Cancer bronchique C ancer bronchique Cancer bronchique Lung Cancer #D. Moro-Sibilot* D ans cette rétrospective, loin des scoops de congrès que nous trouvons dans d’autres numéros de La Lettre du Cancérologue et en particulier dans le numéro ASCO, nous avons colligé des nouveautés et des travaux qui s’inscrivent dans le quotidien de l’oncologue thoracique, qu’il soit pneumologue, oncologue médical, radiothérapeute ou chirurgien. C’est donc naturellement la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie ainsi que l’épidémiologie qui seront évoquées. Bien sûr, l’introduction des thérapeutiques ciblées dans notre pratique, et en première ligne, doit elle aussi être soulignée. ÉPIDÉMIOLOGIE La lutte contre les cancers bronchiques passe inéluctablement par la lutte contre le tabagisme. Au-delà des campagnes d’information, qui sont nécessaires mais dont l’efficacité est limitée, l’action réglementaire, quant au coût du tabac ou à la limitation de son utilisation, est un des moyens les plus efficaces. On ne peut donc que se réjouir des recommandations au gouvernement de la mission parlementaire, qui a conseillé mardi la rédaction d’un décret pour instaurer une interdiction partielle de fumer dans les lieux publics à compter du 1er février 2007. Le décret devrait imposer l’obligation de fumoirs, définis comme “des espaces clos, dotés de systèmes d’extraction d’air et soumis à des normes sanitaires extrêmement rigoureuses”. Les fumoirs devraient être facultatifs, leur absence rendant le lieu “automatiquement non fumeur”. Aucune exception à cette mesure n’est envisagée, ni pour les bars-tabac, ni pour les établissements de santé, les établissements médico-sociaux ou les établissements pénitentiaires. Le décret propose même que les fumoirs soient interdits dans les établissements de santé et médico-sociaux. La mission propose aussi que le tabac soit totalement interdit dans l’enceinte des écoles, collèges et lycées et dans les locaux fermés des établissements d’enseignement supérieur, sans possibilité d’aménager de pièce pour fumeur. Il serait, en revanche, possible de fumer dans les lieux ouverts situés dans les établissements d’enseignement supérieur. La lutte contre les cancers bronchiques ne peut cependant pas se résumer à la lutte contre le tabagisme. En effet, il est fondamental de mettre au point des stratégies de dépistage, une des raisons principales étant qu’un cancer bronchique sur deux survient chez un ancien fumeur. * DMAS UF oncologie thoracique, CHU Grenoble et Inserm U578, Grenoble. 356 LK7-1106.indd 356 L’essai PLCO (Prostate, Lung, Colorectal and Ovarian) du National Cancer Institute, aux États-Unis, a commencé en 1992. Cette étude de dépistage étudie la réduction de la mortalité spécifique après dépistage des cancers de la prostate et du poumon, des cancers colorectaux et de l’ovaire. La radiographie thoracique est utilisée comme méthode de détection des cancers broncho-pulmonaires. Un travail publié en 2005 détaille les résultats initiaux (Baseline screening) [1]. Cent cinquante-quatre mille neuf cent quarante-deux participants ont été inclus et randomisés entre dépistage ou surveillance ; ils étaient âgés de 55 à 74 ans et ne devaient pas avoir, dans leurs antécédents, un des cancers dépistés. Dans le groupe dépistage, 77 465 participants ont eu une radiographie pulmonaire de face. Parmi ces radiographies, 5 991 (8,9 %) montraient des images suspectes de cancer bronchique (8,2 % chez les femmes et 9,6 % chez les hommes). Deux cent six participants parmi les 5 991 ont eu une procédure biopsique, conduisant au diagnostic de cancer dans 126 cas (59 chez les femmes et 67 chez les hommes). La valeur prédictive positive de la radiographie pulmonaire initiale est de 2,1 %, et 1,9 cancers bronchiques sont diagnostiqués pour 1 000 radiographies. Ces cancers sont dans 44 % des cas des cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) de stade I. Les taux les plus hauts ont été observés chez les fumeurs actifs (6,3/1 000 radiographies) et chez les participants ayant arrêté depuis moins de 15 ans (4,9/1 000 radiographies). En revanche, chez les personnes n’ayant jamais fumé, il n’a été observé que 0,4 cancer pour 1 000 radiographies. Le fait qu’un grand nombre de cancers soit de petit stade laisse penser à un effet favorable du dépistage, mais reste à démontrer un effet favorable sur la mortalité spécifique par cancer bronchique. La radiographie est-elle le moyen idéal aujourd’hui, ou la tomodensitométrie peut-elle faire mieux ? Des travaux (2) ont démontré l’intérêt et la plus grande sensibilité de la tomodensitométrie comparativement à la radiographie thoracique. Une étude randomisée de faisabilité publiée en 2004 (3) a comparé 3 318 volontaires qui ont été dépistés soit par radiographie, soit par tomodensitométrie. Dans le groupe tomodensitométrie, 20,5 % des examens étaient suspects, conduisant au diagnostic de 30 cancers versus 9,8 % et 7 cancers dans le groupe radiographie. Cette étude est actuellement suivie par une grande étude randomisée visant à montrer une amélioration de la mortalité spécifique. La répartition histologique des cancers broncho-pulmonaires s’est modifiée ces dernières années, et on peut se demander si les cancers à petites cellules (CBPC) ne sont pas en train de La Lettre du Cancérologue - Vol. XV - n° 7 - décembre 2006 22/12/06 17:22:36 disparaître alors que la médecine ne les a jamais vaincus. Une