BUREAU NATIONAL 29 janvier 2011

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BUREAU NATIONAL
29 janvier 2011
Rédaction du compte rendu : Gérard SCHMITT.
Présents : Brigitte Bellebeau, Stéphane Clerjaud, Henri Dilberman, Bernard
Fischer, Bernard Gittler, André Pérès, Marie Perret, Simon Perrier, Gérard Schmitt,
André Simha, Patricia Verdeau.
Excusés : Édouard Aujaleu, Philippe Blanc, Didier Carsin, Guy Desbiens, Nicolas
Franck, Jean Lefranc.
OUVERTURE DE LA SÉANCE
La convocation, adressée aux membres du Bureau national, annonçait l’ordre du
jour suivant :
1) Le projet ministériel d’interventions en ECJS et options.
2) L’enseignement dans les classes technologiques.
3) La journée sur les philosophies du soin.
4) Le point sur la situation dans les ex-IUFM et les masters d’enseignement.
5) Questions diverses.
En ouvrant la séance, S. Perrier indique qu’on commencera par un point très bref
sur la trésorerie. En ce qui concerne les questions diverses, les propositions suivantes
sont faites :
1) S. Perrier fait savoir qu’il est invité par le SNALC pour discuter des positions
de l’Association et en particulier de la pétition sur les dédoublements.
2) G. Schmitt souhaite consulter le Bureau sur un point qui concerne la revue.
3) B. Bellebeau voudrait intervenir sur l’état des remplacements et sur les
incidences des difficultés de remplacement sur les corrections du bac.
4) A. Pérès entend intervenir sur le rôle de la philosophie dans la formation des
professeurs, en relation avec le cinquième point de l’ordre du jour.
I. POINT SUR LA TRÉSORERIE
B. Fischer donne l’information suivante : sur les 57 000 euros de SICAV, il a fait
virer 37 000 euros sur le Livret A et de cette dernière somme il va convertir
30 000 euros en parts sociales B du Crédit Mutuel, qui présentent l’avantage d’être
L’enseignement philosophique – 61e année – Numéro 3
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nettement plus rémunératrices tout en étant réalisables à tout moment. Il indique au
passage que les SICAV n’ont rapporté que 11 euros d’intérêt.
II. LE PROJET MINISTÉRIEL
S. Perrier fait état d’un entretien avec le Doyen de notre Inspection générale, qui
l’a assuré qu’il le contacterait dès que seraient terminés les travaux concernant le
projet d’intervention des professeurs de philosophie dans les classes de Seconde et de
Première. Il s’agira de définir des programmes pour ces interventions.
B. Bellebeau apporte quelques éléments d’information sur les effets déjà
provoqués par les annonces du ministre. Certains chefs d’établissement devancent la
situation de rentrée, anticipent sur les réductions d’heures et mettent en place des
interventions philosophiques en Seconde. Ils ont ainsi convoqué des collègues pour
leur expliquer qu’ils auraient des compléments de service à effectuer. Elle fait
observer par ailleurs que nous pouvons aussi envisager d’enseigner la culture
générale en section BTS ou de proposer, en classe de Première, des TPE de
philosophie et sciences, par exemple, ce qui n’était pas possible jusqu’ici, et elle
estime que ce genre de TPE pourrait motiver les élèves.
À propos de ces TPE, S. Clerjaud demande comment ils peuvent être envisagés si
les élèves n’ont pas de philosophie en Seconde. B. Bellebeau lui répond qu’il est déjà
arrivé que certains élèves soient pris de court par des TPE faisant appel à la
philosophie et que des arrangements ont eu lieu.
Il y a des chances que certains collègues préférèrent aller en Seconde plutôt que
d’enseigner dans des classes technologiques difficiles avec deux heures en classe
entière, fait remarquer S. Perrier. Voilà qui risque d’accentuer le désintérêt, la
désaffection à l’égard des classes technologiques, renchérit B. Bellebeau. Et selon
toute vraisemblance, reprend S. Perrier, bien des proviseurs vont anticiper la réforme
en supprimant dès l’année prochaine les dédoublements en S et dans les classes
technologiques.
III. L’ENSEIGNEMENT DANS LES CLASSES TECHNOLOGIQUES
Peut-on envisager une épreuve orale ?
