IV – BULLETIN DE L’ASSOCIATION ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 24 novembre 2012

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IV – BULLETIN DE L’ASSOCIATION
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
24 novembre 2012
Rédaction du compte rendu : Gérard SCHMITT.
Présents : Francis Aubertin (R. Nancy-Metz), Édouard Aujaleu (B.N. & R. Montpellier), Étienne Akamatsu (R. Paris-Créteil-Versailles), Philippe Blanc (B.N. &
R. Orléans-Tours), Hélène Bouchilloux (R. Nancy-Metz), Charles Boyer (Commissaire
aux comptes & R. Paris-Créteil-Versailles), Jean-Pierre Carlet (R. Grenoble), JeanLouis Chédin (R. Paris-Créteil-Versailles), Stéphane Clerjaud (B.N. & R. Strasbourg),
Éric Delassus (R. Orléans-Tours), Henri Dilberman (B.N. & R. Poitiers), Frédéric
Dupin (R. Paris-Créteil-Versailles), Bernard Fischer (B.N. & R. Nancy-Metz), Marguerite Fournier (R. Paris-Créteil-Versailles), Nicolas Franck (B.N. & R. Paris-Créteil-Versailles), Castel Jean (Commissaire aux comptes & R. Paris-Créteil-Versailles), AnneMarie Liger (R. Toulouse), Jean-Michel Muglioni (R. Paris-Créteil-Versailles), Jacques
Nadal (R. Paris-Créteil-Versailles), André Pérès (B.N.), Marie Perret (B.N. & R. ParisCréteil-Versailles), Simon Perrier (B.N. & R. Orléans-Tours), Jean Roullier (R. Besançon), Gérard Schmitt (B.N. & R. Nancy-Metz).
Excusés : Marcel Conche, Bernard Gittler (B.N. et R. Grenoble), Jean Lefranc
(B.N. & R. Paris-Créteil-Versailles), Michèle Lepeuve (R. Paris-Créteil-Versailles),
André Simha (B.N. & R. Nice), Patricia Verdeau (B.N. & R. Toulouse).
Président de séance : Stéphane Clerjaud.
OUVERTURE DE LA SÉANCE
L’Assemblée générale a lieu au Lycée Henri IV à Paris.
S. Perrier ouvre la séance peu après 10 heures et suggère que la présidence en
soit confiée à S. Clerjaud. Celui-ci indique qu’il faudra que deux personnes au moins
se chargent du dépouillement des bulletins de vote : É. Aujaleu et N. Franck se portent volontaires. Il cède ensuite la parole à S. Perrier pour la présentation du rapport
moral.
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I. RAPPORT MORAL
Présentation du rapport moral
Le rapport moral ayant été publié dans la revue 1, S. Perrier se propose simplement de faire état des éléments nouveaux dont il dispose et d’apporter quelques commentaires.
Les effets des TICE sur la vie associative
Il y a, constate S. Perrier, un net décalage entre la disponibilité de ceux qui sollicitent les responsables d’une association, qui s’est accrue considérablement grâce aux
facilités de communication que permet l’informatique, et la disponibilité de ces responsables qui se trouvent, du coup, bien plus sollicités qu’ils l’étaient naguère. Il juge
utile de rappeler qu’en dépit de la possibilité donnée aujourd’hui aux adhérents de
contacter quand ils l’entendent les membres du Bureau, les réunions gardent leur
importance, et il insiste sur le rôle des Régionales qui doivent pouvoir peser sur le
Bureau et sur lesquelles celui-ci doit pouvoir s’appuyer.
Le site Internet de l’Association
Il annonce que le site de l’Association est désormais opérationnel. Les choses ont
pris plus de temps qu’on ne l’avait prévu, et tout n’est pas terminé, d’ailleurs. Il reste
notamment à mettre en ligne les articles de la revue qui datent d’au moins trois ans ;
mais il faut pour cela procéder à certaines manipulations qui demandent du temps.
En tout cas, nous disposons maintenant d’un instrument d’une grande souplesse qui
nous permettra d’améliorer considérablement la communication interne et externe de
l’Association.
L’état de l’Association
Notre association continue à perdre des adhérents. On constate que des collègues
viennent se renseigner sur le site de l’APPEP, mais en fin de compte n’adhèrent pas.
Peut-être l’adhésion en ligne, qui est désormais possible, facilitera-t-elle une décision
qu’on pouvait avoir tendance à remettre au lendemain quand il fallait poster un courrier. Notre association a évidemment connu des jours meilleurs, mais il faut dire que,
depuis cette époque, les choses ont bien changé : outre le recul général de la vie associative que l’on constate aujourd’hui, il faut prendre en compte le fait que le statut de
notre association n’est plus le même, notamment en ce qui concerne ses liens avec
l’Inspection dont elle était en quelque sorte le partenaire obligé et privilégié.
Cette situation, certes moins gratifiante, n’empêche pas l’Association de tenir son
rôle et d’être prise en considération, ce dont témoigne l’invitation à une rencontre que
le ministre lui a adressée cet été. Nous sommes dans l’attente d’un nouveau rendezvous ; mais manifestement le ministre est très pris et le lycée ne semble pas être l’objet principal de ses préoccupations présentes.
Le baccalauréat
S. Perrier évoque la pétition lancée par le SNES lors de la dernière session du
baccalauréat, qui n’a pas donné les résultats qu’on pouvait espérer du fait que des
textes très divers ont finalement été signés et souvent confiés à l’APPEP qui était présente sur le terrain. Il y avait là sans doute une bonne initiative, mais qui a souffert
d’un manque d’organisation patent et il aurait vraisemblablement mieux valu que le
SNES prenne contact avec notre association, comme cela a pu se faire un certain
1. L’Enseignement philosophique, 62e année, numéro 4, juin-août 2012, p. 1-5.
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nombre de fois. Ce qui s’est passé montre en tout cas à quel point l’existence d’une
association est importante pour nos collègues.