publication épidémiologique récente (4) issue de la base de données du SEER (Surveillance, Epidemiologic, and End Results) a étudié l’incidence des CBPC de 1973 à 2002. La proportion des CBPC par rapport aux autres types histologiques de cancers broncho-pulmonaires a diminué, passant de 17,26 % en 1986 à 12,95 % en 2002 (figure 1). La proportion de femmes a augmenté, passant de 28 % en 1973 à 50 % en 2002. La survie dans ces cancers, dans les formes limitées mais aussi dans les formes étendues, s’est améliorée en 30 ans ; cet avantage est certes significatif, mais il reste très modeste. En effet, la survie des formes étendues est passée de 1,5 % à 2 ans en 1973 à 4,6 % en 2 000 ; la survie à 5 ans des formes limitées est quant à elle passée de 4,9 % en 1973 à 10 % en 1998. Les modifications de l’incidence des CBPC sont probablement en partie liées aux modifications du comportement tabagique – les hommes fument moins et les femmes fument plus qu’auparavant –, mais aussi à l’utilisation de cigarettes différentes, plus riches en nitrosamines et contenant moins de goudrons et nicotine. La nicotine n’a pas de propriétés carcinogènes établies de façon définitive, cependant les variations de son taux modifient la façon de fumer. En effet, les fumeurs de cigarettes légères fument inconsciemment plus profondément la fumée, cela afin de satisfaire leur dépendance à la nicotine. Ce faisant, ils déposent les carcinogènes au niveau de la partie distale de l’appareil respiratoire, siège préférentiel des adénocarcinomes plutôt que des carcinomes épidermoïdes et des CBPC. La description des tumeurs neuro-endocrines pulmonaires a aussi certainement contribué à cette diminution d’incidence ; certaines tumeurs autrefois classées comme CBPC le sont maintenant dans les autres catégories de tumeurs neuroendocrines pulmonaires. Patients (%) 20 15 Hommes Femmes Total 10 5 0 1973 1977 1981 1985 1989 1993 1997 2001 Année du diagnostic Figure 1. Incidence des CBPC de 1973 à 2002. La proportion des CBPC a diminué, passant de 17,26 % en 1986 à 12,95 % en 2002. TRAITEMENTS DES CBNPC DE STADES PRÉCOCES I À III Le traitement des stades précoces de CBNPC fait l’objet depuis plusieurs années d’un intérêt renouvelé avec l’introduction des traitements adjuvants complétant l’acte chirurgical, en particulier la chimiothérapie. Le bénéfice en termes de survie de l’introLa Lettre du Cancérologue - Vol. XV - n° 7 - décembre 2006 LK7-1106.indd 357 duction des traitements adjuvants est incontestable, avec une amélioration du pourcentage de survivants à 5 ans variant entre 5 et 10 %. Ce progrès ne doit pas faire ignorer l’importance de l’acte chirurgical et de sa qualité, qui peut avoir un effet encore plus marqué sur la survie des patients. Une étude publiée il y a 5 ans (5) faisait état d’une différence de survie de 11 % à 5 ans entre les patients pris en charge dans des structures hospitalières de grande taille et à fort niveau d’activité et ceux opérés dans des établissements à l’activité plus modeste. Des travaux récents se sont intéressés à la qualité de l’acte chirurgical luimême. Une méta-analyse (6) a revu les données publiées des trois études (7-9) comparant le curage ganglionnaire médiastinal au sampling médiastinal. La réduction du risque de décès est de 22 % lorsqu’on compare le curage au sampling. Le curage est donc probablement la modalité de choix de la prise en charge chirurgicale des cancers bronchiques, le dernier mot revenant sur ce sujet aux résultats en attente de l’étude ACOSOG Z0030, qui a randomisé 1 111 patients opérés de CBNPC de stade I à III entre curage et sampling (10). Les résultats précoces de cette étude viennent d’être publiés, avec la présentation des données de morbi-mortalité opératoire. Le sampling a été réalisé au final chez 498 patients, et le curage chez 525 patients. La mortalité opératoire était de 2 % dans le groupe sampling et de 0,76 % dans le groupe curage. Les complications opératoires étaient équivalentes, concernant 38 % de chacun des groupes de patients. La durée médiane d’hospitalisation était comparable dans les deux groupes. Cette étude randomisée a pour autre apport majeur de définir un nouveau standard de mortalité opératoire globale. En effet, dans cette étude contrôlée randomisée comportant plus de 1 000 patients, la mortalité opératoire globale était de 1,4 %, ce qui représente une amélioration sensible par rapport au taux de 3,8 % observé il y a plus de 20 ans par R.J. Ginsberg et al. (11) sur une population de 2 220 malades opérés. Le bénéfice de la chimiothérapie adjuvante est maintenant démontré chez les patients opérés d’un CBNPC. Les résultats de l’essai de phase III ANITA (Adjuvant Navelbine® International Trialist Association) publiés récemment ont aussi confirmé le bénéfice sur la survie d’une chimiothérapie adjuvante par vinorelbine et cisplatine (12). Cette grande étude clinique, dont les résultats avaient été successivement présentés à l’ASCO 2005 puis au WCLC, conforte le bénéfice de la chimiothérapie adjuvante dans le traitement des CBNPC. Cette étude se distingue, d’une part, parce qu’elle est la première à avoir un suivi aussi long (plus de six ans) et, d’autre part, parce qu’elle est la première à comparer une chimiothérapie adjuvante de troisième génération à la simple observation après chirurgie chez des patients totalement réséqués et à tous les stades de la maladie. Huit cent quarante patients opérés d’un