
52  |  La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue • Vol. XVII - n° 1 - janvier-février 2014 
EVIDENCE-BASED MEDICINE Chirurgie
60,3 % versus 52,9 % (p = 0,13) et 53,2 % versus 
52,1 % (p = 0,95). Il est à noter que la conversion en 
laparotomie constituait un facteur prédictif négatif 
signifi catif en matière de survie globale : 49,6 % 
versus 62,4 % (p = 0,005). Ces derniers résultats 
ne sont pas consensuels dans la littérature et sont 
en contradiction avec d’autres études.
Dans la méta-analyse de H. Ohtani et al. (7), incluant 
plus de 2 000 patients, il n’existait pas de différence 
signifi cative entre les patients opérés par laparo-
scopie et ceux opérés par laparotomie, en termes de 
récidive locale (6,1 % versus 6,6 %, p = 0,41) et de 
récidive à distance (13,8 % versus 13,9 %, p = 0,52).
Qualité de l’exérèse chirurgicale 
oncologique
Il n’existe pas de différence signifi cative concernant la 
qualité de l’exérèse macroscopique du mésorectum. 
S.B. Kang et al. (4) avaient montré que l’exérèse était 
considérée comme macroscopiquement complète 
dans 72,4 % des cas après laparoscopie et dans 
74,7 % des cas après laparotomie (p = 0,41).
Il n’existe pas non plus de différence signifi cative 
selon le nombre de ganglions réséqués, excepté 
dans une étude, qui montrait un avantage pour la 
laparoscopie (13,6 % versus 11,6 %) [2]. Toutes les 
méta-analyses confi rment l’absence de différence 
signifi cative.
Il n’y pas de différence significative en termes 
de marges de résection envahies. Dans l’étude 
CLASICC (3), les auteurs ont montré un taux d’en-
vahissement des marges circonférentielles 2 fois 
supérieur après laparoscopie, sans que ce résultat 
soit signifi catif (12 % versus 6 %). Parmi les biais 
de cette étude fi gurent probablement le manque 
de sélection préopératoire des patients et le taux 
de conversion élevé (34 %). La méta-analyse de 
M.J. Huang et al. (8) confi rmait l’absence de diffé-
rence signifi cative, avec 7,9 % de marges envahies 
dans le groupe laparoscopie versus 5,4 % dans le 
groupe laparotomie (p = 0,63).
Résultats opératoires et durée 
d’hospitalisation
Il n’y a pas de différence signifi cative en termes de 
mortalité selon la voie d’abord. Pourtant, dans une 
étude réalisée à partir du Programme de médicalisa-
tion des systèmes d'information (PMSI) et incluant 
près de 84 000 patients ayant eu une résection 
colorectale, nous avons montré, pour la première 
fois, que l’abord laparoscopique était associé de 
manière indépendante à une diminution de la 
mortalité péri-opératoire (OR : 0,59 [0,54-0,65] ; 
p < 0,001) [9].
Concernant la morbidité, il n’existe pas de différence 
signifi cative, avec un taux diminué dans le groupe 
laparoscopie dans 2 études (1, 4), mais sans diffé-
rence signifi cative dans les méta-analyses. Il n’existe 
pas non plus de différence signifi cative concernant le 
taux de fi stule anastomotique. Dans l’étude COLOR, 
le taux de fi stule anastomotique global était de 13 % 
dans le groupe laparoscopie versus 10 % après lapa-
rotomie (p = 0,46). Dans l’étude CLASICC, ce taux 
était de 8 % après laparoscopie et de 15 % après 
conversion.
Concernant les pertes sanguines, toutes les études 
montrent qu’elles sont signifi cativement réduites 
dans le groupe laparoscopie.
Enfi n, la laparoscopie diminue de manière signifi ca-
tive la durée d’hospitalisation dans toutes les études, 
ce que confi rme la méta-analyse de H. Ohtani et al. 
(OR = 3,61 [5,45-1,77] ; p = 0,001) [7].
Séquelles génito-urinaires
Deux études (3, 4) ont analysé les séquelles génito-
urinaires. Il y avait plus de cas de dysfonction sexuelle 
chez les hommes que chez les femmes 3 mois après 
la chirurgie, mais il n’y avait pas de différence signi-
fi cative selon la voie d’abord. Les scores de fonction 
mictionnelle étaient meilleurs après laparoscopie 
(p = 0,002).
Dans l’étude CLASICC, la fonction sexuelle des 
hommes était altérée après laparoscopie (p = 0,06), 
de même que la fonction érectile (p = 0,06). Il n’exis-
tait cependant pas de différence en termes de qualité 
de vie (questionnaire QLQ-CR38). Enfi n, en analyse 
multivariée, une conversion en laparotomie et une 
exérèse totale du mésorectum étaient associées 
à une altération de la fonction sexuelle chez les 
hommes.
Morbidité pariétale et 
occlusions à long terme
Les données sont contradictoires et n’indiquent pas 
de bénéfi ce clair de l’abord laparoscopique, contrai-
rement à ce à quoi l’on pouvait s’attendre.
À partir des données de l’étude CLASICC, une étude 
a montré, avec un suivi moyen de 3,4 ans, un taux 
niveau 
de preuve
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