REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE D’ORAN MOHAMED BOUDIAF FACULTE DE GENIE ELECTRIQUE DEPARTEMENT D’ELECTROTECHNIQUE THESE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE Magistère SPECIALITE : ELECTROTECHNIQUE OPTION : Commande des équipements industriels et diagnostique Présenté par Belkassa Missoum Ingénieur d’Etat en Electrotechnique SUJET DE THESE Analyse modale d’un ensemble réseau-SVC Soutenu le Devant le jury composé de : Président : BOUTHIBA Tahar Professeur USTO-MB Rapporteur : KOUADRI Benatman Maître de conférences A USTO-MB Examinateur : BOUZEBOUDJA Hamid Maître de conférences A USTO-MB Examinateur : KOTNI Lahouari Maître de conférences A USTO-MB Année universitaire 2011-2012 RESUME RESUME L’étude de la stabilité des réseaux électriques constitue un sujet important pour la planification et l’exploitation des réseaux électriques, comme nous avons pu le constater tout le long de ce mémoire. L’objectif de ce travail était de concevoir comment la compensation réactive peut être utilisée pour améliorer la stabilité d’un réseau électrique soumis à une petite perturbation. Le dispositif FACTS utilisé au cours de ce travail est un dispositif de type shunt, à savoir le SVC (compensateur statique de puissance réactive). Les points essentiels mis à exergue sont l’efficacité de ce dispositif en termes d’amortissement des oscillations ainsi que son influence sur le réseau lorsqu’il est placé proche de l’endroit perturbé. Nous avons utilisé l’analyse modale comme méthode de base pour notre travail. Mots clés: Analyse modale, stabilité d’un réseau électrique, FACTS, SVC, compensateur statique de puissance réactive, stabilité aux petites perturbations. I Remerciement Remerciement Le travail présenté dans ce mémoire a été effectué au sein du (LCSRE) Laboratoire de Contrôle et de la Stabilité des Réseaux Electriques de l’Université des sciences et de la technologie d’Oran « Mohamed Boudiaf ». Je tiens à dire toute ma connaissance à Monsieur KOUADRI. Benatman, Maître de conférences A, mon encadreur pour leur rôle prépondérant dans l’orientation et la finalisation de mon travail et pour leur aide sur les plans scientifique et technique. Je tiens à remercier Monsieur « BOUTHIBA Tahar», professeur à l’Université de U.S.T.O pour avoir présidé mon jury. Je tiens à remercier Monsieur « BOUZEBOUDJA Hamid» et Monsieur « KOTNI Lahouari», Maîtres de conférences A à l’Université de U.S.T.O, pour avoir également acceptés d’être examinateurs de mon travail. Je remercie chaleureusement tous mes collègues, plus particulièrement à ma famille. Enfin, je ne saurais oublier mes frères qui m’ont apporté soutien et encouragement durant toutes ces années. II LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX Liste des figures Figure I.1 : Schéma de la ligne i-j ....................................................................................... 7 Figure I.2 : réseau à 3 nœuds .............................................................................................. 8 Figure I.3 : Schéma simplifié d’un réseau à 3 nœuds ......................................................... 9 Figure I.4 : Organigramme de l’écoulement de puissance par la méthode de Newton Raphson. ......................................................................................................... 17 Figure II.1 : Architecture d’un réseau ............................................................................... 19 Figure II.2 : Circuit du TCR. ............................................................................................ 20 Figure II.3: Schéma du TSC ............................................................................................. 20 Figure II.4: Schéma du SVC ............................................................................................. 21 Figure II.5 : Caractéristique d’un SVC ............................................................................. 21 Figure II.6 : Schéma de base du STATCOM .................................................................... 22 Figure II.7: Diagramme vectoriel du STATCOM ............................................................ 23 Figure II.8: Structure du TCSC ......................................................................................... 24 Figure II.9: Schéma de base de l’UPFC............................................................................ 25 Figure II.10 : Formes des courants dans le TCR .............................................................. 28 Figure II.11 : Structure du TCR en triphasé ..................................................................... 30 Figure II.12 Capacité commutée par thyristors................................................................. 31 Figure II.13 différentes configurations de SVC ................................................................ 32 Figure II.14 : Caractéristiques du SVC et de la régulation tension-courant. .................... 34 Figure II.15 : Modèle conventionnel du SVC dans l’écoulement de puissance ............... 34 Figure II.16. Susceptance shunt variable .......................................................................... 35 Figure III.1 : Les différents niveaux d’un réseau d’énergie.............................................. 38 Figure III.2 : Machine synchrone triphasée avec amortisseurs......................................... 42 Figure III.3 : Machine synchrone triphasée, amortisseurs assimilés à deux enroulements en court-circuit, en quadrature l’un de l’autre. ...................... 43 Figure III. 4 : Définition de Xd' ........................................................................................ 52 Figure III. 5 : Définition de Xd" ....................................................................................... 52 Figure III. 6 : Définition de Td0'' ...................................................................................... 52 Figure III. 7 : Définition de Td0'....................................................................................... 52 Figure III. 8 : Définition de Td" ........................................................................................ 53 Figure III. 9 : Définition de Td'......................................................................................... 53 Figure III.10 : Définition de Xq" ...................................................................................... 53 Figure III.11 : Définition de Tq" ....................................................................................... 53 Figure III.12 : Définition de Tq0" ..................................................................................... 53 Figure III.13 : Diagramme vectoriel d’un générateur synchrone en régime permanent ... 54 Figure III.14: système d’excitation ................................................................................... 55 Figure III.15: Excitatrice à courant continu ...................................................................... 55 Figure III.16 : Modèle simple du SVC ............................................................................ 66 Figure III.17: Diagramme de l’ensemble des blocs du système de puissance .................. 68 III LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX Figure IV.1 Classification des différents types de la stabilité du système de puissance . 85 Figure IV.2: Influence du couple d’amortissement sur la stabilité. .................................. 90 Figure IV.3: Classification de la stabilité de l’angle de rotor ........................................... 91 Figure IV.4: Réseau électrique à deux régions ................................................................. 92 Figure IV.5: modèle considéré .......................................................................................... 94 Figure IV.6: Schéma structurel d’un système multivariable. ........................................... 97 Fig IV.7 : Schéma bloc du système multivariable .......................................................... 101 Fig IV.8 : Schéma d’un système masse-ressort .............................................................. 102 Fig IV.9 : Analyse par lieu des pôles de la stabilité d’un système. ................................ 109 Fig IV.10 : réponse d’un système du deuxième ordre ................................................. 117 Fig IV.11 : système simple avec des valeurs propres égales et des diviseurs non linéaires ........................................................................................................ 118 Fig IV.12 : système simple avec des valeurs propres égales mais des diviseurs linéaires. ....................................................................................................... 119 Fig IV.13: diagramme simple d’une ligne de transmission entre deux générateurs. ...... 120 Figure IV.14: diagramme unifilaire du réseau d’étude ....................................................123 Fig IV.15 : les valeurs propres sans SVC ........................................................................124 Figure IV.16: modes du système sans SVC .....................................................................125 Figure IV.17: modes du système avec et sans SVC.........................................................126 Figure IV.18: lieu des racines du système avec le SVC au nœud 3.................................127 Figure IV.19: lieu des racines du système avec le SVC au nœud 13...............................128 Figure IV.20: lieu des racines du système avec le SVC au nœud 101.............................129 Figure IV.2: réponses de la tension du nœud de connexion à la tension des excitatrices130 Figure IV.22 : contrôlabilité des modes par les excitatrices ............................................131 Figure IV.23: observabilité des modes aux tensions de sortie des générateurs ...............132 Figure IV.24 : facteurs de participation associés au mode instable .................................133 Figure IV.25 : facteurs de participation associés aux modes inter-régions 21 et 22 .......133 Figure IV.26 : facteurs de participation pour chaque générateur.....................................134 Liste des tableaux Tableau I.1 : Type de nœuds du réseau............................................................................. 12 Tableau IV.1 : valeurs propres et les vecteurs propres obtenus ...................................... 120 Tableau VI.2 : vecteurs propres obtenus......................................................................... 121 Tableau IV.3 : valeurs propres et les vecteurs propres ................................................... 122 Tableau VI.4: valeurs propres et les vecteurs propres .................................................... 122 Tableau VI.5: coefficients d’amortissement pour différentes possibilités de fonctionnement ........................................................................................ 127 IV SOMMAIRE SOMMAIRE Résumé ........................................................................................................................... I Remerciements ............................................................................................................. II Liste des figures .......................................................................................................... III Liste des tableaux ....................................................................................................... IV Sommaire ...................................................................................................................... V INTRODUCTION GENERALE ................................................................................. 3 CHAPITRE I TRANSIT DE PUISSANCE DANS LES RESEAUX ELECTRIQUES I.1 INTRODUCTION ......................................................................................................... 7 I.2 MODELISATION D’UN RESEAU ........................................................................... 7 I.2.1 Schéma en π de la ligne................................................................................................ 7 I.2.2 Modèle d’un réseau à 3 nœuds .................................................................................... 8 I.3 CLASSIFICATION DES NŒUDS .......................................................................... 12 I.4 BILAN DE PUISSANCE ........................................................................................... 12 I.5 METHODES NUMERIQUES DE CALCUL DE L’ECOULEMENT DE PUISSANCE ........................................................................................................................ 13 I.6 METHODE DE NEWTON-RAPHSON ................................................................. 13 CHAPITRE II SYSTEMES DE TRANSMISSION FLEXIBLES A COURANT ALTERNATIF (FACTS) II.1 INTRODUCTION .............................................................................................. 19 II.2 LOCALISATION DES FACTS DANS LE RESEAU ..................................... 19 II.3 COMPENSATEURS PARALLELES.............................................................. 19 II.3.1 Compensateurs parallèles à base de thyristors .................................................... 19 II.3.1.1 TCR (Thyristor Controlled Reactor) .......................................................... 19 V SOMMAIRE II.3.1.2 TSC (Thyristor Switched Capacitor) .......................................................... 20 II.3.1.3 SVC (Static Var Compensator) .................................................................. 20 II.3.1.4 STATCOM (Static Compensator) .............................................................. 22 II.3.2 Les conséquences des compensateurs parallèles ............................................... 23 II.4 COMPENSATEURS SERIES ............................................................................ 23 II.4.1 Compensateurs séries à base de thyristors ........................................................... 24 II.4.1.1 TCSC (Thyristor Controlled Series Capacitor) ........................................... 24 II.5 UPFC (UNIFIED POWER FLOW CONTROLLER) .................................... 24 II.6 ETUDE ET MODELISATION DU SVC.......................................................... 25 II.6.1 Historique du SVC ............................................................................................. 25 II.6.2 Définition du SVC .............................................................................................. 25 II.6.3 Constitution du SVC .......................................................................................... 26 II. 6.3.1 Transformateur .......................................................................................... 26 II. 6.3.2 Condensateur fixe (FC) ............................................................................. 26 II. 6.3.3 Le TCR ...................................................................................................... 26 II. 6.3.3.1 Principe de fonctionnement du TCR ....................................................... 26 II.6.3.3.2 Harmoniques............................................................................................ 28 II. 6.3.3.3 Modélisation du TCR ............................................................................. 30 II. 6.3.4 Condensateur commuté par thyristors (TSC) ............................................. 31 II. 6.4 Schémas du SVC ............................................................................................... 32 II.6.5 Principe de fonctionnement du SVC .................................................................. 32 II.6.6 MODELISATION DU SVC .............................................................................. 33 II. 6.7 Modèles conventionnels de l’écoulement de puissance .................................. 33 II.7 Calcul de l’écoulement de puissance utilisant les contrôleurs FACTS ........... 35 II.7.1 Modèle de la susceptance shunt variable ............................................................ 35 II.7.2 Modèle de l’angle d’amorçage ............................................................................ 36 CHAPITRE III MODELISATION DU RESEAU ELECTRIQUE III.1 INTRODUCTION ............................................................................................ 38 III.2 MODELE GENERAL NON-LINEAIRE. ..................................................... 38 VI SOMMAIRE III.2.1 Les éléments du modèle. .................................................................................. 40 III.2.1.1 Modèle du générateur. .............................................................................. 40 III.2.1.1.1 Structure de la machine synchrone ....................................................... 41 III.2.1.1.1.1 Description ......................................................................................... 41 III.2.1.1.1.2 Hypothèses simplificatrices ............................................................... 43 III.2.1.1.2 Equations électriques et magnétiques de la machine dans les axes abc44 III.2.1.1.2.1 Equations électriques ......................................................................... 44 III.2.1.1.2.2 Relations entre flux et courants .......................................................... 45 III.2.1.1.2.3 Matrice inductance statorique ............................................................ 46 III.2.1.1.2.4 Matrice de couplage entre le stator et le rotor .................................... 46 III.2.1.1.2.5 Matrice inductance rotorique ............................................................. 46 III.2.1.1.3 Modélisation de la machine synchrone dans le repère biphasé ............. 46 III.2.1.1.3.1 Transformation de Park ...................................................................... 46 III.2.1.1.3.2 Modèle de la machine synchrone ....................................................... 48 III.2.1.1.3.2.1 Relations entre flux et courants (composantes d, q, o) ................... 48 III.2.1.1.3.2.2 Principe et résultat du calcul ........................................................... 49 III.2.1.1.3.2.3 Etablissement des équations de la puissance et du couple ............ 50 III.2.1.1.3.2.4 Equation mécanique ........................................................................ 51 III.2.1.1.4 Définitions des paramètres de la machine synchrone ........................... 52 III.2.1.1.4.1 Réactances transitoires d’axe direct ................................................... 52 III.2.1.1.4 .2 Constantes de temps d’axe direct ....................................................... 52 III.2.1.1.4 .3 Réactance subtransitoire d’axe en quadrature .................................... 53 III.2.1.1.4.4 Constantes de temps d’axe en quadrature .......................................... 53 III.2.1.2 Modèle mathématique du système d'excitation....................................... 54 III.2.1.2.1 Modèle mathématique d'excitatrice....................................................... 55 III.2.1.2.1.1 Les systèmes d'excitation à courant continu : .................................... 55 III.2.1.2.1.1.1 Modèle mathématique d'excitatrices à courant continu : ................ 55 III.2.1.2.1.2 Les systèmes d’excitation à courant alternatif: .................................. 56 III.2.1.2.1.3 Les systèmes d'excitation statiques (systèmes ST) : .......................... 56 III.2.2 Modèle mathématique de réseau pour l'étude de la stabilité transitoire .......... 57 III.2.2.1 Relation entre le réseau et les dispositifs dynamiques ............................. 57 III.2.2.1.1 Relation entre les générateurs et le réseau ............................................ 57 VII SOMMAIRE III.2.2.1.2 Relation entre les charges et le réseau.................................................. 58 III.2.2.1.3 Relation entre les dispositifs FACTS et le réseau ................................ 60 III.3 ETUDE DE LA STABILITE TRANSITOIRE D’UN MODELE SIMPLIFIE ................................................................................................................. 60 III.3.1 Valeurs initiales ............................................................................................... 60 III.4 ETUDE DE LA STABILITE TRANSITOIRE AVEC LES DISPOSITIFS FACTS ........................................................................................................................ 62 III.4.1 Valeurs initiales et équations différentielles des générateurs .......................... 62 III.4.2 Valeurs initiales et équations différentielles du SVC ..................................... 66 III.4.3 Etablissement des équations du réseau ........................................................... 68 III.4.3.1 Nœuds connectés en parallèle avec les dispositifs dynamiques ............... 69 III.4.3.2 Connections à un nœud de connexion ou à un nœud en défaut ............... 70 III.5 MODELE LINEAIRE ..................................................................................... 70 III.5.1 Linéarisation du modèle .................................................................................. 70 III.5.1.1 Rappel sur la linéarisation d’une fonction .............................................. 70 III.5.1.2 Linéarisation du système autour d’un point ............................................. 71 III.5.1.3 Linéarisation du système autour d’un point de fonctionnement ............... 72 III.5 .2 Linéarisation des équations des composants des réseaux électriques ............. 73 III.5.2.1 Linéarisation de l’équation du générateur synchrone .............................. 74 1. Générateur synchrone ............................................................................... 74 2. Système d'excitation ................................................................................. 74 III.5 .2.2 Matrices des équations linéarisées des alternateurs ................................ 75 III.5.2.3 Linéarisation de l’équation de la charge .................................................. 78 III.5.2.4 Linéarisation de l’équation du SVC ........................................................ 79 III.5.3. Linéarisation des équations différentielles du réseau avec SVC .................... 80 III.6 CONCLUSION ................................................................................................. 81 CHAPITRE IV APPLICATION DE L’ANALYSE MODALE AU RESEAU ELECTRIQUE IV.1 INTRODUCTION ............................................................................................. 83 IV.2 DEFINITION DE LA STABILITE ................................................................. 84 VIII SOMMAIRE IV.2.1 Stabilité des réseaux électriques ....................................................................... 84 IV.2.2 Les différents types de la stabilité de système de puissance. ........................... 85 IV.2.2.1 Stabilité statique ........................................................................................ 85 IV.2.2.2 Stabilité transitoire .................................................................................... 86 IV.2.2.3 Stabilité de tension. ................................................................................... 86 IV.2.2.4 La stabilité de fréquence. .......................................................................... 87 IV.2.3 Etude de la stabilité angulaire aux petites perturbations. ................................ 88 IV.2.3.1 Influence du système d’excitation sur la stabilité angulaire. .................... 89 IV.2.3.2 Les différents types d’oscillations à faibles fréquences. ........................... 90 IV.2.3.2.1 Les oscillations des modes locaux. ........................................................ 91 IV.2.3.2.2 Les oscillations des modes globaux. ...................................................... 91 IV.2.3.2.3 Les oscillations des modes de contrôle. ................................................. 92 IV.2.3.2.4 Les oscillations des modes de torsion. .................................................. 93 IV.2.3.3 L’amortissement. ...................................................................................... 93 IV.2.4 Relation entre la stabilité et la compensation d’énergie réactive ..................... 94 IV.2.5 Différentes méthodes d’amélioration de la stabilité d’un réseau électrique ....................................................................................................................... 95 IV.3 INTRODUCTION A LA REPRESENTATION DANS L'ESPACE D'ETAT ........................................................................................................................ 96 IV.3.1 Variables et équations d'état .............................................................................. 96 IV.3.2 Avantages de la représentation d'état ............................................................... 101 IV.4 ANALYSE MODALE ..................................................................................... 102 IV.4.1 Application de l’analyse modale .................................................................... 102 IV.4.1.1 Mathématiques des oscillations dynamiques .......................................... 102 IV.4.1.2 Etude de la stabilité d’un réseau électrique pour les petites signaux par les valeurs propres ................................................................ 105 IV.4.1.3 Valeurs propres ....................................................................................... 