Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (13), n° 4, avril 1999 68
Intérêt de la ciclosporine dans le trai-
tement des hépatites autoimmunes
résistantes aux corticoïdes et dans les
formes infantiles
Les hépatites autoimmunes (HAI) sont des maladies chro-
niques du foie évoluant souvent, en l’absence de traite-
ment, vers la cirrhose ; les corticoïdes seuls ou en association
avec l’azathioprine permettent d’obtenir une rémission de la
maladie dans 80 % des cas environ. Cependant, des formes cor-
ticorésistantes rapidement évolutives ont été décrites, et l’utili-
sation des corticoïdes au long cours chez l’enfant expose à des
troubles de croissance importants. Dans la première étude, nord-
américaine, cinq adultes ayant une HAI résistante à l’associa-
tion corticoïdes-azathioprine ont été traités par ciclosporine
(CsA) per os à la posologie quotidienne de 3 à 5 mg/kg. Quatre
des cinq patients ont répondu dans les trois mois suivant l’insti-
tution du traitement par CsA ; la ciclosporine a été utilisée seule
dans le traitement d’entretien de deux d’entre eux (un patient a
présenté des rechutes à l’arrêt de la CsA répondant à la reprise
du traitement). Le patient non répondeur a dû être transplanté.
Aucun patient n’a développé d’insuffisance rénale.
La seconde étude est une étude pilote internationale menée chez
des enfants. La CsA a été administrée seule pendant 6 mois, et
arrêtée ensuite après une période de chevauchement avec un trai-
tement par prednisone et azathioprine. Après 6 mois de traite-
ment, 83 % (25/30) des enfants avaient une rémission biochi-
mique (normalité des Alat), et 100 % après un an. Peu d’effets
secondaires ont été notés, et les enfants traités ont eu une courbe
de croissance satisfaisante. Ces deux études, bien que non contrô-
lées, soulignent l’intérêt de la CsA dans certaines formes d’HAI.
Mots clés : Foie – Hépatite autoimmune – Traitement.
Le TNF-α,marqueur de rechute
dans la maladie de Crohn
De nombreux arguments plaident en faveur de l’impor-
tance d’une cytokine, le TNF-α,comme médiateur de
l’inflammation dans la maladie de Crohn.
Une étude allemande apporte un argument déterminant en
faveur de son rôle dans les rechutes, confortant le bien-fondé du
choix du TNF-αcomme cible des études immunothérapeutiques
actuellement en cours dans cette maladie.
Dans une étude prospective portant sur 137 patients en rémis-
sion après traitement stéroïdien, la sécrétion de TNF-αet
d’interleukine 1 bêta (IL1-β) a été évaluée, après culture,
dans les mononucléaires de la lamina propria de la muqueu-
se : les hautes concentrations de TNF-α(supérieures à
70 pg/ml) étaient associées à un risque augmenté de rechute
au cours de l’année qui suivait (p = 0,004). Les rechutes sur-
venaient au bout de 79 jours en moyenne pour les patients
aux sécrétions de TNF-αles plus élevées, contre 200 jours
chez ceux ayant les sécrétions les plus basses (inférieures à
70 pg/ml). Ceux-ci avaient 71 % de probabilité de rester en
rémission toute l’année, contre 52 % dans le groupe avec
concentration de TNF-αde 70 pg/ml ou plus, et 30 % chez
les patients avec concentrations supérieures à 150 pg/ml. Les
résultats étaient identiques concernant la sécrétion de l’IL1-
βet le taux de rechute. Deux marqueurs donc pour identifier
les 30 à 60 % de patients qui récidivent de leur maladie de
Crohn dans les douze mois qui suivent leur mise en rémission
thérapeutique !
Mots clés : Intestin – Pathologique – Crohn – Cytokines.
Budésonide et prévention des réci-
dives endoscopiques après chirurgie
pour maladie de Crohn
Le budésonide peut être utilisé à la posologie de 9 mg
dans les poussées d’intensité modérée de la maladie de
Crohn iléo-colique droite, avec une efficacité qui a été jugée
intermédiaire entre celle de la mésalazine (posologie de
4g/jour) et celle des corticoïdes classiques (40 mg de predniso-
lone), mais avec 40 % d’effets secondaires en moins
(Thomsen O. et coll. N Engl J Med, 1998 ; 339 : 370-4).
Son évaluation (à la posologie de 6 mg) dans la prévention des
récidives endoscopiques après une chirurgie iléale ou iléo-cæcale
vient d’être effectuée dans une étude multicentrique européenne,
réalisée en double aveugle contre placebo. Si aucun bénéfice
significatif n’était obtenu chez les patients opérés pour des sté-
noses, les contrôles endoscopiques, réalisés à 3 et 12 mois dans
les Crohn opérés pour poussée aiguë inflammatoire, montraient
Lancet 1999 ; 353 : 425-6, 459-61
Am J Gastroenterol 1999 ; 94 : 241-8
J Hepatol 1999 ; 30 : 22-7
Revue de presse
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un taux moindre de récidive coloscopique postopératoire. La
tolérance du budésonide à la dose de 6 mg par jour était en règle
excellente jusqu’à un an.
Mots clés : Intestin – Thérapeutique – Crohn – Budésonide.
Colite à Clostridium difficile (CD) :
vers une immunothérapie passive
spécifique ?
Plusieurs études ont montré que les formes sévères ou
récidivantes de colite pseudo-membraneuse étaient asso-
ciées à une réponse immunitaire humorale inappropriée vis-à-
vis de CD et de ses toxines. Depuis la fin des années 70, plu-
sieurs équipes ont pu pallier cette anomalie au moyen d’une
immunothérapie passive préventive ou curatrice, tant chez
l’animal que chez l’homme. L’équipe de C.P. Kelly, à Harvard,
a publié il y a deux ans les résultats d’une technique de pro-
duction d’Ig antitoxine A de CD à partir de colostrum de bovin
immunisé pendant la gestation. Avant de tester l’efficacité théra-
peutique de cette préparation, il était important de vérifier que
les Ig atteignaient bien le côlon après administration orale et
que leur passage au travers du tractus digestif supérieur n’alté-
rait pas leurs propriétés. C’est chose faite, selon cette nouvelle
publication de l’équipe de C.P. Kelly. Après administration
orale d’un concentré d’Ig contenant des Ig spécifiques anti-CD
chez six patients porteurs d’une iléostomie terminale, 50 % en
moyenne de la dose ingérée (Ig totale ou Ig spécifiques) étaient
retrouvés dans le liquide iléal. Dans tous les cas, ce liquide gar-
dait ses propriétés neutralisantes vis-à-vis de la toxine A de
CD. L’efficacité curatrice, voire préventive, de la préparation
de l’équipe de Harvard va donc pouvoir être évaluée en patho-
logie humaine. À quand la mise sur le marché de préparations
d’antibiotiques oraux contenant systématiquement des anti-
corps anti-CD ?
Mots clés :
Colite pseudo-membraneuse – Clostridium difficile –
Immunothérapie.
Gut 1999 ; 44 : 212-7
Gastroenterology 1999 ; 116 : 294-300
Site Internet : http://www.edimark.fr
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