S. Perrier explique qu’il va falloir faire des propositions précises au sujet des
classes technologiques, tant nos collègues sont démoralisés par les copies qu’ils
doivent corriger dans ces séries du baccalauréat. À son avis, ce n’est pas le
programme qui est en cause, qui peut être traité avec souplesse et que le professeur
s’efforce d’adapter aux élèves pour lesquels il fait cours. Le problème vient plutôt des
épreuves, qu’il est possible de modifier. Pour lancer la discussion, il pose la question
de savoir si une épreuve orale ne conviendrait pas davantage à des élèves peu à l’aise
dès qu’il s’agit de rédiger.
A. Simha et G. Schmitt y sont défavorables, considérant que le remplacement
d’une épreuve écrite par une épreuve orale fragilise toujours une discipline et met en
cause, à plus ou moins court terme, sa présence à l’examen, d’autant plus qu’une
épreuve orale est, pour l’administration, plus difficile à organiser et plus coûteuse
qu’une épreuve écrite. À défaut, précise A. Simha, on risque de généraliser un type
d’épreuve qui permet d’avoir de « bons résultats ». S. Clerjaud est très perplexe quant
à l’organisation d’une épreuve orale : vouloir faire passer l’oral à plus de cent
candidats poserait évidemment problème. En outre, ajoute S. Perrier, s’il n’y a plus
d’épreuve écrite, nous aurons du mal à faire rédiger nos élèves. Or, il est important
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qu’ils soient incités à écrire et le professeur de philosophie a incontestablement un
rôle à jouer en ce sens.
Des sujets avec des questions pour guider la réflexion ?
Ne pourrait-on pas, demande P. Verdeau, indiquer aux candidats des étapes pour
le traitement du sujet ? C’est le cas pour l’explication de texte, précise M. Perret.
L’épreuve a été réformée, mais il semble que les collègues ne le sachent pas : les
questions ont aujourd’hui pour but de guider les élèves dans la compréhension du
texte, et c’est à la fin seulement, avec la question n° 3 qu’on les interroge sur la thèse
du texte.
B. Bellebeau annonce qu’elle enverra très bientôt à S. Perrier et G. Schmitt un
article destiné à la revue, portant sur l’épreuve d’explication de texte en séries
technologiques et représentant sa contribution au travail de la commission sur les
sujets. Elle pense qu’il serait temps d’en finir avec l’argument du cheval de Troie
auquel on a recouru pour éviter toute modification de l’épreuve des baccalauréats
technologiques qui risquerait d’entraîner à sa suite les épreuves des baccalauréats
généraux, et que ce n’est pas seulement l’explication de texte, mais aussi la
dissertation qu’il convient de guider par des questions. G. Schmitt lui répond que le
cheval de Troie n’est plus vraiment un épouvantail aujourd’hui, parce qu’on va sans
doute devoir faire évoluer également les sujets des bacs généraux : sans aller jusqu’à
poser une suite de questions, on gagnera certainement à donner des indications sur la
manière de traiter le sujet ou à suggérer des pistes, et en tout cas à proposer des sujets
plus explicites et invitant les candidats à faire preuve des connaissances acquises.
Pour S. Perrier, il y a urgence à s’occuper des sujets des sujets des bacs
technologiques en raison de handicaps scolaires particuliers aux élèves de ces séries.
Sans doute, observe M. Perret, mais il n’empêche qu’il y a des collègues qui préfèrent
enseigner en STI plutôt qu’en ES, où, de plus en plus, on trouve des classes difficiles
avec 36 élèves ; les Terminales STI ne sont pas forcément des classes pénibles. Pour
B. Bellebeau, c’est surtout des épreuves qu’il convient de s’occuper et il faut bien
distinguer ce qui se fait en classe et ce qui est donné à l’examen. Elle rappelle que le
Groupe d’experts, qui a travaillé sur le programme des séries technologiques, avait
discuté sur la question de savoir quelle notion on devait retenir de l’art ou du
langage. Le choix s’est fait finalement en faveur de la première, sans doute plus
intéressante quand il s’agit de faire cours, mais qui donne lieu à des sujets mettant
plutôt mal à l’aise les candidats. P. Verdeau indique qu’à l’IUFM de Toulouse, à
l’époque où c’était encore possible, on avait travaillé avec des professeurs stagiaires
de philosophie sur des exercices guidés par des questions, et, revenant à ce qui a été
dit en début de discussion sur la nature de l’épreuve, elle défend l’idée que le rôle de
notre discipline est aussi d’aider les élèves à rédiger.