CBNPC de stade IB à III ont été recrutés et ont été randomisés entre un traitement adjuvant associant vinorelbine 30 mg/m2 et cisplatine 100 mg/m2 ou une simple surveillance. Après un suivi médian de 76 mois, la survie globale médiane était de 65,7 mois dans le groupe adjuvant, contre 43,7 mois dans le groupe surveillance. Le taux de décès toxiques liés à la chimiothérapie était de 2 %, ce qui est significativement plus important Cancer bronchique C ancer bronchique 357 22/12/06 17:22:40 que ce qui a été noté dans l’étude JBR10 (13) ; cela pourrait être lié aux doses de vinorelbine et de cisplatine, plus importantes que celles utilisées dans l’étude canadienne. Les quatre cycles de traitement adjuvant prévus ont pu être administrés à 50 % des patients ; 38 % des patients ont reçu plus de 66 % de la dose totale prévue de vinorelbine, et 63 % ont reçu plus de 66 % de la dose totale prévue de cisplatine. La survie sans récidive, quant à elle, était respectivement de 36,3 mois et de 20,7 mois. La chimiothérapie adjuvante a ainsi permis à un an un gain absolu de 2,8 % sur la survie globale et de 9,5 % pour la survie sans récidive, de respectivement 4,7 % et 9,6 % à deux ans, de 8,6 % et 8,7 % à cinq ans et de 8,4 % et 5,5 % à sept ans. L’essentiel du bénéfice est observé principalement chez les patients de stades II et IIIA. Cette étude, comme d’autres travaux présentés cette année au congrès de l’ASCO (voir La Lettre du Cancérologue, Vol. XV-n° 4, septembre 2006, spécial ASCO), laisse peser un doute quant à l’utilité de la chimiothérapie dans les stades IB. L’intérêt varie en fonction de la taille de la tumeur dans l’étude du CALGB actualisée cette année (14) ; de la même manière, on peut attendre pour l’avenir des critères de choix de la chimiothérapie en fonction de paramètres biologiques tels que l’expression de ERCC1 en immunohistochimie (15) ou le profil génomique obtenu sur la pièce opératoire (16). Dans l’étude ANITA, la politique en matière de radiothérapie postopératoire était laissée à l’appréciation de chaque centre, mais au total 33 % des patients du groupe surveillance ont été traités par radiothérapie, contre seulement 22 % dans le groupe chimiothérapie adjuvante. Cette différence n’est pas bien expliquée ; elle peut être due au refus des patients de recevoir de la radiothérapie, refus lié au fait qu’ils ont déjà été traités par chimiothérapie, mais aussi au souhait des médecins de traiter des patients randomisés quel qu’ils soient dans le groupe surveillance. Bien que cette étude n’ait pas été conçue pour répondre à cette question, on note un bénéfice significatif en termes de survie chez les patients de stade IIIAN2 traités par radiothérapie, et en revanche un potentiel effet délétère lorsque associé à la chimiothérapie chez les patients N1. La radiothérapie postopératoire a été aussi évaluée dans une étude de cohorte (17). Une revue rétrospective menée à partir de données de population (SEER) s’est intéressée aux patients porteurs de CBNPC de stade II ou III. La cohorte comprend 7 465 patients opérés et traités ou non par radiothérapie postopératoire entre 1998 et 2002, avec un suivi médian de 3,5 ans. Les patients décédés dans les quatre mois suivant la chirurgie étaient exclus de l’analyse. Les résultats montrent en analyse multivariée une absence de bénéfice de la radiothérapie pour l’ensemble de la cohorte. En revanche, dans des analyses multivariées en sous-groupes, la radiothérapie postopératoire améliore la survie pour les stades N2, avec une réduction significative des décès de 15 %. Pour les patients N0 (sans ganglions) et N1, le traitement est associé à une diminution significative de la survie (12 % et 10 %), suggérant un effet délétère pour ces patients. L’Intergroupe francophone de cancérologie thoracique (IFCT) vient de commencer l’évaluation de la place d’une radiothérapie postopératoire dans l’essai IFCT0503 coordonné par la Dr C. Le Pechoux. 360 LK7-1106.indd 360 Pour les patients qui ne peuvent pas être opérés, en cas de refus du patient ou d’impossibilité à opérer, la radiothérapie est l’élément principal du traitement standard. Le bénéfice de ce traitement n’a jamais été évalué dans des études randomisées contre l’absence de traitement et le niveau de preuve repose donc sur l’évaluation de séries rétrospectives. Une étude publiée dans Chest (18) a suivi l’évolution à long terme d’une cohorte de 4 357 patients porteurs de CBNPC de stade I-II non opérés, en comparant ceux qui ont reçu une radiothérapie et ceux qui n’en ont pas reçu. La survie dans ce groupe de patients fragile est médiocre et la radiothérapie contribue à une amélioration significative de celle-ci (augmentation de médiane comprise entre 5 à 7 mois) [figure 2]. Les résultats de cette étude confortent l’intérêt de la radiothérapie dans cette population, mais soulignent aussi le très mauvais pronostic de cette population de patients. Bien que cela ne soit pas une étude randomisée, la taille de la cohorte minimise le risque de biais. Enfin chez ce type de patients, il est douteux qu’une étude randomisée soit conduite sur cette question, ce qui souligne la valeur de ce type de travaux. 