LM220 : ARITHM´
ETIQUE 5
D´emonstration. — Soit I6={0}un id´eal. Soit β∈Iun ´el´ement de norme minimale
non nulle. Montrons que I={βγ :γ∈Z[i]}. Par d´efinition d’id´eal, tout multiple de
βest bien dans I. R´eciproquement, soit α∈Iet effectuons la division euclidienne de
αpar β. On a que α=βγ +ρet 0 ≤N(ρ)< N(β). Si ρ6= 0, alors ρ=α−βγ ∈I
contradiction.
On montrera dans le TD que cette proposition, `a nouveau, implique l’existence d’un
“th´eor`eme fondamental de l’arithm´etique pour Z[i]”. On se contentera ici de montrer de
montrer un “lemme d’Euclide pour Z[i]”.
Proposition 1.18. — Si πest un entier de Gauss premier et πdivise αβ avec α, β ∈
Z[i], alors πdivise αou πdivise β.
D´emonstration. — La preuve est similaire `a celle des entiers.
Supposons que πne divise pas α. Consid´erons l’id´eal de Z[i]
I={γα +ρπ :γ, ρ ∈Z[i]}.
D’apr`es la proposition pr´ec´edente il existe δ∈Z[i] tel que Iest de la forme {δγ :γ∈Z[i]}.
En particulier αet πsont des multiples de δdonc, comme ils sont premiers entre eux,
on a que δest inversible et I=Z[i]. Il existe donc γ, ρ ∈Z[i] tels que 1 = γα +ρπ. En
multipliant cette identit´e par βon trouve que β=γαβ +ρπβ. Or πdivise γαβ et ρπβ
donc πdivise β.
1.3. Les entiers de Gauss premiers. — Dans cette section on se pose la question
suivante. Comment caract´eriser les entiers de Gauss qui sont premiers? Par exemple
2 = (1 + i)(1 −i) donc 2 n’est pas premier. Par contre 3 ne peut pas s’´ecrire comme
produit de deux entiers de Gauss de norme inf´erieure `a la norme de 3 (exercice!).
Th´eor`eme 1.19. — Soit pun nombre premier positif. Les conditions suivantes sont
´equivalentes :
(1) p≡3 mod 4.
(2) pne peut pas s’´ecrire comme somme de deux carr´es.
(3) pest un entier de Gauss premier.
D´emonstration. — Si p≡3 mod 4, alors pne peut pas s’´ecrire comme somme de deux
carr´es car le carr´e d’un entier est toujours congru `a 1 ou 0 modulo 4.
Supposons que pne peut pas s’´ecrire comme somme de deux carr´es et montrons que pest
un entier de Gauss premier. Soient a, b, c, d ∈Ztels que p= (a+bi)(c+di). On a donc que
p2=N(p) = N((a+bi)(c+di)) = N(a+bi)N(c+di). Si N(a+bi) = N(c+di) = p,
alors pest somme de deux carr´es. On a donc que ou N(a+bi) = 1 ou N(c+di) = 1,
c’est-`a-dire, pest premier.
Finalement, supposons que pest un entier de Gauss premier. Si, p≡1 mod 4, alors
par le th´eor`eme 1.3, il existe x∈Ztel que x2≡ −1 mod p, c’est-`a-dire, pdivise x2+ 1 =
(x+i)(x−i). D’apr`es le lemme d’Euclide (pour les entiers de Gauss), comme on a suppos´e
ppremier, on que pdivise (x+i) ou(x−1), ce qui est impossible.