Les dédoublements et la réforme des épreuves des séries technologiques
En ce qui concerne les dédoublements en série S comme dans les séries technologiques, nous ne pouvons guère espérer que des aménagements dans le cadre des établissements. Le ministère envisage pour le lycée des transformations à long terme qui
devraient être importantes et avoir aussi pour objet de réduire les dépenses, car il
estime que les lycées coûtent trop cher.
La DGESCO a missionné l’Inspection générale en vue d’une refonte des épreuves
de philosophie des séries technologiques et un groupe de travail a été constitué
auquel ont été conviés des représentants d’associations et de syndicats. Il y a déjà eu
une réunion de ce groupe de travail auquel participe Marie Perret ; elle pourra en
rendre compte dans l’après-midi.
D’une certaine façon, nous avons donc obtenu satisfaction, puisque nous avions
demandé que l’on améliore les sujets de philosophie des baccalauréats technologiques. Nous avions réfléchi à cette question pendant deux ans au sein de la commission que nous avions constituée. Certes, nous avons pris un risque en formulant une
telle demande, reconnaît S. Perrier ; mais ne rien faire eût été plus grave. Nous ne
pouvions pas laisser perdurer une situation qui était devenue insupportable. À laisser
pourrir les choses, on finit par laisser faire ce dont on ne voulait absolument pas. En
outre, le risque que nous prenons est limité, étant donné que les professeurs de philosophie sont, dans leur très grande majorité, attachés au maintien des épreuves existantes dont ils souhaitent seulement l’évolution. Les changements resteront très vraisemblablement modérés et les changements que réclament certaines personnalités
médiatiques ou célébrités philosophiques, comme l’enseignement de la philosophie
dès la classe de Seconde, ont pour le moment peu de chances de voir le jour, car il n’y
a pas d’argent. Le ministre est par ailleurs très attaché à l’existence d’un programme
de notions ; il a été très clair là-dessus.
Les journées d’étude organisées par l’Association
Il est important que notre association fasse aussi de la philosophie, notamment
en organisant des journées d’études, comme celle qui, en juin dernier, a été consacrée
à Pierre Hadot. S. Perrier annonce qu’il est prévu d’organiser, en juin 2013, une journée sur Descartes avec Pierre Guenancia. Il ajoute qu’évidemment d’autres propositions pourront être faites et prises en compte.
Discussion sur le rapport moral
L’exposé du rapport moral étant achevé, S. Clerjaud propose que l’on engage la
discussion sur le rapport moral.
M. Fournier demande s’il y a, dans les réformes qui sont envisagées, un rapport
avec le projet de mondialisation de l’éducation. S. Perrier lui répond qu’il y a bien une
Journée mondiale de la philosophie organisée par l’UNESCO 2, mais qu’à sa connaissance, il n’est pas envisagé d’organiser notre enseignement à l’échelle internationale.
M. Fournier précise sa demande en évoquant le « Davos de l’éducation » qui est manifestement appelé à prendre de l’importance 3. É. Aujaleu fait observer que c’est surtout
2. Elle a lieu le troisième jeudi de novembre ; c’était donc le 15 novembre 2012 pour la dernière édition.
3. Le World Innovation Summit for Education (Wise), créé par Cheikha Moza, épouse de l’émir du Qatar.
L’ancien ministre Luc Chatel s’y était rendu, estimant qu’il y avait là un rendez-vous devenu
« incontournable ».
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dans le cadre de l’OCDE, que s’exerce l’action déterminante sur la politique éducative
de notre pays. Parmi les facteurs de mondialisation, J.-L. Chédin souligne l’influence
des classements internationaux comme celui de Shanghai sur l’organisation et le fonctionnement des universités.
M. Fournier avoue avoir été effrayée à l’annonce du Davos de l’éducation, qui lui
semble menacer tout particulièrement la France, le seul pays à avoir vraiment un
enseignement philosophique dans le secondaire. S. Perrier fait état très rapidement
des enseignements de philosophie en Italie, Espagne et Portugal et B. Fischer mentionne le cas de la Belgique, du Luxembourg et de certains länder d’Allemagne.
Vote du rapport moral
Le rapport moral est mis aux voix. Il est adopté à l’unanimité, sans aucune abstention ni aucun vote contre.
G. Schmitt s’interroge sur cette unanimité et rappelle qu’à l’heureuse époque où
notre association approchait les 1 200 adhérents, ses Assemblées générales étaient
parfois très animées ; des désaccords s’y manifestaient avec éclat de la part de collègues qui étaient aussi de très fidèles adhérents.
II. RAPPORT FINANCIER
Présentation du rapport financier
Constatant que personne ne demande à intervenir au sujet du rapport moral
S. Clerjaud demande au trésorier de présenter le rapport financier. B. Fischer annonce, lui aussi, qu’il ne reprendra que les grandes lignes d’un rapport qui a déjà été
publié.
Les adhésions et la diffusion de la revue
Il constate une diminution progressive des effectifs de l’Association. L’érosion se
poursuit, en effet : nous étions 538 à la fin de l’année dernière (2011-2012), 574 l’année d’avant alors qu’à la fin de l’année 2009-2010, nous dépassions les 600 adhérents. Il en va de même en ce qui concerne la diffusion de la revue : il y avait
616 abonnés à la fin de l’année dernière et 656 l’année d’avant.
