IV – BULLETIN DE L’ASSOCIATION COMITÉ NATIONAL 28 mai 2011 Rédaction du compte rendu : Gérard SCHMITT. Présents : B. Bellebeau (B.N.), Philippe Blanc (B.N.), Didier Carsin (B.N. & R. Rouen), Jean-Pierre Carlet (R. Grenoble), Guy Desbiens (B.N. & R. Lille), Henri Dilberman (B.N. & R. Poitiers), Bernard Fischer (B.N.), Nicolas Franck (B.N. & R. Paris, Créteil, Versailles), Arnaud Lalanne (R. Bordeaux), Jean Lefranc (B.N.), Anne-Marie Liger (R. Toulouse), André Pérès (B.N.), Marie Perret (B.N.), Simon Perrier (B.N. & R. Orléans-Tours), Arnaud Saint-Pol (R. Nantes), Gérard Schmitt (B.N.), André Simha (B.N. & R. Nice). Excusés: Francis Aubertin (R. Nancy-Metz), Édouard Aujaleu (B.N. & R. Montpellier), Stéphane Clerjaud (B.N. & R. Strasbourg), Rogelio Esteve (R. Bordeaux), Jérôme Jardry (R. Lille). OUVERTURE DE LA SÉANCE S. Perrier ouvre la séance et rappelle l’ordre du jour qu’il a adressé avant la réunion aux membres du Bureau national et aux responsables des Régionales : 1. La vie des Régionales. 2. Bilan de nos travaux et de la rencontre avec l’ACIREPh concernant les épreuves du baccalauréat des séries technologiques. 3. Bilan du travail sur le référentiel de la licence de philosophie (Rencontre avec le MESR – M. Lamboley). 4. Journée de l’APPEP du 11 juin 2011. 5. Proposition d’une enquête auprès des professeurs de philosophie du secondaire. 6. Questions diverses. Il indique que B. Fischer fera en début de réunion une très courte intervention pour apporter des informations très récentes sur l’état des adhésions et il demande quels points il y a lieu d’inscrire au titre des questions diverses. L’enseignement philosophique – 61e année – Numéro 5 COMITÉ NATIONAL DU 28 MAI 2011 79 N. Franck entend apporter quelques informations sur la Société française de philosophie et Ph. Blanc donner un rapide compte rendu de la réunion de la Conférence qui s’est tenue le 14 mai. D. Carsin souhaite des éclaircissements sur la proposition d’enquête et annonce qu’il a un certain nombre de suggestions à faire pour l’établissement du questionnaire, au sujet notamment de la quatrième heure en Terminale S, de la manière dont il sera procédé au recrutement des professeurs qui interviendront en Seconde et des pétitions qu’on aura à faire signer à l’occasion des commissions d’entente et d’harmonisation du baccalauréat. S. Perrier lui répond qu’il est prévu de traiter toutes ces questions dans le cadre de l’ordre du jour et que nous aurons à déterminer non seulement le principe, mais encore le contenu précis d’une enquête à mener auprès des collègues. I. ÉTAT DES ADHÉSIONS ET DES ABONNEMENTS À LA REVUE B. Fischer, qui s’apprête à rédiger le rapport financier, tient à faire connaître l’état des effectifs de l’Association et des abonnements à la revue. Les chiffres qu’il va donner ne sont sans doute pas définitifs, car d’ici au 30 juin, date à laquelle le rapport financier sera arrêté, ils peuvent être amenés à changer, mais ce sera forcément dans une assez faible mesure. Nous en sommes actuellement à 562 adhérents, contre 605 l’année dernière au 30 juin, et il est peu probable que la dernière relance qui vient d’être faite permette de retrouver une quarantaine d’adhérents. Il est donc à peu près certain que nous n’atteindrons pas les chiffres de l’an dernier. Manifestement, l’érosion des effectifs continue. B. Fischer invite donc le Bureau à solliciter les collègues à l’occasion des réunions d’entente et d’harmonisation du baccalauréat. Il apporte quelques précisions supplémentaires. Sur ces 562 adhérents, on dénombre 221 collègues honoraires, ce qui laisse 341 actifs dont les deux tiers ont bien la cinquantaine : notre Association ne rajeunit pas. Au risque d’ajouter à la morosité, M. Perret fait savoir que le président de la régionale de Limoges va quitter l’Académie et qu’il n’a pu trouver à être remplacé. II. LA VIE DES RÉGIONALES Régionale de Nantes A. Saint-Pol, le président de la Régionale de Nantes, fait état d’un courriel qu’il a adressé à tous les collègues de son Académie pour les informer de l’existence d’un nouveau Bureau et leur expliquer ce qu’est l’APPEP et ce qu’ils