1,0 Patients traités par radiothérapie Patients non traités par radiothérapie 0,8 p = 0,0001 Survie (%) Cancer bronchique C ancer bronchique 0,6 0,4 0,2 0 0 2 4 6 8 10 Années depuis le diagnostic 12 14 Figure 2. Cohorte de 4 357 patients porteurs de CBNPC de stade I-II non opérés. Comparaison de la survie des patients qui ont reçu une radiothérapie avec celle des patients qui n’en ont pas reçu. TRAITEMENTS DES CBPC En dépit de la baisse de leur prévalence, les CBPC posent toujours un problème de prise en charge en pratique courante. On constate néanmoins dans les actualités scientifiques un certain désintérêt à l’égard de ce type de tumeurs, avec fort peu d’études publiées dans les revues médicales et fort peu de présentations dans les congrès. On doit néanmoins citer l’étude présentée par le Pr J.L. Pujol à l’ASCO 2006 (étude FNCLCC Cléo4 IFCT 0001) [19]. Cette étude La Lettre du Cancérologue - Vol. XV - n° 7 - décembre 2006 22/12/06 17:22:46 compare dans un schéma randomisé versus placebo l’adjonction de thalidomide en association avec 4 cycles de chimiothérapie chez des patients porteurs de carcinome à petites cellules en réponse après deux cycles initiaux de chimiothérapie par étoposide, cisplatine, cyclophosphamide, épirubicine. Du fait d’un recrutement insuffisant lors d’une analyse intermédiaire, cette étude a été limitée à 119 patients, alors qu’un total de 200 était prévu. En dépit d’un arrêt précoce, il existe un bénéfice en termes de survie dans le groupe de patients traités par le thalidomide (figure 3) et cette étude montre un intérêt du thalidomide et très probablement des anti-angiogènes dans les carcinomes à petites cellules. Survie globale (ITT) Probabilité de survie (%) 1 0,8 Décès Médiane de survie (mois) Survie à 1 an (%) 0,6 0,4 Placebo Thalidomide (n = 43) (n = 49) 41 45 8,7 30,2 11,7 49 0,2 0 0 6 12 18 24 Temps depuis randomisation (mois) 36 Figure 3. CBPC : bénéfice en termes de survie dans le groupe de patients traités par le thalidomide. Cette dernière année sera aussi celle de la première autorisation de mise sur le marché (AMM) en seconde ligne dans les CBPC. Le feu vert à la mise sur le marché d’Hycamtin® (topotécan) a été donné. Ce traitement est indiqué pour les rechutes chez des patients atteints de CBNPC pour lesquels la reprise du traitement de première intention n’est pas jugée appropriée. Cela concerne donc les CBPC résistants (rechutant avant 3 mois) ou réfractaires (progressant pendant la chimiothérapie de première ligne). Cet inhibiteur de la topo-isomérase I est donc le premier médicament sur le marché dans cette indication. La radiothérapie thoracique est un des traitements clés dans la prise en charge des CBPC en forme limitée. L’intérêt de son association avec la chimiothérapie a été démontré dans de nombreux travaux. La question du timing de la radiothérapie a été débattue dans plusieurs études randomisées [20-27], notamment dans celle du National Cancer Institute of Canada (NCIC) [21] qui avait démontré un bénéfice en termes de survie pour la radiothérapie précoce. Deux études publiées cette année relancent le débat. La première, réalisée en Grande-Bretagne (28), a randomisé 325 patients entre une radiothérapie précoce (40 Gy, La Lettre du Cancérologue - Vol. XV - n° 7 - décembre 2006 LK7-1106.indd 361 15 fractions/3 semaines) réalisée de façon concomitante au second cycle de chimiothérapie ou tardive pendant le 6e cycle. Les patients recevaient une chimiothérapie comportant cyclophosphamide, doxorubicine et vincristine en alternance avec étoposide et cisplatine. Cette étude ne démontre pas d’avantage en survie dans le groupe traité par radiothérapie précoce, mais quand on compare les données avec celles de l’étude du NCIC, on constate que la survie du groupe radiothérapie tardive est comparable à celle observée dans le même groupe de l’étude canadienne, alors que la survie du groupe radiothérapie précoce est moins bonne que celle observée dans l’étude canadienne. Cette différence semble liée à la moindre dose de chimiothérapie administrée dans l’étude britannique (83 % ont reçu 6 cycles dans l’étude du NCIC versus 69 % dans cette étude). La moins bonne compliance à la chimiothérapie est expliquée par les auteurs comme reposant sur un excès de prudence lié à l’inexpérience des investigateurs à l’égard des associations chimiothérapie et radiothérapie concomitantes. Les auteurs insistent donc bien sur la nécessité de maintenir autant que faire se peut l’intensité de la dose de la chimiothérapie pendant le plan de traitement. Une autre étude sur le même sujet (29) s’est intéressée à l’influence sur la survie du temps écoulé entre le premier jour de la chimiothérapie et le dernier jour de la radiothérapie. Cette méta-analyse de 8 essais randomisés de radiochimiothérapie des CBPC conclut à l’importance d’un délai le plus court possible entre le premier jour de la chimiothérapie et le dernier jour de la radiothérapie, ce qui va, bien sûr, dans le sens d’une radiothérapie précoce. L’association chimiothérapie et radiothérapie dans les CBPC offre la possibilité d’une guérison à un petit nombre de patients. Une étude rétrospective des patients inclus dans les essais du National Cancer Institute des États-Unis et survivant 2 ans après le début du traitement a évalué l’importance des séquelles respiratoires chez ces malades (30). Cent cinquante-six patients ont été inclus, dont 23 (15 %) ont survécu plus de 5 ans. La majorité des tests d’exploration fonctionnelle respiratoire n’ont pas été modifiés par la séquence thérapeutique, ce qui est encore un encouragement à proposer une stratégie thérapeutique maximale, y compris à des patients dont la fonction respiratoire est