Les placements
Quelles sont les recettes provenant des placements de l’Association ? Le livret A a
rapporté 76 euros d’intérêts (contre 110 l’année dernière, mais les sommes déposées
étaient moins importantes), les SICAV de La Poste, 165 euros (contre 11, l’année dernière). B. Fischer avait déplacé une partie des SICAV dont le rendement avait été très
faible l’an dernier pour les convertir en parts sociales B du Crédit Mutuel : elles ont
rapporté 934 euros.
Bilan
En outre, 1 079 euros ont été récupérés au titre de la TVA. Cependant, l’exercice
2011-2012 s’est terminé par un déficit de l’ordre de 2 500 euros, à peu près comme
l’an dernier.
Ce déficit s’explique par le nombre plus faible d’adhérents, mais aussi par des
dépenses particulières : des subventions plus importantes ont été allouées à des
Régionales et, surtout, le nouveau site a demandé 2 003 euros. À cela s’ajoutent
265 euros de frais pour la salle du Lycée Henri IV où nous tenons nos réunions.
Heureusement, ces dépenses sont, pour une part assez importante, contrebalancées par le fait que nous avons perçu davantage d’intérêts de nos placements et que
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nous avons réduit les frais de confection de la revue en passant de six à quatre numéros par an. Il faut signaler toutefois que, pour l’exercice considéré, au début duquel
s’est opérée la transition, l’économie réalisée a été moindre, parce que nous avons dû
payer en fait cinq numéros. En outre, il y a eu moins de frais de déplacements parce
que la réunion du Bureau national qui se tient ordinairement en décembre n’a pas eu
lieu et parce qu’il y a eu davantage d’absences aux réunions.
Les avoirs des Régionales
Les avoirs des régionales n’ont pas été comptabilisés dans le rapport financier. Ils
s’élèvent à environ 9 000 euros, ce qui représente une somme qu’on peut dire conséquente.
Remarques
Pour terminer, B. Fischer livre quelques réflexions sur l’évolution de l’Association.
L’effritement des effectifs tient pour une large part à des départs en retraite, lesquels
s’accompagnent, aujourd’hui plus souvent qu’auparavant, d’un abandon de l’Association, mais aussi, pour une moindre part, à des décès. Au moment où il fait ce rapport,
B. Fischer comptabilise 360 adhérents, parmi lesquels il dénombre 190 collègues en
activité et 170 honoraires. Les deux nombres sont en voie de s’équilibrer : il est clair
que notre Association vieillit. Elle ne recrute pas assez de nouveaux collègues pour
compenser les départs des plus anciens.
Le nouveau site Internet aidera-t-il à infléchir, sinon à inverser, cette évolution ?
Il permettra aux jeunes collègues, qui ne connaissent pas tous forcément l’existence et
le rôle de l’Association, d’entrer plus aisément en contact avec elle. De plus, il pourra
faciliter les adhésions en donnant la possibilité de régler en ligne la cotisation et
l’abonnement à la revue. B. Fischer reconnaît qu’il y a là un indéniable progrès qu’on
aurait tort de ne pas suivre, mais tient tout de même à communiquer deux observations à ce sujet.
La première, c’est que le règlement en ligne a un coût qui est relativement élevé :
pour l’assurer, nous recourons aux services de PayPal qui demande 4 % des sommes
versées, ce qui représenterait, si tous les adhérents recouraient à ce mode de paiement, 1 000 euros de frais et donc de manque à gagner pour l’Association. On en est
loin pour le moment, étant donné que, sur les 360 collègues qui ont réglé leur cotisation, moins de 10 sont passés par PayPal. Mais, comme on peut prévoir que ce
nombre s’élèvera, B. Fischer émet le souhait, pour la trésorerie de l’APPEP, que l’on
privilégie le paiement par chèque et par courrier.
La seconde observation, c’est qu’il n’a pu obtenir de PayPal les coordonnées des
collègues qui ont adhéré, à part leur nom et leur prénom, ce qui est évidemment
insuffisant. N. Franck lui répond tout de suite que PayPal n’est pas en cause, car ces
coordonnées ne lui sont pas communiquées, mais sont enregistrées sur le site de l’Association et à la disposition du responsable, S. Perrier, qui aura à les faire suivre au
Trésorier ; il précise qu’il existe, de toute façon, un moyen d’extraire des données à
partir du site.
Discussion à propos du rapport financier
S. Clerjaud demande s’il y a des questions ou des remarques au sujet du rapport
financier.
J. Nadal fait part de son étonnement au sujet du rapport entre le montant de la
cotisation avec abonnement à la revue et le montant de l’adhésion seule : pour les
retraités, l’abonnement à la revue représente les deux tiers de la cotisation totale. Or,
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lui-même, n’ayant plus assez de place pour ranger tous ses livres, ni assez de temps
pour lire tout ce qu’il reçoit, souhaiterait ne plus recevoir la revue, mais ne se satisfait
pas de ne verser que 10,90 euros de cotisation.
B. Fischer lui répond que cette faible différence s’explique par des raisons fiscales. Il faut en effet que le montant de la cotisation avec abonnement soit plus élevé
que celui de la cotisation seule, et, si l’on veut ne pas avoir trop de TVA à payer pour
la revue, on a intérêt à ce que l’écart entre la cotisation totale et ce qui correspond à
l’abonnement soit autant que possible faible : par exemple et pour prendre le cas des
retraités, avec un abonnement à 24,10 euros (35 – 10,90), on évite de payer trop de
taxes. On pourrait certes, reconnaît B. Fischer, demander aux collègues retraités de
payer davantage, et, d’ailleurs, ils peuvent toujours d’eux-mêmes verser des suppléments de soutien.