peuvent en attendre. Comme il a obtenu peu de retours, il s’est posé cette question : qu’est-ce qui peut faire qu’un collègue n’adhère pas ? Peut-être est-ce tout simplement qu’il n’est pas nécessaire d’en être membre pour bénéficier des services de l’Association. Il y a, en effet, un site très bien informé que tout le monde peut consulter, en sorte que, pour beaucoup de collègues qui ne se soucient guère de vie associative, l’adhésion n’apporte guère que la participation à la liste de diffusion et la fourniture de la revue – pour ceux qui y sont abonnés. Il est plutôt affligeant de constater cela : pour beaucoup de gens, il n’est pas tellement intéressant d’adhérer. B. Fischer rapporte qu’à l’occasion de la dernière relance, il a lui aussi adressé un courrier demandant à ceux qui n’avaient pas réadhéré de bien vouloir donner les raisons pour lesquelles ils ne souhaitaient pas rester au sein de l’Association. Il n’a pour le moment pas reçu d’explications. Mais une quinzaine de collègues sur la soixantaine qu’il avait contactée a repris son adhésion. Pour répondre à ce qui vient d’être dit au sujet du site, D. Carsin suggère une solution technique : il faudrait réserver une partie du site aux adhérents ; ainsi il 80 COMITÉ NATIONAL DU 28 MAI 2011 n’apparaîtra pas inutile d’avoir à adhérer pour être informé. S. Perrier fait remarquer que beaucoup d’associations comme la nôtre n’ont toujours pas de site et qu’elles exigent avec l’adhésion l’abonnement à un bulletin. Pour N. Franck, il convient de refondre complètement le site, et, pour cela, il vaut sans doute mieux faire appel à des professionnels. Il est à souhaiter qu’ensuite M. Anglaret accepte d’en assurer la mise à jour régulière. Régionale de Nice A. Simha rend compte de la situation dans l’Académie de Nice. Il a demandé à être remplacé à la présidence de la Régionale. Aurélien Liarte a pris la suite, qui présidait l’association des thésards, ce qui est propice à une bonne collaboration avec l’Université. Il a lui aussi adressé un courrier à l’ensemble des collègues pour savoir ce que l’Association pouvait faire et ce qu’on en attendait. Deux propositions en sont résultées : que l’on fasse des réunions ailleurs que dans les Alpes Maritimes et que l’on s’occupe de questions pédagogiques. Il relève la même réticence à participer à des activités associatives quelles qu’elles soient. En ce qui concerne les interventions en Seconde et en Première, des propositions ont déjà été présentées à des chefs d’établissement, mais il apparaît que les collègues sont très partagés sur ce point. Pour conclure, A. Simha se dit frappé par le fait que l’on trouve des formulations quasiment identiques à Nice et à Nantes, et il espère en un nouveau dynamisme de la Régionale. Régionale de Bordeaux B. Bellebeau annonce qu’elle va devoir démissionner de ses fonctions de viceprésidente au Bureau national puisqu’elle sera nommée inspectrice pédagogique régionale à la prochaine rentrée. À la Régionale de Bordeaux, la relève est désormais assurée par Rogelio Esteve qui en est devenu le président. Elle a été très intéressée par le compte rendu d’A. Simha, car elle relève deux points de convergence avec ce qui s’est fait à Bordeaux : l’importance accordée à la collaboration avec l’Université et le fait qu’il est apparu dans l’enquête effectuée auprès des collègues qu’on attend de l’Association qu’elle traite de questions pédagogiques. Évoquant les changements survenus au sein de la Régionale de Bordeaux, A. Lalanne fait valoir que l’activité du nouveau Bureau s’inscrira dans la continuité de ce qui a été fait sous la présidence de B. Bellebeau et poursuivra notamment le travail avec l’Université : il est ainsi envisagé d’organiser un colloque sur l’avenir de la philosophie dans le secondaire et le supérieur. Pour financer cette journée, la Régionale aura besoin d’une rallonge budgétaire de la part de la trésorerie nationale ; elle propose un montant de 120 euros. En outre, un effort particulier sera entrepris pour relancer les adhésions. Régionale de Rouen Selon D. Carsin, la Régionale de Rouen, qui était très active il y a