106 IV.4.1.4 Vecteurs propres ..................................................................................... 107 IV.4.1.5 Mouvements libres des systèmes dynamiques ........................................ 107 IV.4.1.6 Analyse modale des systèmes linéaires .................................................. 110 IV.4.1.7 Mode et vecteur propre ........................................................................... 110 IV.4.2 Interprétation de l’analyse modale.................................................................. 111 IX SOMMAIRE IV.4.2.1 Définition et condition de commandabilité............................................ 111 IV.4.2.2 Théorème de la commandabilité .............................................................. 112 IV.4.2.3 Définition et condition de l’observabilité ................................................ 112 IV.4.2.3.1 Définition de l’observabilité ................................................................. 112 IV.4.2.3.2 Condition de l’observabilité .................................................................. 112 IV.4.2.3.3 Théorème (critère de Kalman) .............................................................. 113 IV.4.2.4 La sensibilité ........................................................................................... 113 IV.4.2.5 Facteur de participation........................................................................... 114 IV.4.3 Application de l’analyse modale sur un système masse-ressort ................ 116 IV.4.4 Application de l’analyse modale sur une ligne de transmission entre deux générateurs ......................................................................................................... 119 IV.5 APPLICATION DE L’ANALYSE MODALE À UN RÉSEAU MULTIMACHINE ................................................................................................... 123 IV.5.1 Etude la stabilité du réseau par la méthode des valeurs propres...................... 124 IV.5.2 Compensateur statique de puissance réactive (SVC) ...................................... 124 IV.5.2.1 Choix de l’emplacement du compensateur de puissance réactive ........... 126 IV.5.2.2 Commande des amortissements ............................................................... 127 IV.5.2.2.1 Connexion du SVC aux nœuds 3, 133 et 101 ....................................... 127 IV.5.2.3 Réponses du système à de petites perturbations ...................................... 129 IV.5.3 Contrôlabilité ................................................................................................... 130 IV.5.4 Observabilité .................................................................................................... 131 IV.5.5 Facteurs de participation .................................................................................. 132 IV.6 Conclusion ......................................................................................................... 134 CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE ............................................... 137 ANNEXES ................................................................................................................. 139 ANNEX A .................................................................................................................. 139 ANNEX B ................................................................................................................... 141 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................... 142 X INTRODUCTION GENERALE INTRODUCTION GENERALE INTRODUCTION GENERALE L’évolution des réseaux électriques fut marquée, durant les dernières années, par de nouvelles stratégies de conception, d’exploitation et de contrôle. En effet, la solution adoptée, par les plupart des pays, pour faire face au problème de croissance rapide de la demande d’énergie électrique se résume dans les points suivants : La mise en service de nouvelles centrales plus puissantes, Le maillage de plus en plus de réseau de transport et de distribution, L’échange d’énergie entre pays par l’interconnections internationales et même intercontinentales. Cette complexité de structure, à la base des problèmes actuels rencontrés dans la conduite en ligne et essentiellement l’affaiblissement de la capacité des réseaux à garder la stabilité suite à un défaut, a favorise l’appel des moyens de contrôle. Jusqu'à la fin des années 1980, les seuls moyens permettant de remplir ces fonctions étaient des dispositifs électromécaniques : les transformateurs-déphaseurs à réglage en charge pour le contrôle de la puissance active ; les bobines d'inductance et les condensateurs commutés par disjoncteurs pour le maintien de la tension et la gestion de la puissance réactif. Toutefois, des problèmes d'usure ainsi que leur relative lenteur ne permet pas d'actionner ces dispositifs plus de quelques fois par jour ; ils sont par conséquent difficilement utilisables pour un contrôle continu des flux de puissance. Une autre technique de réglage des transits de puissances actives et réactive utilisant l'électronique de puissance a fait ses preuves. Aujourd’hui, grâce à l’amélioration des performances de l’électronique de puissance, on voit apparaître de nouveaux équipements connus sous l’appellation FACTS (Flexible Alternative Current Transmission System) qui permettent d’améliorer la stabilité des réseaux électriques et accroître la puissance de transport des lignes. Le développement récent des dispositifs FACTS ouvre de nouvelles perspectives pour une exploitation plus efficace des réseaux électriques par action continue et rapide sur les différents paramètres du réseau (tension, déphasage, impédance). Ainsi, les transits de puissance seront mieux contrôler et les tensions mieux tenus, ce qui permettra d’augmenter les marges de stabilité ou de tendre vers les limites thermiques des lignes. 3 INTRODUCTION GENERALE La qualité de la puissance électrique est devenue actuellement un grand souci pour les consommateurs et les fournisseurs. Par conséquent, des critères rigoureux de développement et de fonctionnement sont de plus en plus exigés. Dans ces conditions, la stabilité des systèmes de puissance devient une des préoccupations majeures pour les fournisseurs d’électricité. Ces systèmes doivent rester stables pour toutes les petites variations au voisinage des points de fonctionnement ainsi que pour des conditions sévères. Les nouvelles méthodes et les nouvelles technologies permettant d’améliorer la stabilité des systèmes font par conséquent l’objet de travaux de recherche extrêmement important. Un réseau électrique est un système hautement non-linéaire qui fonctionne dans un environnement en évolution continuelle : charges, puissance de génération, topologie du réseau,… . Le système peut aussi être soumis à des perturbations, la perturbation peut être faible ou importante. De petites perturbations, sous forme de variations de charge, se produisent continuellement. Le système doit être capable de répondre de façon satisfaisante aux besoins de la charge. Le système doit également être capable de résister à de nombreuses perturbations d’une nature sévère comme la foudre, la perte d’une unité de génération, un court-circuit sur une ligne de transmission, … . Suite à une perturbation transitoire, si le système est stable, il atteindra un nouvel état d’équilibre. Si le système est instable, cela se traduira, par exemple, par une augmentation progressive de l’écart entre les angles de rotor des générateurs ou par une diminution progressive des tensions des nœuds du réseau. Un état instable du système pourra conduire à des pannes en cascade et une déconnexion d’une grande partie du réseau électrique. Un système ayant plusieurs générateurs interconnectés via un réseau de transport se comporte comme un ensemble de masses interconnectées via un réseau de ressorts et présente des modes d’oscillation multiples. L’amortissement des oscillations a toujours été considéré comme un élément important du bon fonctionnement des systèmes de puissance. Une première solution pour amortir ces oscillations était l’utilisation 4 INTRODUCTION GENERALE d’enroulements amortisseurs dans les générateurs. Le problème des oscillations a ainsi disparu, mais l’amortissement global du système est resté toujours ignoré. Plusieurs points considérés comme évidents à cette époque restent toujours valables : - les oscillations à faible fréquence (entre 0.2 et 2 Hz) se produisent dans les systèmes de puissance à cause de l’insuffisance des couples d’amortissement agissant sur les rotors des générateurs. - les oscillations apparaissent principalement dans le système sous deux formes : les oscillations des modes locaux, associées principalement à un générateur et ses contrôleurs. les oscillations des modes interrégionaux, associées à un groupe de générateurs et aux propriétés du système (configuration de son réseau de transport, écoulement de puissance, …). - les oscillations des rotors des générateurs entraînent des fluctuations sur des variables électriques (tensions, puissances actives et réactives, fréquence,…), d’où l’origine de leur nom : oscillations électromécaniques. - après avoir déterminé les sources d’oscillations, il est évidemment souhaitable d’identifier, pour des raisons économiques et de fiabilité, les points les plus efficaces pour ajouter les dispositifs d’amortissement nécessaires. 5 Chapitre I Transit de puissance dans les réseaux électriques Chapitre I Transit de puissance dans les réseaux électriques I.1 INTRODUCTION L’étude d’un système électro-énergétique en régime perturbé ou transitoire nécessite la connaissance de l’état du système avant toute perturbation. Cela revient à connaitre l’état du réseau en régime permanent sachant que le rôle d’un réseau électroénergétique est de satisfaire la demande en puissance active et réactive [1]. L’étude de la circulation de puissance (ou load flow) est effectuée pour déterminer les plans de tensions du réseau en régime permanent. Une fois le plan de tensions obtenu, on détermine la circulation des puissances active et réactive dans le réseau. Auparavant, le réseau est modélisé. Nous commencerons par modéliser un réseau à 3 nœuds et nous étendons les résultats du modèle à un réseau à n nœuds. I.2 MODELISATION D’UN RESEAU Un réseau peut contenir des milliers d’éléments. On entend par éléments les composants qui peuvent intervenir dans un réseau tels que les alternateurs, les transformateurs, les lignes, les câbles, etc... La combinaison de tous ces éléments donne lieu à un nombre assez grand d’équations qu’il est « humainement » impossible de résoudre. Aussi l’appel à l’ordinateur est une nécessité impérative [1]. I.2.1 Schéma en π de la ligne Le modèle de ligne retenu est un schéma en π. La figure II.1 ci-dessous donne le schéma d’une ligne i-j Zij i j yshji yshij Figure I.1 : Schéma de la ligne i-j 7 Chapitre I Transit de puissance dans les réseaux électriques I.2.2 Modèle d’un réseau à 3 nœuds La figure II.2 schématise un réseau à 3 nœuds. Le nœud 1 est un nœud mixte c'està-dire un nœud générateur et un nœud consommateur. Le nœud 2 est un nœud générateur, il n’y a pas de charge en ce nœud. Le nœud 3 est un nœud de charge mais comporte cependant une batterie de condensateurs générant une puissance réactive. Les tensions nodales sont désignées par V1 , V2et V3. En chaque nœud i, on définit une puissance nodale Si par : S i S Gi S Di V i I i* (I.1) Où SGi et SDi sont respectivement les puissances générée et demandée au nœud i [1]. G1 SD1 V1 G2 SG1 2 L1 1 SG2 V2 L3 L2 3 V3 jQG3 SD 3 Figure I.2 : réseau à 3 nœuds En remplaçant les lignes par leur schéma en π, la figure I.2 conduit au schéma de la figure I.3. 8 Chapitre I Transit de puissance dans les réseaux électriques V1 I1 S1 I2 S2 y12 ysh12 V2 ysh21 ysh13 y23 y13 ysh23 ysh32 ysh31 V3 S3 I3 Figure I.3 : Schéma simplifié d’un réseau à 3 nœuds La loi des nœuds concernant les courants permet d’avoir : I 1 V 1 y sh 12 V 2 y sh 13 (V 1 V 2 ) y 12 (V 1 V 3 ) y 13 (I.2) I 2 V 2 y sh 23 V 2 y sh 21 (V 2 V 3 ) y 23 (V 2 V 1 ) y 21 (I.3) I 3 V 3 y sh 31 V 3 y sh 32 (V 3 V 1 ) y 31 (V 3 V 2 ) y 32 (I.4) Les équations (I.2), (I.3), et (I.4) peuvent s’écrire aussi : I 1 V 1 ( y sh 12 y sh 13 y 12 y 13 ) V 2 y 12 V 13 (I.5) I 2 V 1 y 21 V 2 ( y sh 23 y sh 21 y 23 y 21 ) V 3 y 13 (I.6) I 3 V 1 y 31 V 2 y 32 V 3 ( y sh 31 y sh 32 y 31 y 32 ) (I.7) Les équations (I.5), (I.6), et (I.7) peuvent s’écrire sous la forme matricielle (I.8) cidessous : I Y . V (I.8) 9 Chapitre I Transit de puissance dans les réseaux électriques Où : I1 I I 2 I 3 (I.9) V1 V V2 V3 (I.10) Y11 Y12 Y13 Y Y21 Y22 Y23 Y31 Y32 Y33 (I.11) y sh12 y sh13 y12 y13 Y y 21 y31 [ ] y12 y sh 23 y sh 21 y 23 y 21 y32 y13 y 23 y sh 31 y sh 32 y31 y32 (I.12) [ ] Y est la matrice admittance nodale du réseau. V est la matrice tension nodale du réseau. I est la matrice courant nodal du réseau. L’élément diagonal de la matrice admittance relatif au nœud i est la somme de toutes les admittances élémentaires et shunt aboutissant en ce nœud. L’élément non diagonal relatif à la liaison i-j est égal à l’admittance élémentaire de la liaison précédée du signe moins. On peut noter que : 3 Yii ( y ij y shij ) (I.13) j 1 Y ji yij pour i≠j (I.14) 10 Chapitre I Transit de puissance dans les réseaux électriques L’extension des résultats précédents à un réseau à n nœuds donne : I1 I I 2 I n (I.15) V1 V V 2 Vn (I.16) Y11 Y1n Y Yn1 Ynn (I.17) Les éléments de la matrice admittance sont tels que : n Yii ( y ij y shij ) (I.18) Yij yij (I.19) j 1 pour i≠j La puissance apparente au nœud i est donnée par la relation : S i V i I i* (I.20) Avec : Vi Vi e ji (I.21) Au nœud i, le courant Ii est tel que : Ii Si P jQ i * i * Vi Vi (I.22) Tenant compte des relations (I.8) et (I.20), on obtient : Pi jQi Yi1V1 Yi 2V2 ..... YinVn Vi * (I.23) 11 Chapitre I Transit de puissance dans les réseaux électriques La relation (I.23) peut s’écrire sous la forme : Pi jQi Yi1V1Vi* Yi 2V2Vi* ..... YinVnVi* 0 (I.24) L’expression (I.24) est non linéaire. Sa résolution n’est possible que numériquement. I.3 CLASSIFICATION DES NŒUDS Dans l’étude de la répartition des charges chaque nœud est décrit par quatre variables dont deux de ces variables sont imposées. Les quatre variables sont: Puissance active P Puissance réactive Q Module de la tension V Angle de la tension θ Selon que les grandeurs P, Q, V et θ sont connues ou inconnues en chaque nœud et en les combinant, on peut classer les nœuds en trois types. Nœud Type 1 Type 2 Type 3 Variables connues P, Q P, V V ,θ Variables inconnues V ,θ Q, θ P, Q Tableau I.1 : Type de nœuds du réseau I.4 BILAN DE PUISSANCE Le bilan de puissance active du réseau s'écrit : P P G L pertes de puissance actives du réseau (I.25) La somme des puissances actives générées P G est égale à la somme des puissances actives absorbées par les charges P L augmentée des pertes de puissance active du réseau dues aux résistances des lignes et des câbles. Le bilan de puissance réactive du réseau s'écrit : 12 Chapitre I Q G Transit de puissance dans les réseaux électriques QL génération ou consommation de puissance réactive par le réseau (I.26) La somme des puissances réactives générées QG est égale à la somme des puissances réactives consommées/produites par les charges Q L augmentées de la somme des consommations/productions réactives du réseau (réactance des lignes, des câbles, transformateurs, banc de condensateurs, etc.…) [2]. I.5 METHODES NUMERIQUES DE CALCUL DE L’ECOULEMENT DE PUISSANCE L’équation non linéaire (I.24) se présente sous la forme : f (X ) 0 (I.27) Une telle équation peut être résolue par une méthode itérative de calcul qui utilise l’approche suivante basée sur les étapes ci-dessous : 1. Choix d’une valeur initiale 2. Cette valeur initiale est utilisée dans l’équation (I.27) pour calculer une nouvelle et 2eme valeur plus précise. 3. La 2eme valeur est utilisée pour le calcul d’une 3 eme valeur plus précise que la 2eme etc.…. . Les méthodes numériques les plus utilisées pour résoudre ce genre d’équations sont la méthode de Gauss, méthode de Gauss-Seidel et la méthode de Newton-Raphson. Dans ce travail, nous utilisons la méthode de Newton-Raphson qui a l’avantage d’avoir une convergence plus rapide par rapport à celles de Gauss et de Gauss-Seidel [3]. I.6 METHODE DE NEWTON-RAPHSON Dans ce qui suit nous présentons la méthode de résolution de l’équation I.27 proposée par Newton-Raphson. f ( X ) 0 s’écrit sous la forme : f1 ( X 1 , X 2 ,........,X n ) 0, f 2 ( X 1 , X 2 ,........,X n ) 0, f n ( X 1 , X 2 ,.......,X n ) 0 (I.28) 13 Chapitre I Transit de puissance dans les réseaux électriques Le développement de f(X) en series de Taylor en X(0) au premier ordre permet d’écrire : f1 ( X ) f1 ( X ) f1 ( X ) f1 ( X ) f1 ( X ) X 1 X 2 X n X 1(1) X 1( 0) (1) f ( X ) f 2 ( X ) f 2 ( X ) (1) (0) X 2 X 2( 0) f 2 ( X ) f 2 ( X ) 2 X 2 X n X 1 (1) (0) f n ( X ) X n X n f n ( X (1) ) f n ( X ( 0) ) f n ( X ) f n ( X ) X 2 X n X X ( 0 ) X (1) X ( 0 ) F ( X (1) ) F ( X (0) ) X 1 (1) (0) (I.29) J ( X (0) ) X(1) étant la valeur proche de X(0). Sous forme compacte, et en généralisant l’expression ci-dessus à l’itération it, on obtient : f ( X (it ) ) f ( X (it 1) ) J ( X (it 1) )( X (it ) X (it 1) ) (I.30) où J est le Jacobien et it le nombre d’itérations. Quand X(it) converge vers la valeur cherchée, on aura : f ( X (it 1) ) J ( X (it 1) )( X (it ) X (it 1) ) 0 (I.31) D’où : X (it ) X (it 1) J 1 ( X (it 1) ) f ( X (it 1) ) (I.32) La solution itérative en fonction du vecteur correcteur X (it ) X (it ) X (it 1) X (it ) J 1 ( X (it 1) ) f ( X (it 1) ) (I.33) D’où X (it ) X (it 1) X (it ) (I.34) L’équation (I.30) s’écrit aussi : f ( X (it ) ) f ( X (it 1) ) J ( X (it 1) )( X (it ) X (it 1) ) L’équation (I.35) appliquée à l’équation non linéaire (I.24) permet d’écrire : 14 (I.35) Chapitre I Transit de puissance dans les réseaux électriques P P Q Q P V V Q V V ( it ) V V ( it ) (I.36) Les écarts des puissances actives ΔP et réactives ΔQ au nœud k sont : Pk PGk PLk Pkcal (I.37) Qk QGk QLk Qkcal (I.38) Au nœud k, PGk et QGk représentent respectivement les puissances actives et réactives générées et PLk et QLk représentent respectivement les puissances actives et réactives absorbées par les charges. Pkcal et Qkcal sont les puissances nodales calculées et sont fonction des tensions nodales et de la matrice admittance du réseau. Les éléments de la matrice admittance du réseau sont : Yij Gij jBij (I.39) Vi Vi e ji Vi (cos i j sin i ) (I.40) La puissance apparente injectée au nœud k est : S k Pk jQk Vk I k* Vk (YkkVk YkmVm )* (I.41) où Ik* est le conjugué du courant injecté au nœud k. Les expressions de Pkcal et Qkcal peuvent être déterminées en substituant les équations (I.39) et (I.40) dans l’équation (I.41). En séparant la partie imaginaire de la partie réelle, on obtient : Pkcal Vk Gkk Vk Vm Gkm cos( k m ) Bkm sin( k m ) (I.42) Qkcal Vk Bkk Vk Vm Gkm sin( k m ) Bkm cos( k m ) (I.43) 2 2 Les puissances active et réactive prévues par le gestionnaire du réseau sont : Pksch PGk PLk (I.44) Qksch QGk QLk (I.45) Les équations (I.37) et (I.38) s’écrivent donc : 15 Chapitre I Transit de puissance dans les réseaux électriques Pk PGk PLk Pkcal Pksch PLk (I.46) Qk QGk QLk Qkcal Qksch QLk (I.47) Quand les écarts donnés par les équations ci-dessus doivent obéir à la contrainte tendant vers ε, on obtient la convergence désirée et le plan de tension du réseau. Le Jacobien est de la forme : Pk m J Qk m Pk Vm Vm Qk Vm m (I.48) Il est de dimension (n-1) x (n-1) car la tension du nœud bilan est connue et le calcul par la méthode de Newton-Raphson n’en tient pas compte. Les lignes et colonnes correspondant à la puissance réactive et à l’amplitude de la tension des nœuds de type PV ne sont pas pris en compte. En plus, lorsque les nœuds k et m ne sont pas directement reliés par un élément de transmission, l’entrée k-m correspondant dans le Jacobien est nulle [4]. A la suite de l'évaluation des éléments du Jacobien, on calcule les valeurs des corrections à porter sur les variables d'état grâce à la relation de type (I.35). Le nouveau profil de tensions et les nouveaux angles sont donnés par: Vi ( it 1) Vi ( it ) Vi ( it ) (I.49) i( it 1) i( it ) i( it ) Où i désigne le nœud i autre que le nœud bilan. Les étapes de la méthode de NewtonRaphson sont montrées dans la figure II.4. 16 Chapitre I Transit de puissance dans les réseaux électriques Formation de la matrice admittance Ybus it=1 Initialisation des données Vi(1) i≠s i=1,2,….,n. Calcul des puissances actives et réactives Pi cal ( it ) Qical ( it ) Vi Gii Vi V j [Gij cos( i j ) Bij sin( i j )] 2 Vi Bii Vi V j [Gij sin( i j ) Bij cos( i j )] 2 i=1,2,…,n, i≠s Calcul des écarts de puissances Pk ( it ) Qk ( it ) PGk PLk Pkcal ( it ) QGk QLk Qkcal ( it ) i=1,2,…,n, i≠s ( it ) ( it ) Détermination de : Pmax et Qmax ( it ) ( it ) Test de convergence │ Pmax │:ε et│ Qmax │:ε Inférieur ou Ou égal Calcul du transit de puissances Supérieur Formation du jacobien P P Q Q P V V Q V V ( it ) V V ( it ) Calcul des écarts des tensions Vi (it ) et i(it ) it=it+1 Vi ( it 1) Vi ( it ) Vi ( it ) i( it 1) i( it ) i( it ) Figure I.4 : Organigramme de l’écoulement de puissance par la méthode de Newton Raphson [5]. 17 Chapitre II Systèmes de transmission flexibles à courant alternatif (FACTS) Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) II.1 INTRODUCTION Les systèmes de transmission flexibles à courant alternatif (FACTS) peuvent être classés en trois catégories: Les compensateurs parallèles Les compensateurs séries Les compensateurs hybrides (série - parallèle) Nous présentons dans ce chapitre quelques-uns d’entre eux parmi les plus utilisés. II.2 LOCALISATION DES FACTS DANS LE RESEAU La figure II.1 décrit l’architecture d’un réseau électrique et montre la localisation des FACTS dans le réseau. Figure II.1 : Architecture d’un réseau II.3 COMPENSATEURS PARALLELES II.3.1 Compensateurs parallèles à base de thyristors II.3.1.1 TCR (Thyristor Controlled Reactor) Dans le TCR (ou RCT : Réactance contrôlée par Thyristors), on peut faire varier l’inductance d’une manière continue en faisant varier l’angle d'amorçage des thyristors. La figure II.2 montre les composants principaux du TCR [6]. 19 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) itcr(t) L V(t) Th 2 Th 1 Figure II.2 : Circuit du TCR. II.3.1.2 TSC (Thyristor Switched Capacitor) Dans le TSC (ou CCT : Condensateur Commuté par Thyristor), les thyristors fonctionnent à pleine conduction. La figure II.3 montre les composants principaux du TSC. Figure II.3: Schéma du TSC II.3.1.3 SVC (Static Var Compensator) Le SVC est un compensateur statique d’énergie réactive. Le premier exemple a été installé en 1979 en Afrique du Sud. Le schéma II.4 montre les composants principaux du SVC. 20 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) Figure II.4: Schéma du SVC La caractéristique statique du svc est donnée sur la figure II.5. Trois zones sont distinctes: Une zone où seule L est en service : courant variant de 0 à ILmax Une zone où C est en service : courant variable de 0 à ICmax Une zone où L et C sont en service avec prédominance de l’effet capacitif Figure II.5 : Caractéristique d’un SVC ICmax et ILmax sont les courants limites que peuvent supporter respectivement le TCR et le TSC. 21 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) II.3.1.4 STATCOM (Static Compensator) Le compensateur statique de puissance réactive (ou STATCOM) présente plusieurs avantages : Bonne réponse à faible tension : le STATCOM est capable de fournir son courant nominal, même lorsque la tension est presque nulle. Bonne réponse dynamique : le système répond instantanément. Cependant, le STATCOM de base engendre de nombreuses harmoniques. Il faut donc utiliser, pour résoudre ce problème, des compensateurs multi-niveaux à commande MLI ou encore installer des filtres. La figure II.6 représente le schéma de base d’un STATCOM. Les cellules de commutation sont bidirectionnelles, formées de GTO et de diode en antiparallèle. Le rôle pri nc i pa l du STATCOM est d’échanger de l’énergie réactive avec le réseau. Pour ce faire, le convertisseur est couplé au réseau par l’intermédiaire d’un transformateur. Figure II.6 : Schéma de base du STATCOM L’échange d’énergie réactive se fait par le contrôle de la tension de sortie du convertisseur Vsh. Le fonctionnement peut être décrit de la façon suivante: Si la tension Vsh est inférieure à V, le courant circulant dans la réactance est déphasé de -π/2 par rapport à la tension V ce qui donne un courant inductif (figure II.7-a). 