IV – BULLETIN DE L’ASSOCIATION BUREAU NATIONAL 25 septembre 2010

L'enseignement philosophique – 61eannée – Numéro 1
1. Il faudrait ajouter qu’il n’en était pas à son coup d’essai car l’an dernier il avait saisi l’occasion de l’approche
des fêtes de fin d’année pour faire goûter au Bureau des bredele. Puisse un tel exemple être suivi ! Nous nous
prenons à rêver à une évolution de nos Assemblées Générales…
IV – BULLETIN DE LASSOCIATION
BUREAU NATIONAL
25 septembre 2010
Rédaction du compte rendu : Gérard SCHMITT.
Présents : Édouard Aujaleu, Brigitte Bellebeau, Philippe Blanc, Didier Carsin,
Stéphane Clerjaud, Charles Coutel, Henri Dilberman, Bernard Fischer, Nicolas Franck,
Bernard Gittler, Jean Lefranc, André Pérès, Marie Perret, Simon Perrier, Gérard Schmitt.
Excusées : Élisabeth Cassou-Barbier, Martine Chifflot, Yann Mouton.
OUVERTURE DE LA SÉANCE
Il y a deux ans, nous avions dû nous replier en catastrophe pour nous réunir,
dans des conditions très inconfortables, à la Faculté de Droit, place du Panthéon,
parce que la Sorbonne était inaccessible à cause des Journées du Patrimoine. L’an
dernier, la même raison nous avait conduits à ajourner notre réunion à la dernière
minute, échappant ainsi de surcroît à la Techno Parade qui devait, le même jour,
déferler sur le quartier. Cette année, nous avions bien pris garde d’éviter les Journées
du Patrimoine, mais c’était sans compter sur la Techno Parade dont les manifestations
très sonores nous ont accompagnés pendant la plus grande partie de notre séance,
occasionnant une certaine fatigue et pouvant ainsi gêner la prise de notes, ce dont le
présent compte rendu pourrait avoir à souffrir.
Mais cette introduction serait incomplète si elle en restait à ces à-côtés plutôt
pénibles. Le souci d’exactitude, sinon d’exhaustivité, nous oblige à mentionner que la
réunion a commencé de la plus agréable des manières, S. Clerjaud nous ayant
ménagé une surprise en apportant de Strasbourg kouglofs et bretzels ainsi que du vin
d’Alsace (crémant et muscat), afin de fêter avec nous son succès à l’agrégation 1. Le
L'enseignement philosophique – 60eannée – Numéro 6
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compte rendu qui va suivre devrait montrer que nous n’avons pas pour autant tout à
fait perdu la tête.
L’ordre du jour adressé avec la convocation était ainsi libellé :
1) Le point sur la situation des stagiaires et le tutorat
2) Les positions de l’APPEP sur la notation, les épreuves dans les classes
technologiques, la nature de notre enseignement et la massification.
3) Projets pour l’année à venir
4) Questions diverses
S. Perrier ouvre la séance et demande sil y a des questions diverses à ajouter à lordre
du jour. Quatre points sont proposés quon décide daborder tout de suite et rapidement.
1. G. Schmitt fait état d’une demande de Vladimir Biaggi, membre de notre
association et directeur de la collection « Pourquoi ? » aux Éditions Aléas, qui
demande si lon pourrait faire paraître dans la revue un appel à projets ou à
manuscrits. Il précise qu’un certain nombre de nos collègues ont publié dans cette
collection, que son directeur n’est pas rémunéré pour son activité et que la vente d’un
ouvrage permet seulement de financer le suivant. Le Bureau donne son accord à la
condition qu’il apparaisse clairement qu’il s’agit d’un communiqué 2.
2. S. Perrier indique que la commission qui travaille, entre autres, sur les sujets
s’est réunie de 10 heures à midi et propose que l’on fixe une date pour sa prochaine
réunion. L’accord se fait rapidement : ce sera le 11 décembre, car les conseils de classe
seront alors passés. Il conviendrait pour des raisons d’économie que ce soit aussi la
date de la première réunion du Bureau après l’Assemblée Générale du 20 novembre.
