12 | La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue • Vol. XVII - n° 1 - janvier-février 2014
EVIDENCE-BASED MEDICINE Hépatologie
indiquent que cette antibioprophylaxie doit être
réservée aux patients cirrhotiques ascitiques ayant
un taux de protéines dans l’ascite inférieur à 15 g/l,
présentant une insuffi sance hépatique sévère et
dont l’état hémodynamique est précaire (4). Cela
s’applique tout particulièrement aux patients en
attente de transplantation hépatique, afi n de leur
donner le maximum de chances de bénéfi cier d’une
greffe. ■
Questions
non résolues
» Quel est le bénéfi ce
à long terme de cette
antibioprophylaxie ?
» Quel serait l’impact
de sa généralisation sur
l’épidémiologie des infec-
tions bactériennes chez le
malade cirrhotique ?
Références bibliographiques
1. Thevenot T, Degand T, Grelat N et al. A French national survey
on the use of antibiotic prophylaxis in cirrhotic patients. Liver Int
2013;33(3):389-97.
2. Fernandez J, Navasa N, Planas R et al. Primary prophylaxis of
spontaneous bacterial peritonitis delays hepatorenal syndrome and
improves survival in cirrhosis. Gastroenterology 2007;133(3):818-24.
3. Terg R, Fassio E, Guevara M et al. Ciprofl oxacin in primary prophy-
laxis of spontaneous bacterial peritonitis in cirrhosis: a randomized,
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practice guidelines on the management of ascites, spontaneous
bacterial peritonitis, and hepatorenal syndrome in cirrhosis.
J Hepatol 2010;53(3):397-417.
La cirrhose n’est pas un stade homogène, mais peut être divisée en stades
de progression clinique, hémodynamique ou de quantifi cation de la fi brose.
La cirrhose peut régresser si la maladie hépatique est traitée suffi sam-
ment tôt.
La régression de la cirrhose a surtout été démontrée avec la guérison
virologique de l’hépatite C et la viro-suppression prolongée de l’hépatite B.
La présence d’une comorbidité, comme un syndrome métabolique, diminue
les chances de régression de la cirrhose.
La régression de la cirrhose est associée à la diminution de la morbi-
mortalité.
La régression de la cirrhose est un processus habituellement lent dont la
réalité ne peut être appréciée de manière faible que par la comparaison
de l’histologie hépatique avant et après le traitement.
Ce qu’il faut retenir
P
endant longtemps, la cirrhose a représenté le
stade ultime et défi nitif des maladies chro-
niques du foie, à partir duquel les compli-
cations pouvaient survenir. Depuis une dizaine
d’années, cette conception a été remise en cause,
et 2 autres idées sont apparues : premièrement, la
cirrhose n’est pas un stade homogène, et, deuxiè-
mement, la cirrhose peut régresser si la maladie
hépatique est traitée suffi samment tôt.
La cirrhose n’est pas un stade
homogène
La cirrhose est définie histologiquement par de
la fi brose formant de larges septa, désorganisant
la structure normale du foie et délimitant des
nodules de régénération. Parmi les scores de fi brose
publiés, le score METAVIR, dans lequel la cirrhose
est représentée par le stade F4, est sans doute le
plus utilisé. Cependant, au sein de la cirrhose, il a
été montré qu’il existait une gradation concernant
l’aspect clinique, la quantifi cation de la fi brose et
l’hypertension portale (tableau) [1, 2]. À partir des
données de la littérature, il a ainsi été décrit 4 stades
de cirrhose (1) avec un risque de mortalité crois-
sant (tableau). La concordance entre ces stades
de cirrhose, les données cliniques et les résultats
des tests non invasifs de fi brose, et notamment du
FibroScan®, n’est pas encore bien établie.
La cirrhose peut régresser
si la maladie hépatique
est traitée suffi samment tôt
La cirrhose est un processus évolutif (2). Alors que sa
réversibilité était établie dans des pathologies rares,
comme les hépatites auto-immunes et les cirrhoses
biliaires secondaires, c’est avec le traitement de
pathologies fréquentes, comme l’hépatite B ou C,
La régression de la cirrhose
est-elle possible ?
Philippe Sogni, Paris.
niveau
de preuve
1a