quelques années, est aujourd’hui un peu moribonde ; un certain nombre d’adhérents se sont éloignés discrètement. Il reconnaît qu’il ne s’investit plus autant qu’à l’époque où il allait de ville en ville pour rencontrer à chaque fois trois ou quatre collègues, ce qu’il ne regardait pas comme négligeable. Il estime cependant que l’Association est toujours capable d’agir efficacement dans les moments d’agitation, mais cela ne se traduit pas en nombre d’adhérents. S. Perrier approuve : une association peut être efficace, même en ayant peu d’adhérents. Elle a un rôle d’intermédiaire qui reste indispensable ; c’est pourquoi elle est contactée par les médias ou les pouvoirs publics. COMITÉ NATIONAL DU 28 MAI 2011 81 Il y a trente ans, observe G. Schmitt, nous n’avions guère de difficultés à faire adhérer les collègues, car l’adhésion à une association de spécialistes allait de soi, de même que la participation aux assemblées générales. La désaffection que nous constatons touche la vie associative dans son ensemble et il semble aujourd’hui que l’on tire gloire d’être « libre » de toute association. Mais les conséquences seront lourdes, même si nous pouvons garder une certaine influence. L’existence d’une revue comme la nôtre se justifiera-t-elle encore si nous passons en dessous de 400 adhérents ? G. Schmitt est convaincu du contraire et rappelle qu’il avait annoncé que, dans une telle situation, il abandonnerait ses fonctions. En attendant, il est d’accord avec D. Carsin pour que seuls les adhérents accèdent à la totalité du site. Régionale de Lille G. Desbiens annonce que Jérôme Jardry quitte la présidence de la Régionale de Lille parce qu’il va désormais travailler dans les services du rectorat. Il reprend à son compte ce qui a été dit concernant la vie des Régionales et avance quelques propositions : on pourrait, comme le fait par exemple la Société des Agrégés, adresser un courrier aux collègues reçus aux concours pour leur faire connaître l’Association et les inciter à adhérer ; on pourrait aussi mutualiser certaines actions entreprises par des Régionales. Affirmant son attachement à la revue, il propose que l’on réalise des dossiers sur les programmes des concours et que l’on adresse aux nouveaux collègues des numéros de la revue pour les inciter à s’abonner. B. Fischer lui fait remarquer que certaines de ces propositions ont déjà été mises en œuvre avec un succès peu évident et que ce n’est sans doute pas la méconnaissance de la revue qui est principalement en cause, étant donné que certains collègues renoncent à l’abonnement après en avoir bénéficié pendant plusieurs années. Il ajoute que les difficultés pécuniaires ne sont peut-être pas non plus à écarter : il arrive en effet qu’on lui adresse trois chèques pour les 48 euros d’adhésion et d’abonnement en lui demandant de les encaisser sur trois mois. Ph. Blanc fait état d’un manque de réaction des collègues, dont on se rend compte notamment lorsqu’il y a des réunions. B. Bellebeau espère que la journée du 11 juin sur « la philosophie et le monde du soin » suscitera un peu de dynamisme. J. Lefranc, qui approuve l’ensemble de ce qui a été dit, tient à souligner le rôle propre d’une association comme la nôtre, que beaucoup de nos collègues sont sans doute portés à méconnaître, qui paraissent croire que notre action pourrait être remplacée par celle d’un syndicat, par exemple. Mais, selon lui, si l’on se reporte au combat qui a été mené contre le programme Renaut, il est clair que c’est notre association seule qui s’est montrée offensive, alors que les syndicats se sont montrés plus réservés. Au sujet de la revue, il voudrait savoir si beaucoup de bibliothèques de lycées y sont abonnées. Il y en a très peu, lui répond B. Fischer. Il demande alors s’il y a des bibliothèques parmi nos abonnés. Il y en a un certain nombre, lui est-il répondu, mais dans l’ensemble, il n’y en a pas tellement. Les propos de J. Lefranc provoquent un certain nombre de réactions. D. Carsin et G. Desbiens considèrent qu’on ne saurait loger tous les syndicats à la même enseigne et G. Schmitt rappelle l’action décisive d’autres associations