23 % 23 % 15 % 555 293 180 148 80 38 30 29 % 15 % 9% 8% 4% 2% 2% 1 798 93 % 1 179 936 895 731 574 33 15 442 105 51 61 % 49 % 46 % 38 % 30 % 2% 1% 23 % 5% 3% Antécédents coronariens personnels : • Angor d’effort • Infarctus du myocarde • Intervention de revascularisation • Angor instable • Angor de repos • Ischémie silencieuse Autres facteurs de risque cardiovasculaire associés (déclaratif médecins) : • Dyslipidémie • HTA • Tabagisme • Obésité/surcharge pondérale • Diabète • Stress • Alcool • Antécédents familiaux de maladie coronaire • Antécédents familiaux de mort subite • Autre facteur Patients n La Lettre du Cardiologue - n° 390 - décembre 2005 Aspirine 1 168 Prise en charge médicamenteuse à l’arrivée à la consultation (moins de 6 mois après l’IDM) Patients % n % n Patients % 61 % 1 864 97 % 1 864 Héparine i.v. 744 39 % 0,3 % Bêtabloquant 557 29 % 1 628 84 % 1 581 82 % Inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) 503 26 % 1 162 60 % 1 072 56 % Héparine de bas poids moléculaire (HBPM) 455 24 % 33 2% – – Thrombolytiques 439 23 % – – – – Anti-GPIIb/IIIa 261 14 % – – – – Autre antithrombotique 207 11 % 793 41 % – – 7 – 97 % – Statine – – 1 569 81 % 1 548 80 % Inhibiteur calcique – – 270 14 % 283 15 % Antivitamine K – – 78 4% – – Acides gras polyinsaturés oméga 3 – – 10 1% 5 0,3 % Dérivés nitrés – – 77 4% 192 10 % Autre antiangoreux – – 84 4% 254 13 % Diurétiques – – 89 5% 316 16 % Antiarythmiques – – 66 3% 108 6% 47 T H É R A P E U T I Q U E La majorité des patients (85 %) ont reçu des recommandations d’hygiène de vie portant sur l’importance de l’exercice physique et/ou sur la nécessité d’un régime hypocholestérolémiant (tableau III) ; 60 % des patients ont fait l’objet d’une enquête alimentaire (37 %) ou d’une consultation diététique (23 %). Une évaluation de la dépendance alcoolique a été réalisée pour 3 % des patients. Tableau III. Recommandations hygiéno-diététiques faites aux patients après l’IDM. Patients n % Exercice physique 1 645 85 % Régime hypocholestérolémiant 1 636 85 % Régime hypocalorique 941 49 % Conseils précis sur la consommation d’alcool 498 26 % Indication de la fréquence cardiaque d’entraînement 500 26 % À l’issue de l’hospitalisation, 77 % des patients présentaient une insuffisance coronaire de classe I, et 13 % de classe II (selon la classification de l’ANAES) (5) ; 40 % des patients présentaient une insuffisance cardiaque, de classes I et II principalement (selon la classification NYHA) (6). À la sortie de l’hôpital, 97 % des patients étaient traités par acide acétylsalicylique ou par un autre antiagrégant plaquettaire, le plus souvent en association avec un bêtabloquant, une statine et/ou un IEC (tableau II). Prise en charge à la consultation chez le cardiologue libéral Trente-quatre pour cent des patients arrivant en consultation ont bénéficié d’une réadaptation cardiaque (19 % en milieu hospitalier, 14 % en ambulatoire) ; 12 % des patients ont subi une réhospitalisation en rapport avec leur pathologie cardiovasculaire depuis l’infarctus ; 8 % des patients ont bénéficié d’un pontage, 12 % d’une pose de stent et 4 % d’une angioplastie simple, portant à 78 % le total des patients revascularisés chirurgicalement en raison de leur IDM. Neuf pour cent des patients présentent un angor résiduel et 11 % un trouble du rythme ou de la conduction ; 65 % des patients présentent des chiffres tensionnels normaux (en adéquation avec les recommandations ANAES) (5) lors de la consultation de jour. Toutefois, seuls deux patients hypertendus sur cinq apparaissent normalisés au moment de la survenue de l’IDM. Soixante-dix-neuf pour cent des patients fumeurs au moment de l’IDM ont arrêté de fumer ; 38 % ont bénéficié de mesures d’accompagnement pour leur sevrage tabagique (réalisation d’un test de dépendance tabagique [Fagerström] [16 %], consultation antitabac [13 %] ou traitement de substitution nicotinique [9 %]). Par ailleurs, 85 % des patients ont reçu des recommandations quant à l’importance de faire de l’exercice physique. Pourtant, 74 % n’ont que peu ou pas du tout amélioré leur niveau d’activité physique depuis l’IDM. Le traitement princeps en cours à l’arrivée à la consultation (soit moins de 6 mois après l’IDM) est resté inchangé depuis la sortie de l’hôpital (tableau II). Il est constitué en majorité d’un anti48 agrégant plaquettaire, d’un bêtabloquant, d’une statine et/ou d’un IEC. On note toutefois que des traitements de type antiangoreux (13 %), diurétiques (16 %), dérivés nitrés (10 %) et/ou antiarythmiques (6 %) ont été rajoutés dans l’intervalle. En se fondant sur les critères de la SFC (3), on observe que notre cohorte est constituée de 20 % de patients ayant un niveau de risque bas de récidive d’événements coronariens (âge inférieur à 55 ans et absence d’IDM), de 44 % de patients avec un niveau de risque élevé (insuffisance cardiaque persistante [± angor résiduel ± insuffisance coronarienne III ou IV à la sortie de l’hôpital]), et de 37 % de patients avec un niveau de risque intermédiaire. Les moyennes d’âges des trois sous-groupes de risques bas, intermédiaire et élevé, sont respectivement 47 ± 5 ans, 67 ± 8 ans et 66 ± 13 ans. Le traitement princeps (antiagrégant plaquettaire ± bêtabloquant ± statine ± IEC) reste le traitement principalement prescrit lors de la consultation de jour (tableau IV). Chez les patients du groupe à risque élevé de récidive d’événements coronariens, on observe une diminution de la prescription des antiagrégants plaquettaires, des statines et des bêtabloquants liée à la moyenne d’âge plus élevée de ce sous-groupe (46 % de patients à risque élevé de récidive âgés de 70 ans et plus, versus 38 % dans le groupe à niveau moyen de risque de récidive). Dans le même temps, on constate une augmentation des traitements diurétiques, des dérivés nitrés et d’autres antiangoreux (tableau IV). Tableau IV. Traitements prescrits à l’issue de la consultation en fonction des niveaux de risque de récidive d’événements coronariens. Niveau de risque bas Patients (n = 381) n % Antiagrégant plaquettaire/ aspirine 325 Niveau Niveau Niveau de de risque de risque significativité intermédiaire élevé du test Patients (n = 707) n % 86 % 578 Patients (n = 840) n % 82 % 640 77 % p < 0,01 Bêtabloquant 289 77 % 505 72 % 581 70 % < 0,05 Statine 310 82 % 542 77 % 559 67 % < 0,001 IEC 153 41 % 348 49 % 465 56 % < 0,001 Inhibiteur calcique 37 10 % 107 15 % 102 12 % < 0,05 Antiangoreux 21 73 10 % 123 15 % < 0,001 6% Diurétique 13 3% 58 8 % 198 24 % < 0,001 Dérivé nitré 20 5% 41 6% 86 10 % < 0,001 Antiarythmique 1 % 27 4% 57 7% < 0,001 Sulfamide 14 3 4% 37 5% 41 5% NS Inhibiteur de la pompe à protons 20 5% 33 5% 26 3% NS Acides gras polyinsaturés oméga 3 1 0% 1 0% 1 0% NS La Lettre du Cardiologue - n° 390 - décembre 2005 T À la consultation, les cardiologues ont instauré et renouvelé des mesures hygiéno-diététiques chez 77 % des patients. Aucune différence significative n’est observée entre les groupes de patients à risque de récidive bas, intermédiaire ou élevé dans l’instauration ou le renouvellement des mesures hygiéno-diététiques. La dispensation des règles d’hygiène de vie a essentiellement été faite de façon orale (84 %), le recours à un support écrit n’ayant concerné que 13 % d’entre eux (3 % de non-réponse) ; 93 % des patients qui avaient une dyslipidémie lors de l’IDM ont reçu des recommandations sur la nécessité d’un régime hypocholestérolémiant. Objectifs de prévention secondaire d’événements coronariens fixés par les cardiologues Les objectifs principaux fixés par les cardiologues à leurs patients concernent la surveillance du taux de cholestérol (69 % des patients) ; viennent ensuite la surveillance de la pression artérielle (51 %) et celle du poids (50 %). L’orientation vers un autre spécialiste est