COMPTE-RENDU ET ANALYSE Chicago 2012 Recherche avancée et appliquée chez le sujet âgé Oncogeriatry 2012: progress in clinical and biological research E. Carola* C ette année, l’oncogériatrie était très représentée, en particulier dans des sessions spécifiques, qui se sont déclinées en 4 temps principaux : ➤ la recherche clinique ; ➤ le ciblage physique et génomique ; ➤ les traitements adjuvants ; ➤ la prise en charge de la maladie à un stade avancé. Par ailleurs, des études oncogériatriques ont trouvé leur place dans les sessions d’organes, confirmant le rôle transversal indispensable de cette spécificité. * Unité pilote de coordination en oncogériatrie, chef du pôle d’oncologie médicale, groupe hospitalier public du sud de l’Oise ; Société francophone d’oncogériatrie. Recherche clinique en oncogériatrie : constat statistique, concept méthodologique, exemple pratique La représentation des patients âgés de plus de 75 ans reste très faible dans les études de recherche clinique de phases II et III, comme l’a constaté le Tableau I. Pourcentage de patients en fonction de l’âge inclus dans les essais de phases II et III du NCI. Essais de 2001 à 2010. Localisation Pourcentage des essais Pourcentage des patients < 65 ans Pourcentage des patients ≥ 65 ans ou < 75 ans Pourcentage des patients ≥ 75 ans Sein 40 80 16 4 Gastro-intestinal 14 63 26 10 Génito-urinaire 11 45 37 18 Gynécologique 10 68 24 8 Hématologique 9 65 21 11 Poumon 8 50 35 15 84 | La Lettre du Cancérologue • Supplément 2 au vol. XXI - n° 6 - juin 2012 Dr Mooney à partir des données démographiques des populations incluses dans les essais cliniques du NCI (Clinical Trials Cooperative Group). De 2001 à 2010, force est de constater que le taux d’inclusion de ces patients est resté modeste (9 % de la totalité des inclusions). Il varie bien évidemment selon la localisation tumorale et le traitement proposé. Les tumeurs du sein, qui concernent 40 % des sujets inclus dans ces essais, n’apportent une contribution que de 4 % en termes de sélection de malades âgées (l’hormonothérapie étant très souvent privilégiée avec l’âge). À l’opposé, les tumeurs génito-urinaires, qui ne constituent que 11 % de la population recrutée dans la totalité des essais, impliquent près de 20 % des patients âgés, traités, en particulier, pour la maladie prostatique (tableau I). Ainsi, une réflexion au NCI sur les modalités de conduite de la recherche clinique chez le patient âgé constate qu’actuellement les informations sont obtenues à partir d’analyses poolées rétrospectives, d’études de sous-groupes âgés dans des essais prospectifs et, enfin, de protocoles plus récents spécifiques aux sujets âgés. Une certaine ambiguïté persiste sur la reconnaissance de l’âge limite qui définit la population âgée, quoique l’on semble enfin tendre vers un consensus : 75 ans. L’Europe n’est pas en reste. Les objectifs des études dans cette population doivent prendre en considération les toxicités plus fréquentes et plus lourdes chez les patients âgés, ainsi que les risques de décès d’autre cause que la maladie. La qualité de vie doit intégrer ces objectifs. Enfin, le Dr Mohile a rappelé l’intérêt de cohortes observationnelles chez les patients âgés du fait de la grande hétérogénéité de profil de ces patients, et de la nécessité de connaître l’effet des traitements dans la vie courante et non dans une population sélectionnée non représentative. Résumé Le 48e congrès américain en cancérologie de 2012 a été l’occasion de faire de nombreuses mises au point dans le domaine de l’oncogériatrie, mais aussi de découvrir de nouveaux paramètres prédictifs biologiques. Le raccourcissement des télomères est associé à une réduction du