la démence chez l e patient parkinSonien
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détaillées, des chutes fréquentes et des syncopes,
une perte de conscience transitoire inexpliquée,
des signes extra pyramidaux et une hypersensi-
bilité aux neuroleptiques (dans 50% des cas).
D’autres symptômes peuvent être rencontrés, de
type dysautonomique, comme une hypotension
orthostatique ou une incontinence urinaire.
- Exclure les troubles psychotiques iatrogè-
nes : delirium et effets iatrogènes des médica-
ments aux propriétés anti-cholinergiques (ex :
Anafranil
®
et autres tricycliques, Oxybutinine
®
et autres anti-spastiques vésicaux,...) du traite-
ment par agonistes dopaminergiques (Réquip
®
,
Mirapexin
®
, Permax
®
, Parldodel
®
), des benzo-
diazépines et autres psychotropes.
- Exclure toute autre cause de confusion du
sujet âgé : infection, déshydratation, fécalome,
globe vésical, désordre endocrinien,.... En géné-
ral, le diagnostic de démence n’est pas posé en
cas de dépression. Cependant, ce symptôme est
inhérent à la démence parkinsonienne. Il est
donc recommandé de tenir compte d’une éven-
tuelle altération des tests neuropsychologiques
et, au besoin, débuter une thérapie antidépres-
sive avant de diagnostiquer la démence.
t
rAItements
Le traitement de la démence parkinsonienne
se décline en 3 axes principaux :
1) Minimiser voir supprimer les causes iatro-
gènes et les facteurs intercurrents (vide supra);
2) Traitement pharmacologique;
3) Traitement non pharmacologique.
t
r A i t e m e n t
P h A r m A c o l o g i q u e
Deux classes médicamenteuses sont souvent
utilisées soit isolément ou en association : les
anticholinestérasiques (comme ceux utilisés
dans la maladie de type Alzheimer) et les neuro-
leptiques atypiques.
Anticholinestérasiques : la rivastigmine (Exelon
®
)
Une large étude randomisée en double aveu-
gle contre placébo a démontré l’efficacité de
cette substance dans la démence associée à la
MP (23). Cependant, on doit tenir compte des
effets indésirables, principalement digestifs
(nausées, vomissements), cardiologiques (risque
de syncope par bradyarythmie favorisée par l’ef-
fet vagotonique), et neurologiques (accentuation
des tremblements).
Neuroleptiques atypiques : Clozapine (Léponex
®
)
ou Quiétapine (Séroquel
®
)
La psychose due ou non au traitement dopa-
mimétique est l’un des problèmes soulevés chez
les patients Parkinsoniens traités. La clozapine
a montré un effet favorable dans l’évolution de
ces symptômes (24). La quiétapine, quant à elle,
est un nouveau traitement antipsychotique atypi-
que dont les effets indésirables extrapyramidaux
sont minimes, mais, dont les bénéfices demeu-
rent incertains chez les patients parkinsoniens
déments (25).
t
r A i t e m e n t
n o n
P h A r m A c o l o g i q u e
Les options non-médicamenteuses apparais-
sent primordiales. Elles comportent des expli-
cations (au patient et à ses proches) concernant
les différentes facettes du syndrome démentiel,
une bonne compréhension de la personnalité et
des modes de fonctionnement du patient, des
adaptations de l’environnement, et des adapta-
tions des activités quotidiennes (26). Lorsque le
patient est institutionnalisé, ces explications doi-
vent être transmises au personnel soignant afin
d’améliorer la qualité des soins par exemple en
réduisant la sévérité des épisodes d’agitation
(27).
Les patients parkinsoniens déments présen-
tent un risque accru de chutes par rapport aux
patients non-déments et les troubles attention-
nels sont un facteur prédictif des chutes. On
conseillera dès lors d’éviter toutes les situations
divisant l’attention durant la marche (ex : double
tâche). Dans certains cas on peut proposer des
exercices de correction de troubles de la marche
et de la posture sous la supervision directe d’un
kinésithérapeute familier avec ce type de patho-
logie. Au-delà de cette indication, des études
non-randomisées conduites chez un petit nom-
bre de patients suggèrent que la pratique régu-
lière d’exercices physiques pourrait diminuer le
risque d’aggravation des troubles cognitifs (prin-
cipalement les fonctions exécutives) des patients
parkinsoniens (28).
La constatation qu’un patient parkinsonien
dément éprouve des difficultés à retrouver spon-
tanément une information doit amener les pro-
ches à suggérer des indices de récupération en
mémoire ou à proposer des choix multiples (pour
utiliser un mode de reconnaissance en mémoire
plutôt qu’un rappel stratégique coûteux en res-
sources attentionnelles). Il est important d’adap-
ter le débit (verbal) des informations en fonction
du degré de ralentissement du patient.
Une horloge digitale est parfois plus facile
à lire pour rythmer par exemple la prise des