3. Justement, ajoute S. Perrier, dans le courrier adressé par le trésorier après la
rentrée, il y a bien une convocation à l’Assemblée Générale, mais la date n’y est pas
indiquée, qui sest trouvée malencontreusement effacée. Que faut-il faire ? On
pourrait faire un courrier à l’intention seulement de nos adhérents qui ne sont pas
abonnés à la revue, les autres étant déjà informés puisque la date est indiquée dans le
numéro de juillet-août, paru début septembre. On pourrait aussi prendre contact avec
les responsables de Régionales et leur demander d’adresser un courrier électronique à
leurs adrents. Pour B. Fischer, la premre solution est nettement pférable,
d’autant qu’il n’y aura que 45 envois à faire.
4. B. Fischer demande au Bureau de prendre une décision au sujet des
placements de l’Association. Les SICAV n’ont quasiment rien rapporté au cours de
l’exercice qui vient de s’écouler, leur taux d’intérêt étant de 0,43 %, ce qui a donné
quelque 250 euros. Il s’est mis en quête de placements plus rémunérateurs tout en
étant très sûrs. Parmi les propositions qui lui ont été faites, il en a retenu deux qu’il
compte utiliser conjointement : prendre des parts sociales B du Crédit mutuel qui
rapportent 3 % pour une partie des fonds et placer l’autre partie sur un Livret A dont
le rapport est actuellement de 1,75 %. S. Perrier demande s’il y a des objections à ce
que l’on procède de la sorte. Aucune objection.
I. LE POINT SUR LA SITUATION DES STAGIAIRES ET LE TUTORAT
1. Les circulaires ministérielles et académiques
S. Perrier sugre de créer une page consacrée aux stagiaires sur le site de
l’Association ; un texte a déjà été rédigé qui sera aussi publié dans la revue. M. Perret
2. On le trouvera dans le présent numéro, à la suite de la bibliographie.
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attire l’attention sur les circulaires qui encadrent les stages : elle mentionne la
circulaire nationale du 25 février 2010 3et la circulaire du Recteur de l’Académie de
Versailles sur les services 4. Il faudra publier les diverses circulaires rectorales, ajoute
N. Franck, pour qu’on voie bien les différences d’une Académie à l’autre ; il faudra
demander qu’elles nous soient adressées. On les publiera sur appepliste, précise
S. Perrier. H. Dilberman tient à rappeler que la situation des stagiaires de cette année
est en partie transitoire, en ce sens qu’ayant passé le concours dans son ancienne
formule, ils n’auront eu qu’une seule année de formation ; mais cela ne veut pas dire
que la situation des stagiaires de l’année prochaine sera meilleure.
2. Les refus de tutorat
Il semble qu’il y ait beaucoup de collègues pour refuser le tutorat, fait observer
S. Perrier. H. Dilberman rapporte qu’à Poitiers, des enseignants des lycées du centre-
ville ont en effet refusé d’être tuteurs. B. Bellebeau pense que, dans un certain
nombre d’établissements de l’Académie de Bordeaux, les chefs d’établissement ont dû
recevoir des consignes pour proposer un encadrement par toute l’équipe pédagogique
au cas où ils craindraient qu’il y ait des refus. N. Franck indique que dans l’Académie
de Versailles, on a libéré une journée – le jeudi – dans l’emploi du temps des
stagiaires et que la formation a lieu ce jour-là. Il estime qu’il y aurait un nombre
important de refus de tutorat, mais il se demande ce qu’il en sera à l’avenir : il se peut
que des collègues finissent par s’accoutumer et, la fonction étant désormais mieux
rémunérée (environ 2 000 euros), que beaucoup de ceux qui avaient refusé cette
année sans savoir ce qu’ils pouvaient perdre en viennent à se raviser.
Ch. Coutel, qui fait remarquer que l’on est passé du pédagogisme des IUFM à une
sorte de sous-compagnonnage, redoute que s’impose l’idée qu’il n’est pas besoin de
formation du tout pour les enseignants. Cela est effectivement à craindre, selon
G. Schmitt, car certains pourraient rappeler la situation d’avant les IUFM – à l’époque
des CPR 5– en considérant que ce n’était pas si mal ; mais ce serait oublier deux
choses: d’abord que, les élèves auxquels nous avons affaire n’étant plus les mêmes,
une formation didactique est devenue indispensable, et surtout que les stagiaires
disposaient alors de loisirs qui leur permettaient de préparer leurs cours et
d’approfondir leur culture, ce qui est devenu tout à fait impossible aujourd’hui avec un
service complet. Ph. Blanc relève que l’on est passé, avec un cynisme absolu, de l’idée
que la formation serait prise pour un tiers sur le temps de travail à l’idée qu’il n’y aura
pas de formation du tout. Évoquant la situation de l’Académie de Lyon, B. Gittler
explique que si dans les autres disciplines il y a eu des menaces de la part des IPR
contre ceux qui voudraient refuser le tutorat, cela n’a pas été le cas en philosophie.