traitement initialement programmé, mais aussi à un risque augmenté d’effets indésirables sévères, d’hospitalisations non programmées et de toxicités non hématologiques de grade ≥ 3. Un nouveau paramètre d’évaluation : le déclin fonctionnel précoce est prédictif de la survie. Les nouvelles études adjuvantes intègrent des paramètres génomiques (ASTER). Les objectifs principaux habituels deviennent des critères composites. La recherche clinique et biologique s’adapte à l’hétérogénéité de la population âgée. Paramètres gériatriques physiques et génomiques Les personnes âgées aux antécédents de cancer présentent un risque supérieur de limitation des performances physiques à celui des personnes sans antécédents de cancer (Sprod L et al., abstr. 9009 ; Mustian KM et al., abstr. 9010). La mise en place d’un programme d’exercices peut améliorer la fonction cardiopulmonaire ainsi que la force musculaire des patients âgés atteints de cancer de la prostate traités par radiothérapie et/ou hormonothérapie (protocole EXCAP) [tableau II et figure 1]. C’est l’occasion de rappeler que, dans ce domaine, l’étude CAPADOGE est en cours en France. L’intervention fondamentale du Dr C. Falandry (abstr. 9011) a ouvert une nouvelle piste de recherche Tableau II. Résultats de l’étude EXCAP. Bras contrôle Bras exercice Inclusion, moyenne de pas journaliers 5 861 6 548 Après intervention, moyenne de pas journaliers 2 471 7 180 Effets indésirables 1 AE/8 SAE 2 AE/7 SAE AE : adverse event ; SAE : severe adverse event. Témoins Exercice 4 Oncogériatrie Télomère Déclin fonctionnel Critères composites avec l’étude de la prédictivité du raccourcissement des télomères sur la vulnérabilité, la toxicité et la survenue de décès précoces chez les patientes âgées traitées par carboplatine pour un cancer de l’ovaire avancé. Cette étude a été menée de 2007 à 2010 sur 111 malades. Les résultats de l’objectif principal ont été publiés ; les facteurs prédictifs négatifs de toxicité et de décès précoces en analyse multivariée rapportés étaient l’âge, le stade avancé de la maladie (IV versus III), l’association avec du paclitaxel, la dépression et la lymphopénie. L’influence de la longueur des télomères a également été étudiée. Il apparaît qu’un raccourcissement des télomères (< 6 000 paires de bases) est associé à une réduction du traitement initialement programmé, mais aussi à un risque augmenté d’effets indésirables sévères (OR = 2,69 ; IC95 : 1,17-6,19 ; p = 0,019), d’hospitalisations non programmées (OR = 2,14 ; IC95 : 0,92-4,95 ; p = 0,070) et de toxicités non hématologiques de grade ≥ 3 (OR = 2,04 ; IC95 : 0,88-4,71 ; p = 0,095). Selon le score de vulnérabilité défini par cette équipe, une corrélation a été à nouveau retrouvée entre une vulnérabilité définie ≥ 3 et des télomères courts (OR = 2,17 ; p = 0,06). La survie globale est également corrélée à la longueur des télomères (< 6 000 paires de bases), tant pour les stades III que IV (HR = 1,57 ; IC95 : 0,98-2,51 ; p = 0,06) [figure 2]. Le Pr P. Soubeyran (abstr. 9012) revient cette année avec des compléments d’information permettant ◆ Pas de corrélation significative avec les composants GVS ◆ Mais une corrélation entre la longueur du télomètre des patients (court versus long) et la vulnérabilité (GVS ≥ 3 ; GVS ≥ 2 critères majeurs) 2 0 p ≤ 0,05 p ≤ 0,05 –2 –4 p ≤ 0,10 BFI POMS-F1 Mesure de la fatigue MFSI BFI : Body Fatigue Index ; POMS-F : Profile of Mood State-Fatigue ; MFSI : Multidimensional Fatigue Symptom Inventory. Figure 1. Résultats de l’étude EXCAP : fatigue. Patients vulnérables (GVS ≥ 3 ; ≥ 2 major C, %) Fatigue (changement moyen) 6 Mots-clés OR = 2,17 ; p = 0,06 100 80 60 40 20 0 Court Long Longueur du