22 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) Si la tension Vsh est supérieur à V, le courant circulant dans la réactance est déphasé de π/2 par rapport à la tension V ce qui donne un courant capacitif (figure II.7-b). Si la tension Vsh est égale à V, le courant circulant dans la réactance est nul et par conséquent il n’y a pas d’échange d’énergie réactive [6]. Figure II.7: Diagramme vectoriel du STATCOM Nous considérons dans ce cas de fonctionnement que les tensions sont triphasées et équilibrées. Par ailleurs, l’amplitude de la tension de sortie Vs, est proportionnelle à la tension continue aux bornes du condensateur. Les fonctions accomplies par un STATCOM sont : Stabilisation dynamique de la tension, Augmentation de la capacité de transport d’énergie, Amélioration de la stabilité du réseau. II.3.2 Les conséquences des compensateurs parallèles Le compensateur shunt peut servir à des fins multiples : Régulariser la tension, Fournir au réseau de l’énergie réactive ou en absorber, Diminuer la distorsion de tension, Corriger le facteur de puissance, Agir comme filtre actif. II.4 COMPENSATEURS SERIES Ces compensateurs sont connectés en série avec le réseau et peuvent être utilisés comme une impédance variable (inductive, capacitive) ou une source de tension variable. En général, ces compensateurs modifient l’impédance des lignes de transport en insérant des éléments en série avec celles-ci. 23 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) II.4.1 Compensateurs séries à base de thyristors II.4.1.1 TCSC (Thyristor Controlled Series Capacitor) Le TCSC (capacité série contrôlée par thyristors) est composé d’une inductance en série avec un gradateur à thyristors, le tout en parallèle avec un condensateur comme le montre la figure II.8. Th 2 XL Th 1 Xc Figure II.8: Structure du TCSC II.5 UPFC (UNIFIED POWER FLOW CONTROLLER) Gyugyi a présenté le concept de l’UPFC en 1990. L’originalité de ce compensateur est de pouvoir contrôler les trois paramètres associés au transit de puissance dans une ligne électrique : La tension, L’i m pé da nc e de la ligne, Le déphasage des tensions aux extrémités de la ligne. En effet, l’UPFC schématisé par la figure II.9 permet à la fois le contrôle de la puissance active et celui de la tension de ligne. L'UPFC est capable d’accomplir les fonctions des autres dispositifs FACTS à savoir le réglage de la tension, la répartition de flux d’énergie, l’amélioration de la stabilité et l’atténuation des oscillations de puissance. L’énorme avantage de l’UPFC est bien sûr la flexibilité qu’il offre en permettant le contrôle de la tension, de l’angle de transport et de l’impédance de la ligne par un seul dispositif comprenant seulement deux convertisseurs triphasés. 24 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) Figure II.9: Schéma de base de l’UPFC Il pourra alterner différentes fonctions : par exemple, la fonction shunt pourra être utilisée pour soutenir la tension alors que la partie série pourra être utilisée afin d’amortir les oscillations de puissances [6]. II.6 ETUDE ET MODELISATION DU SVC II.6.1 Historique du SVC Le compensateur statique de puissance réactive SVC (Static Var Compensator) est apparu dans les années 1970. Le premier SVC a été installé dans l'ouest de Nebraska, en Amérique du Nord, pour répondre à des besoins de stabilisation de tension rendue fortement variable du fait de charges industrielles très fluctuantes telles que les laminoirs ou les fours à arc. Les SVC sont des FACTS de la première génération. Ils utilisent des thyristors classiques, commandables uniquement à l'amorçage. Plusieurs conceptions différentes ont été proposées. Toutefois, la plupart des SVC sont construits à partir des mêmes éléments de base permettant de fournir ou d'absorber de la puissance réactive. II.6.2 Définition du SVC Un SVC est une impédance continuellement ajustable, capacitive à inductive, qui peut rapidement répondre à des modifications du réseau pour contrebalancer les 25 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) variations de charge active ou les conséquences d’un défaut. C’est un dispositif de compensation parallèle connecté en un point précis du système de transmission. Sa topologie est basée sur des convertisseurs de courant [7]. II.6.3 Constitution du SVC Le compensateur statique SVC est composé de plusieurs éléments tels qu’un transformateur abaisseur de tension, un condensateur fixe (FC), qui est commandé par des éléments mécaniques, d'une réactance commandée par thyristors (TCR), de condensateurs commutés par des thyristors (TSC Thyristor-Switched Capacitor), et parfois de réactance commutée par thyristors (TSR Thyristor-Switched reactor ), et des filtres d'harmoniques [8]. II. 6.3.1 Transformateur Les enroulements de la partie primaire du transformateur sont raccordés en étoile et connectés au réseau, et ceux du secondaire qui sont reliés aux autres éléments du SVC sont raccordés en triangle. II. 6.3.2 Condensateur fixe (FC) Le condensateur fixe fournit à la barre une puissance réactive fixe. Il est connecté au réseau mécaniquement et comporte un contrôle pour l'ouverture du disjoncteur qui le relie à la barre [9]. II. 6.3.3 Le TCR II. 6.3.3.1 Principe de fonctionnement du TCR On suppose dans cette section que la tension aux bornes du TCR est sinusoïdale. On définit l'angle d'allumage α à partir du passage par zéro dans le sens positif de la tension aux bornes du thyristor à allumer. L'angle de conduction σ est l'angle pendant lequel les thyristors conduisent. Un thyristor se met à conduire quand un signal de gâchette lui est envoyé et la tension à ses bornes est positive. Il s'arrête de conduire lorsque le courant qui le traverse s'annule. Les thyristors sont allumés de façon symétrique toutes les demi-périodes. L'angle d'allumage est compris entre 90° et 180°. Pour α > 180°, la tension aux bornes du thyristor que l'on veut allumer est négative. Pour 26 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) α < 90°, on perd le comportement symétrique du système. Lorsque α = 90°, on est en pleine conduction et lorsque α = 180°, on est en conduction nulle. La relation qui lie angle d'allumage et angle de conduction en régime permanent est : 2( ) (II.1) Le but d'un tel dispositif est d'obtenir une impédance que l'on peut faire varier en modifiant l'angle d'allumage. Une conduction partielle est obtenue lorsque l’angle d’allumage est compris dans l’intervalle π/2<α< π en radians. Ceci est illustré sur la figure II.10, où on montre les courants du TCR en fonction de l’angle d’amorçage [2]. Les tensions et courants du TCR sont: v(t)= 2Vsin(ωt) (II.2) ωt i TCR (t)= 1 2Vsin(ωt)2dt L α (II.3) En dehors de l’intervalle α≤ωt≤(α + σ), le courant est nul. V est la valeur efficace de la tension, ω=2πf où f est la fréquence de fonctionnement. En utilisant l’analyse de Fourrier, l’expression du courant à la fréquence fondamentale est donnée par : I = TCRf1 V 2(π-α)+sin2α jωLπ (II.4) 27 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) α = 90°, σ = 180° α =100°, σ = 160° α = 130°, σ = 100° α = 150°, σ = 60° Figure II.10 : Formes des courants dans le TCR II.6.3.3.2 Harmoniques L’augmentation de l'angle d'amorçage (réduction de l'angle de conduction) a deux autres effets importants : en premier, les pertes de puissances diminuent dans le contrôleur TCR, la seconde, le courant devient de moins en moins sinusoïdal et contient des harmoniques [10]. Si les angles d'amorçages sont équilibrés, (c'est-à-dire égaux pour les deux thyristors), d'autres harmoniques sont produites, et la valeur efficace du h iéme (impair) composant harmonique est donnée par l’équation (II .5): 28 Chapitre II I TCRh Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) 4V sin( h 1) sin( h 1) sinh cos jL 2(h 1) 2(h 1) h (II.5) où h= 3, 5, 7, 9, 13, …. Lors de son installation en triphasé, le TCR est accompagné par des filtres et utilise des configurations particulières d’annulation des harmoniques afin d’empêcher les courants harmoniques d’atteindre le réseau haute tension. Aussi, les inductances auront un petit composant résistif. Par exemple, la figure II.11 montre en triphasé un TCR connecté en étoile [2]. Dans cette configuration, et sous conditions de fonctionnement équilibré, les harmoniques d’ordre multiple de 3 produits par les trois branches du TCR n’atteignent pas le réseau extérieur. D’autres méthodes sont utilisées pour éliminer les harmoniques restantes, comme l’utilisation de filtres qui permettent l’annulation des harmoniques d’ordres 11, 13, … En plus, si le TCR est divisé en deux unités de même effet et connecté du coté basse tension d’un transformateur possédant deux enroulements secondaires, un connecté en étoile et l’autre en triangle, on élimine ainsi les harmoniques d’ordres 5 et 7. Lorsque l'angle d'allumage (amorçage) du TCR est fixe, on parle d'inductance commutée par thyristor TSR (thyristor-switched reactor). Généralement cet angle vaut 90°. Dans ce cas, les thyristors sont en pleine conduction sur un nombre entier de demipériodes et le TSR ne génère pas de courants harmoniques. En revanche, la valeur de la susceptance effective n'est pas modulable et il n'y a que deux cas de fonctionnement possibles. Lorsque les thyristors sont enclenchés, le courant réactif absorbé par le TSR est proportionnel à la tension appliquée, il est nul lorsque la valve à thyristors reste ouverte. Les valeurs maximales admissibles du courant et de la tension doivent être respectées. Le recours à plusieurs branches TSR connectées en parallèles permet d'obtenir une admittance réactive contrôlable par palier, tout en conservant un courant sinusoïdal [11]. 29 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) Figure II.11 : Structure du TCR en triphasé II. 6.3.3.3 Modélisation du TCR On s’intéresse à un fonctionnement du TCR (SVC, TCSC) et à ses paramètres lors de son fonctionnement à la fréquence fondamentale. On suppose que seul le courant fondamental est donné par le TCR et que toutes les harmoniques sont annulées. L’équation (II.4) peut s’écrire sous la forme suivante : ITCR =-jBTCR V (II.6) Avec BTCR = 2(π-α)+sin2α ωLπ (II.7) BTCR : Susceptance équivalente du TCR 30 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) II. 6.3.4 Condensateur commuté par thyristors (TSC) La figure II.12 montre le schéma du condensateur commuté par thyristors TSC (thyristor-switched capacitor). Il est composé d'un condensateur fixe C branché en série avec une valve à thyristors bidirectionnelle et une bobine d'inductance d'atténuation L. Le commutateur a pour rôle d'enclencher et de déclencher le condensateur pour un nombre entier de demi-cycles de la tension appliquée. Le condensateur n'est ainsi pas commandé en phase, mais simplement enclenché et déclenché. L'inductance d'atténuation sert à limiter le courant en cas de fonctionnement anormal et à éviter la résonance avec le réseau à des fréquences particulières. Pour minimiser les perturbations transitoires, les instants de commutation sont choisis de façon à ce que la tension aux bornes des thyristors soit minimale. L'enclenchement est donc réalisé lorsque la tension résiduelle du condensateur est égale à la tension instantanée du réseau. La susceptance étant fixe, le courant dans le TSC varie linéairement avec la tension, c’est ce qui explique l'absence des harmoniques dans le TSC. Plusieurs TSC de tailles différentes peuvent être mis en parallèle, de façon à former un banc de condensateurs enclenchables et déclenchables par thyristors. Dans certaines installations, les commutations sont parfois réalisables par disjoncteurs. Ce type de dispositif porte le nom de condensateur commuté mécaniquement MSC (mechanically-switched capacitor). Les MSC sont des dispositifs conçus pour être mis en service que quelquefois par jour. De ce fait, leur fonction principale est de fournir de la puissance réactive en régime permanent. Figure II.12 Capacité commutée par thyristors 31 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) II. 6.4 Schémas du SVC La figure II.13 présente différentes configurations possibles de SVC. Lorsque le dispositif comporte une branche de type TCR, un filtre permettant de réduire les harmoniques est rajouté. La zone de fonctionnement équivalente du SVC est obtenue par la combinaison des zones de toutes les branches. Nœud Nœud Transformateur Transformateur Condensateur Thyristors antiparallèle Condensateur Thyristors antiparallèle Condensateur Réactance Réactance FC TCC TCR -a- Figure II.13 différentes configurations de SVC TCR Filtre -b- II.6.5 Principe de fonctionnement du SVC Le SVC est utilisé fondamentalement pour contrôler la tension à la barre où il est connecté au réseau électrique, de façon à obtenir un profil plat de la tension. Pour ce faire, il doit générer ou absorber de la puissance réactive à ses bornes. Sachant que la puissance réactive est une fonction du courant, il suffit dans ce cas de jouer sur le courant. Considérons la configuration de la figure II.13 b. En faisant varier l’angle d’allumage α du TCR de 90° à 180°, on peut faire varier le courant inductif de sa valeur nominale à 0. Contrairement à la branche inductive (TCR) où le courant peut être ajusté de façon continue entre 0 et sa valeur nominale, les branches capacitives agissent selon la loi «tout ou rien», le courant capacitif est à sa valeur nominale ou à 0 [8]. Cependant dans la plupart des applications, le SVC n’est pas considéré comme un contrôleur parfait. Le principal inconvénient réside dans son comportement en dehors de 32 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) la zone de régulation où le courant absorbé par les inductances est riche en harmoniques. La caractéristique de régulation généralement adoptée est représentée précédemment sur la figure II.5, elle se base sur la mesure de la tension du réseau. II.6.6 MODELISATION DU SVC La modélisation d’une branche TCR a été vue. L’attention sera donc portée sur le condensateur fixe FC. En considérant la figure II.13-a, on peut écrire les équations suivantes : (II.1) (II.2) Avec [ ) ]) et II. 6.7 (II.3) (II.4) Modèles conventionnels de l’écoulement de puissance Les premiers modèles du SVC pour l’analyse de l’écoulement de puissance consistaient à représenter le SVC comme un générateur derrière une réactance inductive [2]. La réactance représente la caractéristique de régulation de tension du SVC. Lors d’une simple représentation du modèle d’insertion, on suppose que la pente du SVC est zéro ; une supposition qui peut être acceptée pourvu que le SVC fonctionne dans ses limites de dimensionnement, mais ceci peut conduire à de grosses erreurs si le SVC fonctionne en dehors de ces limites [2]. Ce point est illustré sur la figure II.14 en se référant à la caractéristique supérieure lorsque le système est en fonctionnement dans des conditions de sous- charge. Si la pente est prise pour être nulle, alors le générateur violerait ses limites minimales, ceci est montré au point AXSL=0. Cependant le générateur fonctionnera correctement dans les limites si la pente de la caractéristique tension-courant du SVC est prise en compte au point A. La pente peut être représentée en connectant le modèle du SVC à un nœud auxiliaire couplé au nœud haute tension par une réactance inductive comprenant la réactance du transformateur et l’inclinaison du SVC. Le nœud 33 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) auxiliaire est représenté comme un nœud de type PV et le nœud haute tension est un nœud PQ. Ce modèle est illustré sur la figure II.15-a. Le SVC avec couplage par transformateur est montré sur la figure II.15-b. Figure II.14 : Caractéristiques du SVC et de la régulation tension-courant. a- représentation de la pente b- représentation de la pente et du transformateur couplage. Figure II.15 : Modèle conventionnel du SVC dans l’écoulement de puissance 34 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) II.7 Calcul de l’écoulement de puissance utilisant les contrôleurs FACTS L’approche utilisée ici est aussi celle de Newton-Raphson. II.7.1 Modèle de la susceptance shunt variable En pratique le SVC peut être vu comme une réactance ajustable avec ou sans limites d’angle d’amorçage ou de limites de réactance. Le circuit équivalent montré sur la figure II.16 est utilisé pour obtenir les équations non linéaires requises par la méthode de Newton-Raphson [2]. Figure II.16. Susceptance shunt variable En se référant à la figure ci-dessus, le courant absorbé par le SVC est (II.5) et la puissance réactive absorbée par le SVC, qui est également celle injectée au nœud k, est (II.6) L’équation linéarisée est donnée par l’équation (II.7), où la susceptance équivalente BSVC est le paramètre variable : [ ] ) [ ] ) ) [ ] (II.7) A la fin de l’itération (i), BSVC est mise à jour et donne l’équation (III.8). ) ) ( ) ) ) (II.8) 35 Chapitre II Systèmes de transmission flexible à courant alternatif (FACTS) La nouvelle valeur de la susceptance trouvée, représente dans ce cas la valeur totale de la susceptance nécessaire pour maintenir l’amplitude de la tension nodale à une valeur spécifiée. Une fois que le niveau de compensation a été évalué, l’angle d’amorçage lui correspondant peut donc être calculé. Cependant, le calcul additionnel requiert aussi une résolution itérative car la susceptance et l’angle d’amorçage du SVC sont reliés par une relation non linéaire. II.7.2 Modèle de l’angle d’amorçage Dans ce modèle le paramètre à varier est l’angle d’amorçage des thyristors du TCR α. L’équation (II.9) permet d’avoir l’expression de la puissance réactive Q k en fonction de α. Cet angle d’amorçage α est désigné par αSVC. [ { ) ]} (II.9) A partir de l’équation (II.9), on trouve l’équation itérative du SVC comme suit : [ ] ) ) [ ) [ ] ] [ ] ) (II.10) A la fin de l’itération (i), l’angle d’amorçage variable αSVC est mise à jour et donne: ) ) ) (II.11) 36 Chapitre III Modélisation du réseau électrique Chapitre III Modélisation du réseau électrique III.1 INTRODUCTION Un grand réseau d’énergie électrique se compose des éléments (générateurs, transformateurs, lignes,…), plus ou moins nombreux selon la taille du réseau, interconnectés, formant un système complexe capable de générer, de transmettre et de distribuer l’énergie électrique à travers de vastes étendues géographiques figure III.1. Ainsi, les réseaux d’énergie modernes sont caractérisés par taille et complexité croissantes. Plus la dimension d’un réseau augmente, plus les processus dynamiques et l’analyse des phénomènes physiques sous-jacents sont complexes. Outre leur taille et leur complexité, les réseaux d’énergie présentent un comportement non-linéaire et variant dans le temps. Les non-linéarités peuvent être introduites par des éléments à fonctionnement discontinu tels relais, thyristors, …, par des éléments avec hystérésis ou saturation,… . De nos jours, cette complexité structurelle influence de plus en plus l’évolution des problèmes de stabilité et des phénomènes dynamiques dans les réseaux interconnectés. Figure III.1 : Les différents niveaux d’un réseau d’énergie. III.2 MODELE GENERAL NON-LINEAIRE. La première étape, lorsqu’on veut analyser et commander un système électrique de puissance, consiste à trouver un "bon" modèle mathématique. Généralement, un modèle, dans l’analyse des systèmes, est un ensemble d'équations ou de relations, qui 38 Chapitre III Modélisation du réseau électrique décrit convenablement les interactions entre les différentes variables étudiées, dans la gamme de temps considérée et avec la précision désirée, pour un élément ou un système. Par conséquent selon le but de l’analyse, un élément ou un même système physique, peut donner lieu à des modèles différents [12]. Dans de nombreux cas, le choix du modèle correct est souvent la partie la plus difficile de l’étude. Le point essentiel est de trouver le "bon modèle" qui réalise un compromis entre la fidélité du comportement qualitatif et quantitatif et la simplicité de mise en œuvre à des fins d’analyse et de synthèse. Les modèles complexes ont généralement besoin d’un nombre plus important de paramètres. En outre, l’obtention de valeurs fiables pour ces paramètres exige un travail important. Enfin si des méthodes trop complexes sont utilisées, l’analyse et les calculs sont inutilement "volumineux" et l’interprétation du résultat exige également un travail très important. Généralement, pour établir un modèle de réseau électrique pour les études dynamiques, on tient compte uniquement des équipements en activité pendant la plage temporelle du phénomène dynamique considéré. Le résultat est donc le modèle de connaissance complet du système : il se compose d’équations différentielles ordinaires non-linéaires et d’équations algébriques [13]. Les modèles présentés dans ce chapitre concernent les éléments suivants : - les unités de production : générateurs électriques, systèmes d’excitation, turbines et systèmes de contrôle associés. - les transformateurs et les lignes de transmission du réseau de transport. - les dispositifs de compensation de l’énergie réactive telle que le compensateur d’énergie réactive (SVC). - les charges enfin pour la partie consommation. 39 Chapitre III Modélisation du réseau électrique III.2.1 Les éléments du modèle. III.2.1.1 Modèle du générateur. L’énergie électrique est généralement produite par les machines synchrones. Ces dernières sont caractérisées par une vitesse de rotation de l’arbre de sortie de chaque machine égale à la vitesse de rotation du champ tournant. Pour obtenir un tel fonctionnement, un couple mécanique issu d’une énergie primaire source, comme l’énergie hydraulique, l’énergie nucléaire ou l’énergie chimique, est appliqué à l’axe de la machine synchrone via un lien mécanique intermédiaire, à savoir la turbine. Le champ magnétique rotorique est généré habituellement par un circuit d’excitation alimenté par courant continu. La position du champ magnétique rotorique est alors fixe par rapport au rotor : ceci impose en fonctionnement normal une vitesse de rotation identique entre le rotor et le champ tournant statorique. Ainsi, les enroulements du stator sont soumis à des champs magnétiques qui varient périodiquement. Une f.é.m. de courant alternatif est donc induite dans le stator [12]. La modélisation des machines électriques est primordiale aussi bien pour le concepteur que pour l'automaticien. Au niveau de la conception, l'utilisateur aura recours aux équations de Maxwell afin d'analyser finement le comportement de la machine électrique. Un modèle basé sur les équations de circuit est en général suffisant pour faire la synthèse de la commande. La simplicité de la formulation algébrique conduit à des temps de simulations courts. En outre, la précision de la modélisation est acceptable [11]. Dans cette partie, nous présenterons le modèle de Park de la machine synchrone à inducteur bobiné et pôles saillants avec circuits amortisseurs. 40 Chapitre III Modélisation du réseau électrique III.2.1.1.1 Structure de la machine synchrone III.2.1.1.1.1 Description La machine synchrone dont nous allons étudier la mise en équation correspond à la structure de principe représentée par la figure III.2, dans un plan perpendiculaire à l’axe de rotation. L’inducteur tournant, appelé aussi rotor, bipolaire est représenté dans le cas de la structure à pôles saillants : l’entrefer est variable, mais il est symétrique par rapport à deux axes perpendiculaires, l’axe direct (ou polaire ou longitudinal) o d et l’axe en quadrature (ou inter polaire ou transversal) oq. Il comporte un enroulement inducteur, bobiné autour des pôles et des amortisseurs, ensemble de barres conductrices logées dans des encoches longitudinales au voisinage de la périphérie des pôles .Ces barres sont réunies aux deux extrémités de la machine par deux couronnes conductrices, de façon analogue à la « cage d’écureuil » d’un moteur asynchrone. Cette couronne est parfois interrompue au droit des espaces inter polaires. La présence de circuits amortisseurs, qui n’interviennent pas dans l’étude du régime permanent synchrone idéalisé (c’est-à-dire négligeant tous les harmoniques et les petites oscillations de vitesse), complique un peu l’étude des régimes transitoires mais leur influence lors de ces régimes est telle qu’il est impossible de les négliger et c’est pourquoi il a paru préférable de les introduire d’emblée [14]. L’induit fixe, appelé aussi stator, séparé de l’entrefer par une surface cylindrique, est muni d’un enroulement triphasé a, b, c (enroulement classique à champ tournant), représenté conventionnellement comme sur la figure III.2, du côté positif des axes oa, ob, oc . 41 Chapitre III Modélisation du réseau électrique Figure III.2 : Machine synchrone triphasée avec amortisseurs L’inducteur est animé d’une vitesse de rotation ω r comptée positivement dans le sens trigonométrique. La direction positive de od correspond à l’orientation naturelle des lignes d’induction créées par l’inducteur. oq est en retard de π /2 par rapport à od, dans le sens trigonométrique. La position de l’inducteur est caractérisée par l’angle que fait o a avec od, soit θa appelé aussi θ, compté positivement dans le sens trigonométrique, l’axe ob est en avance de 2π/3 par rapport à oa et oc est en avance de 4π/3 par rapport à oa, d’où les relations ( ) ( ) ( ) } (III.1) (III.2) 42 Chapitre III Modélisation du réseau électrique III.2.1.1.1.2 Hypothèses simplificatrices Pour la modélisation de la machine synchrone, nous utilisons les hypothèses suivantes : On suppose que le circuit magnétique n’est pas saturé, ce qui permet d’exprimer les flux comme fonction linéaires des courants. On suppose le circuit parfaitement feuilleté, ce qui permet de considérer que seuls les enroulements (inducteur, induit, amortisseurs) sont parcourus par des courants et en outre on suppose que la densité de courant peut être considérée comme uniforme dans la section des conducteurs élémentaires (absence d’effet pelliculaire). L’hypothèse dit « sinusoïdale » peut s’exprimer ici de la façon simple suivante: On ne considère que le premier harmonique d’espace de la distribution de force magnétomotrice créée par chaque phase d’induit. Enfin on admettra que l’ensemble des amortisseurs peut être représenté par deux enroulements fermés en court-circuit sur eux-mêmes, l’un dit amortisseurs d’axe direct (d’indice D) d’axe magnétique dirigé selon od, l’autre dit amortisseur d’axe en quadrature (indice Q) d’axe magnétique dirigé selon O q, de sorte que la figure III.2 donne lieu à la représentation schématique de la figure III.3 [14]. Figure III.3 : Machine synchrone triphasée, amortisseurs assimilés à deux enroulements en court-circuit, en quadrature l’un de l’autre. 