J.-M. Muglioni demande si nous n’envisageons pas d’avoir une édition en ligne de
la revue à laquelle il serait évidemment possible de s’abonner, comme c’est le cas, par
exemple, pour la Revue de métaphysique et de morale. J. Nadal se dit très intéressé par
ce type d’abonnement. G. Schmitt fait observer que c’est tout à fait possible techniquement : une fois donné le bon à tirer et la revue prête à être imprimée, elle peut
aussi, bien évidemment, être mise en ligne. S. Perrier conclut qu’il faudra certainement y venir.
Rapport des commissaires aux comptes
Les deux commissaires aux comptes, Ch. Boyer et C. Jean, donnent lecture de
leur rapport que nous reproduisons ci-dessous :
Le samedi 22 septembre 2012, les deux commissaires aux comptes de l’APPEP se sont
réunis à Paris, en présence du trésorier Bernard Fischer, afin qu’ils procèdent à la vérification annuelle et statutaire de la trésorerie de l’Association pour l’exercice 20112012.
Se référant régulièrement aux divers documents apportés par le trésorier (factures,
reçus, relevés de comptes bancaires, attestations, et autres pièces comptables), les
deux commissaires ont étudié les comptes bancaires, les recettes et les dépenses de
l’APPEP. Ils ont constaté la rigueur avec laquelle est accomplie, de manière suivie, la
tâche du trésorier et ont apprécié la clarté de l’ordre dans lequel sont classés les documents.
De l’observation des comptes et des documents présentés par le trésorier, il est apparu que la trésorerie de l’association a été saine et bien tenue toute l’année.
En foi de quoi, les commissaires aux comptes ont donné quitus au trésorier pour
l’état de la trésorerie de l’APPEP.
Les commissaires aux comptes félicitent chaleureusement le trésorier pour la qualité
de son travail.
Fait à Paris, le 22 septembre 2012
Les commissaires aux comptes : Charles BOYER et Castel JEAN
Vote du rapport financier et élection des commissaires aux comptes
Le rapport financier est mis aux voix. Il est voté à l’unanimité des membres présents.
Le président de séance, S. Clerjaud demande s’il y a des candidatures à la fonction de commissaires aux comptes et si, à défaut, ceux qui l’exercent actuellement
sont d’accord pour continuer.
Ch. Boyer et C. Jean sont d’accord pour se présenter de nouveau.
Ils sont élus, à l’unanimité moins deux voix, les leurs, ayant choisi de ne pas
prendre part à ce vote.
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III. QUESTIONS DIVERSES
Fixation du programme de l’après-midi
On se trouve dans un moment de battement, ou, si l’on préfère, dans un temps
mort. Il avait été prévu que la matinée serait consacrée au rapport moral, au rapport
financier, au rapport des commissaires aux comptes, à l’élection de ceux-ci et enfin à
l’annonce des résultats de l’élection au Bureau national. Seulement, comme le
dépouillement des bulletins de vote n’est pas achevé, il convient, en attendant, d’occuper le temps. C’est pourquoi S. Perrier propose que nous fixions un peu plus précisément le programme de l’après-midi, qui, dans l’ordre du jour adressé aux membres
de l’Association, était resté assez vague : « 4. Dossiers et actions prioritaires pour l’année. 5. Questions diverses ».
Il annonce que M. Perret apportera des informations et des explications sur la
réunion du groupe de travail constitué par notre Inspection générale. Il demande s’il y
a d’autres points à inscrire au titre des questions diverses.
Quelques informations sur le groupe de travail constitué par l’Inspection
J. Nadal souhaite savoir si des rencontres sont prévues avec notre Inspection
générale. S. Perrier répond qu’il n’y en a pas pour le moment, étant donné qu’il n’y a
pas grand-chose de nouveau qui rende nécessaire un entretien, mais que cela viendra
sans doute. Il donne ensuite des informations sur la composition du groupe de travail
sur les sujets des séries technologiques. On y trouve, outre les deux inspecteurs généraux, Paul Mathias et Souâd Ayada, des IPR, des représentants d’associations et de
syndicats, auxquels s’ajoutent des collègues choisis pour eux-mêmes. S. Perrier précise que deux réunions seulement semblent avoir été prévues pour ce groupe de travail,
ce qui est manifestement peu.
À quelle date faudra-t-il que ce groupe de travail remette ses conclusions ?
demande J. Roullier. S. Perrier lui répond que cela devrait avoir lieu dans peu de
temps, car il est question que les décisions prises soient mises en œuvre à la prochaine rentrée
À propos des recensions d’ouvrages dans la revue
S. Perrier fait état d’une proposition qui avait été faite par l’inspection à des
professeurs d’Orléans-Tours et de Versailles : il s’agissait de faire figurer des
recensions critiques d’ouvrages philosophiques sur un site Internet. Il pense qu’il y a
là quelque chose que nous aurions pu nous-mêmes proposer, susceptible d’attirer des
collègues à l’Association, et il se demande si nous ne pourrions pas envisager de créer
une rubrique spéciale dans la revue qui serait ouverte à des recensions critiques.
G. Schmitt rappelle les conditions auxquelles sont soumises les recensions
d’ouvrages que nous publions, lesquelles conditions, en dépit des évolutions qu’on a
pu constater, n’ont jamais été remises en cause. Notre revue rend compte de tous les
livres qui lui sont adressés – soit au président de l’Association, soit au secrétaire de
rédaction – pourvu qu’ils soient de philosophie ou concernent son enseignement. Elle
en rend compte de façon brève, en s’efforçant de donner une indication aussi claire
que possible de son contenu – par exemple en reprenant, en partie le cas échéant, la
quatrième de couverture, la table des matières ou en procédant à une synthèse – et
surtout en s’abstenant par principe de tout jugement de valeur, de tout ce qui
pourrait apparaître comme un éloge ou une critique, ce qui s’impose tout
particulièrement dans la revue d’une association comme la nôtre qui est ouverte à
tous ceux qui enseignent la philosophie.
