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LA CHIRURGIE DE L’EPILEPSIE
L’épilepsie reste la pathologie neurologique la plus fréquente, sa prévalence est estimée à
5/1000 Hab, et son incidence annuelle de 50/100000 Hab.
Parmi cette population de patients, 12,5 à 25 % présentent un caractère de pharmaco
résistance et ne répondent pas aux traitements antiépileptiques habituels, à peu près la moitié
d’entre eux pourraient tirer bénéfice d’une prise en charge chirurgicale de leur épilepsie.
A l’échelle du Maroc cela représente entre 1500 et 3000 candidats potentiels à une chirurgie
de l’épilepsie par an.
Il s’agit le plus souvent de patients jeunes dont le développement intellectuel et social est
compromis du fait de la sévérité des crises. L’épilepsie d’origine temporale représente la
majorité de ces cas (80%) et constitue la principale indication chirurgicale.
Le processus de sélection des patients passe par deux étapes.

La première étape est représentée par le bilan préchirurgical clinique et
neurophysiologique assurée par l’équipe de neurophysiologie clinique et d’épileptologie.
Ce bilan consiste à déterminer et identifier le type de crises que présente le patient, à établir le
caractère pharmaco résistant en s’assurant de la bonne compliance du patient à son traitement
et de l’adaptation du type de traitement au type d’épilepsie. Enfin les explorations
paracliniques permettent d’établir une corrélation électro clinique et radiologique anatomique
qui oriente vers l’origine de l’épilepsie en vue de proposer une chirurgie.
Les principes du bilan éléctrophysiologique préchirurgical dont la clé est la vidéo
électroencéphalographie sont expliqués par Dr Hajjouji Neurophsysiologue de l’unité :
Vidéo-EEG dans le cadre du protocole de la chirurgie de l’épilepsie :
Le service de Neurophysiologie Clinique recrute un grand nombre de patients épileptiques
pharmacorésistants. La majorité d’entre eux présente une épilepsie mésiotemporale qui, en
revanche, répond très favorablement au traitement chirurgical. Les patients épileptiques
candidats à ce type de traitement sont tous sujets à un bilan préchirurgical exhaustif visant à
localiser la zone épileptogène, destinée à être éliminer par chirurgie. Ce bilan comprend
l’analyse des tracés EEG intercritiques, l’enregistrement vidéo EEG de crises, les données de
l’imagerie (IRM) ainsi qu’une évaluation neuropsychologique et psychiatrique.
Notre service prend en charge le protocole vidéo-EEG qui correspond à l’enregistrement
simultané et synchronisé de l’EEG et des différentes activités cliniques du patient au cours du
déroulement d’une crise épileptique.
Technique : le signal EEG est recueilli à partir d’électrodes de surface solidement fixés
(électrocap de préférence) pour permettre des enregistrements prolongés. Le nombre
d’électrodes et leur emplacement est similaire à celui réalisé au cours d’un EEG de routine
(système 10-20).
L’acquisition vidéo se fait à partir d’une caméra disposée en face du lit du patient pour capter
tous les symptômes critiques au cours d’une crise. Dans cet appareillage, un système de
microphone est également inséré pour l’illustration sonore de l’interrogatoire au cours de la
crise. Le signal EEG et la vidéo sont visualisés sur le même écran. Les données électrocliniques sont ensuite stockées sous forme numérique
Protocole d’enregistrement : l’enregistrement vidéo dans le cadre du bilan préchirurgical
nécessite une hospitalisation de 2 à 3 semaines durant lesquelles le patient est enregistré à
raison de 6 heures/jour
Au cours de cette période, on procède à une dégression prudente et progressive des
médicaments antiépileptiques pour activer la survenue de la crise. Un opérateur surveille
constamment le patient et a pour tâche d’interagir avec lui au moment où il déclarait son aura,
pendant la crise et lors de la phase post-critique. L’opérateur collige les signes subjectifs
ressentis par le patient, décrit les signes objectifs pendant la crise et teste son état de
conscience, de compréhension et d’élocution ainsi que ceux de la phase post-critique (langage,
mémoire, force motrice). Après l’enregistrement et l’identification sémiologique de la crise, les
médicaments antiépileptiques sont de nouveaux administrés au patient qui reste sous
surveillance pendant 2 à 3 jours.
Au terme de l’hospitalisation, la décision d’opérabilité se prend au cours d’une réunion de tous
les membres d’une équipe multidisciplinaire (neurologues, neurophysiologistes,
neuroradiologues, psychiatres et neurochirurgiens) en confrontant les données cliniques,
électriques, radiologiques et neuropsychologiques et en conséquence, le choix du protocole
chirurgical.

Une fois l’indication chirurgicale posée le patient est pris en charge par l’équipe
neurochirurgicale.
En effet le service de Neurochirurgie de l’Hôpital des Spécialités sous la direction du Pr El
Khamlichi, à été leader pour l’introduction de la chirurgie de l’épilepsie aussi bien à l’échelle
national que régionale.
Partant du constat de la nécessité absolue de mettre à la disposition des patient Marocains
cette technique neurochirurgicale, dont l’apport pour la qualité de vie des patients épileptiques
est considérable, elle fut introduite pour la première fois en 2005.
Cette chirurgie a permis de traité à ce jour 60 patients avec des résultats très encourageant
puisque 90% des patient on vu disparaitre leur crises après la chirurgie.
90% des patients étaient porteur d’une épilepsie d’origine temporale et ont bénéficié d’une
lobectomie temporomésiale réglée. Sur le plan histologique la sclérose hippocampique était la
cause la plus communément retrouvée.
Un projet pour développer cette chirurgie a été mis en place visant à augmenter le nombre de
patients pouvant bénéficier de cette chirurgie ainsi que le développement d’autres techniques.
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