43 Chapitre III Modélisation du réseau électrique III.2.1.1.2 Equations électriques et magnétiques de la machine dans les axes abc III.2.1.1.2.1 Equations électriques Le système d'équations des tensions de la machine synchrone est obtenu par l'application de la loi de kirchhoff des tensions (loi des mailles) aux différents circuits: (III.3) } (III.4) } En appelant : : Résistances des phases de l’induit. Résistance de l’inducteur, de l’amortisseur d’axe d et de l’amortisseur d’axe q ( ) Flux d’enroulement traversant l’enroulement k. On peut traduire cette écriture sous forme matricielle , - , -, - [ ] , -[ ] , - 0 1 , , [ (III.5) ] (III.6) où - [ ] [ ] 0 1 Donc on aboutit à un système d’équations sous forme matricielle : 44 Chapitre III [ Modélisation du réseau électrique ] [ ][ ] 0 1 (III.7) [ ] 0 10 1 0 1 } III.2.1.1.2.2 Relations entre flux et courants Les conséquences de l’hypothèse de distribution sinusoïdale de la force magnétomotrice d’induit sont : Le flux d’enroulement à travers la phase a (respectivement b, c) ne dépend que du premier harmonique de la distribution d’induction dans l’entrefer. Les inductances propres et mutuelles à l’induit seul sont la somme d’un terme constant et d’un harmonique de rang 2, le coefficient de ce dernier est le même pour les inductances propres et mutuelles. L’inductance mutuelle entre un enroulement rotorique et une phase de l’induit suit une loi sinusoïdale en fonction de l’angle θ, dont le coefficient est le quotient par le courant de l’enroulement rotorique considéré, du flux fondamental qu’il crée à travers la phase considérée [14]. En vertu de l'hypothèse de non saturation et feuilletage du circuit magnétique, les flux sont liés aux courants par les relations suivantes, exprimées sous forme matricielle, et dans lesquelles les coefficients Ls, Lr et Msr sont des fonctions de l'angle θ. , - , -, [ ] , -, , - -[ , -[ ] (III.8) ] (III.9) D’où l’écriture sous forme matricielle 0 1 0 ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )1 [ ] ( ) 0 ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )1 0 1 ( ) (III.10) 45 Chapitre III 0 1 Modélisation du réseau électrique ( ) ( ) ( ) 0 ( ) ( ) ( ) ( ) ( )1 [ ] ( ) 0 10 1 (III.11) III.2.1.1.2.3 Matrice inductance statorique Elle est donnée par l’expression matricielle suivante , ( [ ) ( ( ) ( ) ) ( ( ) ( ( ) ( ) ) ) ] (III.12) III.2.1.1.2.4 Matrice de couplage entre le stator et le rotor Elle s’écrit , [ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )] (III.13) III.2.1.1.2.5 Matrice inductance rotorique Les coefficients d’inductance propre et mutuelle relatifs au rotor seul sont tous des constantes (dont certaines sont nulles), à cause du caractère cylindrique de la surface limitant l’induit. Nous écrirons alors , - 0 1 (III.14) III.2.1.1.3 Modélisation de la machine synchrone dans le repère biphasé III.2.1.1.3.1 Transformation de Park Le principe de la transformation de Park est de ramener toutes les grandeurs statoriques des phases a, b, c dans un repère (o, d, q) lié avec le rotor [15]. 46 Chapitre III Modélisation du réseau électrique La transformation d’un enroulement triphasé en enroulement biphasé, en tenant compte de l’égalité des puissances, est définie par la matrice de Park telle que [16] : ( ( ) ) ( √ [ √ ( ) ) ( √ ) (III.15) ] √ Le changement de variables relatif aux courants, tensions et aux flux est défini par cette transformation : ( ) ( √ [ ] [ √ ) [ ) √ [ √ ][ ] ( ) ( ) (III.17) ][ ] √ ) (III.16) ) √ ( ] ) ( ) ( [ ( √ ( ] ) √ ( [ ( ) ( √ ) (III.18) ][ √ ] D’où les transformations inverses: [ [ ] [ [ ] [ [ ] ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) 47 ] (III.19) [ ] ] (III.20) [ ] ] (III.21) [ ] Chapitre III Modélisation du réseau électrique III.2.1.1.3.2 Modèle de la machine synchrone Revenons au cas général (régime quelconque) et appliquons le changement de variables défini par la matrice P (III.15) aux équations (III.3) [14]. En notant les matrices colonnes figurant au premier membre des relations (III.16) à (III.21) il vient : (III.22) Puis utilisant (III.19) et (III.21), on obtient . / (III.23) Où PP-1=I, et par un calcul simple on trouve : [ ] (III.24) D’où en développant les trois lignes de (III.23) et tenant compte de (III.2) on obtient l’établissement des équations électriques (III.25) } Ces trois premières équations sont appelées équations de PARK. Dans la plupart des applications on n’utilise que les deux premières qui sont identiques aux équations relatives à l’induit de la machine à courant continu. III.2.1.1.3.2.1 Relations entre flux et courants (composantes d, q, o) Il convient maintenant d’appliquer la transformation de PARK aux équations des courants. Le calcul est assez long et nous allons en donner seulement le principe, mais le résultat est tout à fait simple, il peut s’interpréter uniquement à l’aide de considérations physiques, et c’est surtout ce dernier aspect que nous développerons [14]. 48 Chapitre III Modélisation du réseau électrique III.2.1.1.3.2.2 Principe et résultat du calcul Pour obtenir la matrice d’inductances reliant ), (notée [ ), (notée [ ] (notée ) (notée [ ] [ ] ] ) nous devons utiliser la matrice de transformation de Park P et la matrice inverse P-1 , pour obtenir la matrice de transformation B où (III.26) L : représente la matrice qui englobe les différentes inductances (statoriques……) . / . / . / . / (III.27) [ ] Et la matrice P-1 donne naissance à la matrice B-1 ( ) . / . / . / (III.28) [ ] Lorsqu’on effectue le produit B.L.B-1 on trouve le résultat suivant ( ) (III.29) 49 Chapitre III Modélisation du réseau électrique (III.30) ( ) (III.31) ( ) (III.32) (III.33) Avec Ld inductance synchrone longitudinale et Lq inductance synchrone transversale qui peuvent être définies par : L’ensemble des équations établies dans le repère (d, q) permet d’étudier tous les régimes transitoires électriques de la machine synchrone, dans le cadre des hypothèses précisées au paragraphe III.2.1.1.1.2. Elles introduisent, notamment lorsque la perturbation considérée affecte les trois phases de façon équilibrée, une grande simplification par rapport au système (III.4) [17]. III.2.1.1.3.2.3 Etablissement des équations de la puissance et du couple La puissance électrique instantanée aux bornes de la machine synchrone est positive pour le fonctionnement en générateur [14]. (III.34) Remplaçant les quantités abc par dqo en utilisant la transformation de PARK, il vient ( ) (III.35) Exprimons cette puissance en fonction des flux et des courants en utilisant les équations de Park (III.25) à (III.33). . / ( ) ( ) (III.36) 50 Chapitre III Modélisation du réseau électrique La première parenthèse représente la variation par unité de temps de l’énergie magnétique emmagasinée. La deuxième parenthèse représente la puissance mécanique transformée en puissance électrique à l’intérieur de la machine. Comme ωr est la vitesse instantanée de rotation on en déduit l’expression du couple électromagnétique (couple résistant). ( ) (III.37) Il est possible d’arranger l’expression du couple en utilisant les flux magnétisants. En effet: Les flux magnétisants d’axes d, q sont : ( ( ) ) L’équation du couple s’écrit alors : ( ) c.à.d: [( ) ] (III.38) III.2.1.1.3.2.4 Equation mécanique L’étude des régimes transitoires fait intervenir des variations non seulement des paramètres électriques (tensions, courants, FEM, flux), mais aussi des paramètres mécaniques (couples, vitesses). En appelant J l’inertie des masses tournantes, accouplées sur l’arbre, f les cœfficients des frottements, Cem le couple électromagnétique et Cr le couple résistant, le comportement électromécanique sera complété par l’équation du mouvement : (III.39) 51 Chapitre III Modélisation du réseau électrique III.2.1.1.4 Définitions des paramètres de la machine synchrone Les paramètres de la machine synchrone sont liés entre eux ce qui facilite leur identification. En effet la détermination de l’un d’entre eux permet la déduction de plusieurs autres paramètres sur le même axe. Les réactances en valeurs réduites et les constantes de temps peuvent être définies à partir des éléments des schémas équivalents comme suit : (On note que le modèle utilisé pour définir ces paramètres est un modèle simplifié afin de faciliter le calcul.) III.2.1.1.4.1 Réactances transitoires d’axe direct Elles sont définies à partir des circuits suivants Figure III. 4 : Définition de Xd' Figure III. 5 : Définition de Xd" (III.40) ( ) (III.41) (III.42) III.2.1.1.4 .2 Constantes de temps d’axe direct Elles sont définies par : Figure III. 6 : Définition de Td0'' Figure III. 7 : Définition de Td0' 52 Chapitre III Modélisation du réseau électrique Figure III. 8 : Définition de Td" Figure III. 9 : Définition de Td' . / (III.43) ( ) ( ( ) ( ) (III.44) (III.45) ) (III.46) III.2.1.1.4 .3 Réactance subtransitoire d’axe en quadrature Cette réactance se définit par : Figure III.10 : Définition de Xq" (III.47) (III.48) III.2.1.1.4.4 Constantes de temps d’axe en quadrature Au nombre de deux, elles sont données par les circuits suivants : Figure III.11 : Définition de Tq" Figure III.12 : Définition de Tq0" 53 Chapitre III Modélisation du réseau électrique ( ( ) (III.49) ) (III.50) Diagramme vectoriel de la machine synchrone La transformation de cordonnées (x, y) en (d, q) s’écrit: [ ] 0 1[ ] (III.51) Figure III.13 : Diagramme vectoriel d’un générateur synchrone en régime permanent III.2.1.2 Modèle mathématique du système d'excitation La fonction fondamentale d'un système d'excitation est de fournir au circuit d'excitation de générateur le courant sous forme continue pour produire un champ magnétique. Au début on a réglé la tension d'excitation manuellement, pour ajuster la tension finale nécessaire au générateur et l’énergie réactive fournie par le générateur. Plus récemment, on a proposé divers types d'excitatrices. La figure III.14 présente la forme générale d'un système d'excitation. 54 Chapitre III Modélisation du réseau électrique Figure III.14: système d’excitation III.2.1.2.1 Modèle mathématique d'excitatrice Selon les moyens utilisés pour fournir l'énergie d'excitation, les excitatrices peuvent être classées en trois types : excitatrices à courant continu, excitatrices à courant alternatif et excitatrices statiques. III.2.1.2.1.1 Les systèmes d'excitation à courant continu : Ils utilisent une génératrice à courant continu avec collecteur comme source de puissance du système d’excitation. III.2.1.2.1.1.1 Modèle mathématique d'excitatrices à courant continu : En raison du coût de maintenance élevée, les excitatrices à courant continu n'ont pas été très utilisées. Cependant, dans quelques générateurs, nous pouvons encore voir des excitatrices à courant continu. Par conséquent il est nécessaire d'introduire leur modèle mathématique. Nous introduirons un modèle mathématique du cas général d'une excitatrice à courant continu. La figure III.15 montre l'excitatrice à courant continu. Figure III.15: Excitatrice à courant continu 55 Chapitre III Modélisation du réseau électrique Nous pouvons obtenir les équations suivantes des tensions et des flux (sans considérer la saturation magnétique). ( ) ( ) ( ) - - (III.52) (III.53) Dans les équations des flux ci-dessus, nous pouvons considérer que les deux enroulements sont accouplés complètement. Par conséquent. La réactance de fuite de chaque enroulement est nulle et l’inductance propre n’est pas saturée et toutes les inductances mutuelles sont égales. (III.54) ∑ Où ∑ ∑ } (III.55) est le courant d’excitation totale délivré par l’excitatrice à courant continu. III.2.1.2.1.2 Les systèmes d’excitation à courant alternatif: Ils utilisent un alternateur et des redresseurs statiques ou tournants pour produire le courant continu nécessaire dans l’enroulement d’excitation de la machine synchrone. III.2.1.2.1.3 Les systèmes d'excitation statiques (systèmes ST) : Dans ce cas, le courant d’excitation est fourni par un redresseur commandé. Sa puissance est fournie soit directement par le générateur à travers d’un transformateur donnant le niveau approprié de tension, soit par des enroulements auxiliaires montés dans le générateur. Les systèmes d’excitation sont équipés de contrôleurs, appelés habituellement régulateurs de tension (Automatic Voltage Regulator : AVR). Ces derniers sont très importants pour l’équilibre de la puissance réactive qui sera fournie ou absorbée selon les besoins des charges. En outre ces contrôleurs représentent un moyen très important pour assurer la stabilité transitoire du système de puissance. Le régulateur 56 Chapitre III Modélisation du réseau électrique de tension agit sur le courant d’excitation de l’alternateur pour régler le flux magnétique dans la machine et ramener la tension de sortie de la machine aux valeurs souhaitées. Une caractéristique très importante d’un régulateur de tension est sa capacité à faire varier rapidement la tension d’excitation [12]. III.2.2 Modèle mathématique de réseau pour l'étude de la stabilité transitoire Les relations entre les tensions nodales du réseau et les courants pour l'étude de la stabilité transitoire peuvent être représentées sous la forme suivante YV=I (III.56) où I et V et Y représentent le vecteur courant, le vecteur tension nodale et la matrice d’admittances respectivement. L’équation (III.56) est linéaire, et la matrice d’admittance Y est déterminée seulement par la nature et les paramètres du réseau. On peut la représenter sous la forme suivante [ [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] (III.57) [ ] [ ] [ ] [ ][ ] ] [ [ ] ] où n indique le nombre de nœuds du réseau, Gij et Bij indiquent les parties réels et imaginaires des éléments Yij de la matrice admittance de réseau, respectivement. Ixi, Iyi, Vxi, et Vyi indiquent les parties réelles et imaginaires des courants injectés et les tensions au nœud i. III.2.2.1 Relation entre le réseau et les dispositifs dynamiques III.2.2.1.1 Relation entre les générateurs et le réseau Pour le modèle de la machine synchrone, les équations des tensions statoriques sous les coordonnées d, q sont : [ ] ̅ *̅ + * ̅ ̅ +[ ] (III.58) 57 Chapitre III Tel que ̅ Modélisation du réseau électrique ̅ représentent les tensions et courants dans les axes d et q respectivement. Si on applique la transformation (III.51) sur l’équation (III.58), les équations des tensions statoriques sont données par : 0 1[ ] ̅ *̅ + * ̅ ̅ +0 1[ ] (III.59) On peut tirer l’expression des courants injectés d’après l’équation (III.59) [ ] ̅ ]*̅ + [ [ ][ ] (III.60) où ̅ ̅ ̅ ̅ ̅ ̅ ̅ ̅ ̅ ̅ ̅ (̅ ̅ ) ̅ ̅ (̅ ̅ ) ̅ ̅ ̅ (III.61) ̅ ̅ ̅ ̅ ̅ ̅ ̅ } En substituant l’équation (III.60) dans l’équation (III.56), et après calcul, on peut conclure que le raccordement d’un générateur est équivalent au courant injecté au nœud correspondant, soit [ ] [ ̅ ]*̅ + (III.62) III.2.2.1.2 Relation entre les charges et le réseau Les techniques utilisées sont différentes suivant la nature des charges. 1. Si les charges sont représentées par le modèle d’impédance statique, l’impédance statique peut être ajoutée à la matrice d’admittance. 2. Si les charges sont représentées comme un dispositif dynamique, les charges sont modélisées comme des impédances, cependant ces impédances ne sont pas statiques pendant la durée d’étude de la stabilité. 58 Chapitre III Modélisation du réseau électrique 3. Si les charges sont modélisées en fonction des caractéristiques de tension à l’état stable, les expressions des courants injectés aux nœuds correspondants sont des fonctions non linéaires, par conséquent, les équations du réseau sont non-linéaires. Les expressions des puissances active et réactive absorbées par le réseau sont ( )* ( ( )* où ( ( ) ) ( ) ( ) ( ( ) ) ( ) + ) ( )( + } les paramètres ( )( ( ) ) ( ) (III.63) ) } sont des valeurs différentes pour les différents nœuds et satisfont } La relation entre les courants, les tensions et les puissances est donnée par la relation suivante : ̇ ̂̇ ( )( ) (III.64) Il est facile de déterminer la relation entre les courants injectés et les tensions nodales. Si les charges sont représentées par des termes de deuxième ordre, le courant injecté est donné par : ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )√ ( ) ( ) ( ) ( )√ (III.65) } Si les charges sont représentées par une fonction exponentielle, l’expression de courant donné par : ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) } (III.66) ( ) 59 Chapitre III Modélisation du réseau électrique III.2.2.1.3 Relation entre les dispositifs FACTS et le réseau Nous décrirons ici seulement la relation entre le SVC et le réseau, la relation entre les autres dispositifs FACTS et le réseau pouvant être présentée de la même manière. Généralement le SVC est connecté à un nœud du réseau par l’intermédiaire d’un transformateur (l’indice de ce nœud est i). L’admittance shunt du SVC est égale à : Y= (III.67) A partir de la relation entre la tension nodale ̇ et le courant injecté ̇ il est facile de définir les parties réelle et imaginaire du courant injecté comme suit : } (III.68) où XT est l’impédance de transformateur. BSVC la susceptance équivalente du SVC. Vxi et Vyi sont les parties réelles et imaginaires des tensions aux nœuds [18]. III.3 ETUDE DE LA STABILITE TRANSITOIRE D’UN MODELE SIMPLIFIE Pour expliquer les principes et les procédures de l'étude simplifiée de la stabilité transitoire, on utilise les hypothèses simplificatrices suivantes : Générateur : la tension transitoire reste constante. Réseau : modélisé comme une matrice d’admittance. Les équations sont résolues par la méthode de Euler modifiée tandis que les équations de réseau sont résolues par la méthode d'élimination de Gauss. III.3.1 Valeurs initiales Avant de commencer l'intégration numérique, les valeurs initiales des équations différentielles doivent être calculées, basées sur une étude d’écoulement de puissance. 60 Chapitre III Modélisation du réseau électrique Nous commençons par calculer les valeurs initiales des paramètres des générateurs. D'une étude d’écoulement de puissance, les tensions et les puissances des générateurs avant la perturbation sont données par ̇( ) ( ) ( ) et ( ) ( ) (III.69) ( ) En outre, les courants injectés par les générateurs dans le réseau sont calculés par ̇ ( ) ( ) ̇ et ̇ ̇ ̂( ) ̂̇ ( ) ( ) ) ̇ ( ( ) (III.70) ( ) (III.71) ̇( ( ) ) ) (̇ ) . ( (III.72) Les angles rotoriques des générateurs avant la perturbation sont donnés par : ( ( ) ( ) ( ) ) (III.73) Avant la perturbation, les générateurs tournent à la vitesse synchrone, donc ( ) Utilisons la formule des cordonnées de transformation (III.51), présentée précédemment (Figure III.13). Dans les axes (d, q) les relations entre les tensions statoriques des générateur et les courants sont donnés par [ [ ( ) ( ) ( ) ( ) ] ] * ( ) * ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) +[ ( ) +[ ( ) ( ) ( ) ] ] (III.74) } Les tensions transitoires d’axe d et q sont données par - (III.75) Les tensions subtransitoire d’axes d et q sont données par 61 Chapitre III Modélisation du réseau électrique ( ) ( - ) où (III.76) . On peut obtenir l’équation suivante en utilisant les tensions vd et vq: } (III.77) A partir de l’équation (III.75), les valeurs initiales des tensions transitoires sont données par : ( ) ( ) ( ) (III.78) ( ) En outre, les puissances électriques Pe(0) des générateurs pour un fonctionnement équilibré sont égales aux puissances mécaniques des turbines P m(0), c.-à-d., ( ) ( ) ( ) ( ( )) ( ) (III.79) Le calcul des valeurs initiales des charges est simple. La tension ̇( ) et la puissance ( ) consommée par les charges sont obtenues à partir de l’étude d’écoulement de puissance. D’autre part les admittances équivalentes des charges sont calculées par : ( ) ̂( ) ( ) . (III.80) Quand les charges sont modélisées comme des impédances constantes, l’admittance correspondante équivalente reste constante pendant la période d’étude, et peut être incorporée dans la matrice d'admittance de réseau. III.4 ETUDE DE LA STABILITE TRANSITOIRE AVEC LES DISPOSITIFS FACTS III.4.1 Valeurs initiales et équations différentielles des générateurs Le modèle mathématique de la machine synchrone comporte les équations du mouvement du rotor, les équations électromagnétiques de rotor, etc… . 62 Chapitre III Modélisation du réseau électrique Les équations des mouvements du rotor s’écrivent : ( ) ( ) } (III.81) est l’angle électrique entre l’axe x et q, et où est le moment d’inertie Les équations électromagnétiques du rotor sont données par : ( [ ) ( [ [ ) ] ( [ ] ) (III.82) ] ( ) ] } avec et (III.83) Les équations des tensions statoriques : } (III.84) La puissance électrique est égale à la puissance de sortie augmentée des pertes statoriques : | ̇| ( ) (III.85) On peut calculer quelques valeurs initiales à partir de (III.70) et (III.74). Notons que le courant circulant dans les enroulements amortisseurs en fonctionnement équilibré est nul. Basées sur les équations (III.75) et (III.77) et sans les charges, les valeurs initiales des tensions synchrones, tensions transitoires et tensions subtransitoires peuvent être obtenues comme suit: ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) (III.86) ( ) 63 (III.87) Chapitre III Modélisation du réseau électrique ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) - (III.88) En outre, la puissance électrique Pe(0) du générateur pour un fonctionnement équilibré peut être calculée directement de l’équation (III.85) ( ) ( ( ) ( )) ( ) (III.89) dans l’équation (III.81), la puissance de sortie du moteur P(0) est égale Posons à ( ) . ( ) (III.90) Pour résoudre ces équations différentielles nous appliquons d'abord la méthode trapézoïdale pour le mouvement du rotor (III.81). ( ( ) ( ( ) ) ( ( ) ( ( ) ) ) ( ) ( ) (III.91) ( ) ( ) ( ) ( )) (III.92) A partir de (III.92) on obtient l’expression de ( ). Substituons la dans (III.91), on obtient : ( ( ) ( ) ( )) (III.93) avec ( ) (III.94) . ( ) Dans (III.94), ( ) ( )/ ( ) est une fonction du pas (III.95) et d’autres constantes. Comme pour dans (III.95), c'est une constante seulement dans l'équation différentielle (III.93), sinon elle prend différentes valeurs dans chaque étape de calcul. Après que est trouvé, ( ) est calculé basé sur (III.91). 64 ( ) Chapitre III Modélisation du réseau électrique ( ( ) ( ( )) ) (III.96) ( ) Maintenant appliquons la règle trapézoïdale à l'équation électromagnétique (III.82). ( ) [ ( ) ( ) [ ( ) ( ) ) Eliminons les variables ( ) ( ( ) ( ) ( ) ) ) ( ( ) ( ) (III.97) ) ( )] } ) ( ) ( )] ) et ( ( ( ( ( ) ( )] ) ) ( ) ) ) ( [ ( ) ) ( ( ( ) ( ) , ( ) ( ) ( ( ( ) ( ) ( ( ( ) ( ) ( ) ) ( ( ) ) ( )] ( ( ) } dans (III.97) et (III.98). On obtient ) ( (III.98) ) ( (III.99) ) (III.100) ) où * ( ) 0 ( ( {( ) ) [ ) ( ( ) 1 ( ) ( ( ) ( )} ( ) ) ) ] (III.101) ( ) ( )} } et (III.102) [ ( ) ⁄ ] 0 Tous les coefficients constantes si ( et est constant, alors que dans (III.101), ) 1 } ⁄ dans ( ) (III.102) sont des et ( ) sont des quantités connues à l’instant t, bien qu'ils prennent différentes valeurs dans chaque itération. 65 Chapitre III Modélisation du réseau électrique Après le calcul de et (III.98), ( ( ( ( ) ) 0 ) 0 ) et ( ) et en se basant sur les équations (III.97) peuvent être obtenues par ( ( ) ( ) ), ( ) ( )( ( ( ) ( ) )( ( ( ) ( ) )1 ) )1 (III.103) III.4.2 Valeurs initiales et équations différentielles du SVC Nous nous basons ici sur un modèle de SVC comportant un condensateur fixe (FC) et une réactance contrôlée par thyristor (TCR), présenté précédemment au chapitre II (figure II.13-a). Pour la facilité de l'exposé, nous considérons le contrôle d’un SVC basé sur un régulateur proportionnel. Son bloc-diagramme reporté sur la figure III.16 Figure III.16 : Modèle simple du SVC Un SVC est généralement connecté au réseau à haute tension par l’intermédiaire d’un transformateur. L’admittance équivalente du TCR est contrôlée par l'angle d'allumage α des thyristors. Le modèle mathématique est obtenu facilement d’après la figure précédente : , ( ( ) - ) } (III.104) Les limites sur la sortie de SVC sont : } BC=ωC est la susceptance de la capacité fixe, (III.105) ⁄ est la susceptance de la réactance, la sortie Bsvc est la susceptance équivalente du SVC. 66 } Chapitre III Modélisation du réseau électrique Bien que le SVC soit connecté au côté basse tension du transformateur, il peut être toujours vu comme une source d'énergie réactive sur le côté haute tension, destiné à contrôler la tension, côté haute tension du transformateur. Donc, le nœud haute tension peut être effectivement considéré comme un nœud PV dans l’étude d’écoulement de puissance (P=0, V=VSP). A partir du résultat d'étude d'écoulement de ̇( puissance, on obtient ) et la puissance injecté par le SVC est ( ) S(0)=jQ(0). Si la réactance du transformateur est XT, la puissance injectée dans le réseau par le SVC est donnée par ( ) ( ) (III.106) ( ) Egalisant les deux côtés de (III.104) à zéro, et en établissant le lien entre (III.105) et (III.106), nous trouvons les valeurs initiales du SVC comme étant : ( ) ( ) ( ) ( ) (III.107) ( ) ( ) } L'application de la formule des trapèzes à la première partie de (III.104) donne: ( ) ( (III.108) ) où (III.109) ( ) ( ( )) (III.110) ( ) En appliquant la règle du trapèze à la seconde équation (III.104), et en éliminant ( ) de (III.108), il vient: ( ) √ ( ) ( ) (III.111) où (III.112) 67 Chapitre III Modélisation du réseau électrique ( ) Si la limite de la SVC est ignorées, alors ( ) √ ( ) (III.113) ( ) ( ( ) ) ( ), ainsi : (III.114) III.4.3 Etablissement des équations du réseau Les équations du réseau exprimées dans le domaine des réels sont présentées dans l’équation (III.57). Dans les études de stabilité transitoire, les nœuds du réseau sont répartis en trois classes: les nœuds connectés en parallèle avec les dispositifs dynamiques (y compris les nœuds générateurs, les nœuds SVC, et les nœuds de charge), les nœuds connectés en série avec les dispositifs dynamiques (y compris nœuds TCSC, etc…) et les nœuds en défaut ou les nœuds non connectés avec un dispositif. Remplaçant les expressions des courants de chaque dispositif dynamique, illustrés dans le paragraphe III.2.2.1, dans les équations du réseau, on obtient les équations du réseau. La figure III.17 représente les éléments du modèle du système de puissance avec leurs interactions. Figure III.17. Diagramme de l’ensemble des blocs du système de puissance [12]. 