qui s’étaient alors créées, et surtout du collectif, tout en reconnaissant que notre association a certes un rôle irremplaçable en ce que seule elle assure la continuité. Régionale de Paris, Créteil et Versailles N. Franck rend compte de la situation et de l’activité de la Régionale de Paris, Créteil et Versailles, qui comprend environ 120 adhérents. Il signale, parmi les nouveautés, la 82 COMITÉ NATIONAL DU 28 MAI 2011 mise au point et la diffusion d’un bulletin adressé à 210 collègues qui avaient donné leur adresse électronique, mais il regrette qu’il n’y ait eu quasiment aucun retour. Un deuxième numéro doit être envoyé très prochainement. Autre événement important : la conférence-débat d’Angélique del Rey sur la transformation des connaissances en compétences, qui s’est tenue le 14 mai à l’IUFM de Paris, rue Molitor, à laquelle ont assisté de nombreux étudiants, mais seulement une quinzaine de professeurs qui se sont montrés fort discrets. Une réussite mitigée, par conséquent, mais cela s’explique aussi par le fait qu’à Paris la concurrence est grande pour ce genre de chose. Le Bureau de la Régionale a été reconstitué et on note un certain rajeunissement. Il a décidé de participer à l’organisation d’une journée de rentrée commune avec l’Université sur une notion du programme de Terminale traitée conjointement par un universitaire et un enseignant de lycée. Un inspecteur régional est partant pour faire de cette journée un stage de formation continue qui sera ouvert aux collègues des trois Académies. Régionale de Toulouse A.-M. Liger rappelle que la Régionale de Toulouse organise depuis de nombreuses années des journées d’étude avec l’Université grâce à la Société toulousaine de philosophie ; c’est modeste sans doute, mais cela marche. Régionale de Grenoble Les effectifs de la Régionale de Grenoble, explique J.-P. Carlet, sont stables, tournant autour de 35-40 adhérents. Il ne comprend pas pourquoi ils ne progressent pas, étant donné que l’activité est importante : c’est notamment le cas dans le domaine de la formation continue. Toutefois, l’Association n’en tire guère bénéfice, car elle apparaît comme prestataire de service en relation avec l’Inspection. La Régionale doit également participer à la commémoration de la naissance de Rousseau. Conclusion de J.-P. Carlet : si les collègues ont manifestement de la bienveillance à notre égard, cela ne va pas jusqu’à les conduire à s’engager. Conclusion S. Perrier conclut de ce dernier compte rendu que notre association doit se positionner nettement comme une association de professeurs de philosophie. Bien entendu, cela n’interdit pas de prendre part à la formation continue, mais il doit être tout à fait clair que l’Association n’a pas des positions toutes faites et que ce sont ses adhérents qui les définissent. Elle doit être radicalement indépendante et apparaître comme telle. III. BILAN DE NOS TRAVAUX ET DE LA RENCONTRE AVEC L’ACIREPH S. Perrier entend procéder rapidement et dire simplement l’essentiel de la rencontre avec une délégation de l’ACIREPh qui a eu lieu le 2 avril 2011. Il lui paraît intéressant de relever qu’une association peut, en dépit d’un faible nombre d’adhérents – 72 en l’occurrence –, avoir une réelle influence et peser auprès des journalistes. Il est vrai, remarque incidemment D. Carsin, qu’ils tiennent le discours qui convient aux médias. S. Perrier poursuit en observant qu’avec le changement survenu à la présidence de l’ACIREPh, il y a, à l’évidence, davantage d’ouverture et une possibilité plus importante de dialogue, la réunion s’étant déroulée dans une atmosphère pacifiée, donnant à penser qu’il pourrait y avoir des avancées communes. Il estime, en tout cas, que, de cette confrontation, nous sortons confortés dans nos positions qui résistent très COMITÉ NATIONAL DU 28 MAI 2011 83 bien à un discours réformateur acirephien, prétendument plus soucieux des élèves ou plus réaliste. En ce domaine, nous n’avons pas à faire de complexes. Ph. Blanc – qui a fait partie de la délégation de notre association, avec M. Perret, N. Franck et S. Perrier – considère que la réunion a été