II. LES POSITIONS DE L’APPEP SUR LA NOTATION, LES ÉPREUVES DANS LES CLASSES
TECHNOLOGIQUES, LA NATURE DE NOTRE ENSEIGNEMENT ET LA MASSIFICATION
1. Les attaques de la presse et l’invitation de l’Acireph
S. Perrier fait le point de la situation. Nous avons subi des attaques massives de
la part d’une presse vraisemblablement aiguillonnée par l’Acireph ou, plus
3. Cf. B.O.E.N., n° 13 du 1er avril 2010: « Dispositif d’accueil, d’accompagnement et de formation des
enseignants stagiaires des premier et second degrés et des personnels d’éducation stagiaires »
4. Circulaire datée du 20 septembre 2010.
Cf. http://premiumorange.com/uasenver/elus/capa/iufm/cr_stagiaires_20_09_2010.pdf
5. Centres Pédagogiques Régionaux.
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précisément, par un de ses anciens présidents. Les journalistes, en effet, nous posaient
des questions à partir des positions, très détaillées, de l’Acireph : « comment se peut-
il, alors que l’on est en pleine réforme du Lycée, qu’on ne réforme pas la philosophie ?
C’est scandaleux ! » Avec l’AFP et surtout diapart, S. Perrier a eu le sentiment
d’avoir affaire à des gens plus ouverts et de s’être fait un peu mieux comprendre.
Il considère que l’APPEP doit avoir un discours à tenir et faire des propositions,
qu’il y va de sa crédibili. Aussi a-t-il expliqué que nous n’avons rien contre un
enseignement en Première et que nous sommes prêts à envisager une évolution des
sujets dans les séries technologiques de façon à ce que les candidats soient mieux
guidés dans leur réflexion. Il précise quau cours de sa réunion du matin, la
commission s’est accordée sur ce point qu’il s’agit de délivrer en Première un
enseignement préparatoire.
Enfin, il donne connaissance d’une lettre qu’il a reçue la veille de Cécile Victorri,
Présidente de l’Acireph, qui commence ainsi : « Les séries sciences et technologie
industrielles et sciences et technologie de laboratoire vont connaître très
prochainement une réforme de leurs programmes » ; ce qui fait problème car pour
autant qu’on puisse le savoir actuellement – il n’est pas envisagé de changer le
programme de philosophie des séries technologiques. D’ailleurs, la lettre ne dit pas
que ce sera le cas, mais que « nous ne savons même pas à ce jour si l’enseignement de
philosophie sera ou non concerné par la réforme ». Toujours est-il que l’Acireph a
décidé de consacrer ses prochaines journées d’étude à « la question de l’avenir de
l’enseignement de la philosophie dans les séries technologiques » et d’organiser à
cette occasion une table ronde à laquelle l’APPEP est chaleureusement invitée.
2. Quel enseignement envisager en Première ?
Au sujet des attaques de la presse sur la notation au baccalauréat, D. Carsin juge
nécessaire que nous rédigions un communiqué de protestation et que nous saisissions
l’Inspection Générale – qui ne s’est pas manifestée sur le moment – pour qu’elle nous
défende. Au sujet des classes technologiques, il s’étonne que l’Acireph ne dise rien des
horaires, car il lui semble qu’une association de spécialistes devrait se battre pour leur
maintien. Enfin, quant à lenseignement en Première, il entend rappeler deux
préalables : que les horaires de Terminale soient sauvegardés et que soit adopté un
programme de notions. G. Schmitt précise que si nous proposons un enseignement
préparatoire en Première, c’est afin de répondre à une demande émanant des élèves
eux-mes et de leurs parents ; d’autre part, il fait observer qu’on ne peut pas
demander un programme de notions en Première sans que cela remette en cause le
programme de notions de Terminale qui doit former un tout, ce dont D. Carsin
convient volontiers. Ph. Blanc ajoute que ce n’est pas tant la question du programme
qui importe que celle des exercices et des épreuves auxquels il s’agit de préparer les
élèves. Ch. Coutel est d’accord avec D. Carsin pour dire que les horaires ne sont pas
négociables, mais il trouve bizarre en revanche qu’on veuille préparer à la philosophie
sans faire de philosophie, et comme on ne peut pas mettre en Première un
programme de notions et encore moins un programme « sociétal », il propose,
reprenant une idée qui avait été émise naguère par Alain Renaut, que l’on y travaille
sur des préalables, que l’on s’attache à ce que suppose notre discipline, en d’autres
termes, que l’on adopte un programme de culture générale de la philosophie.