limite lors du diagnostic. Cancer bronchique C ancer bronchique LES INHIBITEURS DE TYROSINE KINASE DE L’EGFR ET LES MUTATIONS On sait depuis le printemps 2004 que certaines mutations de l’EGFR dans les CBNPC sont associées à une très grande sensibilité aux inhibiteurs de tyrosine kinase (TKI) erlotinib et géfitinib (31, 32). Une synthèse récente décrit les mutations connues de l’EGFR (33). La majorité d’entre elles concernent deux hot spots : d’une part, une délétion de plusieurs nucléotides éliminant 4 acides aminés hautement conservés (LREA) présente sur l’exon 19, d’autre part une mutation ponctuelle dans l’exon 21, de laquelle résulte la substitution d’un acide aminé en position 858 (L858R). Les observations initiales de réponse 361 22/12/06 17:22:49 Tableau. TKI administrés en première ligne chez les patients porteurs de mutations de l’EGFR. Étude Patients Réponse (%) TTP médian Mutations 21,7 mois 7 délétions exon 19 6 L858R, 3 G719A, 1 A859T 83 NR 17 délétions exon 19 12 L858R, 2 G719A/C 1 L861Q, 1 exon 19 insertion 82 12,6 mois 20 délétions exon 19 17 L858R, 1 G719S 1 G719C 60 12,3 mois 9 délétions exon 19 2 L858R 94 NR 11 délétions exon 19 4 L858R, 1 exon 18 délétion 1 L718P Études rétrospectives Han (34) 17 Mitsudomi (35) Takano (36) 33 39 Cortes-Funes (37) Taron (38) 10 17 65 Études prospectives Inoue (39) 16 75 9,7 mois 9 délétions exon 19 7 L858R Paz-Ares (40) 40 82 13 mois 25 délétions exon 19 11 L858R Sutani (41) 27 78 9,2 mois 20 délétions exon 19 7 L858R Takano (42) 85 78 9,2 mois 49 délétions exon 19 36 L858R TTP : temps médian jusqu’à progression ; NR : non renseigné. ont été confirmées par d’autres travaux, tous rétrospectifs, qui ont montré que 60 à 90 % des patients avaient la probabilité d’avoir une réponse radiologique aux TKI, cette réponse étant associée à une médiane de survie sans progression de 12 mois (tableau) [34-38]. Plusieurs études prospectives présentées cette année sous forme de publication (39) et au congrès de l’ASCO (40-42) ont confirmé les précédentes études rétrospectives. Dans l’étude japonaise (39), les mutations ont été recherchées chez 75 patients (99 initialement sélectionnés), et elles étaient présentes chez 25 patients (33 % de la cohorte), ce qui correspond à la fréquence généralement observée dans les CBNPC diagnostiqués dans les populations japonaises. La mutation était le plus souvent observée sur l’exon 19. Seize patients parmi ceux-ci ont été traités par géfitinib, avec un taux de réponse au traitement de 75 % et un taux de contrôle de la maladie de 87,5 %. Dans l’étude espagnole (40), les mutations ont été évaluées (exon 19, L858R et T790M) chez 428 patients. Soixante-sept patients présentent des mutations (18,7 %) ; celles-ci sont majo362 LK7-1106.indd 362 ritairement retrouvées sur l’exon 19, puis sur l’exon 21. Le taux de mutation est plus faible, et cela correspond à une population européenne. Ces patients ont été traités en première ligne par l’erlotinib 150 mg/j (40 patients évaluables, 14 hommes/ 26 femmes). Le taux de réponse objective est de 82 %, avec une différence de taux de réponse objective en fonction du site de la mutation (95 % [exon 19], 67 % [L858R]). La durée médiane de réponse est supérieure à 13 mois. L’erlotinib montre une efficacité remarquable dans cette population de patients mutés ; la délétion au niveau de l’exon 19 est un facteur prédictif de réponse plus important que la mutation L858R. Cette meilleure efficacité des TKI chez les patients porteurs de la délétion au niveau de l’exon 19 est aussi observée dans les séries de A. Sutani et al. (41) [figure 4] et T. Takano et al. (42). L’association entre amplification de l’EGFR et mutation n’est pas obligatoire ni systématique, mais une étude rétrospective suggère qu’en l’absence d’amplification l’existence d’une mutation n’est pas associée à une réponse aux TKI (43). Patients sans progression (%) Cancer bronchique C ancer bronchique 1,0 DEL (n = 49) : TTP 10,5 mois L858R (n = 36) : TTP 7,4 mois Log-rank p = 0,049 0,8 0,6 0,4 0,2 0 0 1 2 Temps médian jusqu'à progression (TTP) 3 Figure 4. Survie sans progression chez les patients traités par TKI et porteurs de différentes mutations de l’EGFR. TOXICITÉS DES INHIBITEURS DE TYROSINE KINASE DE L’EGFR Parmi les facteurs prédictifs, certains auteurs ont noté que l’existence d’un rash sous TKI était associée à la réponse. Cette association ainsi que le fort taux de réponse chez les patients mutés conduisent à poser la question du profil de toxicité observé chez les patients porteurs d’une mutation. Une étude portant sur 26 patients traités par géfitinib (44) a comparé les profils de toxicité cutanée, de diarrhées, les profils hépatique et pulmonaire chez les patients mutés et chez ceux qui ne l’étaient pas, sans trouver de différence entre les deux groupes. Cependant, l’impact majeur de la mutation sur la réponse est observé sur cette petite série de patients. Il n’y a donc pas de grosse différence en termes de toxicité. Cela étant, l’effectif de cette étude ne permet pas de détecter des variations plus modestes dans le profil de toxicité. La Lettre du Cancérologue - Vol. XV - n° 7 - décembre 2006 22/12/06 17:22:53 Une étude japonaise (45) a revu les données évolutives de 1 976 patients traités par géfitinib dans le but de déterminer la prévalence et les facteurs de risque de la pneumonie interstitielle au géfitinib. On connaît la difficulté du diagnostic de ces