Importance des exercices écrits
B. Fischer, lui aussi, insiste sur ce point : il est important que les élèves soient
incités à rédiger et il faut faire en sorte que le cours de philosophie soit aussi un cours
d’écriture. G. Schmitt rappelle que B. Fischer a écrit naguère un article sur ce sujet,
paru dans L’Enseignement philosophique, et il suggère qu’il y revienne. S. Perrier
propose que l’on sorte de nouveau une brochure à destination des collègues avec des
articles sur ce qu’est un programme de notions, sur la dissertation, etc. Il serait
intéressant, ajoute B. Fischer, de traiter des exercices autres que la dissertation, car il
faut bien constater que beaucoup de collègues ne donnent pas d’exercices à faire à
leurs élèves et que ceux-ci, n’ayant à rendre que des dissertations, s’y mettent au
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dernier moment, ce qui évidemment ne favorise pas leurs progrès. B. Bellebeau précise
que ces exercices doivent être pleinement intégrés à l’ensemble du travail, qu’il faudra
motiver les élèves en leur donnant des notes et s’assurer qu’ils y consacrent le temps
qu’il faut. A. Pérès se demande s’il ne convient pas de faire un minimum de
méthodologie de la dissertation pour que les élèves s’y retrouvent un peu mieux, car ce
n’est pas la même chose qu’on leur demande en français, en histoire-géo et en
économie. Il n’y a plus guère de crainte à avoir là-dessus, rétorque S. Perrier, puisque
nous sommes maintenant les seuls au lycée à demander des dissertations.
À propos du travail de la commission sur les sujets
M. Perret voudrait savoir si la commission sur les sujets doit se réunir
prochainement et, en attendant, si on ne peut pas envoyer aux membres du Bureau
un compte rendu de ses travaux ; elle propose, en outre, que l’on constitue une liste
de discussion interne au Bureau, pour que chacun puisse faire des suggestions.
B. Bellebeau suggère que la prochaine réunion du BN, qui pourrait avoir lieu le
26 mars, soit précédée d’une réunion de la commission. G. Schmitt explique pourquoi
il n’a pas encore été fait de compte rendu des réunions de la commission. Il s’agissait
d’explorer des pistes, de lancer des idées le plus librement possible, dans les
directions les plus diverses et en acceptant le risque de se fourvoyer à l’occasion. Un
compte rendu rédigé à l’issue de chacune des réunions, outre qu’il n’aurait pas été
facile à faire, aurait sans doute gêné l’activité de la commission. C’est pourquoi il
avait été simplement décidé que seraient ultérieurement communiquées au Bureau
les propositions sur lesquelles l’accord se serait fait, et il avait été envisagé que les
membres de la commission pourraient exposer leurs réflexions dans des articles
proposés à la revue à titre de contributions personnelles n’engageant évidemment pas
l’Association.
S. Perrier précise qu’en effet seul le Bureau national est habilité à prendre
position sur ces questions et que la commission fonctionne de manière ouverte. Quant
à utiliser la liste des membres du Bureau pour des discussions et des suggestions, il ne
voit évidemment aucune raison d’y faire obstacle.
À propos d’une rencontre avec l’ACIREPh
Il fait savoir qu’il a reçu de la présidente de l’ACIREPh une invitation à une
rencontre afin que les deux associations puissent confronter leurs manières de voir
sur une éventuelle réforme des classes technologiques.
G. Schmitt rappelle que lorsque l’ACIREPh s’est créée – à la fin des années quatrevingt-dix – avec pour seul objet la création d’Instituts de recherche sur l’enseignement de
la philosophie sur le modèle des IREM 1, il y a eu des réunions entre les deux associations
qui n’avaient guère de raisons de ne pas travailler ensemble, que c’est seulement lorsque
l’ACIREPh s’est engagée en faveur du programme Renaut que la rupture s’est produite et
que les manifestations d’hostilité n’ont jamais été le fait de notre association, qui ne peut
que se réjouir de voir de nouveaux rapports s’établir. B. Bellebeau est persuadée que
beaucoup d’adhérents de l’ACIREPh voient les choses ainsi.