intéressante parce que l’on est parti sur de bonnes questions, à savoir comment adapter les épreuves des séries technologiques et que nous avions des solutions à proposer. Il a eu le sentiment d’une certaine ouverture dès lors qu’on en venait à des propositions concrètes. Revenant au discours de l’ACIREPh, M. Perret dit avoir été frappée par le fait que ce discours, non seulement très audible par l’opinion mais répondant aussi fort bien aux attentes des politiques, s’inscrit complètement dans la logique des compétences. G. Schmitt juge très pertinente cette observation qui concorde avec ce qu’il a pu éprouver, à savoir cette propension à assumer pleinement l’esprit de « la réforme du système éducatif ». Afin que tout soit clair, S. Perrier rappelle que le Bureau national avait mis en place une commission chargée de réfléchir à des propositions pour faire évoluer les sujets des séries technologiques. C’est sur la base de ces propositions que l’on a discuté avec l’ACIREPh. Le Doyen de notre inspection générale s’en est dit demandeur. D. Carsin rappelle qu’il faut prendre garde au rôle qu’on pourrait essayer de faire jouer à l’APPEP, et que le plus important, c’est la question des dédoublements. S. Perrier répond qu’il entend bien faire attention et qu’il a fait en sorte que les choses soient très claires : sur cette question des sujets, il faudra que soit créé un groupe de travail et que les collègues soient consultés. L’APPEP n’entend aucunement se laisser instrumentaliser. IV. BILAN DU TRAVAIL SUR LE RÉFÉRENTIEL DE LA LICENCE DE PHILOSOPHIE S. Perrier expose rapidement les faits 1 : l’APPEP a été contactée par M. JeanLuc Lamboley, professeur à l’Université de Lyon 2 et expert de Bologne. Chargé par la Direction générale pour l’enseignement supérieur et l’insertion professionnelle de piloter la rédaction des référentiels licences en sciences humaines et sociales, il entendait consulter notamment les « sociétés savantes » et en conséquence demandait à notre association de faire des propositions en vue de l’établissement d’un référentiel pour la licence de philosophie. Les choses étaient présentées dans un climat d’urgence – il fallait que des propositions précises soient faites rapidement – et nous avions le sentiment d’une certaine confusion. N. Franck, que S. Perrier avait chargé de représenter l’Association, a travaillé avec Blaise Bachofen, maître de conférences à l’Université de Cergy-Pontoise à la mise au point d’une maquette très élaborée. C’est qu’ils avaient quelques motifs de craindre que le Ministère dispose déjà d’un référentiel tout prêt et que la consultation soit de pure forme. Le projet ministériel était de « faire de la licence un passeport pour l’emploi », de façon à ce que les étudiants soient employables dès la licence, ce qui dans l’esprit du Ministère impliquait la mise en place de stages et l’inculcation de matières « utiles » comme le marketing ou la gestion. Dans ces conditions, il devenait impératif d’assurer l’essentiel de notre enseignement disciplinaire, même s’il fallait en rabattre sur des points secondaires. Une première ligne de défense a donc consisté à reprendre la logique des compétences – on a ainsi transformé les règles de la 1. Cette présentation des faits avait déjà eu lieu lors de la réunion du Bureau national du 26 mars. On se reportera au compte rendu de cette réunion dans le numéro de mars-avril de L’Enseignement philosophique, p. 76-77. 84 COMITÉ NATIONAL DU 28 MAI 2011 méthode cartésienne en compétences – de façon à avoir la peau des stages et à éviter que la formation disciplinaire en licence ne soit trop appauvrie. Quant à la seconde ligne, elle a été de soutenir qu’il n’y a pas de meilleure préparation au marché de l’emploi qu’une solide formation en philosophie. On a donc demandé qu’il y ait 120 crédits ECTS, alors que certains universitaires se limitaient à 80 ou 90 points. Et ce sont bien ces 120 unités qui ont été proposées par J.