Chapitre 3 n Limites n
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© éditions Belin, 2012.
Limites
3
Ouverture
Les premières notions de limites sont celles asso-
ciées aux suites développées dans le chapitre
précédent. Le premier exemple de détermina-
tion d’un nombre par une méthode de segments
emboîtés est vraisemblablement l’approximation
de l’aire d’un cercle donnée dans le livre 12 des Élé-
ments d’Euclide. Cette approximation n’est qu’un
cas particulier de « La méthode d’exhaustion »,
sans doute imaginée par Eudoxe, que l’on prati-
qua très largement jusqu’au xviie siècle : aucune
formulation précise de limite n’était alors utilisée.
Fermat obtient par exemple, par ce procédé d’enca-
drement, l’aire limitée par la courbe y = xn, avec n
entier, et les droites verticales x = a et x = b.
Cette absence de notion précise de limite pour
de telles études ne posait pas de réel problème…
jusqu’au moment où les mathématiciens envisa-
gèrent un problème très différent, effleuré dans
l’Antiquité : la détermination des tangentes à
une courbe.
Pour les Grecs, une tangente à une courbe en
un point est une droite qui passe par le point
et qui « à son voisinage » laisse la courbe d’un
même côté. Grâce aux segments emboîtés, ils
déterminent les tangentes aux coniques et même
celles à la spirale d’Archimède.
C’est à nouveau Fermat qui, en 1636, reprend de
manière systématique le problème des tangentes
aux courbes y = xn, avec n entier, mais cette fois en
utilisant des coordonnées. Il est alors confronté à
des quotients du type Dy/Dx et il pratique à nou-
veau la méthode d’exhaustion ; on s’aperçut
également que sa méthode s’appliquait à d’autres
courbes (par exemple y = sinx). À la même époque,
Galilée et Kepler trouvaient, avec des quotients
analogues, la notion de vitesse instantanée et d’ac-
célération. Tous se confrontaient à un fait irritant au
moment de calculer de tels quotients le numérateur
et le dénominateur s’annulent… Il était temps de se
pencher sur ce problème et l’ouvrage Analyse des
infiniment petits du Marquis de l’Hospital de 1696
donne un aperçu assez complet des dilemmes des
mathématiciens de l’époque.
En fait, même plus tard au xviiie siècle, personne
ne savait dire ce qu’était une limite sans utiliser le
concept intuitif de « rapprochement » et la lecture
de l’article « Limite » de d’Alembert dans l’Encyclo-
pédie (1784) est révélatrice de ces tâtonnements…
Ce n’est qu’au début du xixe siècle que les défi-
nitions « modernes » se sont précisées et le
Résumé des leçons données à l’École Royale
Polytechnique sur le Calcul Infinitésimal (1823)
par Augustin-Louis Cauchy contient, enfin, une
définition de « limite », mais pas encore avec nos
fameux e !
Réponse à la question : pour un corps qui s’éloi-
gnerait indéfiniment de la Terre, on remarque
que le dénominateur de la formule de la pesan-
teur tendrait lui aussi vers l’infini. On verra dans
ce chapitre que, dans ce cas là, la pesanteur tend
vers zéro. Dans le cas où le corps se situerait au
centre de la Terre, le dénominateur s’approche-
rait de zéro et on verra dans ce chapitre que,
dans ce cas là, la pesanteur tend vers l’infini.
Vérifier ses acquis
1 a. Vrai. b. Faux, par exemple (–1)n. c. Vrai.
2 1. a. et b. 2. a. b. et d.
3. a. c. et d. 4. c.
5. c. 6. b.
3 a. Les racines de P sont −1 et 3.
b. P est négatif à l’intérieur des racines et positif
à l’extérieur donc P(−2), P(4), P(−1,01) sont posi-
tifs et P(1), P(2), P(−0,99) sont négatifs.
4 a. lim
n
2, donc par minoration
lim
n
u
.
b. lim ()
n
--2, donc par majoration
lim
n
u
-.
c. lim lim
nn
ÆÆ
Ë
Á
¯
˜
0, donc d’après le théo-
rème des gendarmes lim
n
u
0.
5 1. f est dérivable comme fonction rationnelle
sur son ensemble de définition et pour tout
x > 1, ¢-
-
fx
x
() 4
12. Comme f′(x) < 0 sur
]1 ; +∞[, f est décroissante sur ]1 ; +∞[.