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H. Bouchilloux affirme son accord avec la manière dont les recensions sont faites ;
il importe en effet d’éviter les renvois d’ascenseur. C. Jean intervient dans le même
sens et juge satisfaisante la présentation qui est donnée actuellement des livres reçus.
Quels changements pour les Lycées ?
S. Perrier donne lecture d’une lettre que lui a adressée notre collègue Michèle
Lepeuve, qui, prise par une autre réunion à laquelle il lui était impossible de se soustraire, s’excuse de ne pouvoir participer à notre Assemblée générale, mais tient néanmoins à attirer notre attention sur deux points qui relèvent de la politique du ministère. D’une part, « la réforme des lycées est maintenue » et le peu qui a été communiqué indique « une continuité dans l’insistance sur l’autonomie des établissements et
les projets éducatifs locaux » ; « le maintien de l’arrêté ministériel de 1993 sur les
dédoublements en philosophie est donc plus que jamais compromis et nos collègues
risquent d’être encore confrontés à des tensions dans les établissements autour du
partage des heures dédoublées entre les disciplines ». D’autre part, « il est prévu de
créer des “entités mixtes primaire-secondaire” structurées par un conseil pédagogique
unique autour d’un projet commun de mise en œuvre du fameux “socle de connaissances et compétences” ». Notre collègue voit cependant « une petite raison d’espérer » dans le fait qu’il y a « une opposition du SNES et de FO à cette logique d’autonomie, de décentralisation et de remise en cause du caractère disciplinaire de l’enseignement secondaire et des statuts corollaires des professeurs ».
IV. ÉLECTIONS AU BUREAU NATIONAL
É. Aujaleu et N. Franck, qui se sont chargés du dépouillement des bulletins de
vote, viennent annoncer les résultats de l’élection au Bureau national.
Il y a eu 123 votants, 112 suffrages exprimés, 5 bulletins blancs et 6 bulletins
nuls.
AUJALEU Édouard
BLANC Philippe
CARLET Jean-Pierre
CARSIN Didier
CHIFFLOT Martine
CLERJAUD Stéphane
COUTEL Charles
DESBIENS Guy
DELASSUS Éric
DILBERMAN Henri
DUPIN Frédéric
FISCHER Bernard
FRANCK Nicolas
LEFRANC Jean
NOUAILLES Bertrand
PÉRÈS André
PERRET Marie
PERRIER Simon
SCHMITT Gérard
SIMHA André
VERDEAU Patricia
108 voix
110 voix
103 voix
110 voix
96 voix
110 voix
101 voix
108 voix
110 voix
112 voix
101 voix
108 voix
109 voix
105 voix
96 voix
90 voix
110 voix
110 voix
109 voix
105 voix
101 voix
élu
élu
élu
élu
élue
élu
élu
élu
élu
élu
élu
élu
élu
élu
élu
non élu
élue
élu
élu
élu
élue
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Étant donné qu’il y avait 21 candidats pour 20 postes, André Pérès, qui a obtenu
90 voix est déclaré non élu 4.
La séance est suspendue à 12 heures, pour le repas. On décide de se retrouver à
14 heures.
V. LE GROUPE DE TRAVAIL SUR LES SUJETS DES SÉRIES TECHNOLOGIQUES
Compte rendu de la réunion du 10 octobre
La séance reprend vers 14 h 30. Le président de séance demande à M. Perret de
rendre compte, comme prévu, des travaux du groupe de travail au sein duquel elle
représente notre Association.
La commission, explique-t-elle, comporte 14 membres : des représentants d’organisations syndicales, SNES, SGEN-CFTD et FO ; des représentants d’associations de
professeurs de philosophie, APPEP, ACIREPh et Sopophi ; des professeurs invités,
trois IA-IPR, un membre de l’inspection Générale, Souâd Ayada, une professeur de
classe préparatoire, et bien sûr, le Doyen du groupe philosophie de l’Inspection générale, Paul Mathias.
Deux questions ont été posées en début de réunion : celle de savoir si la commission doit se réunir à nouveau et celle de savoir quel doit être son mode opératoire.
Pour le Doyen, il s’agit seulement de modifier l’intitulé des sujets. Il n’est pas
question d’aller au-delà et de toute façon, cela n’est guère possible, étant donné qu’il
faudra transmettre la note de service qui doit résulter des travaux de la commission
pour la fin du mois de février ; il y a donc urgence. Le Doyen a expliqué qu’alors qu’il
était chargé de réfléchir aux moyens d’assurer la sécurité des sujets de baccalauréat, il
a été contacté par des enseignants de philosophie qui ont évoqué le problème des
sujets, et il précise qu’il sera seul à signer le texte final qui conclura les travaux de la
commission qu’il a réunie.
La Sopophi (d’Angers) est d’avis qu’il n’y a pas lieu de changer la nature des
épreuves. En revanche, l’ACIREPh serait favorable à l’introduction d’exercices qui
viendraient se substituer à la dissertation et à l’explication de texte « classiques ».
Toutes les associations tiennent à ce qu’on ne porte pas atteinte au caractère national
des programmes. Pour la plupart, elles ne souhaitent, comme nous, qu’un aménagement des épreuves actuelles pour aider les élèves. L’APPEP, plus précisément demande qu’on garde la dissertation et l’explication de texte.
Les problèmes sont apparus au moment où l’on a discuté du mode opératoire. Un
des membres de la commission a proposé qu’on lise des copies, ce qui a provoqué chez
d’autres membres une levée de boucliers. Certains souhaitaient que l’on parte d’objectifs en vue d’établir un référentiel de compétences. La représentante de l’ACIREPh a
soutenu que le programme Fichant n’interdit aucunement de mettre en place d’autres
épreuves comme l’analyse d’une notion ou des distinctions conceptuelles. Cela a évidemment suscité une vive opposition et on a fait observer que les exemples invoqués
ne correspondent pas à des épreuves d’examen mais à des exercices partiels destinés à
permettre aux élèves de se préparer à la dissertation et à l’explication de texte.