S. Perrier annonce que nous proposerons à l’ACIREPh de travailler sur les
épreuves, et non sur le programme, bien entendu. A. Simha fait observer qu’il est tout
1. Un article intitulé « Pourquoi des IREPH ? » écrit par Franck Lelièvre, alors vice-président de l’association
pour la création des IREPH et secrétaire de la Régionale de Caen, a été publié dans L’Enseignement
philosophique, 48 e année, numéro 6 (juillet-août 1998). Les IREM sont les Instituts de recherche sur
l’enseignement des mathématiques. Ils existent depuis 1969.
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à fait possible de travailler en commun dès lors qu’on délimite nettement les
questions pédagogiques. Tout le monde s’accorde là-dessus.
Quelles évolutions peut-on envisager pour l’explication de texte et la dissertation ?
Sommes-nous d’accord, demande B. Bellebeau, pour que l’on conserve à l’examen
deux sujets de dissertation et une explication de texte ? Sommes-nous d’accord aussi
pour que les sujets de dissertation soient également accompagnés de questions
destinées à guider les candidats dans leur réflexion ? B. Fischer considère que la
question du libellé des sujets de dissertation est en effet déterminante, et A. Simha
ajoute qu’il y va du sens même de la dissertation et de la possibilité pour les élèves de
traiter un sujet. Il faudra se mettre d’accord sur le type de questions à poser, indique
A. Pérès, et il faudra être clair sur ce qu’on attend des élèves dans une dissertation,
car d’autres types d’épreuves pourraient lui être opposés, précise G. Schmitt, qui
évoque ce qu’avait écrit Pascal Engel dans Côté Philo 2. Il importe en effet de bien
savoir ce qu’on entend par dissertation pour pouvoir opérer les changements qui
permettront d’en conserver l’essentiel, ajoute B. Bellebeau, en rappelant ce que
disaient certains inspecteurs généraux au sujet de l’explication de texte, à savoir qu’il
avait fallu en changer le libellé pour qu’elle ne change pas quant à l’essentiel.
Pourquoi, demande-t-elle, ne pas indiquer aux élèves qu’une partie importante de la
note correspondra à l’effort de résolution du problème ? G. Schmitt est tout à fait
d’accord, car l’essentiel de la dissertation est là, mais il pense qu’il faudra également
que les sujets fassent plus explicitement appel aux connaissances acquises, comme
c’était d’ailleurs le cas dans les années 1960. B. Bellebeau s’étonne à propos de
certains sujets qui sont tombés : comment a-t-on pu les laisser passer ? Il devrait tout
de même être possible de faire en sorte qu’il y ait des énoncés classiques.
Pour S. Perrier, la principale difficulté concerne l’explication de textes, car il n’est
pas évident du tout de trouver des extraits d’œuvres philosophiques qui ne présentent
pas d’obstacles linguistiques insurmontables pour les candidats des séries
technologiques. C’est pour cette raison aussi qu’il ne tient pas à ce que deux des trois
sujets soient des explications de texte. Pour remédier en partie à cette difficulté,
M. Perret suggère qu’on ouvre davantage la liste des auteurs du programme et qu’on
y fasse entrer notamment des auteurs du dix-huitième siècle, comme Condorcet ou
Voltaire, chez lesquels on pourrait trouver des textes plus accessibles.
P. Verdeau demande si, au Bureau, on ne peut pas envisager de travailler sur
l’ordre et la progressivité des questions à poser aux candidats. C’est là, en effet, un
point très important, reconnaît S. Perrier, et il faut impérativement que nous ayons
des propositions précises et bien arrêtées à formuler quand nous rencontrerons
l’Inspection. En ce qui concerne la réunion avec l’ACIREPh, il pourra y avoir plus de
souplesse, puisqu’il s’agira surtout de discuter et réfléchir. Il conviendra toutefois
d’éviter toute ambiguïté qui pourrait nous desservir face à l’Inspection, ajoute
G. Schmitt ; on aura donc intérêt faire un relevé aussi complet que possible des points
d’accord et les points de désaccord, de façon à faire valoir ceux-là avec plus de force.