68 Chapitre III Modélisation du réseau électrique III.4.3.1 Nœuds connectés en parallèle avec les dispositifs dynamiques Si un dispositif dynamique est relié au nœud i, alors l'équation de réseau pour ce nœud est ∑ ( ) ∑ ( ) -. (III.115) Les expressions des courants Ixi au nœud i dépendent du dispositif branché. 1. Connections au générateur : noter que les générateurs sont représentés utilisant les modèles variables avec , en attribuant les valeurs correspondantes aux éléments de (III.61). Les expressions des courants de générateur (III.60) peuvent être récrites comme suit : {( [ ( ) ] {( ( ( ) ( [ ) ( ) ) ) ( } ) ) ] } } (III.116) 2. Connections avec une charge : comme il a été dit au paragraphe III.2.2.1, si la charge est une impédance constante, elle peut être intégrée dans le réseau. Si la charge est modélisée comme une fonction de polynôme de deuxième ordre, elle est modélisée comme un courant injecté en (III.65). Notons que la partie constante de l’impédance de la charge peut aussi être intégrée dans le réseau. Les deux derniers termes en (III.65) sont traités comme des courants injectés. Si la charge est modélisée comme une fonction exponentielle de la tension, elle peut être considérée comme un courant injecté en (III.66). 3. Connections avec un SVC : L'expression du courant injecté par le SVC est donnée par l’expression (III.68). 69 Chapitre III Modélisation du réseau électrique III.4.3.2 Connections à un nœud de connexion ou à un nœud en défaut Le courant injecté au nœud de connexion est nul. Le nœud en défaut est aussi un nœud de connexion car le courant injecté y est nul. Les équations du réseau pour un nœud en défaut ou un nœud de connexion est ∑ ( ) ∑ ( ) - (III.118) III.5 MODELE LINEAIRE III.5.1 Linéarisation du modèle La plupart des phénomènes physiques sont non linéaires. L'analyse complète et globale des systèmes non linéaires est souvent difficile à effectuer. C'est la raison pour laquelle nous restreindrons notre étude à l'analyse autour d'un point de fonctionnement judicieusement choisi. Il s'agit de l'analyse d'un modèle linéarisé ou modèle en petit signal [19]. III.5.1.1 Rappel sur la linéarisation d’une fonction une fonction différentiable. Au voisinage d’un point ̅ Soit le développement de Taylor de f au premier ordre autour de ̅ nous donne ( ) ( ̅) ( ̅) ( ̅) (III.119) ( ̅) ( ̅) ( ̅) ( ̅) ( ̅) ( ̅) ( ̅) avec . ( ̅) ( ( ̅) (III.120) ( ̅) ) Cette matrice est appelée matrice jacobienne. Considérons par exemple la fonction . / ( ) (III.121) La matrice jacobienne de f en x est 70 Chapitre III Modélisation du réseau électrique ( ) . ( ) ( ) ( ) ( ) Autour du point ̅ . / ( . / / ( ) (III.122) ) on a, d’après (III.119), /( . ) ( ) (III.123) III.5.1.2 Linéarisation du système autour d’un point Considérons le système S décrit par son équation d’état et son équation de sortie : ̇ ( ) ( ) (III.124) où X est de dimension n, u est de dimension m et y est de dimension p. Posons . / et ( La fonction ( ) ( ( ( ) ). ) (III.125) ) sera appelée la fonction d’évolution/observation. Autour du ( ̅ ̅), nous avons point ̅ ( ) ( ̅) ( ̅)( ̅) (III.126) avec ( )̅ ( ̅) ( ̅) ( ̅) ( ̅) ( . (III.127) ) Cette matrice jacobienne peut se mettre sous la forme ( ̅) . / (III.128) où A, B, C, D sont respectivement de dimension n×n, n×m, p×n et p×m. Notons que cette définition pour les matrices A, B, C, D est équivalente à la suivante, plus classique : 71 Chapitre III Modélisation du réseau électrique ( ̅ ̅) ( ̅ ̅) ( ̅ ̅) ( ̅ ̅) ( ( ( ) ) ) ( ) ( ̅ ̅) ̅ / ̅ ( ̅) . ( ̅ ̅) ) ( ̅ ̅) ( (III.129) ( ̅ ̅ ), nous avons ̅ Ainsi, autour du point } . ̅ /. ̅ /. (III.130) Autour du point ( ̅ ̅ ), le comportement de S s’approxime donc par les équations suivantes : , ̇ ( ̅ ̅) ( ̅ ̅) ̅) ̅) ( ( ( ( ̅) ̅) (III.131) III.5.1.3 Linéarisation du système autour d’un point de fonctionnement Un point ( ̅ ̅ ) est un point de fonctionnement (aussi appelé point de polarisation) si ( ̅ ̅ ) . Si ̅ d’abord que si x = ̅ et si , on parle de point d’équilibre. Remarquons tout ̅, alors ̇ = 0, c’est-à-dire que le système n’évolue plus si on maintient la commande u = ̅ et s’il est dans l’état ̅ . Dans ce cas, la sortie y a ( ̅ ̅ ). Autour du point de fonctionnement ( ̅ ̅ ), le système S ̅ pour valeur admet pour système tangent : { ̇ ̅) ( ( ̅ Posons ̃ ( ̅) ̃ ̅ ̅) ( ̅ ̃ (III.132) ̅) ̅. Ces vecteur sont appelés les variations de u, x et y. Pour des petites variations de ̃ ̃ ̃ ̃ ̃ ̃ ̃ ̃ } ̃, on a (III.133) 72 Chapitre III Modélisation du réseau électrique Le système ainsi formé est appelé système linéarisé de S autour du point de fonctionnement ( ̅ ̅ ) [20]. Considérons le système non-linéaire décrit par : ( ) (III.134) Le développement en série de Taylor de cette expression s’écrit : ( ( tel que Au voisinage de ) ) (III.135) ( ) | , ( | ) est une fonction d'ordre élevé de . Nous pouvons utiliser la stabilité du système linéaire suivant (III.136) Pour l’étude de la stabilité du système non-linéaire au point Xe. 1. Si le système linéarisé est stable, par exemple : toutes les parties réelles des valeurs propres sont négatives, le système non linéaire est stabilisé au point d’équilibre. 2. Si le système linéarisé est instable, par exemple : au moins une des parties réelles des valeurs propres est négative, le système non linéaire est instable. 3. Si le système linéarisé est marginalement stable, par exemple : tous les parties réelles des valeurs propres sont non-positives, mais il y a une ou plus des parties réelles nulles, nous ne pouvons pas juger la stabilité du système non linéaire. Le principe de base de la méthode de Lyapunov est de tirer des conclusions sur la stabilité des systèmes non-linéaires autour d’un point d’équilibre [18]. III.5 .2 Linéarisation des équations des composants des réseaux électriques Pour l’étude de la stabilité des réseaux électriques pour les faibles signaux nous devons linéariser les composants dynamiques du réseau. 73 Chapitre III Modélisation du réseau électrique III.5.2.1 Linéarisation de l’équation du générateur synchrone 1. Générateur synchrone Pour un générateur synchrone décrit par les équations (III.81) à (III.90), dans l’état de fonctionnement normal (stable), les valeurs initiales des différentes variables sont ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ). ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) Linéarisons chaque équation à ces valeurs initiales, nous obtenons l’équation linéaire d'un générateur synchrone [21] : { ( ) [ ( ) ( ( ) ) ( )] ( [ [ ) [ ( ) [ ) ] ( [ ( ( ) ) ] ) ] ( )] } (III.137) ] ( } } (III.138) 2. Système d'excitation En prenant un système d'excitation composé d'une excitatrice à courant continu avec un régulateur commandé par thyristors comme exemple, nous pouvons déduire l'équation linéarisée comme suit. Les composants de tension et de courant sur les axes d, q aux bornes du générateur peuvent être représentés comme suit ̇ ( ( ) ⁄ ) ̇ ( ) ( ⁄ ) (III.139) Nous avons |[( |( √( ) ) ( ( ) ( )] ( ⁄ ) | )| ) (III.140) 74 Chapitre III Modélisation du réseau électrique Linéarisons les équations ci-dessus à leurs valeurs en régime permanent, nous pouvons obtenir ( ) ( ) (III.141) où ( ( ) ( ) )⁄ ( ) √( ( ) ( )) ( ( ) ( ( ) ( ) )⁄ ( ) ( ( ) } )) (III.142) Nous pouvons obtenir l'équation linéarisée des dispositifs de mesure et de filtrage ( ) (III.143) Nous pouvons écrire l'équation linéarisée de l'excitatrice comme étant : 0 . 1 ( )/ (III.144) Nous avons les équations linéarisées de l’ensemble du système d'excitation à courant continu ( ) . (III.145) ( )/ } III.5 .2.2 Matrices des équations linéarisées des alternateurs Pour une unité de production décrite par (III.137), (III.138) et (III.140), les variables d'état peuvent être arrangées pour former le vecteur suivant: - [ Nous définissons [ ] [ (III.146) ] Les équations différentielles linéarisées de l’ensemble des générateurs peuvent être écrites sous la forme matricielle suivante 75 Chapitre III Modélisation du réseau électrique ̅ ̅ ̅ (III.147) Les équations linéarisées des tensions d’induit peuvent s’écrire ̅ ̅ (III.148) Pour les deux équations ci-dessus, les éléments des matrices ̅ ̅ ̅ ̅ ̅ peuvent être obtenus facilement en comparant (III.147), (III.137) et (III.140), et en comparant (III.148) et (III.138) (Annexe A). Transformation des coordonnées Dans (III.147) et (III.148), sont les écarts de tension et de courant sur les axes (d,q) de chaque générateur. Donc nous devons les convertir en une représentation unique dans les coordonnées (x, y) tournant à la même vitesse, de sorte qu'ils peuvent être connectés à un seul réseau électrique. La transformation des coordonnées de tension aux bornes du générateur est donnée par (III.51) [ ] 0 1[ ] (III.149) Les valeurs en régime permanent Vd(0), Vq(0), Vx(0), Vy(0), et δ(0) doivent aussi satisfaire l’équation (III.149). [ ( ) ( ) ] * ( ) ( ) ( ) ( ) +[ ( ) ( ) ] (III.150) Linéarisant l’équation (III.149) en régime permanent, nous avons [ ] * ( ) ( ) ( ) ( ) +[ ] * ( ) ( ) ( ) ( ) +[ ( ) ( ) ] (III.151) À partir de (III.150) on peut réécrire (III.151) comme suit [ ] * ( ) ( ) ( ) ( ) +[ ] qui peut être écrite simplement 76 [ ( ) ( ) ] (III.152) Chapitre III Modélisation du réseau électrique (III.153) ( ) où [ ] ( ) * ( ) ( ) [ ( ) ( ) + ] ( ) ( ) (III.154) (III.155) Notons que Tg(0) est une matrice orthogonale, satisfaisant ( ) (III.156) ( ) De même, pour le courant du générateur, nous pouvons obtenir (III.157) ( ) [ où ] [ ( ) ] ( ) (III.158) En substituant (III.153) et (III.157) dans (III.148) pour annuler ∆Vdqg et ∆Idqg, nous avons (III.159) ̅ ( )[ où ̅ ( ) ̅) ( ] - (III.160) ( ) ( ) En substituant (III.153) et (III.157) dans (III.147) pour annuler ∆Vdqg et ∆Idqg, et en utilisant (III.159), (III.160) pour annuler , nous pouvons obtenir (III.161) où ̅ ̅ (̅ ̅ ̅ ̅) ( ̅ ) ̅ - ( ) 77 (III.162) Chapitre III Modélisation du réseau électrique Les équations (III.159) et (III.161) se composent des équations linéarisées de chaque générateur, sous la forme d’une équation d'état et d’une équation de sortie pour un système linéaire invariant dans le temps. III.5.2.3 Linéarisation de l’équation de la charge Dans l'analyse de la stabilité en petits signaux, un modèle statique de la charge est généralement adopté. Si une certaine quantité de charge du moteur à induction doit être prise en considération, nous pouvons utiliser des procédures similaires à celles utilisées pour dériver les équations linéarisées d'un générateur synchrone pour établir les équations linéarisées d'un moteur à induction. Quelle que soit la forme adoptée pour modéliser les caractéristiques statiques de la tension de charge, l'écart du courant injecté dans la charge est donné par la relation suivante: (III.163) où [ ] [ ] [ ] (III.164) Les coefficients peuvent être calculés à partir de la relation entre le courant injecté et la tension nodale au niveau du nœud de charge | | ( ) ( ) ( ) | ( ) ( ) | ( ) ( ) ( ) (III.165) } Si la caractéristique statique de tension de la charge est modélisée par un polynôme quadratique, nous pouvons utiliser la relation (III.65) entre le courant injecté et la tension nodale et la relation (III.165) pour calculer les coefficients de la relation (III.164) directement 78 Chapitre III Modélisation du réseau électrique ( ) ( )( ) ( ) ( )( ) ( ) ( )( ) ( ) ( )( ) ( ) ( ) ( )( ) ( ) ( )( ) ( ) ( )( ) ( ) ( )( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) (III.166) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) } Quand une fonction exponentielle est utilisée pour modéliser les caractéristiques statiques de la tension aux bornes de la charge, la relation entre le courant injecté dans la charge et la tension nodale de l’équation (III.66), peut être utilisée simultanément avec (III.165) pour calculer les coefficients de l’équation (III.164) directement comme suit : ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) (( ) (( ) ( ) ( ) ( ) ( ) (( ) (( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ) ) ) ) ( ) (( ) (( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) (( ( ) ( ) (( ( ) ( ) ( ) ( ) ) ( ) ) ( ) ) ( ) ( ) ) ( ) ( ) (III.167) ( ) ) ( ) ) } Particulièrement, quand il n'y a pas d'information suffisante sur les caractéristiques statiques de la tension aux bornes de la charge, un modèle de charge généralement acceptable est de représenter la puissance active de la charge par un courant constant (i.e., en prenant m = 1) et la puissance réactive de la charge par une impédance constante (i.e., en prenant n = 2). III.5.2.4 Linéarisation de l’équation du SVC A partir de (III.104) et (III.105), nous pouvons obtenir l'équation linéarisée suivante directement ( Parce que ) } , après linéarisation, nous avons 79 (III.168) Chapitre III Modélisation du réseau électrique ( ) ( ) ( ) . ( ) (III.169) En substituant l'équation ci-dessus dans (III.168) et après réarrangement, on obtient . (III.170) où [ ] [ 0 ] 1 ( ) ( ) [ . ( ) ( ) ( ) (III.171) ] } En outre, à partir de (III.68), nous pouvons obtenir l’expression de l'écart entre le courant injecté par le SVC et la tension nodale (III.172) [ ] [ où ( ( )) ( ) [ ( ) ] (III.173) ( ) ] ( ) 0 1 } Par conséquent (III.170) et (III.172) forment l'équation linéarisée du SVC. III.5.3. Linéarisation des équations différentielles du réseau avec SVC Les équations de toutes les groupes de production sont formées à partir de (III.159) et (III.161) (III.174) (III.175) { où { } } { } { } - (III.176) Les équations (III.170) et (III.172) de chaque SVC peuvent former des équations de tous les SVC 80 Chapitre III Modélisation du réseau électrique (III.177) (III.178) * * où + + * * + } + (III.179) III.6 CONCLUSION Dans ce chapitre, nous avons présenté la modélisation du réseau électrique pour les études de la stabilité aux petites perturbations. Les points d’étude principaux de ce chapitre sont présentés ci-dessous. Le modèle généralisé du réseau de transport et des charges est déterminé. Dans ce modèle, les circuits de stators des machines, les transformateurs, les lignes de transmission et les charges sont représentés sous forme d’équations algébriques. Le système est représenté par un ensemble d’équations, couplées, différentielles et algébriques. Ce modèle décrit le comportement non-linéaire du réseau électrique. Le réseau électrique est souvent soumis à des petites perturbations qui se produisent continuellement sous l’influence de faibles variations de charges et des sources. Ces perturbations sont considérées comme suffisamment petites pour permettre de linéariser les équations du modèle général du système. Après avoir enfin présenté les modèles linéaire et non-linéaire du système nous présentons dans le chapitre suivant les différents types de stabilité du réseau électrique et plus particulièrement la stabilité angulaire aux petites perturbations objet de ce travail. 81 Chapitre IV Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Application de l’analyse modale au réseau électrique IV.1 INTRODUCTION La bonne performance d’un réseau électrique dépend de sa capacité de fournir à tout moment la puissance demandée dans des conditions de qualité satisfaisantes, en maintenant les niveaux de tension et de fréquence dans des limites acceptables. La stabilité est considérée comme l’une des trois grandes études des réseaux électriques, les deux autres étant l’écoulement de puissance et l’analyse de défauts. Il est clair que les études de stabilité sont les plus complexes, tant en termes de modélisation que de méthodes de recherche des solutions. La stabilité d’un réseau électrique est la capacité du système, pour des conditions initiales données, de retrouver un point d’équilibre suite à une perturbation. Le problème de la stabilité des systèmes dynamiques a été et reste le sujet de préoccupation majeur du travail des mathématiciens, des physiciens et des ingénieurs [12]. Considérons un alternateur connecté sur un réseau qui alimente une charge par l'intermédiaire des lignes de transport. Si la charge augmente graduellement, suffisamment lentement pour maintenir le système en régime permanent, l'alternateur fournit la puissance requise pour la charge tout en maintenant sa vitesse de rotation constante. Toutefois, il existe une limite de puissance active qui peut être fournie à la charge de façon stable, c'est-à-dire en maintenant constante la vitesse de rotation de l'alternateur. Si, à partir de cette limite, on veut fournir encore plus de puissance à la charge, en ouvrant les vannes d'amenée d'eau d'une turbine par exemple, l'impédance de la machine et celle des lignes limitent le transfert de puissance à la charge. L'excès de puissance est absorbée par l'alternateur ce qui provoque l'accélération de son rotor. Il y a donc rupture de la stabilité en régime permanent. Dans le cas où plusieurs alternateurs sont en service sur le réseau, il y a une perte de synchronisme entre eux. La puissance maximale que le groupe d'alternateurs peut fournir à la charge tout en maintenant le synchronisme est appelée la limite de stabilité en régime permanent. Dans le but d'avoir une bonne marge de manœuvre en cas de perturbations, les alternateurs et les lignes sont conçus de façon à opérer, en régime permanent nominal, à un niveau de puissance inférieur à cette limite de stabilité en régime permanent [22]. 83 Chapitre IV Application de l’analyse modale au réseau électrique Ce chapitre traite de la stabilité du système de puissance. Il est divisé en trois grandes parties. La première partie rappelle les caractéristiques des différents types de stabilité d’un réseau électrique plus particulièrement à la stabilité angulaire pour les petites perturbations et les différents modes d’oscillations. La deuxième partie s’intéresse à l’analyse modale d’un réseau électrique. La troisième partie on applique l’analyse modale sur un réseau électrique à deux régions pour l’étude de la stabilité angulaire aux petites perturbations. IV.2 DEFINITION DE LA STABILITE On détermine la stabilité d’un système par sa réponse aux signaux d’entrée ou aux parasites. Intuitivement, un système stable est un système qui reste au repos dés que toutes les excitations cessent. On peut définir avec précision la stabilité en relation avec la réponse de système à l’impulsion d’unité comme suit : On dit qu’un système est stable si la réponse à l’impulsion unité tend vers zéro quand le temps tend vers l’infini. Ou bien on dit qu’un système est stable si tout signal d’entrée borné produit un signal de sortie borné. L’étude du degré de stabilité d’un système peut souvent fournir des renseignements précieux sur son comportement. C’est-à-dire, s’il est stable, est-il est loin d’être stable ! C’est la notion de stabilité relative. En générale la stabilité relative s’exprime par la donnée de l’intervalle de variation permise d’un paramètre particulier du système pour lequel le système reste stable [23]. IV.2.1 Stabilité des réseaux électriques Un système est stable s'il a tendance à continuer à fonctionner dans son mode normal (celui pour lequel il a été conçu) en régime permanent et s'il a tendance à revenir à son mode de fonctionnement à la suite d'une perturbation [3]. Une perturbation sur un réseau peut être une manœuvre prévue, comme l'enclenchement d'une inductance shunt, ou non prévue comme un court-circuit causé par la foudre entre une phase et la terre par exemple. Lors de la perturbation, l'amplitude de la tension aux différentes barres du réseau peut varier ainsi que la fréquence. La variation de la fréquence est due aux variations de la vitesse des rotors des alternateurs. Un 84 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV réseau d'énergie électrique est stable s'il est capable, en régime permanent, de fournir la puissance qu'exigent les consommateurs tout en maintenant constantes la tension et la fréquence. On définit deux types de stabilité: 1- la limite de stabilité en régime permanent (stabilité statique). 2- la stabilité transitoire [3] [4]. IV.2.2 Les différents types de la stabilité de système de puissance. La figure ci-dessous représente les différents types de la stabilité d’un réseau électrique Stabilité statique Stabilité transitoire Figure IV.1 Classification des différents types de la stabilité du système de puissance [12]. IV.2.2.1 Stabilité statique Si une perturbation mineure est effectuée sur le réseau, à partir d'un régime permanent stable, on parle de stabilité statique, le réseau est dit dynamiquement stable. 85 Chapitre IV Application de l’analyse modale au réseau électrique Pour un réseau d'énergie électrique, on entend par perturbation mineure des manœuvres ou des opérations normales sur le réseau, comme l'enclenchement d'une inductance shunt, ou des variations mineures de la charge [3]. IV.2.2.2 Stabilité transitoire Lorsqu'il y a une perturbation majeure sur le réseau et que le réseau retrouve son mode de fonctionnement normal après la perturbation, alors le réseau est dit transitoirement stable. Les perturbations majeures sont les courts-circuits, les pertes de lignes, les bris d'équipements majeurs comme les transformateurs de puissance et les alternateurs [4]. Si on prend en compte ces diverses définitions et les différentes perturbations sur le réseau, on comprend que la stabilité statique et la stabilité transitoire sont intimement reliées au niveau de stabilité en régime permanent. En effet, le niveau de stabilité en régime permanent doit être le plus élevé possible. Lors d'une perturbation sur le réseau, un court-circuit de quelques cycles par exemple, l'appel de puissance durant la perturbation et lors des instants qui suivent l'élimination du défaut ne doit pas atteindre la limite de stabilité en régime permanent sinon le synchronisme risque d'être perdu. Dans ce cas, le réseau sera transitoirement instable. Plus la limite de stabilité en régime permanent est élevée, plus la stabilité statique et la stabilité transitoire sont accrues. Une limite de stabilité en régime permanent la plus élevée possible permet également de continuer à alimenter la charge lorsqu'un équipement majeur, comme un alternateur, devient hors service [22]. IV.2.2.3 Stabilité de tension. La stabilité de tension, par définition, se rapporte à la capacité d’un réseau électrique, pour une condition de fonctionnement initiale donnée, de maintenir des valeurs de tensions acceptables à tous les nœuds du système après avoir subi une perturbation. La stabilité de tension dépend donc de la capacité de maintenir/restaurer l’équilibre entre la demande de la charge et la fourniture de la puissance à la charge. L’instabilité résultante se produit très souvent sous forme de décroissance progressive de tensions à quelques nœuds. Il existe une puissance maximale transmissible entre les centres de production et ceux de consommation. Cette puissance maximale disponible dépend non seulement des caractéristiques du réseau de transport (distances électriques) mais également de celles des générateurs (possibilité de maintenir la tension grâce à une réserve de 86 Chapitre IV Application de l’analyse modale au réseau électrique puissance réactive suffisante). Par conséquent, si la puissance que les charges tendent à restaurer devient supérieure à la puissance maximale transmissible, le mécanisme de restauration des charges va contraindre le réseau haute tension en augmentant la puissance réactive consommée et en faisant donc baisser progressivement la tension du réseau jusqu’à des valeurs inacceptables. Généralement, l’instabilité de tension se produit lorsqu’une perturbation entraîne une augmentation de puissance réactive demandée au-delà de la puissance réactive possible. Plusieurs changements dans le réseau électrique peuvent contribuer à l’instabilité de tension, ce sont par exemple : - une augmentation de charge. - des générateurs, des condensateurs synchrones, ou des SVCS qui atteignent les limites de puissance réactive. - une panne de générateur, une perte d’une charge importante ou un déclenchement de ligne. - une perte d’une source de puissance réactive (condensateurs, machines synchrones,...). Pour l’instabilité de tension à court terme l’effondrement de tension se produit immédiatement après la perturbation. Dans ce type d’instabilité, les charges et les dispositifs qui ont des caractéristiques spéciales de puissance réactive tels les moteurs asynchrones sont souvent impliqués. Les moteurs asynchrones consomment, juste après la perturbation, beaucoup de puissance réactive pour assurer leur stabilité vis-àvis de leurs charges. D’autres éléments peuvent aussi participer à cette instabilité : les charges commandées électroniquement, les convertisseurs des liens HVDC, ... . IV.2.2.4 La stabilité de fréquence. La stabilité de la fréquence d’un réseau électrique se définit par la capacité du système de maintenir sa fréquence proche de la valeur nominale suite à une perturbation sévère menant par conséquent à un important déséquilibre, entre les puissances produite et consommée. 