télomère GVS = ∑ des facteurs de vulnérabilité Majeurs : – score ADL < 6 – score IADL < 25 – albuminémie < 35 g/l Mineurs : – lymphopénie < 1 g/l – score HADS > 14 ➙ Vulnérable si GVS ≥ 3 GVS : Geriatric Vulnerability Scale. Figure 2. Télomères courts corrélés à la vulnérabilité : étude Gynéco-FAG. La Lettre du Cancérologue • Supplément 2 au vol. XXI - n° 6 - juin 2012 | 85 COMPTE-RENDU ET ANALYSE Chicago 2012 Recherche avancée et appliquée chez le sujet âgé 80 RR = 1,310 p = 0,16 Survie (%) 60 40 20 Aucun déclin fonctionnel précoce Déclin fonctionnel précoce Suivi médian : 5,16 années (4,87-5,47) 0 0 1 2 3 4 Années 5 6 7 8 Figure 3. Corrélation entre déclin fonctionnel précoce et survie. d’affiner l’évaluation prédictive d’événements lors du traitement oncologique des patients âgés. Il propose un nouveau paramètre : le déclin fonctionnel précoce à partir du score ADL (Activities of Daily Living), d’une évaluation gériatrique sommaire à l’inclusion ainsi qu’après le second cycle et retient une diminution du score d’au moins 0,5 point. Cette étude a concerné 299 patients de plus de 70 ans atteints de différentes localisations tumorales et ayant bénéficié d’une première ligne de chimiothérapie. L’âge moyen était de 77,3 ans ; 78 % des patients avaient un ECOG PS de 0-1. Un patient sur 2 était porteur de métastases, et les localisations les plus fréquentes étaient hématologiques et digestives. En analyse multivariée, la diminution du score ADL et la dépression apparaissent prédictifs du risque de déclin fonctionnel précoce, associé à une diminution de la survie (HR = 1,518 ; IC95 : 1,879-2,134 ; p = 0,016) [figure 3]. Traitement adjuvant chez le patient âgé : de nombreuses questions, quelques réponses… L’hormonothérapie en situation adjuvante garde une place de choix. Les antiaromatases confirment leur supériorité sur le tamoxifène pour la survie sans maladie, mais pas pour la survie globale. La métaanalyse de E. Amir et al. publiée dans le Journal of the National Cancer Institute en 2011 (1) a comparé, sur plus de 30 000 patientes, la toxicité relative des antiaromatases et du tamoxifène. Les maladies cardiovasculaires (OR = 1,26 ; IC95 : 1,10-1,43 ; p < 0,001) et les fractures osseuses (OR = 1,47 ; IC95 : 1,34-1,61 ; p < 0,001) ont augmenté avec les antiaromatases ; en revanche, les thromboses veineuses (OR = 0,55 ; IC95 : 0,46-0,64 ; p < 0,001) et les cancers de l’endomètre (OR = 0,34 ; IC95 : 0,22-0,53 ; p < 0,001) ont diminué dans ce même bras. Ainsi, le traitement hormonal prescrit doit rester conventionnel en dehors de contre-indications ou de comorbidités spécifiques. Il a été rappelé qu’une radiothérapie adjuvante ne se justifiait pas chez les patientes présentant des récepteurs hormonaux et porteuses de petites tumeurs de moins de 2 cm. Le seul intérêt éventuel réside dans une diminution significative du risque de rechute locale (2). Des centres français se sont attachés à étudier les prescriptions et le suivi des traitements chez les patientes âgées présentant un cancer du sein surexprimant HER2 en adjuvant ou néo-adjuvant : 102 malades, âgées en moyenne de 75,4 ans, ont été incluses ; 62 % ont été traitées en néo-adjuvant ou en adjuvant par du trastuzumab. Cependant, moins de 50 % des patientes traitées ont pu recevoir le protocole dans son intégralité. Vingt-neuf pour cent des patientes ont présenté une diminution d’au moins 10 % de la fraction d’éjection ventriculaire gauche. Après un suivi de 33 mois, la médiane de survie sans rechute n’était pas atteinte (Barthelemy P et al., abstr. 