C’est effectivement ainsi que S. Perrier voit les choses : M. Sherringham est
demandeur de propositions et il importe pour notre enseignement que les positions
communes soient définies avec la plus grande clarté.
À quand la prochaine réunion de la commission sur les sujets ? demande M. Perret.
On peut proposer la date du 26 mars, répond B. Bellebeau. La proposition est adoptée.
2. « Y a-t-il une vie après la dissertation ? », in Côté Philo, numéro 3.
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À quand la rencontre avec l’ACIREPh ? demande B. Bellebeau. Ce sera forcément
après notre prochaine réunion de Bureau du 26 mars ; et comme les vacances dites de
printemps commencent le 8 avril, nous n’avons que deux semaines pour placer ce
rendez-vous avec l’ACIREPh. Quant à la fixation de la date, elle se fera, dit S. Perrier,
en fonction des disponibilités des uns et des autres.
IV. LA JOURNÉE SUR LES PHILOSOPHIES DU SOIN
La date retenue
S. Perrier fait le point sur la préparation de la journée organisée par l’APPEP et
consacrée aux philosophies du soin.
Trois collègues ont été chargés de prendre les choses en main : Brigitte Bellebeau,
Charles Coutel et Philippe Blanc. La date retenue est le samedi 11 juin 2011. Elle se
situe pendant la courte période d’accalmie entre le moment de la cessation des cours
dans les Lycées et celui de la prise des copies de baccalauréat.
Digression sur la date du baccalauréat et la surdité du Ministère
Comme il vient d’être question de la date du baccalauréat, S. Perrier évoque au
passage la surdité du Ministère qui n’a tenu aucun compte de la proposition très modérée
qui lui avait été faite d’avancer de deux jours l’épreuve de philosophie; il se demande à
quoi peuvent bien servir de telles réunions au Ministère. Surdité inadmissible, ajoute
B. Bellebeau, car les syndicats avaient eux aussi mis l’accident sur l’organisation du
baccalauréat: il avait bien été dit qu’il suffirait de deux jours pour que la situation soit
sensiblement améliorée. En revanche, reprend S. Perrier, ils nous ont demandé de les
informer sur les Rectorats qui n’accorderaient pas le même temps de correction que les
autres.
Les sous-thèmes envisagés
B. Bellebeau s’explique d’abord sur le titre donné au colloque : « les philosophies
du soin », en insistant sur le pluriel. On dispose ainsi d’un cadre assez large pour
travailler, avec la possibilité de traiter un certain nombre de sous-thèmes. Il s’agit
ainsi de mettre en place une véritable journée d’étude, en procédant à un appel à
communications et on pourra solliciter des doctorants ou des collègues du secondaire
qui ont une expérience en ce domaine.
En ce qui concerne les sous-thèmes, on peut envisager de réfléchir sur ce
phénomène de mode qui veut qu’on parle d’éthique à tout va. On pourrait ainsi avoir
des sous-thèmes comme : « éthique ou morale ? », « l’instrumentalisation de
l’éthique » ou « l’alibi de l’éthique », ou encore : « à propos des comités d’éthique ».
On pourra aussi procéder à un bilan des cours d’éthique donnés dans les facultés de
médecine. Ph. Blanc pourrait parler des laboratoires d’éthique, des séminaires de
formation à l’éthique qui sont organisés à l’intention des personnels soignants. Un
autre sous-thème pourrait porter sur le couple « soin et vulnérabilité », à partir des
travaux de Frédéric Worms, qui montre, entre autres, qu’il y a une manière de
stigmatiser les populations qu’on dit vulnérables.
B. Bellebeau évoque encore plusieurs chercheurs qu’on pourrait utilement
solliciter. Cependant, A. Pérès craint qu’il y ait trop d’intervenants et conseille de s’en
tenir à trois axes principaux. P. Verdeau évoque la notion de « bientraitance » et elle
demande si on entend faire appel à des hospitaliers. B. Bellebeau répond que ce serait
sans doute hors sujet. S. Perrier propose de limiter le nombre des intervenants pour
qu’on ne soit pas assommé de conférences. B. Bellebeau rétorque que telle était bien
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son intention et qu’il lui semble correct qu’il y ait trois communications par demijournée. Enfin, M. Perret demande si, dès le début de la journée, on ne pourrait pas
s’efforcer d’en définir l’objet. C’est prévu, lui est-il répondu.