87 Chapitre IV Application de l’analyse modale au réseau électrique Le maintien de la fréquence à une valeur nominale dans un réseau électrique est lié à l’équilibre global entre les puissances actives produites et consommées (y compris les pertes). Autrement dit, suite à certaines perturbations, l’équilibre global des puissances produite-consommée peut être déséquilibré : ce déséquilibre entraîne alors une variation de fréquence. L’énergie cinétique stockée dans les pièces tournantes des machines synchrones et autres machines électriques tournantes peut éventuellement compenser ce déséquilibre. Si ce dernier n’est pas trop grand, les générateurs participant à la commande de fréquence régleront la puissance active fournie à travers leurs réglages secondaires fréquence-puissance et ramèneront ainsi l’écart de fréquence à des valeurs acceptables. Par ailleurs, si le déséquilibre est trop grand, l’écart de fréquence sera significatif avec des graves conséquences (effondrement complet du système). Historiquement, les chercheurs et les ingénieurs des systèmes de puissance mettaient l’accent sur la stabilité de l’angle de rotor. Or les opérateurs des systèmes de puissance se trouvent actuellement souvent obligés de faire fonctionner leurs systèmes aux limites de la stabilité. L’amélioration de la stabilité angulaire aux petites perturbations, en particulier l’amortissement des oscillations interrégionales, est donc devenue un objectif prioritaire : elle sera développée dans la partie suivante de ce chapitre. IV.2.3 Etude de la stabilité angulaire aux petites perturbations. Les problèmes des oscillations à faibles fréquences ont toujours été un sujet de préoccupation. Mais pendant plusieurs décennies, les ingénieurs des systèmes de puissance se sont préoccupés beaucoup plus de la stabilité transitoire. Les origines de cette dernière étaient faciles à identifier et des mesures correctives ont été mises au point. Les oscillations, qui sont typiquement dans la gamme de fréquences de 0,2 à 2 Hz, peuvent être excitées par des petites perturbations dans le système ou, dans certains cas, peuvent même prendre naissance spontanément. 88 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Ces oscillations limitent la capacité de transmission de la puissance et, parfois, peuvent même causer la perte de synchronisme et un effondrement de l’ensemble du système. Dans la pratique, en plus d’assurer la stabilité, le système doit être bien amorti : c.-à-d. les oscillations doivent être atténuées le plus rapidement possible dès leurs apparitions. La stabilité angulaire aux petites perturbations peut être améliorée en faisant varier une grandeur électrique : physiquement : de manière à augmenter le couple d’amortissement agissant sur le rotor des machines synchrones. mathématiquement: de manière à déplacer vers la partie gauche du plan complexe les valeurs propres complexes correspondant à une oscillation instable ou mal amortie. IV.2.3.1 Influence du système d’excitation sur la stabilité angulaire. La stabilité angulaire dépend des deux composantes du couple électromagnétique, TS (Couple synchronisant), TA (Couple d’amortissement), pour chaque machine synchrone du système. Une insuffisance de couple synchronisant conduit à une instabilité apériodique ou non-oscillatoire, alors qu’un manque de couple d’amortissement conduit à une instabilité statique. De même, le système d’excitation avec son régulateur de tension a un impact important sur les deux couples et par conséquent sur la stabilité. Généralement, lorsqu’il y a des variations de tension, les deux puissances active et réactive transmissibles dans le réseau de transport vont varier. Cela entraîne des interactions indésirables entre les régulateurs de fréquence (puissance active) et de tension (puissance réactive). L’action puissante et rapide du système d’excitation pour améliorer la stabilité transitoire a malheureusement une contribution négative importante sur l’amortissement des oscillations du système. Les systèmes d’excitation modernes, ayant une réponse rapide et une action "puissante", peuvent augmenter le couple synchronisant. Ceci améliore donc la stabilité transitoire. Mais cet avantage peut être contrebalancé par l’impact négatif du système 89 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV d’excitation sur l’amortissement des oscillations en diminuant le couple d’amortissement. Le couple d’amortissement diminuera, pouvant prendre des valeurs négatives : le comportement oscillatoire du générateur va donc augmenter et une perte de stabilité peut avoir lieu. La figure IV.2 illustre l’influence du couple d’amortissement sur la stabilité aux petites perturbations. Figure IV.2: Influence du couple d’amortissement sur la stabilité. IV.2.3.2 Les différents types d’oscillations à faibles fréquences. Les oscillations électromécaniques sont associées aux rotors des générateurs. Pendant ces oscillations, l’énergie mécanique cinétique est échangée entre les générateurs lors de l’écoulement de la puissance électrique dans le réseau. Ces oscillations peuvent être classées en deux groupes selon leurs manières d’évolution : Oscillations spontanées. Dans ce cas, les oscillations se développent lorsque l’amortissement d’un mode du système devient négatif par changement graduel des conditions de fonctionnement du système. Oscillations dues à une perturbation. Un défaut de ligne de transmission, par exemple, peut entraîner des oscillations en diminuant subitement l’amortissement d’un mode. Si cet amortissement devient négatif, les oscillations résultantes vont continuer ou même augmenter. Les types des oscillations à faibles fréquences rencontrées habituellement dans les systèmes de puissance peuvent être classés en quatre groupes, figure IV.3. Généralement, la fréquence de ces oscillations fournit une bonne indication sur leurs types. 90 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Stabilité transitoire Stabilité statique Figure IV.3: Classification de la stabilité de l’angle de rotor IV.2.3.2.1 Les oscillations des modes locaux. Les modes locaux sont les modes les plus rencontrés dans les systèmes de puissance. Ils sont associés aux oscillations entre un générateur (ou un groupe des générateurs) d’une centrale électrique et le reste du système. Le terme local est utilisé car les oscillations sont localisées dans une seule centrale ou une petite partie du système, (par exemple : générateur 1 oscillant contre le générateur 2, et le générateur 3 oscillant contre le générateur 4, figure IV.4). La gamme de fréquence de ces oscillations est généralement de 1 à 2 Hz. L’expérience montre que ces oscillations tendent à se produire lors de l’utilisation des régulateurs de tension possédant une réponse rapide et quand le lien de transmission entre une centrale et ses charges est très faible. Pour assurer un bon amortissement de ces modes, des sources d’amortissement, tel le SVC et le stabilisateur de puissance, peuvent être ajoutées aux générateurs à l’origine de ces modes [12]. IV.2.3.2.2 Les oscillations des modes globaux. Les oscillations des modes globaux, ou oscillations interrégionales, sont associées à l’oscillation entre certains générateurs d’une partie du système et certains générateurs d’une autre partie du système (par exemple : les générateurs 1 et 2 oscillant contre les générateurs 3 et 4, figure IV.4). 91 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Figure IV.4: Réseau électrique à deux régions [5] Les modes associés à ces oscillations présentent généralement des amortissements très faibles et, si ces derniers sont négatifs, de petites perturbations peuvent exciter des oscillations divergentes. Les fréquences de ces oscillations se trouvent généralement dans la gamme de 0.2 à 1 Hz. Cette gamme est inférieure à celle des modes locaux car les réactances des liens entre les systèmes de puissance sont élevées. Généralement, la fréquence naturelle et le facteur d’amortissement d’un mode interrégional décroissent lorsque l’impédance d’une ligne d’interconnexion ou la puissance transmise augmente. Le système d’excitation et les caractéristiques des charges affectent également les oscillations des modes interrégionaux. Ainsi, ces modes présentent des caractéristiques plus complexes que ceux des modes locaux. IV.2.3.2.3 Les oscillations des modes de contrôle. Les oscillations associées aux modes de contrôle sont dues : soit, aux contrôleurs des générateurs (mauvais réglage des contrôleurs des systèmes d’excitation ou des gouverneurs). soit, aux autres dispositifs contrôleurs (convertisseurs HVDC, SVC,…). La fréquence de ces oscillations est supérieure à 4 Hz. 92 Chapitre IV Application de l’analyse modale au réseau électrique IV.2.3.2.4 Les oscillations des modes de torsion. Ces oscillations sont essentiellement reliées aux éléments en rotation entre les générateurs et leurs turbines. Elles peuvent aussi être produites par l’interaction des éléments de rotation avec le contrôle d’excitation, le contrôle de gouverneur, les lignes équipées avec des compensateurs de condensateurs en série,… . La fréquence de ces oscillations est aussi supérieure à 4 Hz. Dans le cadre de cette étude, nous nous intéressons seulement aux modes locaux et aux modes interrégionaux : appelés modes électromécaniques. La distinction claire entre les modes locaux et interrégionaux s’applique principalement aux systèmes qui peuvent être divisés en régions distinctes séparées par de longues distances. Par ailleurs, pour les systèmes où les centrales sont distribuées uniformément sur une large région géographique, il est difficile de distinguer entre les modes locaux et interrégionaux à partir de considérations géographiques. Cependant, une conclusion commune considère que les modes interrégionaux ont les fréquences les plus basses et que la plupart des générateurs du système y contribuent. IV.2.3.3 L’amortissement. Nous avons vu que les oscillations électromécaniques limitent la capacité de transmission de puissance dans les réseaux électriques. Elles peuvent parfois entraîner une perte de synchronisme. Par conséquent, des sources spécifiques d’amortissement sont indispensables pour assurer un fonctionnement fiable du système. La stabilité peut être considérablement améliorée en utilisant des systèmes en boucle fermée avec des systèmes de contrôle adaptés. Au fil des années, un effort de recherche important a été effectué pour une meilleure conception de tels contrôleurs. Il y a principalement deux moyens rapides permettant d’améliorer la stabilité : l’utilisation d’un contrôleur côté générateur : signal de contrôle supplémentaire dans le système d’excitation du générateur. l’utilisation d’un contrôleur côté lignes de transmission : signal de contrôle supplémentaire dans les systèmes FACTS. Dans le premier cas, le problème d’oscillations électromécaniques est résolu en ajoutant au générateur un contrôleur spécifique appelé stabilisateur de puissance: 93 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Power System Stabilizer (PSS). Ce contrôleur détecte les variations de vitesse de rotor ou de puissance électrique du générateur et applique un signal, adapté, à l’entrée du régulateur de tension (AVR). Le générateur peut ainsi produire un couple d’amortissement additionnel qui compense l’effet négatif du système d’excitation sur les oscillations [5]. Les systèmes FACTS, qui sont des dispositifs basés sur les récentes avancées en électronique de puissance, peuvent être modifiés pour participer à l’amortissement des oscillations électromécaniques. Les systèmes FACTS (tels SVC, TCSC, SSSC,…) sont principalement placés dans le réseau électrique pour différentes raisons (tels le contrôle des transits de puissance, des échanges de puissance réactive, les tensions de réseau, …). Toutefois, un contrôleur et un signal de stabilisation supplémentaires peuvent être ajoutés pour améliorer la stabilité. Outre ces principaux rôles, les FACTS peuvent alors satisfaire les problèmes de la stabilité. IV.2.4 Relation entre la stabilité et la compensation d’énergie réactive Dans un réseau à courant alternatif, la puissance a deux composantes : la puissance active P et la puissance réactive Q liées par le déphasage entre le courant et la tension S P jQ V I (cos sin ) (IV.1) Seule la puissance active reçue par la charge peut être transformée en énergie mécanique, thermique ou électrique. Quant à la puissance réactive, elle sert à l’aimantation des circuits magnétiques des machines électriques (transformateurs, moteurs) et de certains dispositifs tels que les lampes fluorescentes. Considérons deux nœuds connectés par une impédance Z (X>>R), l’un comme générateur d’une tension Vs et un angle de phase et l’autre comme un nœud de puissance infinie d’une tension VR et un angle de phase fixé à 0° (figure IV.5). Figure IV.5: modèle considéré 94 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Les expressions des puissances active et réactive sont données par: P Q |Vs |.|VR | X sin |Vs |.|VR | X cos - (IV.2) V2R (IV.3) X Les paramètres sur lesquels il est possible d’agir pour contrôler l’écoulement de puissance sont : Les amplitudes de tensions aux extrémités de la ligne, L’angle de phase entre ces deux tensions, La réactance de la ligne de transmission. Le transit des puissances active et réactive à travers cet élément produit des chutes de tension données par l’expression : (IV.4) En pratique un système de transmission n’est jamais autorisé à fonctionner près de sa limite de régime permanent, une certaine marge doit être prévue dans la réserve de puissance afin que le système supporte les perturbations telles que les variations de charges, les défauts et les manœuvres de coupure. Les expressions (IV.2) et (IV.3) montrent qu’il est souhaitable d’avoir un plan de tension V (tension à chaque point du réseau) aussi élevé que possible et de réduire le transport de la puissance réactive en la produisant le plus près possible des lieux de consommation. Les critères justifiant la compensation des lignes sont essentiellement des critères de régime permanent : maintien de la tension en régime permanent à une valeur acceptable et augmentation de la puissance transportable de façon stable [24]. IV.2.5 Différentes méthodes d’amélioration de la stabilité d’un réseau électrique La compensation est une technique de la gestion d’énergie réactive afin d’améliorer la qualité énergétique dans les réseaux électriques à courant alternatif. Elle peut se réaliser de plusieurs manières et a pour buts : La correction du facteur de puissance, L’amélioration de la régulation de la tension, L’équilibre des charges, L’aide au retour à la stabilité en cas de perturbation [25]. 95 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV IV.3 INTRODUCTION A LA REPRESENTATION DANS L'ESPACE D'ETAT La théorie classique des systèmes asservis étudie des systèmes dits unidimensionnels ou monovariables. Or, les schémas de commande des systèmes comportent une structure très compliquée à plusieurs boucles internes de retour mais ils présentent toujours une seule sortie. On peut également avoir des systèmes à plusieurs entrées mais toujours avec une seule consigne. Dans la pratique, on trouve des systèmes possédant plusieurs entrées et consignes et/ou plusieurs sorties. Ces systèmes peuvent avoir un nombre quelconque de perturbations [26]. IV.3.1 Variables et équations d'état Dans le cas général, le système dynamique de la figure IV.6 est décrit par des équations dans l'espace sous la forme : ẋ 1 (t) 1 [x1 , x2 ,…, xn; u1, u2,…., um; f1, f2,…., fr, t] ẋ 2 (t) ẋ n (t) 2 [x1 , x2 ,…, xn; u1, u2,…., um; f1, f2,…., fr, t] n [x1 , x2 ,…, xn; u1, u2,…., um; f1, f2,…., fr , t] 1 [x1 , x2 ,…, xn; u1, u2,…., um; f1, f2,…., fr, t] (IV.5) Et y1 (t) y2 (t) yp (t) p 2 [x1 , x2 ,…, xn; u1, u2,…., um; f1, f2,…., fr , t] (IV.6) [x1 , x2 ,…, xn; u1, u2,…., um ; f1, f2,…., fr, t] Habituellement, les équations d`état s’écrivent sous la forme condensée ( ( ̇ ) ) (IV.7) où x : vecteur d’état, u : vecteur de commande, y : vecteur de sortie, f : vecteur de perturbation. Avec : i (t, , , ) et j (t, , , ) . 96 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Si t est absent dans i et j , alors le système est autonome. Plus loin, on va considérer toujours les systèmes autonomes c'est-à-dire invariants. Il est à noter que les fonctions i et j sont des fonctions non linéaires. f1 u1 u2 f2 …………. fr y1 y2 Variables d`état (x1, x2,…, xn) y3 um Figure IV.6: Schéma structurel d’un système multivariable. L'analyse des équations d'état non linéaires est un problème très compliqué. Pratiquement, on tend toujours à les réduire à un système d'équations linéaires qui est beaucoup plus simple à étudier. Une des méthodes possibles est la linéarisation classique, c’est-à-dire la recherche des équations qui sont proches, par leurs propriétés, des solutions des systèmes non linéaires. Il n'est pas toujours possible de procéder à la linéarisation car il existe des systèmes à non-linéarités intrinsèques en ce sens qu’ils ne peuvent pas être linéarisés et qui doivent être étudiés par des méthodes particulières [26]. Il existe deux conditions pour que les équations non linéaires soient linéarisables : 1) Le second membre de l'équation non linéaire doit contenir des fonctions dérivables. 2) les variations des variables u et f par rapport à leurs valeurs nominales u0 et f0 et aussi la déviation du mouvement perturbé x(t) par rapport au mouvement non perturbé x0(t) sont petites pour | | | ui | | fi | Où 2; 3; i i t t , c'est-à-dire : , ,1, m- } ,1, r- (IV.8) sont des nombres assez petits. Autrement dit on peut écrire () xi (t) fi ( t ) () xi (t) fi ( t ) () , xi (t), i ,1,m- } fi (t), i ,1,r97 (IV.9) Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Donc, il faut procéder à leur linéarisation au voisinage d'un point d'équilibre : ( yj j ) (x ,u ,f ) (IV.10) } Malgré la restriction de ces conditions, la méthode de linéarisation classique est très répandue en pratique. Les raisons de cette extension consiste en ce qu'elle simplifie considérablement l'analyse et que la plupart des systèmes de commande fonctionnent d'après le principe de minimisation de l'écart du système par rapport au mouvement non perturbé. La linéarisation consiste à développer en séries de Taylor, le système des équations (IV.7), autour du mouvement non perturbé (IV.10) [26]: ( ) ( ) ∑ ∑ ∑ | | ( ) ( On peut écrire une expression similaire pour ( | (IV.11) ) ) : ce terme peut être négligé sous certaines conditions. On obtient finalement ∑ ̇ ∑nk 1 i | yk yj ∑ | xk i ∑m k 1 u | k | ∑ uk ∑rk 1 i| fk | } fk (IV.12) Dans laquelle: Rn , u x Rm , y Rp , f En faisant abstraction du signe Rr . + –matrice * + –matrice | * + –matrice | { } –matrice { } –matrice ,1,n-, j ,1,p- et en utilisant les matrices : * { } –matrice i | | | | 98 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV En tenant compte de ces notations, le système d'équations (IV.12) s'écrit ̇ (IV.13) ( ) Avec x: vecteur d'état de dimension (n x l). u: vecteur de commande de dimension (m x l ). y: vecteur de sortie de dimension (P x 1). f: vecteur de perturbations de dimension (r x l). A: matrice d'état (ou fondamentale) de dimension (n x n). B: matrice d'entrée (par rapport à la commande) de dimension (n x m). C: matrice de sortie de dimension (p x n). D: matrice de couplages entrées-sorties de dimension (p x m). H: matrice de couplages entrées-sorties vis-à-vis de la perturbation de dimension (nx r) L: matrice de couplages entrées-sorties vis-à-vis de la perturbation de dimension (p x r) x1 (t) x2 (t) . x(t) = . . [xn (t)] c11 c1n cm1 cmn h11 h1r hn1 hnr C= [ H=[ f1 ( t ) f2 ( t ) . f(t) = . . [fn (t)] ] ] D=[ d11 d1r am1 amr l11 L=[ lp1 l1r lpr ] ] Il est à noter que les matrices A, B, C, D, L et H sont des matrices à éléments réels (matrices réelles). Pour les systèmes stationnaires elles sont supposées constantes. Lorsque la matrice D = 0 est nulle le système est appelé propre [26]. 99 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV A l`aide de la transformation inverse de Laplace, on obtient la solution du système des équations (IV.13) sous la forme : y(t) C A(t-t ) t x(t ) ∫t C A(t-t ) , u( ) H f( )-d L f (t ) D u (t ). (IV.14) Les équations (IV.13) déterminent tous les mouvements du système linéarisé. En posant u f , on obtient le mouvement libre ẋ Ax (IV.15) y= Cx x (t0)=x0 – donné et le système d`équations obtenu est dit homogène. On a alors la solution d`équation du mouvement libre: y (t ) C A(t-t ) x(t ) (IV.16) Cette expression correspond à la solution homogène (régime libre) de l’équation différentielle d'état (IV.15). On voit tout de suite que l'expression y0(t) fait intervenir la matrice exponentielle appelée matrice de transition d'état. Celle-ci joue un rôle important dans l'étude des systèmes dans l'espace d'état. Il existe plusieurs méthodes pour son évaluation. Il est à noter que la solution des équations différentielles linéaires à coefficients constants dépend des constantes arbitraires d’intégration déterminées à partir des conditions initiales à l'instant t 0. Ces conditions peuvent être interprétées comme l'état du système à l'état t0, c'est-à-dire pour un système d'équations qui décrit l'évolution de la sortie dans un intervalle [t0, t] par des équations différentielles. Ainsi y (t0, t) dépend non seulement de l'entrée u appliqué au système mais aussi des conditions initiales existantes au moment de l'application de l'entrée. Dans ce cas pour assurer l'unicité nécessaire des relations causales (entrée-sortie), il faudra adjoindre aux équations différentielles qui décrivent le système, le vecteur x(t0) appelé l'état du système à l'instant t0. Le vecteur x(t0) constitue les conditions initiales du système x(t 0) = x0 et en quelque sorte les états du système au moment où on commence à s'y intéresser. Il s'agit d'obtenir le comportement dynamique du système y(t) pour t t 0 sans pour autant connaître son état antérieur à l'instant t 0. Cela n’est pas surprenant, puisque les variables d'état sont la mémoire du passé du système. 100 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV En 1895 Lyapounov a démontré que si les valeurs propres de la matrice A ont des parties réelles négatives, alors les propriétés du mouvement du système non linéaire peuvent être décrites par le système linéarisé à condition que les changements des variables soient petits [26]. Finalement, pour les systèmes à commandes multivariables linéarisés, on aura le modèle représenté sous la forme générale (IV.13) dont le schéma structurel est donné par la figure IV.7. f(t) H u(t) 𝐱̇ B 𝟏 𝑺 x0 L x C y(t) A D Fig IV.7 : Schéma bloc du système multivariable IV.3.2 Avantages de la représentation d'état Les variables x1, x2,..., xn sont appelées variables d'état et chacune d'elles détermine un élément dynamique le plus simple (du premier ordre). On peut dire que la connaissance de ces variables d'état fournit plus d'informations sur le comportement du système que l'information tirée simplement des seules sorties. Du point de vue performance, la représentation par variables d'état est susceptible d'améliorer la précision d'analyse et la qualité de réglage des systèmes dynamiques. De plus cette représentation du modèle se prête facilement au traitement des systèmes à plusieurs entrées [26]. Avec la dernière forme de description des systèmes dans l'espace d'état, l'étude dynamique des systèmes non linéaires sera plus facile, puisqu'elle peut être effectuée par des équations du premier ordre de type : f1 [x1 (t),x2 (t),u1(t),u2(t)] ̇ ̇ f1 [x1 (t),x2 (t),u1(t),u2(t)] (IV.17) 101 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV IV.4 ANALYSE MODALE IV.4.1 Application de l’analyse modale La structure dynamique des réseaux d’énergie électrique est très compliquée, et il est souvent assez difficile de comprendre leur dynamique entièrement. La propriété dynamique de l'échange d'énergie entre les générateurs synchrones est essentiellement oscillatoire. Pour un bon fonctionnement les systèmes électriques ont un certain nombre de contrôles. Ceux qui sont associés avec les générateurs de systèmes ont un effet considérable sur la stabilité des oscillations entre les producteurs. L'analyse modale d'un système peut être utilisée pour comprendre les limites particulières d'un système, de sorte que l'instabilité oscillatoire peut être évitée [5]. IV.4.1.1 Mathématiques des oscillations dynamiques Les oscillations dynamiques sont causées par l'échange d'énergie potentielle et cinétique suite à des changements dans les variables du système à partir d'un état d'équilibre. Le système physique oscillatoire le plus simple est celui d’un système masse-ressort. il est illustré par la figure IV.8. Fig IV.8 : Schéma d’un système masse-ressort Les équations du mouvement du système masse-ressort sont : 102 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV M d2 x Kx Mg dt 2 (IV.18) M est la masse, K est la constante du ressort et g est la force de gravité. A l’état d’équilibre x x0 Mg K (IV.19) Si la masse est tirée vers le bas d’une petite distance x , puis relâchée, le ressort sera tiré en arrière vers la position d'équilibre. Toutefois, dans le cas idéal de l'équation IV.18 lorsque x atteint x0 la masse sera toujours en mouvement, et la vitesse n’aura pas atteint zéro jusqu'à ce que x soit égal à x 0 x . Dans ce système, l'énergie fournie au système, pour provoquer le changement dans la position initiale de la masse, n'est pas dissipée. A x x0 x , l’énergie cinétique du système sera égale à zéro, et son énergie potentielle sera 1 Kx 2 Mgx . 