Simon PERRIER Président de la régionale de l’APPEP 19 rue des écuyers 28000 Chartres Professeur de philosophie Lycée Rotrou, BP. 209, 28104 DREUX À M. le Recteur de l’Académie d’Orléans-Tours Dreux, le mercredi 22 mai 2002 Monsieur le Recteur, Le bureau régional de l’APPEP, association la plus représentative, aimerait attirer votre attention sur l’état d’esprit d’une grande majorité d’entre nous. Nous nous inquiétons de l’éventualité que, de nouveau, nous entrions dans une situation de crise. Vous savez, pour aller à l’essentiel, qu’à la suite de nombreuses et diverses consultations, un projet de programme proposé par le GEPS présidé par Michel Fichant vient de recevoir l’approbation, largement majoritaire, des professeurs de philosophie. Un processus était engagé qui nous laissait espérer qu’enfin nous pourrions nous remettre au travail dès la rentrée prochaine avec un nouveau programme pour les séries générales. Nous aimerions être assurés qu’il en sera bien ainsi. Les professeurs de philosophie ont été très abusivement soupçonnés de refuser toute réforme pour s’être opposés à une proposition de programme (celle du GTD présidé par Alain Renaut). Il ne s’agit pas de refaire ici le procès de cette dernière. Mais croit-on vraiment que les professeurs de lycée que nous sommes, en refusant cette proposition, voudraient s’en tenir à la conception d’un enseignement de la philosophie destiné à échouer ? Le principe de réalité l’emporte quand on est ainsi chaque jour devant des élèves. Nous avons refusé ce qui réduirait l’enseignement de la philosophie à la récitation de contenus prédéterminés et donc au bachotage. Nous vivons au jour le jour une difficulté d’enseigner qui n’est, malheureusement, pas propre au cours de philosophie. Devrions-nous renoncer pour cela à vouloir conduire nos élèves vers l’autonomie qui leur est nécessaire ? C’est en ce sens que nous avons très majoritairement refusé de nous transformer en répétiteurs d’un cours de philosophie qu’il suffirait ensuite aux élèves de répéter (ce à quoi conduisait, mécaniquement et non dans l’intention, la proposition refusée). Il nous semblerait en ce sens pour le moins logique de faire confiance aux professeurs et aux spécialistes qu’ils sont. Nous aimerions donc que vous fassiez connaître l’exaspération qui peut légitimement saisir ceux qui éprouvent au quotidien leur désir d’être professeurs quand ils se voient amenés à craindre de nouveau que des décisions politiques remettent en cause ce qu’ils attendaient. Nous nous tenons bien sûr à votre disposition pour, si vous le souhaitiez, nous expliquer avec précision sur nos attentes et leurs motifs. Vous trouverez ci-dessous, pour information, une déclaration nationale, commune à plusieurs associations. S. Perrier