V. LE POINT SUR LA SITUATION DANS LES EX-IUFM ET SUR LES MASTERS
D’ENSEIGNEMENT
Un constat paradoxal
H. Dilberman fait état, pour commencer, d’un constat paradoxal. On s’attendait à
ce qu’il y ait nettement moins d’heures de philosophie dans les ex-IUFM ; or, c’est le
contraire qui s’est produit, à Poitiers tout au moins : on n’a jamais eu autant d’heures.
Cependant, pour les PE, il s’agit surtout d’éthique, en rapport avec la compétence n° 1
(« agir en fonctionnaire de l’État et de façon éthique et responsable ») et on relève
même une incitation à la délation à propos du débat civique, dans le corrigé d’un des
six sujets, mis au point par le Ministère 3.
Dans les ex-IUFM, il y a désormais un grand nombre de directeurs, ce qui fait que
les situations sont très différentes selon les disciplines. C’est ainsi que l’enseignement
de la philosophie s’est trouvé mis en cause à Poitiers, les étudiants de mathématiques
ayant demandé qu’il soit supprimé. Il y a en tout cas des copies à corriger :
H. Dilberman en a reçu 500 des différentes directions.
Il annonce qu’il sera à Montpellier le 21 février et à Grenoble le 22, pour des
entretiens avec des collègues enseignant en IUFM, dont il proposera ensuite la
publication dans la revue 4.
Discussion d’une motion sur la philosophie de l’éducation
A. Pérès rebondit sur la question de la délation et rappelle que certains directeurs
d’IUFM avaient trouvé louable que des enseignants soient évalués sur la base de
questionnaires d’élèves, qui pouvaient à l’occasion servir à des règlements de
comptes. Il entend surtout proposer une motion qu’il justifie en évoquant la place que
la philosophie – dont l’enseignement a commencé au moment même où l’on créait les
Écoles Normales d’Instituteurs – a longtemps tenue dans la formation des maîtres, et
qu’elle a perdue avec la réforme Jospin, au profit des sciences humaines. Il se
demande si nous ne devons pas profiter des circonstances pour faire valoir la
philosophie de l’éducation. Tel est l’objet de la motion qu’il soumet à la discussion.
M. Perret trouve qu’il faudrait ajouter une phrase faisant état de la situation
actuelle où la philosophie de l’éducation risque de disparaître.
A. Simha explique que si l’on veut aboutir sur les questions qui concernent les
valeurs de l’éducation dans l’enseignement supérieur, il est utile de saisir l’IGAENR
(l’Inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la Recherche)
en adressant un courrier au Doyen de l’IGEN (Inspection générale de l’Éducation
nationale) et au Doyen de l’IGAENR. Si chacun des deux Doyens sait que l’autre a été
saisi, il y aura très certainement un entretien entre eux et une intervention suivra.
L’IGAENR est la seule instance qui puisse soulever un problème concernant un
établissement d’enseignement supérieur pour savoir s’il répond ou non à ce qu’on
attend de lui, et c’est en passant par elle que l’Inspection générale peut intervenir
3. On incite le futur professeur des écoles, en cas de remplacement, à signaler à la direction et au collègue
qu’il remplace que, s'il a changé l'emploi du temps de la classe, c'est parce que celui-ci comportait deux heures
pour le débat civique, alors que ce n'est plus au programme.
4. L'annonce en en avait été faite lors de la réunion de BN du 11 décembre 2010.
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P. Verdeau évoque la question technique de l’épreuve relative à la compétence
n° 1. Elle considère qu’il y a un risque sérieux qu’elle devienne une épreuve de droit
et qu’il est important que les enseignants de philosophie puissent intervenir pour y
préparer, en suscitant un véritable travail de réflexion.
Vote de la motion
La discussion sur le texte de la motion se poursuit. Quelques modifications sont
introduites, après quoi S. Perrier la soumet au vote.
Elle est adoptée à l’unanimité.