pneumopathies chez des patients porteurs d’atteintes pulmonaires de leur cancer ou de maladies pulmonaires concomitantes résultant de séquelles des traitements ou de complications infectieuses. Soixante-dix patients avec une pneumopathie interstitielle au géfitinib ont été identifiés, ce qui représente une prévalence de 3,5 %. Cette prévalence est plus importante que celle observée aux États-Unis et en Europe, où elle varie de 0,3 à 1,1 %, ce qui laisse envisager une plus grande sensibilité génétique des populations japonaises. Les raisons de cette pneumopathie restent encore à élucider, mais on évoque le rôle de l’EGFR dans la réparation des dommages pulmonaires. Dans cette population japonaise, une analyse mutivariée a pu mettre en évidence certains risques de développer une pneumopathie toxique, tels que le sexe masculin, les antécédents de tabagisme et enfin la coexistence d’une pneumopathie interstitielle au moment du début du traitement. Ainsi, l’incidence des pneumopathies interstitielles au géfitinib est de 0,4 % chez les femmes non fumeuses alors qu’elle est de 6,6 % chez le Japonais fumeur. O RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Oken MM, Marcus PM, Hu P et al. Baseline chest radiograph for lung cancer detection in the randomized Prostate, Lung, Colorectal and Ovarian Cancer Screening Trial. J Natl Cancer Inst 2005;97:1832-9. 2. Henschke CI, McCauley DI, Yankelevitz DF et al. Early Lung Cancer Action Project: Overall design and findings from baseline screening. Lancet 1999;354:99-105. 3. Gohagan J, Marcus P, Fagerstrom R et al. Baseline findings of a randomized feasibility trial of lung cancer screening with spiral CT scan vs chest radiograph: The Lung Screening Study of the National Cancer Institute. Chest 2004;126:114-21. 4. Govindan R, Page N, Morgensztern D et al. Changing epidemiology of small-cell lung cancer in the United States over the last 30 years: Analysis of the surveillance, epidemiologic, and end results database. J Clin Oncol 2006;24:4539-44. 5. Bach PB, Cramer LD, Schrag D et al. The influence of hospital volume on survival after resection for lung cancer. N Engl J Med 2001;345:181-8. 6. Wright G, Manser R L, Byrnes G et al. Surgery for non-small-cell lung cancer: Systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. Thorax 2006;61:597-603. 7. Izbicki J, Passlick B, Pantel K et al. Effectiveness of radical systematic mediastinal lymphadenectomy in patients with resectable non-small-cell lung cancer: Results of a prospective randomized trial. Ann Surg 1998;227:138-44. 8. Sugi K, Nawata K, Fujita N et al. Systematic lymph node dissection for clinically diagnosed peripheral non-small-cell lung cancer less than 2cm in diameter. World J Surg 1998;22:290-5. 9. Wu Y, Huang ZF, Wang SY et al. A randomized trial of systematic nodal dissection in resectable non-small-cell lung cancer. Lung Cancer 2002;36:1-6. 10. Allen MS, Darling GE, Pechet TT et al. Morbidity and mortality of major pulmonary resections in patients with early-stage lung cancer: Initial results of the randomized, prospective ACOSOG Z0030 trial. Ann Thorac Surg 2006;81:1013-9. 11. Ginsberg RJ, Hill LD, Eagan RT et al. Modern thirty-day operative mortality for surgical resections in lung cancer. J Thorac Cardiovasc Surg 1983;86:654-8. 12. Douillard JY, Rosell R, De Lena M et al. Adjuvant vinorelbine plus cisplatin versus observation in patients with completely resected stage IB-IIIA non- La Lettre du Cancérologue - Vol. XV - n° 7 - décembre 2006 LK7-1106.indd 363 small-cell lung cancer (Adjuvant Navelbine International Trialist Association [ANITA]): A randomized controlled trial. Lancet Oncol 2006;7:719-27. 13. Winton TL, Livingston R, Johnson D et al. Vinorelbine plus cisplatin vs observation in resected non-small-cell lung cancer. N Engl J Med 2005;352:2589-97. 14. Strauss GM, Herndon JE, Maddaus MA et al. Adjuvant chemotherapy in stage IB non-small-cell lung cancer (NSCLC): Update of Cancer and Leukemia Group B (CALGB) protocol 9633. J Clin Oncol 2006 ; ASCO Annual Meeting Proceedings Part I;24(18S):7007. 15. Olaussen KA, Dunant A, Fouret P et al. DNA repair by ERCC1 in nonsmall-cell lung cancer and cisplatin-based adjuvant chemotherapy. N Engl J Med 2006;355:983-91. 16. Potti A, Mukherjee S, Petersen R et al. A genomic strategy to refine prognosis in early-stage non-small-cell lung cancer. N Engl J Med 2006;355:570-80. Cancer bronchique C ancer bronchique 17. Lally BE, Zelterman D, Colasanto JM et al. Postoperative radiotherapy for stage II or III non-small-cell lung cancer using the surveillance, epidemiology, and end results database. J Clin Oncol 2006;24:2998-3006. 18. Wisnivesky J, Bonomi M, Henschke C et al. Radiation therapy for the treatment of unresected stage I-II non-small-cell lung cancer. Chest 2005;128:1461-7. 19. Pujol J L, Breton J L, Gervais R et al. A prospective randomized phase III, double-blind, placebo-controlled study of thalidomide in extended-disease (ED) SCLC patients after response to chemotherapy (CT): An intergroup study FNCLCC Cleo04 - IFCT 00-01. J Clin Oncol 2006; ASCO Annual Meeting Proceedings Part I; 24(18S):7057. 20. Perry MC, Eaton WL, Propert KJ et al. Chemotherapy with or without radiation therapy in limited small-cell carcinoma of the lung. N Engl J Med 1987;316:912-8. 21. Murray N, Coy P, Pater JL et al. Importance of timing for thoracic irradiation in the combined modality treatment of limited stage small-cell lung cancer. J Clin Oncol 1993;11:336-44. 