2 Quand x = x0, l’énergie potentielle du système sera nulle et l'énergie cinétique sera maximale. La masse oscillera de façon sinusoïdale. x x 0 x cos( K M t) (IV.20) S’il y a une force proportionnelle à la vitesse de la masse en sens inverse, le mouvement de la masse sera atténué jusqu’à ce qu’elle s’arrête à son état d'équilibre. Dans ce cas, l'équation du mouvement (IV.18) sera M d2 x dx Kx D Mg 2 dt dt (IV.21) Le mouvement à l’abscisse x aura la forme x=x0 +Δx Mexp(-αt)cos(ωt-) (IV.22) Les valeurs de α et sont déterminées pour satisfaire l'équation différentielle (IV.21). On détermine Les valeurs de x m et à partir des conditions initiales. dx 0 , et x xo x . dt 103 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV dx x m e t cos(t ) sin(t ) dt d2 x x m e t 2 2 cos(t ) 2 sin(t ) 2 dt Pour que x soit égal à xo x à t = 0, x m cos x Pour que dx = 0 à t = 0, il faut que cos sin 0 dt (IV.23) (IV.24) (IV.25) L’équation différentielle (IV.21) sera satisfaite M 2 2 cos(t ) 2sin(t ) D cos(t ) sin(t ) K cos(t ) 0 (IV.26) L’égalisation des coefficients de cos(t ) à 1 et sin(t ) à zéro donne M 2 2 D K 0 (IV.27) 2M D 0 Ainsi D 2K K D2 2 2 M 4M (IV.28) L'équation (IV.28) est valide à condition que D K , qui est la condition que le 4M système de masse-ressort avec amortisseur soit oscillant. A partir de (IV.25) tan cos x m (IV.29) 2 2 2 2 x Des systèmes linéaires plus compliqués peuvent être décomposés en combinaisons d’équations différentielles du premier ordre de la forme dx x y dt (IV.30) 104 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV La résolution des équations différentielles des systèmes plus compliqués algébriquement est impossible. Même un générateur synchrone simple et ses commandes peuvent exiger plus de 20 équations couplées du premier ordre pour décrire son comportement dynamique. Ainsi, d’autres méthodes, comme l’analyse modale, sont employées pour déterminer la dynamique oscillante de systèmes. Les équations des systèmes dynamiques complexes peuvent être exprimées par un certain nombre d'équations du premier ordre reliées entre eux, c-à-d. dx f (x, y, t) dt (IV.31) où x est un vecteur d'état, qui décrit l'état du système, y est un vecteur d'entrées du système et t est le temps. Généralement pour un système linéaire, l'équation (IV.30) peut être écrite comme suit dx Ax Bu dt (IV.32) y Cx Du (IV.33) où x, A, B, C, D, u et y sont des matrices définies au paragraphe IV.3.1. IV.4.1.2 Etude de la stabilité d’un réseau électrique pour les petites signaux par les valeurs propres La stabilité du système non linéaire, lorsque le système est soumis à de petites perturbations, peut être analysée à partir de la stabilité de son système linéarisé tel que déterminé par les valeurs propres de la matrice d'état A. Ainsi, dans ce qui suit, nous présenterons la méthode d'analyse de solution propre pour une matrice d'état A. De la discussion ci-dessus nous pouvons voir que la matrice d'état A est une matrice réelle asymétrique. Ainsi, dans la suite, toutes nos discussions seront sous la condition . On note l'ensemble des nombres complexes par C, l’espace vectoriel complexe de dimension n (vectrices colonnes) par C n, et l’ensemble de toutes les matrices complexes de m lignes et n colonnes par C mxn. L'addition et la multiplication scalaire des matrices complexes sont similaires à celles des matrices réelles. La matrice complexe transposée est considérée comme la conjuguée 105 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV ̂ transposée (désignée par l’exposant H), exemple ∑ scalaire de deux vecteurs de dimensions n x et y est ̂ Le produit . Un vecteur unité c’est un vecteur qui doit satisfaire ‖ ‖=1. Le processus qui consiste à convertir un vecteur en un vecteur unité est appelé normalisation. IV.4.1.3 Valeurs propres Pour un scalaire si l’équation et un vecteur (IV.34) a une solution non singulière, est la valeur propre de la matrice . Pour calculer les valeurs propres, de (IV.34), on peut écrite ( ) (IV.35) Une condition nécessaire et suffisante pour l'existence d'une solution non singulière de l'équation est ( ) (IV.36) A partir du déterminant ci-dessus nous pouvons tirer l’équation suivante : ( ) (IV.37) Elle est appelée l'équation caractéristique de la matrice A. Le polynôme sur le côté gauche de l'équation ci-dessus est appelé polynôme caractéristique. Parce que le coefficient de est différent de zéro, il y a un total de n racines. L'ensemble des racines est appelé le spectre et est désigné par ( ). Si ( ) * +, nous avons ( ) Si nous définissons la trace de A par alors ( ) ( ) ∑ , . Les valeurs propres d'une matrice asymétrique réelle peuvent être des nombres réels ou complexes. Les valeurs propres complexes apparaissent toujours sous la forme de paires conjuguées. En outre, les matrices semblables ont les mêmes valeurs propres et la transposition d'une matrice ne change pas ses valeurs propres [27]. 106 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV IV.4.1.4 Vecteurs propres Pour toutes les valeurs propres , tout vecteur non nul satisfaisant l’équation i=1, 2, …, n (IV.38) est appelé un vecteur propre droit de la matrice A correspondant à la valeur propre Puisque c’est une équation homogène, . (k est un scalaire) est aussi la solution de l'équation d'un vecteur propre droit de la matrice A correspondant à la valeur propre . Dans ce qui suit vecteur propre signifie vecteur propre droit (sauf si nous spécifions le contraire) [18]. Pour toutes les valeurs propres , tout vecteur non nul satisfaisant l’équation , i=1, 2, …, n est appelé un vecteur propre gauche de la matrice A correspondant à la valeur propre . Les vecteurs propres gauches et droits correspondant à différentes valeurs propres sont orthogonaux. Pour la même valeur propre leur produit est une valeur différente de zéro qui peut être convertie en 1 après normalisation des vecteurs propres gauches et droits { (IV.39) IV.4.1.5 Mouvements libres des systèmes dynamiques De l'équation d'état (IV.32), nous pouvons voir que le taux de variation de chaque variable d'état est une combinaison linéaire de toutes les variables d'état. Ainsi grâce au couplage entre les variables d'état, il est difficile de voir clairement le mouvement du système. Pour annuler le couplage entre les variables d'état, nous introduisons un nouveau vecteur d'état variable z. Sa relation avec le vecteur d'état variable ( ) , - ( ) ∑ ( ) et est (IV.40) (IV.41) 107 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV On peut exprimer l'équation précédente comme n équations différentielles du premier ordre (IV.42) Sa solution dans le domaine temporel est ( ) ( ) (IV.43) ( ) peuvent être exprimées à partir de (IV.40) par où les valeurs initiales de ( ) ( ) ( ) (IV.44) Substituant (IV.43) et (IV.43) dans l’équation (IV.40) nous avons la solution du vecteur d'état initial dans le domaine temporel ∑ ( ) (IV.45) où la solution de la ième variable d'état dans le domaine temporel est ( ) ( ) ( ) ( ) (IV.46) où vik est le ième élément de vecteur vk. L'équation ci-dessus est le temps de réponse du mouvement du système libre, exprimée par des valeurs propres, vecteurs propres gauche et droit. Dans un modèle linéaire, la solution des équations linéaires du système décrit l’évolution exponentielle au cours du temps de la perturbation. Ainsi, cette solution peut être représentée par une combinaison de fonctions exponentielles représentant les caractéristiques temporelles associées à chaque valeur propre Les constantes de temps . | | caractérisent de façon générale l’amortissement du système. L’interprétation physique des signaux correspondants aux fonctions de la forme est simple. Elle est illustrée par la figure IV.9 qui représente dans le plan complexe l’allure des variations de tels signaux en fonction du temps, suivant la position du point représentatif de [12]. 108 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Fig IV.9 : Analyse par lieu des pôles de la stabilité d’un système. Une valeur propre réelle représente un mode non oscillatoire. Une valeur propre réelle négative est un mode amorti, telle que la valeur absolue la plus grande, implique un mode plus amorti. Une valeur propre réelle positive indique que le système est instable. Si le système a des racines dont les parties réelles sont nulles, mais cependant n’a aucune partie réelle positive, on dit qu’il est marginalement stable. Dans ce cas là, la réponse à l’impulsion ne tend pas vers zéros bien qu’elle reste bornée. Par ailleurs, certains signaux d’entrée peuvent produire des signaux de sortie non bornés. Par conséquent, les systèmes marginalement stables sont instables [28] [29]. Les valeurs propres complexes apparaissent toujours en paires conjuguées, c'est-à-dire (IV.47) Chaque paire de valeurs propres complexes représente un mode oscillatoire. D'où ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( 109 ) (IV.48) Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV La partie réelle de la valeur propre décrit un système oscillatoire amorti et la partie imaginaire donne la fréquence d'oscillation. La fréquence d'oscillation (Hz) est (IV.49) Le coefficient d'amortissement est défini comme (IV.50) √ IV.4.1.6 Analyse modale des systèmes linéaires L’analyse des valeurs propres et l’analyse modale du réseaux électriques linéarisé sont des outils "puissants" pour étudier les propriétés dynamiques du système. L’évaluation précise de la fréquence des oscillations électromécaniques et de l’amortissement de ces oscillations peut être déterminée à partir de l’analyse des valeurs propres. L’analyse modale permet quant à elle d’obtenir des informations supplémentaires plus approfondies telle la nature des modes (dominants ou non, …). IV.4.1.7 Mode et vecteur propre De la discussion ci-dessus, nous savons que la relation entre le temps de réponse du système, le vecteur ( ) ( ) ( ) ( ) et le mode z est , , - ( ) ∑ ( ) ( ) } (IV.51) où est la matrice de l’ensemble des vecteurs propres droits arrangés sous forme de colonnes , - (IV.52) est la matrice de l’ensemble des vecteurs propres gauches arrangés sous forme de lignes , - (IV.53) 110 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV , , ..., sont les variables d'état décrivant le système dynamique. z 1, z2, …, zn sont les variables d'état après la transformation, dont chacune représente un mode du système. De la première équation de (IV.51), nous pouvons voir que le vecteur propre droit décide de la forme de l'exposition de chaque mode, c'est à dire, quand un mode spécifique est excité, l'activité relative de chaque variable d'état est décrite par le vecteur propre droit. Par exemple, lorsque le ième mode est excité, le kème élément uKi du vecteur propre droit ui donne le degré d'influence de ce mode sur le variable d'état xk. L’amplitude de chaque élément de ui représente le degré d'activité de chacun des n variables d'état résultant du ième mode, tandis que l'angle de chaque élément représente l'effet du mode sur le déphasage de chaque variable d'état [18]. En d’autres termes, il indique sur quelles variables du système le mode est le plus observable [30]. Si le coefficient du vecteur propre est égal à zéro pour un état particulier, le mode ne peut pas être vu dans les mesures de cet état. L'état de la grandeur du plus grand vecteur propre aura la plus grande amplitude d'oscillation dans ce mode [5]. De la deuxième équation de (IV.51), nous pouvons voir qu’un vecteur propre viT gauche représente la façon dont les variables d'état se combinent pour affecter le ième mode. Par conséquent, le kème élément dans le vecteur propre droite ui mesure le niveau d'activité de la variable d'état xk dans le ième mode, tandis que l'élément de la kème vecteur propre gauche viT calcule la contribution de l'activité du ième mode. Le vecteur propre gauche, avec l’état initial du système, détermine l’amplitude du mode. Il contient les informations sur la contrôlabilité du mode [30]. IV.4.2 Interprétation de l’analyse modale IV.4.2.1 Définition et condition de commandabilité La notion de commandabilité est liée à la propriété du système de changer son état sous l’action de la commande u. D’après la définition donnée par Kalman, le système est dit commandable si, à partir d’un état initial x (t0) quelconque il existe une commande u(t) capable de l’amener à n’importe quel état final x(t1) dans un intervalle de temps fini. 111 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Les critères de commandabilité sont basés soit sur l’étude de la forme canonique des équations d’état (critère d’Hilbert), soit sur l’étude de la matrice de commandabilité (critère de Kalman) [26]. IV.4.2.2 Théorème de la commandabilité Les conditions nécessaires et suffisantes de commandabilité complète d’un système sont formulées de la manière suivante : Un système linéaire continue est commandable si et seulement si le rang de la matrice G A A2 … An-1 est égale à n où n est la dimension du vecteur d’état et G est une matrice de dimension (nxm). La contrôlabilité est employée pour décrire la réponse du système pour un mode lorsque les entrées du système sont perturbées. Si un mode répond à un changement d'une entrée du système, ce système est dit commandable par cette entrée. La contrôlabilité peut être déterminée à partir d'une connaissance de la matrice d'entrée du système B. Si le produit de la ième ligne du vecteur propre gauche (vi) par la jème colonne de la matrice d'entrée (Bj) est différent de zéro, alors le ième mode est contrôlable par la jème entrée [26]. IV.4.2.3 Définition et condition de l’observabilité La notion d’observabilité est liée à la possibilité de déterminer les variables d’état à partir des résultats de la mesure de la variable de sortie. IV.4.2.3.1 Définition de l’observabilité Le système linéaire continu sera complètement observable si son état initial x(t0) peut être déterminé de façon univoque à l’aide des matrices A, ,C,D et des résultats de mesure y(t), pendant l’ intervalle fini , grandeur de commande u(t) - et ce, pour n’importe quelle t ,t ,t1- [23]. IV.4.2.3.2 Condition de l’observabilité De manière générale, les conditions d’observabilité sont déterminées par les critères de Kalman et d’Hilbert. 112 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV IV.4.2.3.3 Théorème (critère de Kalman) Pour que le système continu à coefficients constants soit complètement observable, il est nécessaire et suffisant que la matrice d’observabilité 2 O [CT AT CT (AT ) CT … (AT ) n-1 CT ] de dimension (nxp) ait un rang égal à n ; c'est-à-dire : , ( ) ( ) - (IV.54) Il est évident que l’observabilité d’un système dépend de propriétés des matrices A et C [26]. L’observabilité peut être facilement déterminée à partir d'une connaissance du vecteur propre droit associé à un mode (ui) et la sortie du système de la matrice C. Si le produit de la jème ligne du matrice de sortie C par la ième colonne du vecteur propre droit Ui est non-nul, alors le ième mode est observable dans la sortie j [23]. IV.4.2.4 La sensibilité Premièrement nous considérons la sensibilité d'une valeur propre à chaque élément akj dans la matrice A (k la ligne, j la colonne de A). Prenant les dérivées partielles de l’élément akj des deux côtés de l’équation (IV.38), nous avons (IV.55) La multiplication des deux côtés de l'équation ci-dessus par viT , et à partir les équations (IV.38) et (IV.39) nous pouvons obtenir (IV.56) Evidemment, l’élément de ligne k, colonne j est 1 et les éléments restants sont nuls. Donc (IV.57) Supposant que α est une grandeur scalaire, A(α) est une matrice carrée d’ordre n pour toutes valeurs k et j, αkj est une fonction différentielle, nous avons ( ) . ( ) / (IV.58) 113 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Par conséquent, nous pouvons trouver la sensibilité de la valeur propre à la grandeur scalaire α comme suit (IV.59) IV.4.2.5 Facteur de participation L'approche standard, habituellement employée pour évaluer la participation d’une variable d’état xk dans le ième mode, étudie les éléments correspondants du vecteur propre droite ui. Bien que cette méthode soit simple à employer, elle présente un défaut très sérieux, à savoir les valeurs numériques des éléments des vecteurs propres droits dépendent des unités des variables d’état correspondantes. Il est donc difficile de comparer les valeurs obtenues pour des variables d’état différentes. Par conséquent cette méthode est seulement exploitable pour des variables d’état ayant les mêmes unités et jouant les mêmes rôles [31]. Pour déterminer la relation entre les variables d'état et les modes de système, nous établissons une matrice de participation notée P en combinant les vecteurs propres droits et gauches pour mesurer le degré de couplage entre les variables d'état et les modes du système. (IV.60) [ ] , un élément dans la matrice P, s'appelle facteur de participation. Il mesure le niveau de la participation du ième mode et du kème variable d'état l’un avec les autres. Pi est le facteur de participation du ième mode. uki mesure le niveau de l'activité de dans le ième mode et vki l’influence de la contribution de l'activité du mode, leur produit Pki permet de mesurer la participation pure [30]. Supposons que (IV.44) nous avons ( ) ( ) ( ) () et ( ) , à partir de l’équation . De l’équation (IV.45) nous pouvons obtenir ∑ ∑ 114 (IV.61) Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Cette équation montre que le ième mode excité par la valeur initiale participe à la réponse ( ) ( ) avec un coefficient de participation Pki. Pour cela on l'appelle facteur de participation. Pour tous les modes ou les variables d'état, il est facile de démontrer que ∑ ∑ (IV.62) Mettre t = 0 dans l’équation (IV.61), on peut facilement obtenir la somme des éléments de la kème ligne de la matrice P égale à 1. La somme des éléments de la ième colonne de la matrice P est égal à viT ui . Une autre propriété intéressante du facteur de participation Pij s’interprète souvent comme la sensibilité du ième mode aux changements des termes diagonaux akk de la matrice d’état du système A [32]. La sensibilité de la valeur propre à l'élément diagonal akk de la matrice A est (IV.63) Pour les études de stabilité aux petites perturbations, l’influence d’une source d’amortissement appliqué à un générateur peut être déterminée par les facteurs de participation, comme suit [33] : si, pour n’importe quel mode, le facteur de participation correspondant à la vitesse du générateur est nul, l’introduction d’une source d’amortissement au générateur n’aura aucun effet sur le mode. si le facteur de participation est réel positif, l’ajout d’amortissement à ce générateur augmentera l’amortissement du mode. en revanche, si le facteur de participation est réel négatif, l’amortissement ajouté au générateur réduira l’amortissement du mode. En outre, les facteurs de participation, par leur propriété de pouvoir déterminer les variables d’état responsables des modes indésirables, peuvent être employés pour trouver les points les plus efficaces pour installer des contrôleurs de stabilisation. La matrice de participation peut montrer aisément les variables d’état les plus impliquées dans le mode indésirable : les termes de la matrice P de plus grande amplitude de la colonne relative au mode considéré indiqueront la participation en question. 115 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV IV.4.3 Application de l’analyse modale sur un système masse-ressort Pour former un modèle d'espace d'état pour le système masse-ressort de l'équation (IV.21), les deux états peuvent être pris comme changement en position de la masse d'équilibre et de la vitesse de la masse. L’équation d'état est: 0 d x1 K dt x 2 M 1 x1 D x2 M (IV.64) Les valeurs propres satisfont : 1 0 det K D M M D K 2 0 M M D 2M Si (IV.65) D 2 K 2M M K D2 , les valeurs propres sont complexes. L'oscillation prend la forme M 4M 2 Aet A*e t . * (IV.66) Les systèmes oscillatoires du second degré ont une forme standard dont l’équation caractéristique est : 2 2o o2 0 (IV.67) où o est la pulsation naturelle non-amortie. La solution de l'équation (IV.67) est : o io (1 2 ) (IV.68) où est le coefficient d'amortissement Si < 1 116 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV K M D 2Mo o2 (IV.69) Beaucoup de paramètres, comme les facteurs de participation, les résidus des fonctions de transfert et les sensibilités des modes peuvent être calculés à partir des vecteurs propres. Ces paramètres s’avèrent très utiles dans l’analyse des systèmes et la conception des contrôleurs. Pour une valeur propre particulière , la partie réelle donne l’amortissement tandis que la partie imaginaire représente la fréquence d’oscillation. Le coefficient d’amortissement relatif est donné par ζ (IV.70) √ Les modes oscillatoires ayant un coefficient d’amortissement inférieur à 3% sont dit critiques. Dans ces conditions il est demandé, lors de la conception du contrôleur, de tenir compte des marges dues aux incertitudes et aux perturbations. De ce fait un coefficient d’amortissement d’au moins 5% doit être un objectif minimum [30]. La réponse d'un système du second degré avec un coefficient d'amortissement de 0.05 et une pulsation non-amortie de 1 est montrée sur la figure IV.10. la réponse avec un coefficient d'amortissement de 0.05 2 1.8 1.6 1.4 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 temps sec Fig IV.10 : réponse d’un système du deuxième ordre Quelques systèmes ont un certain nombre de valeurs propres égales. Quand les valeurs propres sont égales, on dit que le système a des diviseurs non-linéaires. Utiliser les règles ci-dessus donnerait deux vecteurs propres égaux et l'inverse de la 117 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV matrice de vecteur propre serait singulière. Un exemple simple d'un tel système est montré sur la figure IV.11. x1 u + x2 + 1/s - 1/s - 1 1 Fig IV.11 : système simple avec des valeurs propres égales et des diviseurs non linéaires Les équations d'état pour ce système sont d x1 1 0 x1 1 u dt x 2 1 1 x 2 0 (IV.71) Les deux valeurs propres sont égales et égales à -1. Les deux vecteurs propres sont égaux, c.-à-d. 0 0 u 1 1 (IV.72) Un système avec des diviseurs non-linéaires ne peut pas être diagonalisable. Cependant, il peut être réduit sous forme canonique de Jordan, dans laquelle les valeurs propres sont sur la diagonale, mais les valeurs propres d’un système avec des diviseurs non-linéaires ont l'unité dans la première diagonale supérieure. Pour mettre l'équation (IV.71) sous forme canonique de Jordan les états du système sont réarrangés pour donner d x 2 1 1 x 2 0 u dt x1 0 1 x1 1 (IV.73) Si u est une entrée échelon unité du système de la figure IV.9 118 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV x1 (1 e t ) (IV.74) et t x 2 e( t ) (1 e )d (IV.75) 0 t 1 e te t Le système de la figure IV.12 lui-même contient deux valeurs propres égales. u + x1 1/s - x2 + 1/s - Fig IV.12 : système simple avec des valeurs propres égales mais des diviseurs linéaires. Les équations d'état pour ce système sont : d x1 1 0 x1 1 u dt x 2 0 1 x 2 1 (IV.76) Les valeurs propres sont égales, mais la matrice d'état est diagonalisable et les vecteurs propres sont distincts. Dans le système de la figure IV.12 x1 x 2 1 e t (IV.77) t Dans les deux cas les deux modes ont le même amortissement fondamental e . IV.4.4 Application de l’analyse modale sur une ligne de transmission entre deux générateurs Dans l’analyse des réseaux, des modes égaux ne peuvent pas être séparément identifiés, ceci peut parfois mener aux problèmes d'identification, puisqu'il y a 119 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV beaucoup de modes oscillants étroits si les fréquences ne sont pas exactement égales. Dans l'analyse, les vecteurs propres liés aux valeurs propres égales avec des diviseurs linéaires peuvent être combinés pour donner un seul vecteur propre valable. La figure IV.13 représente une ligne de transport d’énergie électrique reliant deux générateurs x x G1 G2 load Fig IV.13: diagramme simple d’une ligne de transmission entre deux générateurs. On utilise le modèle classique des générateurs, proposé par le docteur Graham Rogers de l’université Renslaer (Canada) pour faire les calculs. Les charges et les paramètres des générateurs sont identiques. Le modèle d'espace d'état du système pour les variations des angles des générateurs et les vitesses angulaires des rotors de chaque générateur est : 1 0 d 1 22.168 dt 2 0 2 22.168 1 0 0 22.168 0 0 0 22.168 0 1 0 1 1 2 0 2 (IV.78) La matrice d'état est singulière. Il y a deux valeurs propres nulles et des paires de valeurs propres imaginaires. On utilise le logiciel Matlab pour calculer les valeurs propres et les vecteurs propres. On obtient les résultats représentés au tableau suivant: 0 + 6.6585i 0.0000 - 0.1040i 0.0000 + 0.1040i -0.7071 0.7071 0 - 6.6585i 0.6994 0.6994 -0.0000 0.0000 -0.0000 + 0.0000i -0.0000 + 0.1040i -0.0000 - 0.1040i -0.7071 0.7071 -0.0000 - 0.0000i -0.6994 + 0.0000i -0.6994 - 0.0000i -0.0000 0.0000 Tableau IV.1 : valeurs propres et les vecteurs propres obtenus 120 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV L'une des valeurs propres nulles associée à la somme des colonnes d'angle de générateur dans la matrice d'état est nulle. Si cette somme n'est pas nulle, elle implique que l'écoulement d’initialisation de charge n'a pas convergé avec une précision suffisante. L'autre valeur propre imaginaire est associé au fait que dans ce système, le taux de variation de vitesse du générateur est proportionnelle à l'écart entre les angles de rotor. La matrice de vecteurs propres est singulière puisque les deux dernières colonnes des vecteurs propres sont identiques. La matrice d'état est réduite à la forme canonique de Jordan. Les vecteurs propres associés sont représentés au tableau suivant: 0.7071 0 0.1051i - 0.1051i 0 0.7071 0.7071 0.7071 0.7071 0 0.1051i + 0.1051i 0 0.7071 -0.7071 - 0.7071 Tableau VI.2 : vecteurs propres obtenus On peut éliminer le zéro de la deuxième valeur propre en ajoutant l'amortissement des générateurs. Ceci est fait mathématiquement en ajoutant une quantité négative aux éléments correspondant de la vitesse à la diagonale de la matrice d'état. 1 0 0 1 1 0 22.168 1 22.168 0 d 1 1 0 0 1 2 dt 2 0 2 22.168 0 22.168 1 2 121 (IV.79) Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Les valeurs et les vecteurs propres après l’addition d’une quantité négative à la vitesse sont présentés sur le tableau suivant: -0.5000 + 6.7072i -0.0077 - 0.1037i -0.0077 + 0.1037i -0.7071 -0.5000 -0.5000 - 6.7072i 0.6994 0.6994 0.0000 0.5000 -0.0000 0.0077 + 0.1037i 0.0077 - 0.1037i -0.7071 -0.5000 -1.0000 -0.6994 - 0.0000i -0.6994 + 0.0000i 0.0000 0.5000 Tableau IV.3 : valeurs propres et les vecteurs propres On peut voir que les valeurs propres sont maintenant distinctes et la matrice des vecteurs propres n'est pas singulière. Les modes oscillants sont atténués. Pour obtenir le modèle de réseau ci-dessus, on a obtenu un modèle équilibré d’écoulement de puissance du système qui était précis à une tolérance de 1 -15 . Dans les modèles des réseaux de puissance plus grands, il n'est pas habituel de travailler avec cette tolérance dans la solution de l’écoulement de puissance. 