
La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 4 - avril 2009  |  211
DOSSIER THÉMATIQUE
contenant du platine, mais elle a montré son effi-
cacité au moins similaire et sa meilleure tolérance.
L’étude REAL 2, publiée par D. Cunningham et 
 ➤
al. (5), s’intéressait à la fois à l’oxaliplatine et à la 
capécitabine dans les schémas de chimiothérapie 
de première ligne des cancers œso-gastriques 
avancés. Dans le cadre de cette étude à large effectif, 
1 002 patients étaient randomisés, suivant un plan 
factoriel, entre juin 2000 et mai 2005, entre, d’une 
part, l’oxaliplatine et le cisplatine et, d’autre part, la 
capécitabine et le 5-FU. Le schéma de référence était 
l’ECF. Au total, quatre bras de traitement étaient 
proposés : ECF, ECX, EOF et EOX (l’ECF compre-
nait de l’épiribucine à 50 mg/m
2
, du cisplatine à 
60 mg/m
2
, du 5-FU continu à 200 mg/m
2
/j ; pour les 
autres schémas, le XELODA était à 1 000 mg/m
2
/j et 
l’oxaliplatine à 130 mg/m2, toutes les 3 semaines). 
Les bras étaient comparés deux à deux : d’une part, 
ECF et EOF versus ECX et EOX (capécitabine versus 
5-FU) et, d’autre part, ECF et ECX versus EOF et EOX 
(oxaliplatine versus cisplatine). L’objectif principal de 
cette étude de non-infériorité était la survie globale. 
Outre la comparaison des bras deux à deux, une 
comparaison bras par bras était programmée (sans 
que les objectifs chiffrés de cette analyse soient 
clairement exposés).
La comparaison des bras deux à deux a montré l’équi-
valence de la capécitabine et du 5-FU, et l’équiva-
lence de l’oxaliplatine et du cisplatine. Par ailleurs, 
l’analyse bras par bras a permis de montrer une 
meilleure survie globale dans le bras EOX que dans 
le bras standard ECF (HR = 0,80 ; IC
95
 : 0,66-0,97 ; 
p = 0,2). Cette étude confirme l’équivalence de la 
capécitabine et du 5-FU et démontre l’équivalence 
de l’oxaliplatine et du cisplatine.
L’ensemble de ces deux études valide la place de 
l’oxaliplatine dans les schémas de chimiothérapie 
de première ligne des cancers gastriques avancés, 
le problème de l’AMM restant entier en France. Le 
Thésaurus national indique que “le schéma FOLFOX 
peut être proposé hors essai dans des cas particu-
liers après validation de l’indication en réunion de 
concertation pluridisciplinaire (RCP) [recomman-
dation de niveau C]”.
Irinotécan
L’année 2008 a été (enfin !) l’année de la publi-
cation de l’étude de phase III évaluant l’intérêt de 
l’irinotécan dans le traitement du cancer gastrique 
avancé. Cette étude randomisée de phase III, publiée 
par N. Dank et al. (6), avait déjà été présentée par 
ces mêmes auteurs au congrès de l’ASCO en 2005. 
Trois cent trente-trois patients porteurs de cancers 
œso-gastriques avancés ont été randomisés entre 
un bras témoin 5-FU-platine (platine 100 mg/ m2 
à J1 et 5-FU 1 000 mg/m
2
 de J1 à J5, toutes les 
4 semaines) et un bras expérimental associant 
irinotécan et 5-FU selon un schéma hebdomadaire 
(irinotécan 80 mg/ m
2
, acide folinique 500 mg/
m
2
 et 5-FU 200 mg/m
2
 pendant 22 heures). Il 
s’agissait à la fois d’une étude de supériorité et de 
non-infériorité, dont l’objectif principal était le 
temps jusqu’à progression. Les résultats n’ont pas 
permis de mettre en évidence de différence signifi-
cative entre les deux bras, malgré une tendance en 
faveur du bras irinotécan-5-FU, avec une médiane 
de survie de 5 mois, versus 4,2 mois dans le bras 
standard (HR : 1,23 ; IC95 : 0,97-1,57 ; p = 0,088). 
L’analyse de non-infériorité montrait l’équivalence 
des deux traitements. En revanche, en termes de 
profil de tolérance, la toxicité était plus faible 
dans le bras expérimental que dans le bras témoin. 
Cette étude ne permet donc pas de démontrer la 
supériorité de l’irinotécan, qui n’a d’ailleurs pas 
reçu l’AMM dans cette indication. En revanche, 
elle valide son équivalence thérapeutique et sa 
tolérance. Actuellement, le Thésaurus national, en 
France, indique que “le schéma FOLFIRI peut être 
proposé hors essai dans des cas particuliers après 
validation de l’indication en RCP (recommandation 
de niveau C)”. Les inclusions de l’étude française 
intergroupe FFCD-GERCOR-FNCLCC-ARO compa-
rant l’ECC (suivi du FOLFIRI en deuxième ligne) au 
FOLFIRI (suivi de l’ECC en deuxième ligne) sont 
closes, et les résultats finaux, qui ne seront pas 
disponibles avant 1 an, permettront d’apporter des 
données supplémentaires quant à l’utilisation du 
FOLFIRI dans cette indication.  ■
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Références  
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