S. Perrier revient sur ce qui a été dit. Il ne voit pas l’APPEP élaborer des positions
communes avec l’Acireph et il ne lui paraît pas souhaitable d’aller cautionner
l’Acireph en participant ès qualités à ses journées. Il trouve en outre qu’il y a un ton
BUREAU NATIONAL DU 25 SEPTEMBRE 2010 85
qu’on ne peut tout de même pas employer quand il s’agit d’inviter les gens 6et il se
demande jusqu’à quel point on ne cherche pas à instrumentaliser la question des
classes technologiques et du changement de programme. Il présente rapidement les
grandes lignes de la réponse qu’il compte envoyer rapidement.
En ce qui concerne le programme de Première, il fait état des discussions de la
commission qui ont eu lieu le matin même. Ce n’est pas dans le sens de la culture
générale – fût-elle de la discipline – que l’on est allé, mais on s’est proposé de partir
de l’étude de textes, afin de montrer ce qu’a de propre le discours philosophique. C’est
ainsi qu’on pourra préparer au programme de Terminale. Les textes pourront être
choisis en fonction des « champs de problèmes » – comme cela est dit dans l’actuel
programme – car il faut, sans doute, que les textes sollicitent des notions.
J. Lefranc, d’accord avec tout ce qui vient d’être dit, relève que nos adversaires
nous opposent l’enseignement en Première en disant que nous y sommes hostiles, ce
qui est évidemment faux : notre Association n’a jamais pris une position de principe
contre un enseignement philosophique en Première mais s’est simplement opposée à
tout enseignement qui aurait pour effet de torpiller celui qui doit être dispensé en
Terminale. Il importe en effet qu’on ne mette pas en cause l’horaire et surtout l’esprit
de cet enseignement. Il approuve l’idée d’un travail sur des textes; en revanche, il a
des réticences au sujet de la culture générale, parce qu’il craint certains usages qu’on
pourrait en faire.
À propos de la réponse à donner à l’invitation de l’Acireph, E. Aujaleu pense que
nous devons dire qu’avoir profité de la période des corrections du baccalauréat pour
mettre en cause la notation est injustifiable, inexcusable, quil est essentiel
aujourd’hui de sauvegarder les horaires et que, s’ils veulent qu’on se rencontre, c’est
évidemment possible, mais dans un autre cadre que celui de leurs journées. Sur la
question de la culture générale philosophique, il considère, étant donné la diversité
des contenus que l’on peut lui associer, qu’il y aurait des risques à proposer un tel
programme. En revanche travailler sur des textes lui paraît intéressant ; mais ne
faudrait-il pas alors insister sur ce point : qu’est-ce qu’une démarche philosophique ?
C’est précisément dans cette direction que la commission s’est engagée, intervient
Ph. Blanc, qui précise que l’idée de travailler sur des textes a été avancée par Hélène
Bouchilloux et qu’elle envisageait un travail plus technique sur les différentes formes
que peut prendre l’écriture philosophique. Lui-même serait favorable à ce qu’en
Première, on incite les élèves à lire et qu’on leur permette d’accéder à des œuvres.
Pour G. Schmitt, même si nous ne sommes pas franchement demandeurs d’un
enseignement en Première, nous devons être en mesure de faire des propositions au
cas où il soit mis en place de telle sorte qu’il ne remette pas en cause l’enseignement
en Terminale et puisse y préparer. Pour cela, le mieux est de travailler sur des textes
de façon à faire valoir la démarche problématisante, qu’on peut considérer comme
essentielle en philosophie. S. Perrier marque aussitôt son désaccord sur un point :
nous sommes bien demandeurs, nous demandons à être présent en Première.
G. Schmitt explique ses réticences : si nos élèves sont aujourd’hui moins préparés à la
philosophie, cela tient aussi à l’excessive dispersion des enseignements et il est à
craindre quun enseignement philosophique en Première participe de cette
dispersion…
B. Bellebeau observe que le thème des journées de l’Acireph reprend étrangement
celui que le SNES avait choisi l’année dernière ; elle pense qu’il serait juste que
6. Et on peut constater sur le site de l’Acireph la place qu’y tient la polémique contre l’APPEP.
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