636). Enfin, ce congrès a été l’occasion de rappeler l’étude ASTER du groupe GERICO, combinant un traitement par hormonothérapie avec ou sans chimiothérapie en adjuvant en fonction d’une évaluation génomique chez les patientes RH+ de 70 ans et plus (Brain E et al., abstr. TPS667). Cancer du sein (Adjuvant Therapy for Older Women with Early-Stage Breast Cancer: Treatment Selection in a Complex Population ; Educational book, Owusu C et al.) Une fois encore, la sous-représentation des patientes âgées atteintes de cancer du sein ne permet pas de disposer de recommandations spécifiques définitives, mais certaines références détaillent les risques des différents traitements et les complications à éviter. 86 | La Lettre du Cancérologue • Supplément 2 au vol. XXI - n° 6 - juin 2012 Cancer colorectal Dans la prise en charge du cancer colorectal en situation adjuvante, le Dr N.A. Jackson McCleary a insisté sur les raisons évidentes de la disparité des prises en charge chez les patients âgés, survenant dès le diagnostic, selon sa précocité et l’évaluation, se poursuivant au moment de la décision thérapeutique COMPTE-RENDU ET ANALYSE Chicago 2012 qui prendra bien sûr en compte l’éloignement géographique du patient, sa condition physique, le jugement du thérapeute ainsi que la préférence du patient et de sa famille. Enfin, les risques de toxicité du traitement, qui dépendent du statut fonctionnel du patient, sont indéniables. Le 5-FU (méta-analyse Sargent 2001), dont la tolérance est tout à fait acceptable, en particulier dans les études observationnelles, permet une réduction de la mortalité de 24 % chez les patients âgés et de l’ordre de 20 % chez les plus de 80 ans. Depuis 2009 et la publication des résultats de l’étude ACCENT (3), l’utilisation de l’oxaliplatine en adjuvant chez les patients de plus de 70 ans est fortement discutée. Ainsi, que ce soit dans l’étude MOSAIC, la NSABP C-07 ou la N016968, la survie globale à 5 ans n’est pas significativement modifiée par l’association de l’oxaliplatine au 5-FU ou à la capécitabine (4-6). Une récente étude rétrospective du Dr N.A. Jackson McCleary comparant 84 patients de plus de 75 ans et 168 de moins de 75 ans, qui ont reçu du FOLFOX en adjuvant et/ou métastatique, a montré que les comorbidités et les polymédications étaient significativement plus fréquentes dans le groupe personnes âgées de plus de 75 ans, et qu’il y avait une diminution significative de 20 % de l’administration du traitement dans cette population. Enfin, Sanoff, dans une publication à venir, a analysé à partir des données du SEER (Surveillance Epidemiology and End Results), le cas de 4 226 malades de plus de 75 ans présentant un cancer colorectal de stade III et traités par chimiothérapie (42 % des cas). Il a constaté un bénéfice du traitement sur la survie, similaire à celui obtenu dans les études cliniques ; en revanche, le bénéfice est plus limité avec l’adjonction d’oxaliplatine (7). Ainsi, les recommandations en adjuvant sont, suite à ce congrès : ➤ chimiothérapie pour les stades II par fluoropyrimidines, qui améliorent la survie ; ➤ pas de bénéfice de survie avéré avec l’utilisation de l’oxaliplatine. Cancer du poumon (Adjuvant Treatment of Older Patients with Lung Cancer ; Educational book, Crawford J et al.) Le cancer bronchique non à petites cellules est fréquent puisqu’il concerne 2 patients âgés de 65 ans et plus sur 3. L’âge médian au diagnostic est de 71 ans. En dehors des comorbidités qui s’accumulent avec l’âge, la diminution de la fonction pulmonaire est physiologique avec le vieillissement et bien sûr majorée chez les fumeurs. La FEV1 perd 25 % entre 50 et 75 ans en moyenne chez les non-fumeurs et plus au-delà de cet âge. Chez les fumeurs, ce déclin peut atteindre 75 %, voire plus. Grâce aux progrès des techniques chirurgicales moins