Traitement des troubles du comportement les plus fréquents chez
les personnes atteintes de démence
BPSD (behavioural and psychological symptoms of dementia)
Symptômes :
- agitation (déambulation, etc.)
- refus de soins, violence physique
- cris, chants
- hallucinations
- symptômes dépressifs
- désinhibition
- troubles du sommeil (inversion jour-nuit, sundowning)
Causes :
Evaluer et si possible traiter :
- les douleurs et les infections (urine, poumons, dentaire)
- contrôler la liste des médicaments (médicaments anticholinergiques)
- diagnostics psychiatriques (délire !!, dépression, trouble d’anxiété)
- facteurs dus à l’environnement :
o bruit, sur-stimulation, surmenage, sous-stimulation
Thérapies :
-
Structurer l’environnement psycho-social
o Documenter : les stimuli déclencheurs, la description et la « conséquence »
du trouble du comportement
o Le recueil de données aide à trouver des activités visant à calmer la situation
o Aider le personnel infirmier à contrôler la situation, à le décharger de sa responsabilité
(chute, etc.)
o Rectifier les attentes irréalistes
- Mesures de soins
o Eviter la sur-stimulation et la sous-stimulation
o Indications écrites pour les «persévérations verbales
o Pour qui le comportement est-il inadéquat (à qui pose-t-il problème ?)
o Eviter la sur-réaction du personnel infirmier ("speak low and slow")
o Donner des instructions à « un » niveau
o Attendre 5 secondes entre l’explication et l’action
o Ne pas insister et retenter les mesures de soins au bout de 30 minutes
o Planification des soins, formation, proposition de mesures comportementales
- Traitement médicamenteux
o Quel problème souhaite-t-on traiter ?
o Une médication est-elle nécessaire (toujours combinée à une thérapie environne-
mentale) ?
o Quelle est la dose efficace la plus faible ?
o Peut-on arrêter un médicament ?
o Quels sont les effets secondaires )
o Comment mesurer l’effet du traitement et sur quel laps de
temps ?
o « Médications » alternatives : p. ex. aromathérapie
SFGG
-
SPSG
29.08.12
Démarche pharmacologique (effet parfois limité)
Type du trouble
Médicament
Dose
Remarques
Agitation Dépression
agitée
Miansérine (Tolvon)
25 – 50 mg
Risque de leucopénie
sedation
Mirtazapine (Remeron)
15-45 mg
Utilisation également
possible en cas de dé-
mence frontotemporale.
Trazodone (Trittico)
12,5 – 100mg
Dépression apathique
SSRI, p. ex. Citalopram
10 – 20 mg
Hyponatrémie, surtout
en combinaison avec
des diurétiques. Utilisa-
tion également possible
en cas de démence
frontotemporale.
Inversion jour-nuit
Trazodone (Trittico)
25 – 100mg
Sédation d’une totale
efficacité dès le 1
er
jour
Pipampérone (Dipiperon)
10 – 80mg
Peut également être
utilisé en cas de légère
agitation et
d’agressivité. Bonne
induction au Sommeil
.
Agressivité
Mémantine
10 – 20mg
30 % d’effet positif,
30 % d’effet négatif
(accroissement de
l’agitation)
30 % d’effet nul
Rispéridone (Risperdal)
0,5 – 2 mg
Le seul neuroleptique
admis pour le traite-
ment de la démence.
Les doses supérieures
à 1 mg entraînent rapi-
dement des effets ex-
trapyramidaux
.
Lorazépam (Temesta)
0,5 – 4 mg
Attention au risque de
chute.
Réaction paradoxale
possible
Eventuellement,
recours à
un antiépileptique
comme »stabilisateur de
l’humeur », p. ex. acide
valproïque (Dépakine)
Hallucinations Halopéridol (Haldol)
0,5 – 3 mg
Premier choix en cas
de délire ; effets se-
condaires extrapyra-
midaux, contre-
indication en cas de
démence à corps de
Lewy
Rispéridone (Risperdal)
0,25
1 mg
SFGG
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SPSG
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Quiétiapine (Seroquel) 12,5 – 200 mg
200
Premier choix en cas de
démence de Parkinson
et de démence à corps
de Lewy
Clozapine (Leponex)
6,25 – 50 mg
Second choix en cas
de démence à corps
de Lewy.
Cave agranulocytose
Remarques :
Comme pour toutes les interventions pharmacologiques en gériatrie, il convient d’appliquer la
règle suivante : Start low, go slow. Les neuroleptiques habituels ont généralement des durées
d’action de plus de 24 heures, Haldol jusqu’à 36 heures chez les personnes âgées !
En règle générale, les neuroleptiques triplent le risque d’accidents vasculaires cérébraux, ac-
célèrent la progression de la maladie et augmentent le taux de mortalité. Tous les neurolep-
tiques peuvent provoquer des dyskinésies tardives. Pour les démences, les neuroleptiques
sont remis « off label » (à l’exception du Rispéridone) !
Tentative d’arrêt au bout de 3 mois au plus tard.
Bibliographie :
Valerie T. Cotter, MSN, CRNP, FAANP The Burden of Dementia (Am J Manag Care.
2007;13:S193-S197)
Approach to managing behavioural disturbances in dementia C. Omelan, MD, FRCP
VOL 52: FEBRUARY • FÉVRIER 2006 d Canadian Family Physician
Die Therapie von Verhaltensstörungen bei Demenz Le traitement des troubles
du comportement lors de démence
Albert Wettstein Schweiz Med Forum 2004;4:607–610
BMJ 2008;337;a1227 Ian J Douglas and Liam Smeeth
Exposure to antipsychotics and risk of stroke: self controlled case series study
Ballard C, Gauthier S, Cummings JL, Brodaty H, Grossberg GT, Robert P, Lyketsos
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Rev. Neurol. 5, 245-255 (2009)
28.6.2011
Thomas Häsli pour la Commission pour la gériatrie ambulatoire et stationnaire de longue durée de la
SPSG
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