Lors de cette première réunion de la commission, le 10 octobre, il a été prévu que
la suivante aurait lieu le 3 décembre. Mais cela vient d’être remis en cause et la
4. André Pérès était, depuis de très longues années, membre du Bureau national où il avait rempli des
fonctions importantes. Il s’en trouve écarté, pour des raisons que nous ne parvenons guère à conjecturer. Les
membres du Bureau tiennent à l’assurer de leur amitié et le remercient pour le travail accompli.
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réunion a été reportée à une date qui n’a pas encore été arrêtée 5. Il semble que tout
soit plié, et que notre Doyen ait déjà son idée bien arrêtée. Il s’agirait de proposer, en
plus de la dissertation et de l’explication de texte, une nouvelle épreuve qui prendrait
la forme d’une dissertation guidée par des questions.
Discussion sur le projet de dissertation « guidée »
Ce qui est à craindre, évidemment, c’est que les candidats en viennent à abandonner la dissertation pour ce nouveau sujet qui leur paraîtra plus facile, comme cela
s’est produit avec l’épreuve anticipée de français, sans qu’on puisse se prévaloir pour
autant d’une amélioration des copies. Autant mettre carrément deux sujets de « dissertation guidée » et un sujet d’explication de textes : au moins ce serait plus cohérent.
É. Aujaleu se demande si la forme dissertative sera conservée avec ce type de
sujet, si les questions ne se substitueront pas purement et simplement à la dissertation. C’est ce qui se passe avec l’explication de texte, observe É. Delassus. C. Jean
considère que l’expression de dissertation guidée est contradictoire : la dissertation
étant un exercice tout à fait personnel, il y a contradiction à vouloir guider le candidat.
N. Franck nuance ce qui vient d’être dit : on peut, à tout le moins, donner des
conseils, formuler des suggestions pour aider le candidat à construire son devoir, en
évitant de trop peser sur le contenu. Il ajoute que ce qui importe c’est le travail que
l’on fait en cours d’année scolaire et que c’est dans cette optique qu’il faut faire évoluer les sujets. La question à se poser est en effet la suivante : est-ce que ces sujets
vont favoriser le travail en classe ou le contrarier ? Actuellement, ce que l’on constate,
c’est que les sujets du baccalauréat nuisent à l’enseignement en cours d’année. Il faudra aussi réfléchir à l’ordre et à la nature des questions à poser pour l’explication de
texte.
Peut-on dire vraiment dire que la dissertation est libre ? Pour H. Dilberman, ce
n’est pas le cas, les correcteurs ayant certaines attentes. Il considère qu’il serait important que nous cherchions à les expliciter.
S. Perrier met en garde contre l’expression de « dissertation guidée » : c’est une
expression qui a déjà été utilisée, qui de ce fait ne nous appartient pas ; de toute
façon, une dissertation guidée, ce n’est plus une dissertation.
Quelles modifications proposer ?
Revenant à la réunion, M. Perret n’est pas d’accord avec ce qui a été le diagnostic
de départ de la commission. Elle estime qu’on n’a pas pris assez en compte la diversité des classes technologiques et juge en revanche intéressante la proposition qui a été
faite de partir de copies afin de mieux cerner les difficultés réelles des élèves de ces
séries, beaucoup d’entre elles n’étant pas, d’ailleurs, tout à fait de notre ressort,
comme les difficultés d’expression écrite. Elle demande pour finir si on juge acceptable cette proposition des trois sujets.
Pour N. Franck, la réponse est non. G. Schmitt est d’accord avec ce que N. Franck
a dit au sujet de la dissertation, à savoir qu’on peut donner des indications sur la
marche à suivre ; il faut en tout cas que les sujets soient très explicites et on peut
même rappeler dans le libellé du sujet qu’il sera tenu compte de l’effort pour bien
poser ou bien dégager le problème, mais aussi des connaissances qui auront été mises
5. Au moment où nous mettons sous presse, il n’y a pas eu de seconde réunion. Il paraît désormais peu
probable qu’elle ait lieu.
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en œuvre. Il faut que le candidat n’ait pas, devant le sujet qui lui est donné, le sentiment que cela ne sert à rien d’étudier son cours. Pour Ph. Blanc, il faut garder les
deux types de sujets existants et faire en sorte de les rééquilibrer en faveur de la dissertation ; il importe de prendre en compte le fait que les élèves de ces séries n’ont en
philosophie que deux heures de cours par semaine et des choses très différentes à
faire à côté de cela ; il faut qu’ils puissent reconnaître dans le sujet d’examen quelque
chose qu’ils ont fait dans l’année. Il ne faut pas perdre de vue que ces élèves sont
habitués à travailler en s’appuyant sur des documents et qu’une question courte les
déstabilise. Cela conduit É. Aujaleu à demander si on a songé à donner des sujets
comportant plusieurs extraits de textes.
M. Perret est sceptique au sujet de la suggestion de G. Schmitt, car elle constate
que les élèves ont du mal à voir le rapport entre ce qui a été fait dans l’année et ce qui
tombe à l’examen, alors même que, tout au long de l’année, on les entraîne en travaillant sur des sujets de bac et que, depuis plusieurs années, de réels efforts ont été
entrepris sur les sujets en privilégiant des questions classiques. Sans doute faudrait-il
restreindre le programme, mais cette proposition ne relève pas des compétences de la
commission.