invasives, à une meilleure évaluation préopératoire et à l’amélioration de l’accompagnement périopératoire, les stades précoces − quel que soit l’âge du patient − bénéficient plus largement des indications opératoires. Une étude cas-contrôle, menée en France entre 2004 et 2008 auprès de 4 000 patientes âgées dont la moitié avait 70 ans ou plus, a comparé les indications chirurgicales (lobectomie et pneumonectomie) et analysé la mortalité 30 et 90 jours après l’opération (8). De cette analyse, il résulte que le nombre d’actes chirurgicaux est sensiblement le même chez les patients âgés et chez les plus jeunes. La mortalité, qui reste inférieure, est significativement plus importante chez les personnes âgées à 90 jours. L’analyse poolée LACE (Lung Adjuvant Cisplatine Evaluation) a rapporté une amélioration de la survie de plus de 10 % grâce à la chimiothérapie adjuvante (9). L’analyse du sous-groupe âgé de l’étude JBR.10 (cisplatine-vinorelbine versus témoins) permet de conclure que, même si les patients âgés reçoivent des traitements incomplets, l’amélioration de la survie est sensiblement équivalente à celle des patients plus jeunes (10). Ces études randomisées sélectionnant les populations âgées sont confortées par les données du SEER (11). Parmi les 3 324 patients de 65 ans et plus opérés d’un cancer bronchique non à petites cellules de stade II ou IIIA, 21 % ont reçu une chimiothérapie adjuvante à base de platine. Cette chimiothérapie a amélioré la survie (HR = 0,78). En revanche, les patients âgés de plus de 80 ans n’en ont pas tiré le même bénéfice. Les patients de cet observatoire recevaient du cisplatine ou du carboplatine, sans différence majeure en termes de survie. Le carboplatine est mieux toléré dans cette population (11). En conclusion, les patients âgés doivent profiter des traitements adjuvants lorsqu’ils sont réalisables, ainsi que l’a indiqué le Dr Hurria. Ceci suppose une bonne évaluation de la population concernée, du bénéfice attendu du traitement, du risque induit par les toxicités et, enfin, des soins de support adaptés en périthérapeutique (avant et après les traitements). La Lettre du Cancérologue • Supplément 2 au vol. XXI - n° 6 - juin 2012 | 87 COMPTE-RENDU ET ANALYSE Chicago 2012 Recherche avancée et appliquée chez le sujet âgé Maladie métastatique : vers des schémas individualisés (Considerations and Controversies in the Management of Older Patients with Advanced Cancer ; Educational book, Mohile SG et al.) L’efficacité du traitement peut être compromise par la crainte des toxicités, ainsi que l’a rappelé le Dr Klepin dès l’introduction de sa présentation. Les recommandations des sociétés savantes ne conseillent pas l’adaptation de dose chez les patients âgés “en forme” lors de la première ligne de chimiothérapie dans la maladie métastatique. Une étude récente s’est attachée à randomiser 459 patients âgés atteints d’un cancer colorectal métastatique, considérés comme fragiles par leur médecin et ne pouvant pas bénéficier d’emblée des doses standard de chimiothérapie. Ils ont reçu soit du 5-FU i.v., soit du 5-FU et de l’oxaliplatine, soit de la capécitabine, soit enfin de la capécitabine et de l’oxaliplatine (étude FOCUS 2). Le traitement était instauré à 80 % de la dose standard dans les 6 premières semaines puis était porté à pleine dose si la tolérance était satisfaisante. L’âge médian était de 74 ans ; 13 % des patients avaient plus de 80 ans. Après 12 semaines de traitement, seuls 14 % ont accédé aux doses standard, 33 % ont poursuivi à la dose adaptée initiale et 49 % ont eu une diminution de dose. Les objectifs de l’étude comprenaient la survie sans progression (SSP) et la qualité de vie. Un nouvel objectif était également étudié : un critère composite associant la progression, les toxicités et leurs effets négatifs. L’oxaliplatine a montré un bénéfice en SSP non significatif (5,8 versus 4,5 mois ; p = 0,07) et l’absence de surcroît de toxicité ; en revanche, Encart. Les posters par thématiques transversales. Cancer digestif » Lorenzen S et al., abstr. 