VI. QUESTIONS DIVERSES
1. Au sujet du baccalauréat
B. Bellebeau, qui avait proposé qu’on aborde la question des remplacements et
plus précisément des incidences des difficultés de remplacement sur les corrections
du bac, a dû quitter la réunion avant la fin pour prendre son train pour Bordeaux.
Cette question ne pourra donc être traitée.
2. Au sujet de la publication des programmes des concours de recrutement
G. Schmitt demande l’avis du Bureau au sujet de la publication des programmes
des concours de recrutement. Autrefois, notre revue publiait les rapports des jurys de
concours, y compris des concours d’entrée dans les ENS. On y a renoncé en ce qui
concerne ces derniers il y a déjà assez longtemps, mais on a continué à publier les
programmes de l’agrégation, du CAPES et du concours de recrutement des CPE.
Comme il est aujourd’hui loisible à chacun de consulter le BO sur Internet, il
n’apparaît plus nécessaire de continuer, et, de fait, les programmes n’ont pas été
publiés pour la session 2010. Cependant, beaucoup de collègues peuvent apprécier
qu’on leur fournisse une information qu’ils n’avaient pas de raisons particulières
d’aller chercher.
On décide que la publication de ces programmes ne se fera pas systématiquement,
mais qu’elle pourra se faire dans la mesure où cela permet d’avoir le nombre de pages
voulu dans la revue.
L’ordre du jour étant épuisé, la séance, commencée avec un retard raisonnable 5,
est close à 17 heures 15.
MOTION
Pour l’APPEP, il est souhaitable que les professeurs des écoles, des collèges et des
lycées puissent :
- maîtriser l’épistémologie des disciplines qu’ils enseignent ;
- approfondir leur réflexion sur ce que signifie l’acte d’enseigner et sur le rôle de
l’École ;
5. Cela mérite-t-il d’être rapporté dans un compte rendu de réunion de Bureau national ? Il est apparu que
l’heureuse initiative de S. Clerjaud au début de la réunion du 25 septembre ne pouvait rester sans suite. C’est
ainsi que, pour cette réunion du 29 janvier, Marie Perret est venue avec du champagne pour fêter la naissance
de son enfant et Gérard Schmitt avec des macarons de Nancy, en guise d’accompagnement et pour prendre la
suite de S. Clerjaud avec d’autres produits régionaux, mais sans rien de spécial à fêter.
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- connaître et appliquer les principes et valeurs de l’École de la République,
notamment la laïcité, la liberté de conscience et l’égalité dans l’acquisition des
savoirs.
Tous les professeurs devraient donc pouvoir bénéficier d’une formation
philosophique.
L’APPEP demande au Ministère de l’Éducation nationale une concertation
concernant les contenus et les horaires de cette formation.
Motion votée à l’unanimité.
COMMUNIQUÉ DE L’APPEP SUR LE CALENDRIER
DU BACCALAURÉAT 2011
Les membres de l’APPEP, réunis en Bureau à la Sorbonne le samedi 29 janvier
2011 ont dû prendre acte de la décision ministérielle de calquer le calendrier du bac
sur les dates de l’an dernier.
De très nombreuses protestations sont remontées à la DGESCO par le truchement
de pétitions syndicales et associatives. De même, les personnels de la Division des
examens et concours des rectorats ont fait connaître les difficultés inextricables dans
lesquelles ils se sont trouvés notamment pour l’acheminement des copies de
Baccalauréat.
Malgré l’ampleur des problèmes rencontrés, le Ministère et la DGESCO sont
restés sourds à toute demande, pourtant on ne peut plus légitime, d’avancer le
calendrier, ne serait-ce que de deux jours, pour permettre la résolution des nombreux
problèmes qu’il crée dans les Académies.
Ils seront redoublés cette année par la nécessité de faire massivement appel aux
très nombreux vacataires recrutés dans l’année faute de personnels titulaires : dans
leur statut rien n’oblige ces vacataires à corriger les épreuves du baccalauréat.
Le Bureau de l’APPEP tient à indiquer son incompréhension face un tel manque
de bon sens, et sa désapprobation totale d’une gestion à si courte vue d’un examen
qui est le premier grade universitaire. Il renouvelle sa demande d’une date
permettant une correction juste des copies, dont l’avancée de la date du baccalauréat
de deux jours, du jeudi 16 juin au mardi au 14 juin, est la condition minimale.
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