-L. Lamboley dans le document final. Ainsi, conclut S. Perrier, l’APPEP s’est trouvée pendant quelque temps au centre du jeu et a fait parler d’elle, ce qui, il faut le dire, a fortement déplu à certains. Notre présence en cette affaire n’a certes pas été inutile. Mais qu’en restera-t-il ? A. Saint-Pol voudrait savoir ce qu’il en est au juste de ce projet qui conduit à remettre en cause le contenu même des licences classiques, alors qu’en principe la professionnalisation doit se faire au niveau du master. N. Franck lui répond qu’on considère qu’il faut que les étudiants puissent avoir des débouchés professionnels au cas où ils arrêtent leurs études à la licence. G. Schmitt ajoute qu’il est aussi de l’intérêt de nos collègues enseignant en Université que les étudiants puissent trouver des débouchés, car cela permet de sauver les effectifs en premier cycle. Vu la faible proportion de ceux qui réussiront les concours de recrutement, on sait bien que la majorité des étudiants en philosophie feront autre chose que de la philosophie. C’est pourquoi il juge très habile et très juste la position adoptée par N. Franck et B. Bachofen qui a consisté à jouer le jeu de façon à sauver le contenu des études. En effet, répond N. Franck, il valait mieux composer ; nous étions convaincus de l’inutilité d’un front du refus. V. LA JOURNÉE D’ÉTUDES DE L’APPEP : LA PHILOSOPHIE ET LE MONDE DU SOIN La journée d’études du 11 juin sera placée sous le titre suivant : « La philosophie et le monde du soin – Entre souci éthique et exigence critique ». S. Perrier indique qu’il reçoit de nombreux appels téléphoniques provenant notamment du monde de la médecine. B. Bellebeau ajoute qu’elle a reçu des appels de soignants qui voulaient savoir combien coûte l’inscription… Ph. Blanc a fait savoir à ceux qui l’ont contacté que les textes des interventions feront l’objet d’un dossier publié dans la revue. À ce sujet, G. Schmitt suggère que l’on informe de cette publication les médecins et soignants participant à cette journée d’études et qu’on leur propose de réserver des exemplaires du numéro où figurera ce dossier. Quel somme faudra-t-il demander ? Une courte discussion s’engage avec le trésorier. On la fixe à 10 euros, plus 3 euros de frais d’envoi. VI. UNE ENQUÊTE AUPRÈS DES PROFESSEURS DE PHILOSOPHIE DU SECONDAIRE Que convient-il de faire figurer dans cette enquête ? S. Perrier explique que, quand il a formé le projet de cette enquête, il a pensé à un certain nombre de choses parmi lesquelles on peut faire figurer les sujets du baccalauréat des séries technologiques, la philosophie en Première et les interventions en Seconde et auxquelles on peut ajouter les points envisagés par D. Carsin. Il pense qu’il faudra envoyer le questionnaire aux régionales et le mettre sur « appepliste ». Il faudra encore que chaque responsable de régionale collecte sur le site du rectorat les adresses électroniques des lycées de l’académie de façon à joindre tous les collègues par l’intermédiaire des chefs d’établissement, lesquels, en règle générale diffusent les informations reçues. COMITÉ NATIONAL DU 28 MAI 2011 85 D. Carsin a en vue trois questions factuelles précises. 1) Y a-t-il dans l’établissement des tentatives pour anticiper dès la rentrée 2011 la suppression des heures dédoublées dans les classes technologiques et de la quatrième heure en Terminale S ? 2) Y a-t-il des exemples d’utilisation de la circulaire sur les interventions en amont de la Terminale afin de compléter des services ? 3) Qu’en estil de la réalité et du nombre des projets d’intervention reçus par l’Inspection ? À propos des interventions en amont de la Terminale et de l’ECJS S. Perrier fait observer que les professeurs de philosophie ont désormais la possibilité de pratiquer l’ECJS, ce qui présente l’avantage d’éviter les compléments de service sous forme d’interventions. Cela peut-être d’autant plus intéressant que le programme d’ECJS est devenu plus philosophique, ajoute N. Franck, qui précise en outre que la nouvelle circulaire de rentrée ne fait pas mention des interventions, mais indique en revanche que les professeurs de philosophie peuvent enseigner l’ECJS. Certes, il est tout à fait possible à un proviseur de décider que ce sera en Seconde ; c’est pourquoi il faudrait que nous puissions obtenir