4080 : faisabilité en périopératoire d’une chimiothérapie par FOLFOX avec ou sans docétaxel chez les patients âgés avec un cancer œsogastrique localement avancé. » Ko JJ et al., abstr. 6014 : chimiothérapie adjuvante et interruption précoce chez des patients âgés avec un cancer du côlon de stade III. » Chan M et al., abstr. 6018 : chimiothérapie palliative et thérapies ciblées chez les patients âgés avec un cancer colorectal métastatique. Cancer du sein » Brain E et al., abstr. TPS667 : présentation de l’étude ASTER 70s (phase III GERICO). » Pritchard KI et al., abstr. 551 : tolérance de l’évérolimus chez les patientes de 65 ans et plus atteintes d’un cancer du sein avancé. Suivi de BOLERO-2. » Perry JR et al., abstr. TPS2104 : étude de phase III randomisant un cycle court de radiothérapie avec ou sans traitement concomitant par témozolomide en adjuvant chez les patients âgés avec glioblastome (NCIC CTG CE.6, EORTC 26062-22061, TROG 08.02, NCT00482677). » Tabatabai G et al., abstr. TPS2105 : bévacizumab et radiothérapie chez les patients âgés avec glioblastome (ARTE). » Hong Hui Quek R et al., abstr. 10051 : sarcome de haut grade des tissus mous. ORL » Carballido EM et al., abstr. 5564 ; Moye VA et al., abstr. 5577 : impact de l’âge dans la prise en charge des cancers de la tête et du cou. » Chavez-Mac Gregor M et al., abstr. 600 : cardiotoxicité du trastuzumab chez les patientes âgées ayant un cancer du sein. Poumon » Pearlstone DB et al., abstr. 1132 : cancer du sein de la femme âgée. » Klepin HD et al., abstr. 6015 : comorbidités, chimiotoxicité et devenir des femmes âgées traitées par chimiothérapie adjuvante pour un cancer du sein. Tumeur cérébrale » Fawole AA et al., abstr. 2093 : glioblastome de bas grade. » Socinski MA et al., abstr. 7590 : nab-paclitaxel hebdomadaire en association avec carboplatine en première ligne. » Hesketh PJ et al., abstr. 7570 : analyses des études SWOG de 1993 à 2008. Sarcome » Garbay Decoopman D et al., abstr. 10057 : sarcome avancé des tissus mous chez le patient âgé de 75 ans et plus. » Barthelemy P et al., abstr. 636 : étude rétrospective multicentrique française portant sur le traitement adjuvant dans les stades précoces de cancer du sein chez les patientes âgées. » Yao K et al., abstr. 1033 : radiothérapie après curage axillaire chez les patientes de 70 ans et plus. » Sugawara S et al., abstr. 7565 : NJLCG 0801 − phase II randomisée comparant carboplatine et paclitaxel hebdomadaire versus docétaxel seul chez les patients atteints de cancer non à petites cellules. » Okamoto H et al., abstr. 7017 : phase III comparant radiothérapie avec ou sans carboplatine chez les patients atteints de cancer non à petites cellules localement avancé. » Gridelli C et al., abstr. 7550 : phase II randomisée en double aveugle, comparant gemcitabine avec et sans vandétanib (étude ZELIG). » Dy GK et al., abstr. 7555 : N0821 – phase II associant pémétrexed, carboplatine et bévacizumab chez les patients âgés avec PS < 2. » Narumi S et al., abstr. 7563 : géfitinib en première ligne chez les patients âgés atteints de cancer non à petites cellules. 88 | La Lettre du Cancérologue • Supplément 2 au vol. XXI - n° 6 - juin 2012 Marqueurs biologiques et génomiques » Falandry C et al., abstr. 