F. Aubertin relève, plutôt amusé, un certain nombre de paradoxes dans les propos
qui sont tenus : on défend un programme de notions, mais on veut que les candidats
fassent preuve de connaissances, on pose en principe la liberté du professeur, mais on
se réfère à des cours donnés dans des manuels. Et il fait observer, au sujet des épreuves
de synthèse, à partir de plusieurs textes, qu’elles sont d’une difficulté redoutable.
Tout à fait d’accord avec M. Perret, S. Perrier trouve qu’effectivement le programme des séries technologiques est trop lourd, ce qui est généralement reconnu par les
collègues. Il faudrait l’alléger ou, du moins resserrer l’éventail des sujets en mettant
les notions en couples.
Pour N. Franck, ce que F. Aubertin appelle paradoxe correspond à une tension
qui caractérise notre enseignement où il s’agit moins d’opposer que d’associer
réflexion et connaissance. Revenant plus précisément au travail de la commission, il
fait remarquer que nous sommes protégés par le programme actuel qui indique que
les épreuves du baccalauréat sont la dissertation et l’explication de texte, et il renvoie
à la motion adoptée par la Régionale de Paris-Créteil-Versailles.
À propos des couples de notions
S. Perrier se dit un peu réservé sur cette motion, qui, certes, demande qu’il n’y ait
pas d’autres épreuves que celles qui existent actuellement, mais qui considère aussi
que la commission n’a pas lieu d’être. Il demande ensuite à M. Perret combien de
réunions sont prévues. Il faudrait deux réunions en plus de celle qui a eu lieu. En tout
cas, elle ne voit pas comment on pourrait parvenir à rédiger un texte pour le mois de
février ; un délai supplémentaire lui paraît s’imposer. Au sujet des couples de notions
évoqués par S. Perrier, elle fait observer que c’est le cas pour un certain nombre de
notions ; il est vrai cependant que certains inspecteurs considèrent que cela ne limite
pas les sujets. Elle prend l’exemple du couple « l’art et la technique » : un tel libellé
autorise-t-il à donner le sujet suivant : « l’art nous permet-il de nous évader hors du
monde ? » Ne faut-il pas le considérer comme étant hors programme ? Il faudrait que
l’Inspection apporte une clarification sur ce point.
J.-P. Carlet fait remarquer que l’ambiguïté n’est pas seulement dans le discours de
l’Inspection, mais aussi dans le texte du programme. Pour G. Schmitt, cette ambiguïté
s’explique par le rejet massif dont le programme Renaut avait fait l’objet ; les couples
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de notions que comportait ce programme étaient loin d’en représenter l’aspect le plus
critiquable ; on peut les considérer comme acceptables dès lors qu’ils ne rendent pas
vain le travail de problématisation en classe.
C. Jean ne voit pas en quoi l’intitulé « l’art et la technique » devrait exclure que l’on
traite séparément de l’art et de la technique ; il importe pour lui de maintenir la possibilité de traiter les notions de manière indépendante. B. Fischer précise que le professeur
aura effectivement à travailler sur la conjonction « et », ce qui ne va pas sans une certaine liberté, mais qu’il faudra que, dans les sujets qui seront donnés à l’examen, la relation
art et technique soit présente, de telle sorte que l’élève puisse utiliser ce qu’il a étudié.
Pour É. Aujaleu, la commission Mathias devra s’attacher à la manière de faire les
sujets et fixer des recommandations à l’intention des commissions de choix et des inspecteurs. M. Perret insiste sur ce point qu’il faut distinguer aussi nettement que possible ce qui relève du cours, avec la liberté pédagogique que cela suppose, et ce qui
relève des sujets d’examen, pour la confection desquels on doit prendre en compte
l’articulation des notions. Elle suggère que notre association prenne contact avec l’Inspection pour que celle-ci intervienne auprès des commissions de choix des sujets et
qu’elle s’accorde pour que soit tenu un discours homogène.
Est-ce que cette exigence peut s’appliquer à toutes les notions ? demande S. Perrier. M. Perret, observant qu’il y a six notions couplées, ce qui est déjà beaucoup, auxquelles s’ajoutent les notions non couplées et les champs de problèmes, répond qu’on
peut au moins demander qu’elle s’applique à toutes les notions couplées. F. Aubertin
ne pense pas que ce soit la panacée : il donne l’exemple du sujet donné au concours
d’entrée aux ENS en 2010 : « l’imitation », alors que le programme mentionnait « l’art,
la technique ». En outre, considérant que la commission s’est surtout occupée de
modifier le sujet de dissertation, il se demande si on ne pourrait pas changer aussi
l’explication et, par exemple, proposer deux textes qui donneraient lieu à un débat ; et
il fait référence à un ouvrage destiné aux classes de philosophie intitulé La Philosophie
comme débat entre les textes 6. Ch. Boyer évoque à son tour cet ouvrage et fait remarquer que cette manière de procéder a pour effet de bloquer la pensée et tend à ramener la discussion philosophique à un niveau caricatural.
Comment faciliter le travail des élèves ?
J.-P. Carlet suggère, afin qu’il y ait moins d’indétermination dans le sujet de dissertation, qu’on prenne pour modèle le libellé du sujet d’explication de texte et qu’on
donne ainsi des conseils de méthode. Évoquant les sources de difficultés dans ces
séries, il relève qu’en plus de la lourdeur du programme, il y a la faiblesse du coefficient. Et la suppression des dédoublements, ajoute N. Franck. F. Aubertin rappelle
que les baccalauréats technologiques comportaient naguère deux parties regroupant,
l’une les matières d’enseignement général, et l’autre, les matières d’enseignement
technologiques, et qu’il fallait avoir la moyenne dans chacune des deux parties pour
être reçu ; les élèves étaient ainsi davantage motivés à travailler en philosophie.