d’être affectés préférentiellement en Terminale. M. Perret pense que beaucoup de collègues accepteront ces interventions en Seconde parce que ce sont des heures sans copies à corriger et aussi parce que cela peut permettre de sauvegarder leur poste. C’est ce que son chef d’établissement lui a fait entendre en lui disant qu’elle a intérêt à prendre les heures en amont de la Terminale, car si un poste doit sauter, ce sera le sien. En outre, il a fait toutes sortes d’attelages improbables en constituant des classes avec des élèves de L et de ES, voire de S. Il faudrait interroger l’Inspection sur ce point ainsi qu’au sujet de l’ECJS et de l’état de la filière L. G. Schmitt rappelle que naguère, l’Inspection considérait comme illégales les classes mêlant des élèves de L ou de ES, étant donné que leurs programmes de philosophie sont différents, mais aujourd’hui, il se peut qu’elle accepte des compromis dès lors qu’ils permettent de sauver des sections et des heures de cours. L’intérêt de cette enquête H. Dilberman avoue qu’à la lecture de l’ordre du jour, il avait mal compris ce que pouvait signifier ce projet d’enquête auprès des professeurs de philosophie du secondaire et avait cru qu’en allant réaliser des interviews d’enseignants d’IUFM publiées dans L’Enseignement philosophique, il avait fait des jaloux parmi les enseignants des lycées et qu’on se proposait de faire la même chose avec eux, Académie par Académie. Pour Ph. Blanc, cette enquête sera très utile parce qu’elle nous permettra de disposer d’éléments objectifs lorsque nous rencontrerons le Ministère, mais elle intéressera aussi les autres associations d’enseignants. D. Carsin renchérit : cela, en effet, nous permet d’être crédibles, car nous pouvons nous appuyer sur des données précises ; c’est sans doute ce qu’il y a de mieux à faire dans une association ; et cela nous donne un état des lieux. Encore faut-il que nous ayons suffisamment de réponses, corrige N. Franck, qui rappelle qu’il y a deux ans, la Régionale d’Ile-deFrance avait envoyé un questionnaire aux 1 100 collègues des trois Académies sur la formation continue et n’a recueilli qu’une centaine de réponses ; avec à peine dix pour cent de réponses, une enquête est-elle exploitable ? A. Lalanne voudrait savoir si un bilan a été fait des expériences d’enseignement philosophique en Première. N. Franck précise qu’il y avait 250 classes de Première où l’on faisait de la philosophie. Il se demande combien il va en rester l’année prochaine. B. Bellebeau propose que l’on fasse figurer les deux questions suivantes dans 86 COMITÉ NATIONAL DU 28 MAI 2011 l’enquête. 1) Y a-t-il des classes mixtes dans l’établissement ? 2) Y a-t-il des heures dévolues à l’enseignement en Première L ? Qui procédera au traitement statistique des résultats du questionnaire ? s’enquiert H. Dilberman. Il faudra pour cela constituer une commission, avance M. Perret, qui ajoute qu’il faut aussi fixer une date butoir. Tout cela ne pourra guère être fait avant la rentrée prochaine, admet S. Perrier. Mais D. Carsin estime qu’il y a urgence et que certaines des questions qu’il a suggérées, qui demandent un entretien avec l’Inspection générale, doivent être posées le plus vite possible, par exemple celle de savoir s’il y a des tentatives pour anticiper dès septembre la rentrée 2012. Dans le questionnaire de l’enquête, il faudra encore chercher à savoir ce qu’il en est de la Terminale et si la baisse continue, propose S. Perrier. VII. QUESTIONS DIVERSES 1. Les ateliers de recherche de la Société française de philosophie N. Franck rappelle que la Société française de philosophie a décidé de mettre en place des ateliers de recherche dont l’objectif est de permettre à des professeurs de philosophie en lycée, quelque peu esseulés dans leurs classes, d’avoir des débouchés pour leurs réflexions et leurs travaux de recherche. Le thème choisi pour l’année 2011-2012 est : le monde. La Société française de philosophie se propose d’organiser quatre séances par an le samedi à 10 heures et chacune d’elles comportera une ou deux communications faites par un professeur de lycée devant un auditoire, suivies d’une discussion, ce qui permettra aussi une rencontre entre enseignants du secondaire et du supérieur 2. 