9011 : corrélation entre les télomères courts et la vulnérabilité, les toxicités et les décès précoces chez les patientes âgées traitées par carboplatine pour un cancer avancé de l’ovaire. » Wick W et al., abstr. 2000 : MGMT, promoteur de la méthylation, biomarqueur de la réponse à la radiothérapie versus la chimiothérapie dans les astrocytomes malins du sujet âgé. Évaluation gériatrique » Hamaker M et al., abstr. 1080 : étude OMEGA – EGS et cancer du sein. » Soubeyran PL et al., abstr. 9012 : facteurs pronostiques de perte d’autonomie. » Decoster L et al., abstr. 9035 : EGS et décision thérapeutique. » Extermann M et al., abstr. 6100 : EGS et qualité de vie. » De la Motte Rouge T et al., abstr. 6110 : déclin des fonctions cognitives et décision thérapeutique. » Freyer G et al., abstr. 6112 : score gériatrique de vulnérabilité. COMPTE-RENDU ET ANALYSE Chicago 2012 l’amélioration du score composite suggère un effet bénéfique palliatif. Au contraire, la capécitabine est équivalente en efficacité au 5-FU mais n’offre pas de bénéfice sur la qualité de vie et est associée à une augmentation de la toxicité (12). Les pauses thérapeutiques permettant une récupération entre les cures de traitement sont un concept particulièrement intéressant dans cette population. L’étude OPTIMOX 1, où l’oxaliplatine était interrompue après 6 cures de FOLFOX tandis que le 5-FU était maintenu seul (bras stop and go), a montré qu’il n’y avait pas de différence en SSP par rapport à un bras FOLFOX continu jusqu’à progression et que la toxicité était atténuée dans le bras stop and go (13). Le nombre de patients âgés inclus reste insuffisant pour que les conclusions soient définitives. Ainsi, un patient âgé en forme pourra continuer de bénéficier d’un traitement standard en situation métastatique, et les modifications de dose, bien que très fréquentes dans notre pratique quotidienne chez les patients plus fragiles, restent à valider. Conclusion 2012 aura été un cru “oncogériatrique” principalement de mises au point, mais aura aussi vu le début de l’accès aux prises en charge innovantes pour ces patients âgés, qui représentent la majorité des patients atteints de cancer. ■ ZY^bVg` Objectif oncologie LESS EXPERTS EXPERT TS ET LLA A LETTRE LETTR V VOUS LIVRENT LEUR REGARD SUR VOS SPÉCIALITÉS Retrouvez-les sur www.edimark.tv * Nouveau Oncologie ORL Dr SSé D Sébastien ébas éb astti tiien enn ALBERT, ALB LLBER LBE BERT BE RT, P Prr René-Jean R Reené-J BENSADOUN, Dr Philippe CÉRUSE, Dr Sylvie CLAUDIN, Pr Sandrine FAIVRE, Pr Joël GUIGAY, Dr Frédéric KOLB, Pr Jean-Louis LEFEBVRE, Dr Frédéric PEYRADE, Dr Patrick SOUSSAN, Dr Stéphane TEMAM, Dr Alain TOLEDANO Nouveau Sénologie Dr Fl FFlorence Floren rence LER LEREB LEREBOURS, EB BOU Dr Anne LES1UR, Dr Rémy SALMON, Pr Laurent ZELEK Oncologie digestive Pr Renéé A ADAM AM M, P Prr TThom omas as APARICIO, APARIC RICIO, Dr Pascal ARTRU, Dr Frédéric DI FIORE, ADAM, Thomas Pr Michel DUCREUX, Dr Éric FRANÇOIS, Dr Astrid LIÈVRE, Pr Jean-Marc PHELIP, Dr Denis SMITH, Pr Jean-Philippe SPANO, Pr Julien TAÏEB, Dr Christophe TOURNIGAND, pp METGES Pr Marc YCHOU, Dr JJean-Philippe No Nouveau ouve Oncologie thoracique Benjamin BESSE, Dominique GRUNENWALD, Pr Jean-François MORÈRE, Dr B enjjamiin BES BESSE SE, Pr P D omini i iquee G GR RUN RUNEN Pr Françoise MORNEX,, Dr Maurice PÉROL, Dr Gilles ROBINET, Pr Jean TRÉDANIEL, Dr Martine ANTOINE ç Psycho-oncologie Dr Sarah Sarahh DAUCHY Sar DAU AUCHY * Inscrip Inscription immédiate et gratuite résevée aux professionnels onnels de santé. ssanté é. Sous l’égide de Directeur de la publication : Claudie Damour-Terrasson Rédacteur en chef : Pr Jean-François Morère Avec le soutien institutionnel de La Lettre du Cancérologue • Supplément 2 au vol. XXI - n° 6 - juin 2012 | 89