22. Gregor A, Drings P, Burghouts J et al. Randomized trial of alternating versus sequential radiotherapy/chemotherapy in limited-disease patients with smallcell lung cancer: A European Organisation for Research and Treatment of Cancer Lung Cancer Cooperative Group study. J Clin Oncol 1997;15:2840-7. 23. Perry MC, Eaton WL, Propert KJ et al. Chemotherapy with or without radiation therapy in limited small-cell carcinoma of the lung. N Engl J Med 1987;316:912-8. 24. Jeremic B, Shibamoto Y, Acimovic L et al. Initial versus delayed accelerated hyperfractionated radiation therapy and concurrent chemotherapy in limited small cell lung cancer. J Clin Oncol 1997;15:893-900. 25. Work E, Nielsen OS, Bentzen SM et al. Randomized study of initial versus late chest irradiation combined with chemotherapy in limited-stage small cell lung cancer. J Clin Oncol 1997;15:3030-7. 26. Skarlos DV, Samantas E, Briassoulis E et al. Randomized comparison of early versus late hyperfractionated thoracic irradiation concurrently with chemotherapy in limited disease small-cell lung cancer: A randomized phase II study of the Hellenic Cooperative Oncology Group (HeCOG). Ann Oncol 2001;12:1231-8. 27. Takada M, Fukuoka M, Kawahara M et al. Phase III study of concurrent versus sequential thoracic radiotherapy in combination with cisplatine and etoposide for limited-stage small-cell lung cancer: Results of the Japan Clinical Oncology Group Study 9104. J Clin Oncol 2002;20:3054-60. 28. Spiro SG, James LE, Rudd RM et al. Early compared with late radiotherapy in combined modality treatment for limited disease small-cell lung cancer: A London Lung Cancer Group multicenter randomized clinical trial and metaanalysis. J Clin Oncol 2006;24:3823-30. 29. De Ruysscher D, Pijls-Johannesma M, Bentzen SM et al. Time between the first day of chemotherapy and the last day of chest radiation is the most important predictor of survival in limited-disease small-cell lung cancer. J Clin Oncol 2006;24:1057-63. 30. Myers JN, O’neil KM, Walsh TE et al.The pulmonary status of patients with limited-stage small cell lung cancer 15 years after treatment with chemotherapy and chest irradiation. Chest 2005;5:3261-8. 363 22/12/06 17:22:57 Cancer bronchique C ancer bronchique 31. Paez JG, Janne PA, Lee JC et al. EGFR mutations in lung cancer: Correlation with clinical response to gefitinib therapy. Science 2004;304:1497-500. 32. Lynch TJ, Bell DW, Sordella R et al. Activating mutations in the epidermal growth factor receptor underlying responsiveness of non-small-cell lung cancer to gefitinib. N Engl J Med 2004;350:2129-39. 33. Pao W, Miller VA. Epidermal growth factor receptor mutations, small-molecule kinase inhibitors, and non-small-cell lung cancer: Current knowledge and future directions. J Clin Oncol 2005;23:2556-68. 34. Han SW, Kim TY, Hwang PG et al. Predictive and prognostic impact of epidermal growth factor receptor mutation in non-small-cell lung cancer patients treated with gefitinib. J Clin Oncol 2005;23:2493-2501. 35. Mitsudomi T, Kosaka T, Endoh H et al. Mutations of the epidermal growth factor receptor gene predict prolonged survival after gefitinib treatment in patients with non-small-cell lung cancer with postoperative recurrence. J Clin Oncol 2005;23:2513-20. 36. Takano T, Ohe Y, Sakamoto H et al. Epidermal growth factor receptor gene mutations and increased copy numbers predict gefitinib sensitivity in patients with recurrent non-small-cell lung cancer. J Clin Oncol 2005;23:6829-37. 37. Cortes-Funes H, Gomez C, Rosell R et al. Epidermal growth factor receptor activating mutations in Spanish gefitinib-treated non-small-cell lung cancer patients. Ann Oncol 2005;16:1081-6. 38. Taron M, Ichinose Y, Rosell R et al. Activating mutations in the tyrosine kinase domain of the epidermal growth factor receptor are associated with improved survival in gefitinib-treated chemorefractory lung adenocarcinomas. Clin Cancer Res 2005;11:5878-85. 39. Inoue A, Suzuki T, Fukuhara T et al. Prospective phase II study of gefitinib for chemotherapy-naive patients with advanced non-small-cell lung cancer with epidermal growth factor receptor gene mutations. J Clin Oncol 2006;24:3340-6. 40. Paz-Ares L, Sanchez J M, García-Velasco A et al. A prospective phase II trial of erlotinib in advanced non-small-cell lung cancer (NSCLC) patients with mutations in the tyrosine kinase (TK) domain of the epidermal growth factor receptor (EGFR). J Clin Oncol 2006; ASCO Annual Meeting Proceedings Part I;24(18S):7020. 41. Sutani A, Nagai Y, Udagawa K et al. Phase II study of gefitinib for non-small cell lung cancer (NSCLC) patients with epidermal growth factor receptor (EGFR) gene mutations detected by PNA-LNA PCR clamp. J Clin Oncol 2006 ASCO Annual Meeting Proceedings Part I;24(18S):7076. 42. Takano T, Ohe Y, Furuta K et al. EGFR mutations detected by high-resolution melting analysis (HRMA) as a predictor of response and survival in non-small-cell lung cancer (NSCLC) patients treated with gefitinib. J Clin Oncol 2006; ASCO Annual Meeting Proceedings Part I;24(18S):7075. 43. Cappuzzo F, Hirsch FR, Rossi E et al. Epidermal growth factor receptor gene and protein and gefitinib sensitivity in non-small-cell lung cancer. J Natl Cancer Inst 2005,97:643-55. 44. Fujiwara Y, Kiura K, Toyooka S et al. Relationship between epidermal growth factor receptor gene mutations and the severity of adverse events by gefitinib in patients with advanced non-small-cell lung cancer. Lung Cancer 2006;52:99-103. 