2. La Conférence des présidents d’associations de professeurs spécialistes Ph. Blanc donne un rapide compte rendu de la réunion de la Conférence qui s’est tenue le 14 mai dans les locaux de APMEP (Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public). Une question importante a été abordée, celle de l’action à mener pour la Conférence au cours de la période électorale à venir. Il n’a pas jugé utile de demander des audiences au Ministère qui ne nous écoute pas ; en revanche il a paru préférable de contacter les responsables éducation des principaux partis et aussi d’intervenir sur certains réseaux sociaux – Facebook, par exemple – pour donner des informations. Sur quels points mettra-t-on l’accent ? En ce qui concerne le primaire, ce sera sur les fermetures de classes, pour les collèges, la question des programmes, pour les lycées généraux et technologiques, les disparités entre établissements, et pour les lycées professionnels, le bac pro en trois ans, tout cela en évitant de tomber dans le procès d’intention, mais en prenant appui sur des faits concrets. Bien entendu, il est prévu d’agir en direction des parents d’élèves. Au sujet des disparités entre établissements, D. Carsin tient à souligner la dégradation de l’enseignement public au bénéfice du privé, lequel peut ouvrir de nouvelles classes et faire étudier de nouvelles langues. 3. Dates de l’Assemblée générale et de la prochaine réunion du Bureau Il faut encore fixer les dates de l’Assemblée générale et de la prochaine réunion du Bureau. 2. Pour de plus amples informations, on se reportera au communiqué de la Société française de philosophie qui figure dans le présent numéro de L’Enseignement philosophique, à la rubrique « Informations et documents ». COMITÉ NATIONAL DU 28 MAI 2011 87 Pour l’Assemblée générale, on reste fidèle à la tradition et on s’arrête sur la date du 19 novembre 2011. En ce qui concerne le lieu où elle se tiendra, S. Perrier, considérant toutes les difficultés qu’on rencontre actuellement pour obtenir une salle à la Sorbonne, propose que l’on choisisse le Lycée Henri IV où nous nous sommes déjà réunis plusieurs fois. Malheureusement, cela revient assez cher. J. Lefranc trouve excessif qu’on nous fasse payer alors que le Lycée Henri IV est le siège social de l’Association. C’est pourquoi N. Franck suggère que nous déplacions le siège social dans un autre arrondissement où nous pourrions bénéficier de la salle des associations – il n’y en a pas dans le Ve arrondissement de Paris. Pour la prochaine réunion du Bureau, ce pourra être le 17 ou le 24 septembre. Mais pour arrêter une date, si l’on veut se prémunir de quelques très fâcheux précédents, il est impératif de savoir quand ont lieu les Journées du Patrimoine et la Techno Parade. S. Perrier annonce qu’il se renseignera et nous communiquera la date dans quelques jours. 3 La séance est levée un peu avant 17 heures. APPEL À CANDIDATURES AU BUREAU NATIONAL La prochaine Assemblée Générale de l’Association élira le Bureau national. Les collègues qui souhaitent en faire partie devront faire connaître leur candidature, accompagnée de préférence d’une brève profession de foi (200 signes au maximum) Pour le 15 août au plus tard Le courrier devra être adressé au Président de l’Association : M. Simon PERRIER, 19 rue des Écuyers, 28000 Chartres ou [email protected] 3. Le 6 juin, S. Perrier envoie un mail aux membres du Bureau pour les informer que le prochain BN aura lieu le 24 septembre, la Techno-Parade et la Journée du Patrimoine se déroulant le 17. Mais le 16 juin, le ministre annonce que du 23 au 25 septembre se tiendront les Rencontres philosophiques de Langres. Comme certains membres du Bureau y seront convoqués ou invités, il apparaît désormais impossible de réunir le Bureau à Paris le 24 septembre. Deux possibilités sont envisageables entre lesquelles il n’a pas encore été décidé au moment où nous mettons sous presse : ou tenir cette réunion le 24 septembre à Langres, ou la reporter au 8 ou au 16 octobre.