
MISE AU POINT Recommandations delaSociétéfrançaise derhumatologie
pourlaprise encharge enpratiquecourante
desmaladesatteints despondyloarthrite
20 | La Lettre du Rhumatologue • No 401 - avril 2014
nécessaires au contrôle des symptômes. Le choix
de l’AINS sera fondé notamment sur l’appréciation
des risques cardiovasculaires, gastro-intestinaux et
rénaux (C ; 9,7).
17. Les antalgiques peuvent être utilisés en cas de
douleurs résiduelles ou en cas d’échec, de contre-
indication ou d’intolérance des AINS (D ; 9,8).
18. Des injections locales de corticoïdes aux sites
symptomatiques (arthrites et enthésites, notam-
ment) peuvent être envisagées (D ; 9,8).
19. La corticothérapie générale n’est, dans la majo-
rité des cas, pas justifi ée pour le traitement des
manifestations axiales de la SpA (D ; 9,7).
20. Il n’y a pas actuellement d’indication pour un
traitement de fond conventionnel (méthotrexate,
léfl unomide et sulfasalazine) en cas de manifesta-
tions axiales ou enthésitiques isolées (C ; 9,3).
21. Les traitements de fond conventionnels (métho-
trexate, léfl unomide et sulfasalazine) peuvent être
envisagés en cas d’arthrite périphérique réfractaire
au traitement symptomatique (D ; 9,8).
Biomédicaments
22. Les anti-TNF devraient être proposés aux patients
ayant une maladie dont l’activité est persistante
malgré le traitement conventionnel, selon les recom-
mandations présentées dans le tableau (D ; 9,8).
23. La réponse thérapeutique au traitement anti-
TNF sera évaluée après au moins 3 mois à l’aide de
critères d’activité mesurables (D ; 9,1).
24. Il n’y a pas, à l’heure actuelle, d’arguments
démontrant formellement l’intérêt de l’augmen-
tation de la posologie en cas d’ineffi cacité primaire
ou secondaire d’un anti-TNF. Il est justifi é d’envi-
sager, après avoir reconsidéré le diagnostic de SpA
et écarté la possibilité d’un diagnostic différent ou
d’une complication de la maladie, de changer d’anti-
TNF (D ; 9,7).
La rotation vers un second anti-TNF peut être béné-
fi que, en particulier en cas de perte de réponse,
d’ineffi cacité primaire ou d’intolérance à un premier
anti-TNF (C ; 9,7).
25. En cas de rémission ou de faible activité main-
tenue au moins 3 à 6 mois sous anti-TNF, l’espace-
ment progressif des administrations ou la réduction
de la posologie du traitement peuvent être envi-
sagés (C ; 9,6).
26. Il n’y a pas d’argument en faveur d’une différence
d’effi cacité entre les divers anti-TNF sur les mani-
festations axiales ou périphériques/enthésitiques,
mais, en cas de MICI active, leur effi cacité sur les
manifestations digestives n’est pas égale et doit être
prise en compte (D ; 9,7).
27. Actuellement, il n’y a pas d’argument en faveur
de l’utilisation de biomédicaments autres que les
anti-TNF dans les formes axiales de SpA (D ; 9,6).
Moyens chirurgicaux
28. L’arthroplastie totale peut être proposée chez
les patients ayant une douleur réfractaire et une
gêne fonctionnelle sévère, avec une lésion articulaire
structurale, indépendamment de leur âge (D ; 10).
29. L’ostéotomie rachidienne peut exceptionnelle-
ment être envisagée chez les patients présentant une
déformation rachidienne invalidante sévère (D ; 9,2).
30. En cas de fracture rachidienne récente ou
n’évoluant pas vers la consolidation, un chirurgien
du rachis devrait être consulté. En cas de modifi ca-
tion importante ou brutale de la symptomatologie,
d’autres causes que l’infl ammation, telle une frac-
ture du rachis, devraient être envisagées et faire réa-
liser une évaluation appropriée, incluant un examen
d’imagerie (D ; 9,7).
Il est ainsi proposé un cadre général de prise en
charge en pratique courante des patients atteints
de SpA, avec un argumentaire bibliographique récent
actualisé pour chaque recommandation, assorti d’un
agenda de recherche (1). ■
Tableau. Indications des traitements anti-TNF chez les patients atteints de spondyloarthrite.
SpA axiale SpA périphérique articulaire SpA périphérique enthésitique
Réponse aux AINS insuffi sante
ET
BASDAI ≥ 4*
ou
ASDAS ≥ 2,1*
Réponse aux AINS insuffi sante
ET
≥ 1 DMARD
et
NAG et NAD ≥ 3**
Réponse aux AINS insuffi sante
et± infi ltration
ET
signes objectifs d’infl ammation
et
douleur ≥ 5 (item 4 du BASDAI)
ET
Signes objectifs d’infl ammation (synovites, CRP, imagerie). En leur absence, avis d’experts prenant
en compte l’existence et l’évolutivité des manifestations extra-articulaires (uvéite, MICI, psoriasis),
l’évolution structurale et le retentissement fonctionnel
Le BASDAI, l’ASDAS, le NAD, le NAG et la CRP doivent être constatés lors de 2visites
à1moisd’intervalle.
* Valeur plus basse en cas de prise quotidienne d’AINS à la dose maximale
ou de risque cardiovasculaire.
** Nombre inférieur en cas de coxite ou d’arthrite réfractaire aux infi ltrations,
ou en cas de progression radiographique.
ASDAS :
Ankylosing Spondylitis Disease Activity Score
; BASDAI :
Bath Ankylosing Spondylitis Disease Activity Index
;
DMARD :
Disease-Modifying AntiRheumatic Drug
; MICI : maladie infl ammatoire chronique de l’intestin ; NAD : nombre
d’articulations douloureuses ; NAG : nombre d’articulations gonfl ées.
1. Wendling D, Lukas C, Paccou J
et al. Recommendations of the
French Society for Rheumato-
logy (SFR) on the everyday
management of patients with
spondyloarthritis. Joint Bone
Spine 2014;81(1):6-14.
Référence
bibliographique
Support fi nancier :
la Société française
derhumatologie a pris encharge
l’organisation de laréunion
dugroupe de travail et les frais
depublication etdetraduction.