45. Ando M, Okamoto I, Yamamoto N et al. Predictive factors for interstitial lung disease, antitumor response, and survival in non-small-cell lung cancer patients treated with gefitinib. J Clin Oncol 2006;24:2549-56. Gardasil®, susp. inj. en seringue préremplie, Vaccin Papillomavirus Humain [Types 6, 11, 16, 18] (Recombinant, adsorbé). COMPOSITION : dose 0,5 ml ~~ Protéine L1 HPV 61 : 20 μg, Protéine L1 de HPV 111 : 40 μg, Protéine L1 de HPV 161 : 40 μg, Protéine L1 de HPV 181 : 20 μg, 1 : adsorbée sur sulfate d’hydroxyphosphate d’aluminium amorphe Excipients : NaCl, L-histidine, Polysorbate 80, Borate de sodium, eau ppi. FORME PHARMA. : Susp. inj. Avant agitation, peut apparaître comme un liquide clair avec un précipité blanc. Après agitation minutieuse, liquide blanc, trouble. DONNÉES CLINIQUES : Indications : Gardasil® est un vaccin pour la prévention des dysplasies de haut grade du col de l’utérus (CIN 2/3), des cancers du col de l’utérus, des dysplasies de haut grade de la vulve (VIN 2/3) et des verrues génitales externes (condylomes acuminés) dus au Papillomavirus Humain (HPV) de types 6, 11, 16 et 18. L’indication est fondée sur la démonstration de l’efficacité de Gardasil ® chez les femmes adultes de 16 à 26 ans et sur la démonstration de l’immunogénicité de Gardasil® chez les enfants et adolescents de 9 à 15 ans. L’efficacité protectrice n’a pas été évaluée chez les sujets de sexe masculin (voir Propriétés pharmacodynamiques). Gardasil® doit être utilisé sur la base des recommandations officielles. Poso / mode d’admin. : Primovaccination = 3 doses de 0,5 ml selon schéma : 0, 2, 6 mois. La nécessité d’une dose de rappel n’a pas été établie. Voie IM. Ne pas injecter en IV. Admin. en SC et ID non recommandées car pas évaluées. Contre-indications : Hypersensibilité aux substances actives ou à l’un des excipients du vaccin. Les sujets ayant présenté des symptômes indiquant une hypersensibilité après l’administration d’une dose de Gardasil® ne doivent pas recevoir d’autres doses de Gardasil®. L’administration de Gardasil® doit être différée chez les individus souffrant d’une maladie fébrile aiguë sévère. Cependant, la présence d’une infection mineure, comme une infection modérée des voies respiratoires supérieures ou une fièvre peu élevée, n’est pas une contreindication à la vaccination. Mises en garde et préc. d’emploi : pour tout vaccin inj, un traitement médical doit être disponible immédiatement, en raison de rares réactions anaphylactiques. Protège uniquement contre les maladies provoquées par les HPV 6, 11, 16 et 18. Par conséquent, les mesures de précaution appropriées vis-à-vis des MST doivent continuer à être prises. Pas d’effet thérapeutique. Non destiné à prévenir la progression de lésions préexistantes. Ne remplace pas les tests de dépistage de routine du cancer du col de l’utérus. Pas de données sur utilisation chez immunodéficients (possibilité de non réponse). Administrer avec prudence chez thrombocytopéniques ou sujets avec trouble de la coag. (risque de saignement). Interactions : cf Vidal. Grossesse : Données insuffisantes pour recommander utilisation pendant grossesse. Allaitement : Administration possible. Effets sur aptitude à conduire / utiliser des machines : Non étudié. Effets indésirables : Très fréquents ( 1/10), fièvre ; érythème, douleur, gonflement au site d’inj. Fréquents ( 1/100, < 1/10) : saignement, prurit au site d’inj.. Surdosage : cf Vidal. PROPRIÉTES PHARMACO. : Propriétés pharmacodynamiques : Mécanisme d’action : cf Vidal Efficacité prophylactique : Prévention des CIN2/3 ou AIS dus aux HPV 16 ou 18 : 100 % (IC 95 % : 92,9 - 100,0) dans les protocoles combinés. Prévention des condylomes acuminés dus aux HPV de types 6/11/16/18 : 98,9 % (IC 95 % : 93,7 - 100,0) dans les protocoles combinés. Prévention des VIN 2/3 dues aux HPV 6, 11, 16 ou 18 : 100 % (IC 95 % : 41,4 - 100,0) dans l’analyse combinée. Sujets avec infection antérieure ou en cours : cf Vidal. Immunogénicité : taux mini d’Ac protecteur n’a pas été défini pour les vaccins HPV. Extrapolation des données d’efficacité des jeunes femmes adultes aux jeunes adolescents : cf Vidal. Persistance : Durée exacte de l’immunité après schéma vaccinal non établie. Réponse anamnestique : cf vidal. Données de sécurité précliniques : cf Vidal. DONNÉES PHARMA. : Incompatibilités : Ne pas mélanger avec d’autres médicaments. Précautions de conservation : Au réfrigérateur (2°C - 8°C). Ne pas congeler. Conserver dans emballage extérieur à l’abri de la lumière. Précautions d’élimination et manipulation : Bien agiter avant utilisation. Agitation minutieuse immédiatement avant administration pour maintenir en suspension. Inspecter visuellement : ne pas utiliser si présence de particules étrangères ou si décoloration. Utilisation de la seringue préremplie : Cf Vidal pour instructions d’utilisation de la seringue unidose pré-assemblée avec dispositif de protection de l’aiguille et administration du vaccin. 377 133-0 : 1 seringue préremplie, avec 2 aiguilles - Liste I - Non Remb. Séc. Soc., Non agréé Coll. au 20/09/06. SANOFI PASTEUR MSD, SNC, 8, rue Jonas Salk, 69007 Lyon. Tél. 08 25 82 22 46. 10/06A. Pour une information complète, consulter le Vidal. 0906 A. 364 LK7-1106.indd 364 La Lettre du Cancérologue - Vol. XV - n° 7 - décembre 2006 22/12/06 17:23:00