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PREFACE
Ces polycopiées sont destinées à être un support pédagogique pour les élèves de la première et de la
deuxième année de l'ISAT, où je dispense le cours de Mécanique Générale depuis maintenant trois
ans. Les sujets abordés dans ce cours sont ceux établis par le Conseil Pédagogique de l’ISAT, et
approuvés par la Commission des Titres d’Ingénieur ; il s’agit de sujets typiques d’un enseignement
de mécanique dans une école d’ingénieurs. Conformément à ces indications, le cours est articulé en
trois grandes parties : cinématique, dynamique newtonienne et dynamique lagrangienne.
La cinématique se compose des chapitres 3 à 5, consacrés respectivement à la cinématique du point,
à la cinématique relative et à celle du corps rigide. Différents thèmes sont développés dans cette
partie, comme par exemple la décomposition de vitesse et accélération dans le trièdre de Frenet,
ainsi que dans les repères sphériques et cylindriques, les lois fondamentales de la cinématique, les
transformations galiléennes de repère, les angles d'Euler, la théorie des grandes et petites rotations,
les théorèmes d'Euler et de Chasles.
La dynamique newtonienne est articulée sur six chapitres ; le numéro 6 est consacré à l'introduction
des principes de Newton et des théorèmes fondamentaux de la dynamique du point, ainsi que des
principaux types de forces conservatives. Successivement, on aborde dans le chapitre 7 l'étude
classique du mouvement d'un point matériel dans un champ de force centrale, avec application à la
mécanique céleste. Le chapitre 8 est consacré à l'étude d'un type particulièrement important de
forces non conservatives, les forces dissipatives. Ensuite, dans les chapitres 9 et 11 on généralise,
respectivement aux systèmes discrets et aux corps rigides, les résultats déjà acquis pour le point
matériel. Pour la dynamique du corps rigide, les mouvements à la Poinsot sont brièvement
introduits. Le chapitre 10 est consacré à l'étude des propriétés d'inertie des systèmes matériels, outil
indispensable pour aborder la dynamique du corps rigide. Finalement, le chapitre 12 est consacré à
la dynamique impulsive, où les lois propres à l'étude des chocs sont introduites, aussi bien pour un
point matériel que pour un corps rigide, libre ou soumis à des liens.
Les chapitres 13 à 17 sont consacrés à une introduction à la mécanique lagrangienne. Plus en détail,
le chapitre 13 est consacré au Principe des Travaux Virtuels, et le 14 aux équations de Lagrange.
Successivement, ces résultats sont appliqués à l'étude de deux problèmes fondamentaux, et liés, en
mécanique : la stabilité et bifurcation des configurations d'équilibre, dans le chapitre 15, et l'analyse
des petites oscillations, dans le chapitre 16, où la théorie de l'analyse modale est montrée dans ses
lignes essentielles. Le chapitre 17 termine cette partie et le cours avec l'étude d'un cas classique,
celui de l'oscillateur simple.
Parmi les différentes approches possibles à l’étude de la mécanique générale, j’ai choisi celle qui
me semble la plus honnête, lorsqu'on s'adresse à des élèves de niveau universitaire : une approche
moderne qui fait appel à une certaine rigueur mathématique, qui seule permet d'analyser et de
donner compte des lois de la nature. Galilée même, à l'aube difficile de la mécanique, avait déjà
compris que la nature est un livre écrit avec des caractères mathématiques•. J'ai quand même essayé
de rendre cette approche la plus sobre et élégante possible, comme mes maîtres m'ont appris, et
• "La philosophie est écrite dans ce grand livre, l'univers, qui ne cesse pas d'être ouvert devant nos yeux. Mais ce livre ne peut se lire si on ne
comprends pas le langage et on ne connaît pas les caractères avec lesquels il est écrit. Or, la langue est celle des mathématiques, et les caractères sont
triangles, cercles et d'autres figures géométriques. Si on ne les connaît pas, c'est humainement impossible d'en comprendre même pas un seul mot.
Sans eux, on ne peut qu'aller à la dérive dans un labyrinthe obscur et inextricable". G. Galilei, "Il Saggiatore", Rome, 1623.