envisagée uniquement pour 14 % des patients : un endocrinologue ou un diabétologue dans 63 % des cas ; 34 % des patients à risque de récidive élevé sont diabétiques et 22 % d’entre eux sont orientés vers un endocrinologue ou un diabétologue. DISCUSSION L’étude PRISM confirme que la prise en charge du risque de récidive après IDM est maintenant bien connue en cardiologie de ville et respecte rigoureusement les recommandations (2, 3). On retrouve ainsi les quatre classes thérapeutiques constituant l’ordonnance princeps de la prise en charge du post-IDM et conseillées pour contrôler les facteurs de risque, à savoir l’association antiagrégant plaquettaire + bêtabloquant + IEC + statine. Au sein de notre cohorte, les fréquences de prescription de ces classes thérapeutiques sont comparables à celles des études EUROASPIRE I, II ainsi que GISSI (4, 7). On constate également que le profil de risque des patients influe de manière significative sur le traitement médical, mais dans un sens inattendu. On observe, en effet, une diminution de la prescription du traitement princeps, exception faite des IEC chez les patients considérés comme étant à risque de récidive “intermédiaire” ou “élevé”. En parallèle, chez ces mêmes patients, le recours aux antiangoreux, diurétiques et inhibiteurs calciques, indiqués dans l’insuffisance cardiaque et l’angor résiduel, devient plus fréquent. Par ailleurs, l’âge élevé des patients du sous-groupe à risque “élevé” peut également expliquer cette tendance à être moins agressif au niveau du traitement princeps, les problèmes de tolérance médicamenteuse, de polymédication et d’observance étant plus aigus à partir de 70 ans (8). On a également observé que, sur des points comme l’éducation hygiéno-diététique du patient ou encore le délai pour juger de l’efficacité du traitement instauré, la pratique du cardiologue pré- La Lettre du Cardiologue - n° 390 - décembre 2005 H É R A P E U T I Q U E vaut sur le profil cardiovasculaire des patients. En effet, il s’agit davantage ici d’une décision au cas par cas, relevant plutôt de la “personnalité” du patient que le cardiologue doit cerner. On constate ainsi que la prise en charge des facteurs de risque chez des patients à haut risque par intervention médicamenteuse s’avère plus facile que toute tentative d’infléchir le comportement des patients. CONCLUSION PRISM a permis de décrire le statut des patients coronariens en termes de facteurs de risque cardiovasculaire et de traitement médicamenteux à distance de l’IDM, et leur prise en charge hospitalière. L’étude a porté sur une cohorte de patients coronariens ayant survécu à un IDM survenu dans les 6 mois précédents, et a constitué en ce sens une photographie de la prise en charge de l’IDM en 2002-2003 en cardiologie de ville. PRISM corrobore la conclusion selon laquelle l’intervention sur les facteurs de risque pouvant être pris en charge de façon médicamenteuse chez le patient en postinfarctus est plus facile et à court terme plus efficace que les tentatives d’infléchissement du comportement des patients. On peut ainsi comprendre que le cardiologue tende à privilégier le traitement médicamenteux plutôt que la modification du comportement du patient, pour lequel il est plus pessimiste. ■ Bibliographie 1. Fender P, Païta M, Salanave B et al. Dépenses du régime général de l’assurance maladie en 1994 pour les trente affections longue durée. Santé publique 2000;12:5-19. 2. Ministère délégué à la Santé. Programme national de réduction des risques cardiovasculaires 2002-2005. 3. 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Erratum in: Lancet 2001;357(9256):642. 8. Agence nationale pour le développement de l’évaluation médicale. Prescription plurimédicamenteuse chez la personne âgée de plus de 70 ans. Polyprescription : risques et règles qui en découlent. In : Recommandations et références médicales 1995;2:125-48. 49