tion du traitement. L’objectif du traite-
ment est la disparition des absences ; il
ne faut pas chercher à obtenir un EEG
normal. Il n’y a pas lieu de faire de bilan
biologique systématique dans le cadre
du suivi du traitement.
Un bilan biologique comprenant un bi-
lan hépatique et une amoniémie est réa-
lisé uniquement en cas de symptômes
cliniques. La dépakinémie n’est utilisée
que pour vérifier si le traitement est
donné par la famille. Il n’y a aucune cor-
rélation entre l’efficacité ou la tolérance
et le taux sérique de la dépakine.
L’ÉPILEPSIE ABSENCE
DE L’ENFANT
DÉFINITION
L’épilepsie absence de l’enfant est un
syndrome épileptique qui appartient au
groupe des épilepsies généralisées idio-
pathiques. Il est caractérisé par la surve-
nue d’un seul type de crises épilep-
tiques : les absences. Il s’agit d’enfants
âgés de quatre à dix ans, sans antécé-
dents, qui débutent des absences pluri-
quotidiennes ; le pic de fréquence est à
six-sept ans. Si la symptomatologie est
évocatrice, un EEG doit toujours être
réalisé. L’EEG montrera une décharge
de pointes-ondes généralisée à 3 Hz.
L’existence d’un autre type de crise épi-
leptique que des absences doit faire dis-
cuter un autre diagnostic.
PRÉSENTATION CLINIQUE
Les absences correspondent clinique-
ment à une rupture de contact brutale
dont la durée habituelle est de 10 se-
condes ; il y a un arrêt soudain de l’acti-
vité et une reprise tout aussi soudaine
de celle-ci à la fin de l’absence. Le
nombre d’absences quotidien varie de
20 à 100. Il existe parfois des automa-
tismes au cours de l’absence : mâchon-
nements, pourléchage de lèvres, mani-
pulation d’objet…
Cette épilepsie survient chez des en-
fants sans antécédents et avec un exa-
men neurologique normal. Ces élé-
ments seront vérifiés durant la consul-
tation. L’épreuve d’hyperpnée sera en-
suite réalisée afin d’essayer de mieux
appréhender le degré de certitude dia-
gnostique.
DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS
Les absences sont parfois confondues
avec des événements non épileptiques
comme un trouble de l’attention. L’en-
fant qui « est dans la lune » répond dès
qu’on l’appelle ou dès qu’on le touche,
ce qui n’est pas le cas au cours des ab-
sences. Chez certains enfants ayant des
difficultés d’apprentissage ou une défi-
cience intellectuelle, la distinction entre
absence et trouble de l’attention n’est
pas toujours aisée.
Les absences peuvent également être
confondues avec d’autres types de crise
épileptique. En effet, certaines crises
partielles avec peu de phénomènes cli-
niques observables se manifestent très
souvent par une rupture de contact. La
fréquence de ces crises est souvent dif-
férente, avec quelques crises par an ini-
tialement. C’est dans ces circonstances
que l’interrogatoire prend une impor-
tance toute particulière. Il n’est pas rare
qu’en demandant des précisions aux pa-
rents on retrouve des éléments en fa-
veur de crises partielles, comme des
sensations de boule épigastrique ascen-
dante, une déviation de la tête et/ou
des yeux, des contractions toniques
d’un membre ou d’un hémicorps…
A côté des phénomènes cliniques pris
pour des absences sans en être, il y a
aussi les absences observées dans
d’autres épilepsies que l’épilepsie ab-
sence de l’enfant, ainsi celles survenant
dans les syndromes épileptiques géné-
ralisés idiopathiques de l’adolescent et
de l’adulte (épilepsie absence de l’ado-
lescent, épilepsie myoclonique juvéni-
le). Dans le cas des épilepsies absences
de l’adolescent, la fréquence des ab-
sences est moindre et, comme son nom
l’indique, le début de cette épilepsie est
plus tardif ; de plus, les absences ne
sont pas le seul type de crise : il existe
également des crises tonico-cloniques
généralisées. D’autres épilepsies com-
portent des absences mais le contexte
clinique (antécédents neurologiques,
nombreux types de crise, aspects EEG)
fait qu’elles ne posent pas de problème
de diagnostic différentiel. Dans ces der-
niers cas, on observe des absences aty-
piques. Ces absences sont assez diffé-
rentes sur le plan clinique : elles durent
plus longtemps et on observe une fluc-
tuation de conscience avec un enfant
présent par moments mais dont le
contact ou l’activité motrice sont modi-
fiés. Sur le plan électroencéphalogra-
phique, la décharge de pointes-ondes
est irrégulière et se produit pendant
toute la durée des manifestations cli-
niques.
DONNÉES ÉLECTRO-
ENCÉPHALOGRAPHIQUES
Lors des crises, on observe de façon
concomitante à la perte de conscience
une décharge de pointes-ondes généra-
lisées de 3 cycles par seconde. La dé-
charge est rythmique, avec une discrète
baisse de la fréquence des pointes-
ondes entre le début et la fin de la dé-
charge. Le début et la fin de la décharge
peuvent avoir une prédominance dans
les territoires antérieurs, ce qui ne re-
met pas en cause le diagnostic d’absen-
ce. Ce dernier élément, mal connu, est
parfois trompeur. En effet, l’épilepsie
absence de l’enfant étant une épilepsie
généralisée, on s’attend en théorie à
avoir un début de la décharge à l’EEG
sur l’ensemble des dérivations EEG,
mais le début frontal de ces absences est
bien décrit et il ne faut donc pas se lais-
ser piéger en interprétant ce type de tra-
cé comme une décharge à début frontal
et secondairement généralisée.
Entre les crises, l’EEG est normal, avec
un rythme de base normal. On peut ob-
server quelques pointes-ondes générali-
sées sans traduction clinique. Ces élé-
ments ne doivent pas être considérés
comme des crises.
PRISE EN CHARGE
THÉRAPEUTIQUE
Le traitement de première intention
peut être le valproate ou l’éthosuximide
(Zarontin®). L’objectif du traitement est
de faire disparaître les absences. Ce
point est évalué par l’interrogatoire de
l’entourage, l’épreuve d’hyperpnée et
Médecine
& enfance
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