Ch. Boyer intervient : ce système avait un effet pervers, car les élèves qui avaient été
reçus à une partie et non à l’autre devaient venir à des cours où ils estimaient n’avoir
rien à faire.
À propos de la suggestion de J.-P. Carlet, É. Akamatsu soulève une difficulté : on
voudrait que le sujet soit accompagné de quelques phrases ; mais les élèves comprendront-ils bien les termes qu’elles comportent s’ils ne sont pas inscrits dans le program6. José Médina, Claude Morali, André Sénik, La Philosophie comme débat entre les textes, 1990, Magnard.
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me, faute de quoi certains élèves pourront être avantagés parce que ces termes figureront dans leurs cours et pas forcément dans celui des autres.
Au sujet de l’explication de textes, Ph. Blanc se demande s’il ne serait pas préférable de faire précéder le texte par une question qui porterait précisément sur le problème qui s’y trouve posé ou auquel il répond. Il y aurait ainsi une présentation du
texte à partir d’une question, comme, par exemple celle-ci : « le progrès contribue-t-il
au bonheur de l’humanité ? ». De la sorte, on aiderait le candidat à saisir l’essentiel et
on lui permettrait d’être plus attentif au texte. Il y a effectivement là un point capital,
poursuit, S. Perrier : il ne faut pas mettre en tout premier lieu une question qui suppose qu’on ait déjà analysé et compris le texte, mais, à l’opposé, des questions qui obligent à travailler le texte. Il faut donc, par ces questions, conduire les candidats à
dégager ce qui constitue l’objet du texte et exiger de la sorte qu’ils lisent le texte, ce
que d’ordinaire ils ne font pas. Il reste, ajoute S. Perrier, qu’il est particulièrement difficile de trouver des textes qui conviennent, qui soient lisibles par les élèves, qui ne
présupposent une certaine connaissance de l’auteur et où l’on puisse bien dégager la
thèse ou le problème. J.-P. Carlet approuve tout à fait ; il rappelle que les questions
avaient été introduites afin de remédier à la faiblesse de l’horaire et il lui semble
important qu’on fasse en sorte qu’elles aident à la compréhension du texte.
Constatant que la difficulté qu’il a soulevée n’a suscité aucune réaction – peutêtre à cause de l’embarras qu’elle a provoqué – É. Akamatsu la présente de nouveau :
les mots qu’on utilisera pour aider à la dissertation seront-ils dans le programme ?
G. Schmitt demande si cette difficulté vaut aussi pour l’explication de texte, y compris
dans les séries générales. S. Perrier a du mal à comprendre ce qui fait vraiment difficulté et ce qui est à craindre : serait-ce le fait qu’il y ait des concepts dans le texte
d’accompagnement ? Pour B. Fischer, la difficulté qui vient d’être évoquée rejoint un
problème devenu très général qui concerne la compréhension de la langue courante.
Il est ainsi arrivé que de nombreux candidats ne comprennent pas l’expression « faire
l’économie de » ou, lorsqu’il est question d’autrui dans un sujet, ne savent pas s’il
s’agit d’une personne ou d’une chose.
Conclusion de la discussion
Le moment est venu de conclure. Il faut définir clairement la position de l’Association au sujet de la commission sur les sujets des séries technologiques. C’est pourquoi S. Perrier pose un certain nombre de questions.
Premièrement, sommes-nous sommes bien d’accord pour dire que nous ne voulons pas d’une troisième épreuve ? Aucune objection n’est avancée.
Deuxièmement, demandons-nous qu’une consultation soit organisée avec des
« sujets zéro » ? La réponse est positive.
Troisièmement, envisageons-nous la possibilité de mobiliser les membres de la
commission qui sont professeurs de philosophie pour qu’ils fixent comme condition à
la poursuite de leur travail le rétablissement des dédoublements ? M. Perret propose
que l’on rédige une lettre à l’intention du Ministère et elle pense que les autres associations et syndicats y apporteront leur soutien.
S. Perrier demande à M. Perret si les membres de la commission qui ont un mandat syndical devront avant toute prise de position en référer à leur organisation. Oui,
répond-elle. Elle ajoute que FO a bien précisé qu’il faudra que les collègues soient
consultés, comme l’a d’ailleurs annoncé le représentant du Ministère. Cette consultation pourra se faire sur Internet et devra reposer sur des « sujets zéro ».
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G. Schmitt pose la question de savoir si le texte de la note de service qui sera
rédigé par le Doyen du groupe philosophie sera présenté à la commission. Ce n’est
pas sûr, lui est-il répondu. Il faudrait aussi qu’il y ait une seconde réunion, pour
laquelle aucune date n’a été fixée. Il a pourtant été demandé avec insistance que cette
réunion occupe toute une journée et ne se limite pas à un après-midi.
VI. DEUX QUESTIONS POUR FINIR
Une question sur la formation des maîtres
É. Aujaleu demande si l’on a des informations sur le nouveau projet de formation
des maîtres. S. Perrier lui répond qu’on ne sait pas grand-chose et que, pour le peu
qu’on sait, on revient à l’ancien calendrier avec des épreuves en juin. Les admissibles
seront stagiaires à la rentrée et mis à disposition pendant une année scolaire avec
deux classes et étant un petit peu payés. Ainsi, ils prépareront leur oral en étant stagiaires-étudiants. On a un peu de mal à se défaire d’une impression de cynisme.
Au sujet d’un bilan de l’enseignement en Seconde et Première
N. Franck rappelle que notre Inspection générale avait promis de
communiquer un bilan de l’expérience d’enseignement philosophique en Seconde et
Première. Il conviendra sans doute que nous fassions savoir que nous l’attendons.
La séance est levée à 17 heures.
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