1 -4 est une tolérance typique utilisée dans l'analyse de l’écoulement de puissance des modèles de réseau plus puissants. Pour ce réseau, avec les conditions initiales données par l’écoulement de puissance avec la tolérance 10-4 et sans atténuation supplémentaire, nous obtenons les valeurs propres et les vecteurs propres représentés au tableau suivant : 0 + 6.7258i 0 - 0.1040i 0 + 0.1040i 0 - 6.7258i 0.6994 0.6994 0 + 0.0042i 0 + 0.1040i 0 - 0.1040i 0 - 0.0042i -0.6994 -0.6994 0.7071 0.7071 0 + 0.0030i 0 - 0.0030i 0.7071 0.7071 0 + 0.0030i 0 - 0.0030i Tableau VI.4: valeurs propres et les vecteurs propres Pour ce système la matrice des vecteurs propres n'est pas singulière et les deux valeurs propres théoriquement nulles ont été calculées comme paire de valeurs propres imaginaires avec une faible valeur. Les autres valeurs propres et vecteurs propres sont identiques à ceux trouvés précédemment. 122 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV IV.5 APPLICATION DE L’ANALYSE MODALE À UN RÉSEAU MULTIMACHINE Dans ce qui va suivre nous allons appliquer l’analyse modale, développée précédemment à un réseau électrique à plusieurs générateurs. L’établissement d’un modèle adéquat de réseau est un processus qui, parfois, peut s’avérer complexe. Ceci est du au fait que pour ses principaux composants (alternateurs, transformateurs, lignes, contrôleurs etc…) il n’existe pas un modèle unique mais différentes possibilités de représentation. Le choix d’un modèle pour un de ces composants doit répondre à des besoins spécifiques. Le réseau choisi pour notre étude a été établi par Praha Kundur et est largement utilisé dans la littérature scientifique concernant les réseaux d’énergie électrique [5]. Le diagramme unifilaire de ce réseau est donné sur la figure IV.14. Les détails et les données sont présentés à l’annexe . G1 G3 1 11 10 20 2 110 13 101 3 120 4 14 G2 12 G4 Figure IV.14: diagramme unifilaire du réseau d’étude Comme nous pouvons le constater c’est un réseau à deux régions et quatre alternateurs. La première région est constituée par les générateurs G1 et G2 et les circuits qui les relient tandis que la deuxième est constituée par les alternateurs G3 et G4 et les éléments de liaison. 123 Chapitre IV Application de l’analyse modale au réseau électrique Les deux régions, quant à elles, sont reliées par un double circuit de transmission au milieu et d’un simple circuit aux extrémités. En d’autres termes ce lien est relativement faible car en cas de contingence sur le réseau il pourrait favoriser son instabilité. IV.5.1 Etude la stabilité du réseau par la méthode des valeurs propres Le système proposé à l’étude possède deux états dynamiques : la variation de la puissance réactive et la variation du courant absorbé. Les valeurs propres du système, sans compensateur statique de puissance réactive, ont été calculées puis reportées sur la figure IV.15, dans le plan réel-imaginaire. Fig IV.15 : les valeurs propres sans SVC Nous pouvons constater qu’il n’ya pas de valeurs propres à parties réelles positives, c.à.d. instables, par contre nous avons une valeur propre à partie réelle nulle. Cela signifie que pour le mode de fonctionnement choisi le réseau est marginalement stable. Dans la suite nous allons essayer de remédier à ce problème. IV.5.2 Compensateur statique de puissance réactive (SVC) Dans certains réseaux soumis à perturbation, les contrôleurs de puissance sont difficilement réalisables pour amortir les oscillations du système. Par exemple, dans les systèmes où les alternateurs ont des excitatrices lentes, le déphasage nécessaire à un bon contrôle peut s’avérer excessif. Cependant, le contrôle peut s’avérer intéressant pour les modes sous-amortis ou pour les modes inter-régions instables. 124 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Dans ce qui va suivre, le réseau électrique à deux régions sera utilisé pour illustrer les capacités d’un contrôleur de puissance réactive pour amortir les modes interrégions. Dans le modèle de ce système, les excitatrices sont des excitatrices lentes à courant continu. La tension au nœud de raccordement sera commandée par un compensateur de puissance réactive de type SVC. Le fonctionnement sera tel la capacité ou la réactance shunt en ce nœud compensateur seront modifiées par l’échange de puissance réactive du SVC avec le réseau. Dans l’état dynamique, la modulation de la référence du SVC peut être employée pour l’amortissement des modes électromécaniques inter-régions qui sont contrôlables et observables au SVC. Le système à l’étude propose trois nœuds probables pour le raccordement du compensateur statique. Ce sont les nœuds 3, 13 et 1 1. La commande de la plage de régulation du SVC a un gain de 10 et une constante de temps de 0.05s. La figure IV.16 montre les modes possibles du système sans compensateur statique. Modes sans SVC Modes excitatrice 1.6 Fréquance HZ 1.4 Modes locaux 1.2 1 0.8 0.6 Modes inter-région 0.4 Modes de régulateur de vitesse 0.2 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 Coefficient d'amortissement Figure IV.16: modes du système sans SVC Il est aisé de voir que les deux modes locaux ont des fréquences de 1.0958 Hz et 1.1032 Hz et des coefficients d’amortissement de . 693 et . 7 2 respectivement. Le mode inter-régions quant à lui possède une fréquence de 0.5707 Hz un amortissement de 0.0024145 et est marginalement stable comme montré auparavant. Les modes des régulateurs de vitesse sont ceux avec des fréquences inférieures à 0.3 Hz tandis que les modes des excitatrices présentent des fréquences inférieures à 1.5 Hz. 125 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV IV.5.2.1 Choix de l’emplacement du compensateur de puissance réactive Ce problème a longtemps occupé les chercheurs et continue à les occuper. Toutes les méthodes proposées jusqu’à nos jours possèdent des avantages et certains inconvénients. Pour notre étude, et afin de proposer le meilleur endroit de raccordement possible, nous allons examiner les modes du système sans SVC installé puis avec SVC installé successivement aux trois nœuds cités précédemment. Les modes considérés ont été reportés sur la figure IV.17, dans le plan fréquencecoefficient d’amortissement. Par convention, les modes symbolisés par le signe (+) sont ceux du système sans SVC tandis que les modes représentés par un (0) sont ceux du système avec SVC installé aux trois nœuds successivement. SVC au noud 3 1.6 Frequence en HZ 1.4 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 Coefficient d'amortissement Figure IV.17: modes du système avec et sans SVC Ainsi pour chaque mode : Si le pôle est congruent au zéro, on conclut que le SVC n’a aucun effet sur la stabilité du réseau, Si le pôle est éloigné du zéro, on conclut que le SVC joue un rôle dans l’amortissement de ce mode. Les coefficients d’amortissement, calculés pour les différentes possibilités de fonctionnement du réseau, ont été reportés sur le tableau IV.5. 126 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Installation de SVC Coefficient d’amortissement du mode inter-régions Sans SVC nœud 3 nœud 13 nœud 101 0.0024145 0.0142 0.00305 -0.00021 Tableau IV.5: coefficients d’amortissement pour différentes possibilités de fonctionnement Au vu de ces résultats il apparaît que le SVC joue un rôle important quand il est placé au nœud 3 où le coefficient d’amortissement atteint . 142, tandis la connexion de ce dispositif au nœud 1 1 ne présente pas un avantage important. Par contre le placement du SVC au nœud 13 a un effet indésirable où ce mode devient instable. IV.5.2.2 Commande des amortissements Pour parvenir à stabiliser le réseau avec le compensateur statique, nous allons utiliser la commande par retour d’état de l’intensité du courant. IV.5.2.2.1 Connexion du SVC aux nœuds 3, 133 et 101 Tout d’abord nous allons considérer comme entrée du système les variations de tension au nœud 3 où le SVC est connecté et comme sortie l’intensité du courant. Puis on dessine le lieu des racines pour voir l’influence de la boucle de retour sur les modes inter-régions. La figure IV.18 présente les résultats obtenus lors de cette étude. Lieu des racines SVC au noeud 3 0.085 0.058 0.036 0.018 9 8 Axe imaginaire 7 6 Coefficient d’amourtissement supérieur à 0.05 Coefficient d’amourtissement inférieur à 0.05 0.12 8 6 0.17 5 4 4 0.26 3 2 2 0.5 1 -1 -0.9 -0.8 -0.7 -0.6 -0.5 -0.4 -0.3 -0.2 -0.1 0 Axe réel Figure IV.18: lieu des racines du système avec le SVC au nœud 3 (* signifie un gain de 0.5) 127 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV On remarque que les modes inter-régions et locaux ont des coefficients d’amortissement variant suivant le gain, pour assurer un bon fonctionnement (c.à.d. un coefficient d’amortissement supérieur à . 5) du mode inter-régions il faut choisi un gain supérieur à 0.2 tandis que pour les modes locaux ce gain doit être inférieur à 0.8. Donc un gain de 0.5 assure un bon amortissement pour tous les modes. La même étude est réalisée pour un SVC connecté au nœud 13. La figure IV.19 présente les résultats de cette étude. Lieu des racines SVC au noeud 13 0.105 0.065 0.03 7 0.15 Axe imaginaire 6 5 7 Coefficient 6 d’amourtissement inférieur à 0.05 5 Coefficient d’amourtissement supérieur à 0.05 0.21 4 4 3 0.3 2 0.44 1 0.7 -1 3 2 1 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0 0.2 0.4 Axe réel Figure IV.19: lieu des racines du système avec le SVC au nœud 13 (* signifie un gain nul) Nous constatons que le mode inter-régions est instable pour les différentes valeurs de gain, tandis que les autres modes sont toujours stables. Nous en concluons que la connexion du SVC au nœud 13 déstabilise le système. Pour finir avec cette étude, nous avons considéré le SVC placé au nœud 1 1. La figure IV.2 montre les lieux des racines avec le SVC connecté au nœud 1 1. 128 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Lieu des racines SVC au noeud 101 0.105 8 7 0.15 Axe imaginaire 6 0.07 0.044 8 0.02 Coefficient d’amourtissement supérieur à 0.05 Coefficient d’amourtissement inférieur à 0.05 7 6 5 5 0.21 4 4 3 3 0.32 2 2 0.55 1 1 0 -1 -0.9 -0.8 -0.7 -0.6 -0.5 -0.4 -0.3 -0.2 -0.1 0 Axe réel Figure IV.2 : lieu des racines du système avec le SVC au nœud 1 1 (* signifie un gain de 0.8) On remarque que le mode inter-régions a un coefficient d’amortissement supérieur à 0.05 pour un gain supérieur à 0.7. Les modes locaux sont stables pour un gain inférieur à 0.9, le gain qui restait valable pour assurer la stabilité du système est 0.8. IV.5.2.3 Réponses du système à de petites perturbations Les réponses obtenues ne sont valables que pour de faibles perturbations qui ne violent pas la linéarisation du modèle non linéaire du réseau. D’autre l’effet des variations des charges du réseau sur la stabilité peut être simulé correctement en utilisant un modèle linéarisé du système. Les sorties choisies pour le système sont les tensions des nœuds tandis que les tensions des excitatrices vont constituer les entrées du système. A partir de là nous avons effectué quelques simulations. Ainsi l’influence de la variation de la tension de l’excitatrice du générateur G1 sur la tension du nœud de raccordement pour les différents emplacements du SVC est représentée sur les graphes de la figure IV.21. 129 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Réponse de tension SVC au noeud 13 1.4 1.2 1.2 1 1 Amplitude (pu) Amplitude (pu) Réponse de tension sans SVC 1.4 0.8 0.6 0.4 0.6 0.4 0.2 0.2 0 0.8 0 50 100 150 200 250 0 300 0 500 1500 Réponse de tension SVC au noeud 101 1.4 1.2 1.2 1 1 Amplitude (pu) Amplitude (pu) Réponse de tension SVC au noeud 03 1.4 0.8 0.6 0.4 0.2 0 1000 Temps (sec) Temps (sec) 0.8 0.6 0.4 0.2 0 5 10 15 20 25 30 Temps (sec) 0 0 20 40 60 80 100 120 140 160 Temps (sec) Figure IV.21: réponses de la tension du nœud de connexion à la tension des excitatrices Nous pouvons voir que la connexion du SVC au nœud 3 le rend plus performant quant à la possibilité de stabiliser efficacement la tension du nœud. En effet : Cette tension est stabilisée au bout de 20 secondes sans pratiquement d’oscillations notoires. Pour une connexion du SVC au nœud 1 1 cette durée monte à 14 secondes avec des oscillations encore notables. Par contre quand le SVC est placé au nœud 13 nous voyons que la tension du système se déstabilise complètement. IV.5.3 Contrôlabilité Pour étudier la contrôlabilité des modes par les tensions des excitatrices nous calculons le produit du vecteur propre gauche v par la matrice d’entrée 130 (matrices de 180 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV tensions d’excitatrices). Si le produit est différent de zéro alors les modes sont contrôlables. La figure IV.22 présente les graphes de contrôlabilité des modes pour chaque excitatrice. Controlabilité des modes par la tension d'exitatrice 2 1 1 0.9 0.9 0.8 0.8 0.7 0.7 Amplitude (pu) Amplitude (pu) Controlabilité des modes par la tension d'exitatrice 1 0.6 0.5 0.4 0.3 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.2 0.1 0.1 0 14 10 20 30 40 0 50 0 10 20 1 0.9 0.9 0.8 0.8 0.7 0.7 Amplitude (pu) Amplitude (pu) 1 0.6 0.5 0.4 0.3 0.4 0.3 0.2 0.1 20 30 60 0.5 0.1 10 50 0.6 0.2 0 40 Controlabilité des modes par la tension d'exitatrice 4 Controlabilité des modes par la tension d'exitatrice 3 0 30 Modes Modes 40 0 50 0 10 20 30 40 50 Modes Modes Figure IV.22 : contrôlabilité des modes par les excitatrices On remarque que le produit du vecteur propre gauche v par la matrice d’entrée correspondant au mode inter-région 21 est diffèrent de zéro pour les quatre générateurs, alors le mode inter-régions est contrôlable par les quatre excitatrices. IV.5.4 Observabilité Pour se prononcer sur l’observabilité des modes nous avons effectué le produit des vecteurs des tensions de sortie des générateurs par le vecteur propre droit. Si ce produit est différent de zéro les modes sont observables. 131 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV La figure IV.23 montre cette observabilité des modes aux tensions de sortie des générateurs. Observabilité des modes au tension de Noeud 02 Observabilité des modes au tension de Noeud 01 0.07 0.06 0.06 0.05 Amplitude (pu) Amplitude (pu) 0.05 0.04 0.03 0.02 0.04 0.03 0.02 0.01 0 0.01 0 10 20 30 40 0 50 0 10 20 0.09 0.045 0.08 0.04 0.07 0.035 0.06 0.05 0.04 0.03 0.02 0.015 0.01 0.005 20 30 60 0.03 0.01 10 50 0.025 0.02 0 40 Observabilité des modes au tension de Noeud 12 0.05 Amplitude (pu) Amplitude (pu) Observabilité des modes au tension de Noeud 11 0.1 0 30 Modes Modes 40 50 60 Modes 0 0 10 20 30 40 50 Modes Figure IV.23: observabilité des modes aux tensions de sortie des générateurs Nous pouvons voir que le produit des vecteurs des tensions de sortie des générateurs par le vecteur propre droit correspondant au mode inter-régions est différent de zéro pour les quatre nœuds, alors le mode inter-régions est observable aux ces quatre nœuds. IV.5.5 Facteurs de participation Il faut connaitre les générateurs et les variables d’états participent aux modes instables pour connaitre le meilleur endroit d’installer le SVC. La figure IV.24 présente les facteurs de participation de la vitesse ω r associés au mode instable à partie réelle égale à -1 et de fréquence nulle. 132 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Facteurs de participation de mode 1 coefficient d'amortissement -1, fréquence 0 1 0.9 0.8 0.7 Amplitude 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0 10 20 30 40 50 60 Variables d'état Figure IV.24 : facteurs de participation associés au mode instable A partir de la figure 24 on peut dire que le mode 1 excité par la valeur initiale ( ) ( ) avec un coefficient de participation participe à la réponse . La figure IV.25 présente les facteurs de participation de la vitesse ω r associés aux modes inter-régions. Facteur de participation de mode 22 coefficient d'amortissement 0.0024145, fréquence 0.57066 1 0.9 0.9 Amplitude de participation Amplitude de participation Facteur de participation de mode 21 coefficient d'amortissement 0.0024145, fréquence 0.57066 1 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 10 20 30 40 50 60 0 0 10 20 30 40 50 Variables d'état Variables d'état Figure IV.25 : facteurs de participation associés aux modes inter-régions 21 et 22 Les figures IV.24 et IV.25 indiquent les variables d’états qui participent aux modes instables et les grandeurs de participation pour chaque variable d’état à ces modes. La figure IV.26 montre les facteurs de participation de chaque générateur pour tous les modes. 133 60 Application de l’analyse modale au réseau électrique Chapitre IV Facteurs de participations associés au rotor de génerateur 2 1 1 0.9 0.9 Amplitude de participation Amplitude de participation Facteurs de participations associés au rotor de génerateur 1 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.1 0 0.8 0 0 10 20 30 40 50 numéro de mode 60 0 10 30 40 50 60 Facteurs de participations associés au rotor de génerateur 4 1 1 0.9 0.9 Amplitude de participation Amplitude de participation Facteurs de participations associés au rotor de génerateur 3 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.1 0 20 numéro de mode 0 0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 numéro de mode numéro de mode Figure IV.26 : facteurs de participation pour chaque générateur Nous voyons que tous les générateurs participent au mode instable 1 (mode du régulateur de vitesse). Ce mode a le plus grand facteur de participation de vitesse pour le générateur G1. Cela veut dire que la connexion du SVC au nœud 1 peut fournir un meilleur amortissement pour ce mode. IV.6 Conclusion Dans ce travail, nous avons présenté les définitions et les caractéristiques des différents types de stabilité d’un réseau électrique. Le concept général des la stabilité peut se synthétiser en trois parties : stabilité de L’angle du rotor, La tension, La fréquence. 134 60 Chapitre IV Application de l’analyse modale au réseau électrique Cette classification est nécessaire pour mieux comprendre les mécanismes : Des phénomènes de l’instabilité du système, Des dispositifs nécessaires pour assurer la stabilité du système. Historiquement les chercheurs et les ingénieurs travaillant sur les réseaux électriques mettaient l’accent sur la stabilité de l’angle du rotor. Or les opérateurs des réseaux électriques se trouvent actuellement souvent obligés de faire fonctionner leurs réseaux aux limites de la stabilité. L’amélioration de la stabilité angulaire aux petites perturbations, en particulier l’amortissement des oscillations interrégionales, est devenue un objectif prioritaire : elle a été développée dans ce chapitre. Nous avons ensuite présenté la linéarisation du système avec l’analyse modale du système linéarisé: La représentation d’état du système a ensuite été déduite, La stabilité du système est uniquement définie par le lieu des pôles, dans le plan complexe, de sa fonction de transfert, L’analyse modale du système a donné des informations importantes sur les caractéristiques des modes d’oscillation et des variables d’état participant à l’évolution de ces modes. 135 CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE Les réseaux électriques ne cessent de se développer. L’extension des réseaux interconnectés rend les systèmes fortement sensibles aux oscillations interrégionales. Ces oscillations peuvent sérieusement restreindre le transport de l’énergie électrique. Dans ces nouvelles conditions, les opérateurs des réseaux électriques se trouvent souvent obligés de faire fonctionner les systèmes aux limites de la stabilité. Par conséquent, l’amélioration de la stabilité aux petites perturbations, en particulier l’amortissement des oscillations interrégionales, représente un objectif prioritaire. Le travail présenté dans ce mémoire concerne l’étude de la stabilité des réseaux électriques par la méthode de l’analyse modale. Les dispositifs FACTS tel le SVC représente toujours un moyen efficace pour l’amortissement des modes électromécaniques Ce travail s’est articulé autour des points suivants : modélisation d’un réseau électrique, modélisation adaptée pour l’étude de stabilité aux petites perturbations. proposition des moyens permettant d’´étudier la stabilité de systèmes électriques. amortissement des oscillations dans les réseaux électriques par la connexion d’un SVC en utilisant la méthode d’analyse modale. Nous nous sommes attachés à montrer l’intérêt que peut susciter un système flexible de transport à courant alternatif (FACTS) tels qu’un SVC, et l’impact positif qu’il peut avoir sur la stabilité d’un réseau électrique perturbé et le choix du meilleur emplacement dans le réseau. La première étape de notre travail est consacrée à la description des moyens conventionnels et actuels utilisés pour compenser la puissance réactive et à l’étude des différents systèmes FACTS existants. Nous avons développé le modèle non linéaire d’un réseau d’énergie électrique multimachines. Puis, nous avons linéarisé ce système afin de l’écrire sous forme d’état. 137 Nous avons présenté une méthode d’analyse modale basée sur les valeurs propres, pour un problème d’étude de stabilité aux petites perturbations. Les perspectives de ce travail sont nombreuses car les recherches dont il a fait l’objet sont encore loin d’être finies. L’approche utilisée dans cette étude est basée sur le modèle linéaire du système. Elle comprend donc seulement des informations sur le comportement dynamique linéaire du système. Cela peut s’avérer insuffisant pour fournir une caractérisation complète et correcte de la performance du système, en particulier lors de fortes contraintes ou d’un fonctionnement à la limite de la stabilité. Il serait nécessaire, par conséquent, d’appliquer notre approche au modèle non-linéaire. Pour des futurs travaux, l’action à mener est de chercher un champ d’application de cette méthode pour des grands réseaux pratiques tel le réseau national Sonelgaz. Aussi, nous proposerons l’application d’autres méthodes pour le choix des emplacements des FACTS. Enfin, cette thèse peut être une nouvelle base de départ pour des futures contributions. 138 ANNEXE A ANNEXES ̅ ( 139 ) ( ) ( ) ̅ ̅ ̅ 1 ̅ 1 [ ] 140 ANNEXE B PARAMETRES DU RESEAU Paramètres des lignes nœud nœud résistance (pu) 1 2 3 3 3 3 10 11 12 13 13 13 13 110 10 20 4 20 101 101 20 110 120 14 101 101 120 120 réactance (pu) 0.0 0.0 0.0 0.001 0.011 0.011 0.0025 0.0 0.0 0.0 0.011 0.011 0.001 0.0025 0.0167 0.0167 0.005 0.01 0.11 0.11 0.025 0.0167 0.0167 0.005 0.11 0.11 0.01 0.025 Paramètres des nœuds nœud Tension (pu) 1 2 3 4 10 11 12 13 14 20 101 110 120 1.03 1.01 1.0 0.97 1.0103 1.03 1.01 1.0 0.97 0.9876 1.05 1.0125 0.9938 Déphasage de tension (pu) 18.5 8.80 -6.1 -10 12.1 -6.8 -16.9 -31.8 -38 2.1 -19.3 -13.4 -23.6 Puissance généré (pu) 7.00 7.00 0.00 0.00 0.00 7.16 7.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 Puissance généré (pu) 1.61 1.76 0.00 0.00 0.00 1.49 1.39 0.00 0.00 0.00 1.00 0.00 0.00 Puissance consommé (pu) 0.00 0.00 0.00 9.76 0.00 0.00 0.00 0.00 17.67 0.00 0.00 0.00 0.00 Puissance consommé (pu) 0.00 0.00 0.00 1.00 0.00 0.00 0.00 0.00 1.00 0.00 0.00 0.00 0.00 type de nœud NB PV PV PQ PQ PV PV PV PQ PQ PV PQ PQ Paramètres des machines N: N: machine nœud 1 2 3 4 1 2 11 12 P (MVA) 900 900 900 900 x_d (pu) x'_d (pu) T'_do (sec) x_q (pu) x'_q (pu) T'_qo (sec) constant d’ enertie H 1.8 1.8 1.8 1.8 0.30 0.30 0.30 0.30 8.00 8.00 8.00 8.00 1.7 1.7 1.7 1.7 0.55 0.55 0.55 0.55 0.4 0.4 0.4 0.4 6.5 6.5 6.5 6.5 141 BIBLIOGRAPHIE BIBLIOGRAPHIE [1] M. 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